Humeurs taurines et éclectiques

mardi 27 juillet 2010

RETOUR SUR ORTHEZ 2010: 2- LA NOVILLADA

LA NOVILLADA
Notre objectif était de présenter une ganaderia originale, dans un encaste en «raréfaction».
Après un travail en commun avec les ganaderos, nous avons retenu un lot volontairement desigual, présentant les divers morphotypes de la maison. Nous avons aussi pris en compte les desideratas des éleveurs quant à éprouver «in vivo» la validité de certains de leurs choix, notamment de sementals.
C'était une novillada exigeante pour le public connaisseur que nous voulons rencontrer à Orthez. Nous n'avons d'ailleurs trompé personne dans notre communication à ce sujet.
C'est évidemment une option difficile, risquée, nullement démagogique et qui demandait à être expliquée par les commentateurs «officiels». Ce ne fût pas le cas, déplorons le, pour certains ténors, qui ont préféré, soit l'ironie et la critique facile (voire la putasserie de bas étage en exposant des galeries de photos de critiques rigolards ou des gros plans de cornes astillées alors qu'ils ne pouvaient ignorer l'intransigeance des éleveurs et de l'empresa sur la limpieza:
http://www.terrestaurines.com/galerie/#page=albums/photo=1989/album=84), soit le ressenti émotionnel primaire sans passer par la case "raison raisonnante", ce qui me paraîtrait, avant tout, relever de leur fonction.
Si l'an passé, les novillos n'ont pas répondus à nos attentes et nous ont déçu là où nous les attendions, c'est à dire la mobilité et l'émotion, il n'en fût pas de même cette année. On peut tout dire, sauf que ce fût ennuyeux.
Il me paraît toutefois clair que nous n'avons pas encore trouvé l'équilibre souhaitable. Pourquoi?
On pourrait résumer la problématique par la formulation de notre compañero Fix: l'expérimentation OUI, la recherche fondamentale NON. Et, pour l'heure, j'ai tendance à m'accorder à cette analyse.
Cette novillada a néanmoins le mérite de poser clairement un certain nombre de questions sur lesquelles on est légitimement en droit d'attendre des réponses:
* Peut-on logiquement (décemment presque) publier des opus sur papier glacé où l'on disserte à loisir sur un élevage et un encaste et se contenter par la suite de deux mots de présentation et de cinq lignes de compte-rendu sommaire et caricatural («hors type et de présentation démagogique»). Il faudra d'ailleurs qu'on nous explique ce qu'est une présentation «non démagogique» -sans doute gachos ou afeités jusqu'au oreilles-
* Peut-on se lamenter vertueusement sur la disparition de certains encastes, se mobiliser -verbalement il va de soi, c'est plus facile- sur le sort fait à Sanchez Fabres, et critiquer par la suite ceux qui se battent pour les faire vivre?
* Pourrait-on aussi m'enseigner comment des élevages peuvent se développer, progresser, évoluer, si on ne leur donne jamais l'opportunité, à un moment donné, de faire le point en présentant leurs produits?
Soutenir les éleveurs, c'est d'abord leur acheter les toros et les présenter. C'est leur acheter aux bons moments (cela tout le monde sait le faire), mais aussi quand ils connaissent des difficultés.
Comment ne pas poser LA vraie question, celle d'un système qui ne sait plus et surtout ne veut plus «produire» de lidiadores. Pire! qui organise et programme leur disparition. Le problème, c'est qu'on ne trouve plus de novilleros qui aient reçu la transmission du bagage technique propre à contenir, maîtriser, dominer ces toros. Et en cela le mundillo, et ses interprètes, portent une énorme responsabilité.
Quelle différence peut-il exister entre les propos de ce morpion de Paco CHAVES qui ont scandalisé l'aficion après la novillada de Moreno de Silva du printemps à Madrid et ceux de Vincent Bourg «Zocato» (
http://www.sudouest.fr/2010/07/26/la-peur-au-ventre-146934-727.php)? Allons Vincent, foin du sentimentalisme!
Le message me paraît être le même avec des mots différents: «De tels toros ne devraient pas exister.»
Que Vincent aime ou n'aime pas, c'est son affaire -et sa sensibilité est respectable-. Mais est-il là pour exprimer des opinions -parfaitement légitimes au demeurant- ou bien pour rendre compte des faits et leur donner un sens. Je ne sache pas que Sud-Ouest soit un journal d'opinion, comme l'Huma ou le Canard Enchaîné, ou bien cela se saurait. En outre, peut-être pourrait-il se dispenser d'allusions venimeuses et plus ou moins obscures sur les «choisisseurs». Monsieur Vincent, grand Nemrod devant l'éternel nous aurait-il défouraillé à l'aveugle, à la hanche, sur l'impulsion?
J'ai tendance à penser qu'effectivement, il nous faudra corriger le tir. Non par essence: la corrida c'est AUSSI l'émotion du danger, du risque, de la peur. Mais par principe de réalité: IL N'Y A PLUS DE NOVILLEROS CAPABLES DE GERER DE TELS NOVILLOS.
Dans ces conditions, allier la difficulté technique du bétail, insoluble par les novilleros actuels et une présentation, comment dit-on déjà … «démagogique», cumule un monton de problèmes qui deviennent insolubles.
La question se pose donc -et c'est la seule question qui vaille- de savoir si l'on doit se résoudre à capituler devant cette réalité, auquel cas une certaine tauromachie sera irrémédiablement condamnée, ou si l'on doit, envers et contre tout se battre contre vents et marée. Le débat reste ouvert.
Ce qui fait mal dans ces cas là, ce qui fait douter (mais le doute est salutaire aussi bien pour les choisisseurs que pour les journalistes), ce ne sont pas tant les critiques des malveillants (TT), ou celles d'autres sensibilités (Zocato), ce sont celles des «ceux» qui, partageant la même philosophie, jouent les fines bouches.
Foin de toute cette hypocrisie. Nous assumons, j'assume pleinement l'option retenue, c'est celle d'aficionados, pas celle d'épiciers, de banquiers ou d'assureurs (métiers parfaitement honorables par ailleurs) qui cherchent avant tout la sacré sainte (et hypothétique) garantie.
Il n'en demeure pas moins que j'entends les critiques et que je les intègre lorsqu'elles sont bienveillantes et argumentées.
Sans remise en question fondamentale, il nous faudra sans doute évoluer vers un peu moins d'aventure. Je l'ai souvent dit ici: une corrida ou une novillada, ce sont TROIS TERCIOS. Il me paraît aussi stupide de se priver du troisième que de sacrifier le premier.
Xavier KLEIN

5 commentaires:

Los Quintana aficion a dit…

Pour ma premiere dans les arenes d'Orthez je sort assez satisfait de cette novillada,on est venu voir un lot de saltillo toute en sachant qu'il y avait un risque d'etre tres deçu par ce fer quasi oublier.
Mais je vous encourage a continuer dans la voie des encastes oublier ou en voit d'extintion.
J'en ressort un bilan assez interesant dans l'ensemble, a part le premier qui pour moi avait un probleme sur l'anterieur droit au niveau de l'articulation.
Je suis venu de ceret pour voir des satillo et j'ai vu des satillo,
Dommage que plus personne ne soit capable de tirer le meilleur de ces novillos, qui laissé entrevoir quelque possibilité surtout a gauche. (con aguante y pundonor)

Bernard a dit…

Xavier,

Vous rendez-vous compte? Los Quintana aficion est "venu de Céret pour voir des Saltillo"!!... Que vous faut-il de plus dans l'intentionnalité et la "reconnaissance", dans l'aficion, dans l'affection (dans ma Provence natale, lorsque quelqu'un est amateur de quelque chose, on dit qu'il est "affectionné à")?...
Poursuivez dans la voie que vous vous êtes tracée (oserai-je citer la philosophe Simone WEIL: "Ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est le chemin"). Pour le reste, les chameaux aboient mais la caravane passe!...

Olé pour Orthez 2010 - Bernard

ludo a dit…

"j'ai vu des saltillos" ben heureusement puisque c'était écrit sur l'affiche. toutes les empresas ne vont pas nous faire le maintenant fameux coup du pilar's madeleine show !
bien. mais continuons. c'est quoi un "saltillo" ? parce que pour voir on a vu une moruchada avec c'est vrai et c'est encourageant un sobrero bravo et permettant une lidia. los otros ? ni puto caso. il n' y a plus de novilleros pour lidier ce genre de course ? dit xavier.eh bien celui qui a vu lidier des novillos comme ceux de dimanche qu'il se présente ici, l'imposteur. car on ne peut peut lidier ce qui est inlidiable puisque ces taureaux, désolé, ne présentaient aucune difficulté de lidia ( excepté je répète le dernier ). on ne peut lidier que les qualités qui sont des défauts inversés et vice-versa. or, là on ne put savoir si les unes ou les autres pouvaient se résoudre, les bestiaux n'ayant rien fait pour les exprimer : topon au cheval, arrêtés à la muleta.tiens , entre la débandade de carcasonne ( que même F. pascal de TT a vu et dénoncé ) face à un novillo pétri de défauts doc de qualités mais parce qu'il les exprimait sauvagement en répondant aux sollicitations et la relative facilité, désinvolture, non panique des cuadrillas de dimanche matin vous ne pensez pas qu'il y a un lien ? oui, absence quasi-totale de mobilité , tête à mi-hauteur sans derrotes ( à part quelques coups d'encensoir pour les mouches ), sin guasa, sin codicia, sin motor, sin na'. et sans moteur, autant aller enfermer la vaca que rie. ce qui n'enlève rien à l'amabilité et l'aficion de l'éleveur. ni au parti-pris d'orthez que je cautionne.ni aux encouragements à donner à Moreno de Silva quand on voit le 5° mais ne nous trompons pas : ce fut très très très très décevant. et alors ? le dire ce n'est faire le jeu de personne, c'est permettre d'aller vers moins d'erreurs préalables ; par exemple : "saltillo" , qui en a vu lidier ailleurs , qui avait eu vent d'un autre même mineur spectacle où ils seraient sortis ? même thuries qui était au palco ne l'a pas répertorié. en gros je suis d'accord avec ce que rapporte xavier des proos de fix dans son post.
voilà.

ludo

ps : por la tarde ce fut inversement proportionnel. mon enthousiasme aussi.enhorabuena orthez y señora ganadera.

ludo a dit…

"j'ai vu des saltillos" ben heureusement puisque c'était écrit sur l'affiche. toutes les empresas ne vont pas nous faire le maintenant fameux coup du pilar's madeleine show !
bien. mais continuons. c'est quoi un "saltillo" ? parce que pour voir on a vu une moruchada avec c'est vrai et c'est encourageant un sobrero bravo et permettant une lidia. los otros ? ni puto caso. il n' y a plus de novilleros pour lidier ce genre de course ? dit xavier.eh bien celui qui a vu lidier des novillos comme ceux de dimanche qu'il se présente ici, l'imposteur. car on ne peut peut lidier ce qui est inlidiable puisque ces taureaux, désolé, ne présentaient aucune difficulté de lidia ( excepté je répète le dernier ). on ne peut lidier que les qualités qui sont des défauts inversés et vice-versa. or, là on ne put savoir si les unes ou les autres pouvaient se résoudre, les bestiaux n'ayant rien fait pour les exprimer : topon au cheval, arrêtés à la muleta.tiens , entre la débandade de carcasonne ( que même F. pascal de TT a vu et dénoncé ) face à un novillo pétri de défauts doc de qualités mais parce qu'il les exprimait sauvagement en répondant aux sollicitations et la relative facilité, désinvolture, non panique des cuadrillas de dimanche matin vous ne pensez pas qu'il y a un lien ? oui, absence quasi-totale de mobilité , tête à mi-hauteur sans derrotes ( à part quelques coups d'encensoir pour les mouches ), sin guasa, sin codicia, sin motor, sin na'. et sans moteur, autant aller enfermer la vaca que rie. ce qui n'enlève rien à l'amabilité et l'aficion de l'éleveur. ni au parti-pris d'orthez que je cautionne.ni aux encouragements à donner à Moreno de Silva quand on voit le 5° mais ne nous trompons pas : ce fut très très très très décevant. et alors ? le dire ce n'est faire le jeu de personne, c'est permettre d'aller vers moins d'erreurs préalables ; par exemple : "saltillo" , qui en a vu lidier ailleurs , qui avait eu vent d'un autre même mineur spectacle où ils seraient sortis ? même thuries qui était au palco ne l'a pas répertorié. en gros je suis d'accord avec ce que rapporte xavier des proos de fix dans son post.
voilà.

ludo

ps : por la tarde ce fut inversement proportionnel. mon enthousiasme aussi.enhorabuena orthez y señora ganadera.

Los Quintana aficion a dit…

cher Ludo,

Quand je dit "voir des satillo"
je ces tres bien ce que je dit, c'etait une premiere pour moi a Orthez et j'aurai tres bien put voir un lot manipulé ou nullement dans le type.
Ensuite je pense qu'il y a beaucoup de travail a faire avec ce fer et j'espere qu'il ce fera.
Les 2,4,5 avait de quoi etre mieux exploité.
alors facile de dire moruchada, mais n'oublion pas les deux jeunes et leur cuadrillas qui ne connaisse que la triche,aucun respet pour le toro(grand coup de descabellos dans le museau),cape qui traine toujours en dehors du burladero et un manque de respet en ver le plublic et la presidence(peon qui ce permet de couper une oreille)alors les satillo ne sont pas encore au niveaux des aguirre cderte,mais je prefere voir sa que de voir 5 lot de domecq a "dax".