Ça donne à peu prés cela: «-Nananère, moi, j'ai Théodore Monod, Alain Delon ou Milène Demongeot qu'ont signé ma pétition … pouetpouet cacaboudin!»
Ce travers trouve son aboutissement dans les «comités de soutien» ou de parrainage, dont la notoriété des signataires est sensée garantir la justesse des propos et de la cause défendue.
C’est une vieille pratique stalinienne, dont on usa et abusa à l’envie, et qui semble revenir à la mode en nos temps de populisme exacerbé.
Si la chose porte auprès d’un public influençable ou qui, sans aller chercher plus loin, a renoncé à penser par lui-même, il n’en va pas de même avec ceux, de plus en plus rare en vérité, qui n’accepte pas de déléguer leur droit à la réflexion.
C’est le cas de notre B.B. (ultra) nationale, la pasionaria de la cause bestialiste, qu’on évite de trop sortir de son placard tropézien tant elle a poussé le bouchon loin. La pestilence de la «bête» pourrait insupporter certaines narines.
C’est le cas également du chanteur Renaud, un exemplaire tout à fait représentatif de l’évolution d’une certaine extrême gauche soixante-huitarde très désillusionnée qui, à l’instar de Philippe Val et de nombre de ses petits camarades de Charlie Hebdo (publication très anti-taurine où Renaud a travaillé), sont passés de la révolution à tous crins à une contestation très … conformiste, voire à une franche collaboration avec le régime. Dieu sait si, comme tant d’autres, j’ai pourtant aimé Renaud!
La difficulté lorsqu’on choisit la stratégie de placer quelqu’un en exergue, c’est qu’il faut trouver la perle rare qui s’avère parfaitement exemplaire et indemne de toute critique morale.
L’humanité étant ce qu’elle est, la chose s'avére par principe impossible, mais cela importe peu pour ceux qui ne se résolvent nullement à dissimuler l’indigence de leurs idées derrière une notoriété faussement attractive. Vanitas vanitatis!
Que non pas! On profite des velléités de reconnaissance d’une cabotine de seconde zone pour l’instrumentaliser à outrance et redorer un blason qui, de fait, n’a jamais existé.
Si l’âge peut témoigner -rarement- de l’accession à la sagesse, il révèle le plus souvent les effets du gâtisme. En outre, le fait d’avoir vécu longtemps multiplie les opportunités des conneries qu’on a pu commettre.
C’est le cas pour Dame Paulette, à qui, a priori, je n’aurais rien trouvé à redire ni à reprocher, si elle s’était contenté de subsister derrière le paravent de son insignifiance.
Mais comme Paulette s’agite, manifeste, écrit au président (http://flac.over-blog.com/article-lettre-de-paulette-dubost-au-president-de-la-republique-51113878.html), qu’on la brandit comme un étendard, examinons en le tissu sous toutes les coutures.
C’est sûrement pour la production de ses méninges que le célèbre escroc Alexandre STAVISKY (détournement de plus de 200 millions de francs au détriment du Crédit municipal de Bayonne avec la complicité du député-maire de la ville, Joseph GARAT) en tombe éperdument amoureux et la courtise assidûment durant 3 ans (elle avait 13 ans et lui 27 au début de l’idylle, ce qui témoigne de l’environnement moral de son éducation). Vous laisseriez votre gamine de 13 ans se faire gourmander par un barbon, vous?
Elle entame à partir de 1930 une carrière cinématographique en multipliant les seconds et troisièmes rôles, souvent de soubrette, dans des comédies aux scénarios «consternant d'aridité».
En 1932, lors d’un dîner de gala donné en l’honneur du cinéma français, elle voisine avec un certain Adolf HITLER, qui paraît-il se serait permis quelques privautés, en lui tâtouillant gentiment la cuisse (il avait bon goût le bougre) et en lui parlant d’amour *. Le hic, c’est que d’une part Hitler baragouinait quelques bribes d’un français exécrable, que d’autre part, tous les témoignages concordent pour témoigner d’une certaine aversion pour les dames, qu’il tenait à distance, et qu’enfin le Führer barbait régulièrement ses interlocuteurs par ses tirades politiques interminables.
Sans doute Adolf a t-il dû entretenir l’avenante Paulette de son amour immodéré pour les «zanimaux» qui devait le conduire à promulguer dés l’année suivante la législation la plus avancée en la matière.
Peut-être, dernière hypothèse, était-ce la queue de son clébard Blondie qui caressait les jolies gambettes de la starlette?
On peut donc se demander si Paulette prenait déjà ses désirs pour des réalités et fabulait ou si elle radote sévère depuis ses 90 piges.
Dans tous les cas, s’afficher ainsi en 1932 avec Hitler témoigne pour le moins d’une certaine légèreté et d’un furieux manque de lucidité et de clairvoyance. En 1932, on savait déjà de quoi il retournait à son sujet, même si on n'avait pas lu Mein Kampf dans le texte… A 22 ans, même complètement demeurée, on ne peut ignorer que le gentil moustachu avec qui on badine est le meneur des bandes de malfrats qui tabassent quotidiennement les juifs, les tsiganes, les démocrates ou les pédés.
Comme il le fut pour nombre d’ami(e)s ou d’intimes de Mme Paulette, notamment Danielle DARRIEUX (qu'on surnommait D.D.), qui travailla pour la Continental (société de production de droit français mais de capitaux allemands créée en septembre 1940 par Joseph GOEBBELS) et fit le honteux «voyage à Berlin» organisé par la Propagandastaffel avec Viviane Romance, Suzy Delair ou Albert Préjean.
Dis moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es.
On sait que les beaux officiers teutons avaient un goût prononcé pour les Paulettes, mais notre Bécassine qui se partage avec des séjours au Maroc, pouponne avec sa fille Christiane, née en 1942, ce qui lui évite des tentations, même si elle divorce en 1944 (pas commun à l'époque!).
Evidemment, nul ne peut reprocher aux acteurs et actrices de l’époque d’avoir voulu survivre et travailler. On connaît la répartie d’Arletty qui avait eu quelques bontés pour le bel aviateur Hans Jürgen Soehring, lors de son arrestation: «- Si mon cœur est français, mon cul, lui, est international!». On connaît moins celle qu’elle fit à Michèle Alfa et à la magnifique Mireille Balin (qui fut violée par les F.F.I. à la Libération), qui avaient elles aussi pratiqué la collaboration «horizontale»: «- On devrait former un syndicat!», ce qui avec l’accent d’«Atmosphère! Atmosphère!» ne devait pas manquer de piquant, et nous alerte sur les pratiques des people de l’époque, dont Madame Paulette était. Tout cela ne l’a pas empêché d’interpréter magistralement le rôle de Garance dans «Les enfants du Paradis», un chef d’œuvre absolu.
Tout le monde n’a pas le caractère d’un Jean Gabin qui, préférant s’exiler pour ne pas avoir à travailler pour les nazis, s’engage en 1943 dans les Forces françaises libres.
S’ensuit pour Paulette, à la Libération une interminable succession de nanards (de «Ploum, ploum tra-la-la» au désopilant «Retour des bidasses en folie») ou bien de deuxième ou troisième rôles. Une grande carrière de plus de 150 films!
Ce qui ne l’empêche nullement de poursuivre sa longe marche de militante engagée et de renoncer à son adhésion à l’U.M.P., mouvement éminemment révolutionnaire (lire le commentaire de fin: http://flac.over-blog.com/article-ceret-ceret-entretien-avec-joan-pere-dunyach-51470275-comments.html).
L’instrumentalisation va bon train, et l’on prépare activement et scientifiquement l’anniversaire de la chère vieille chose, avec le soutien de la F.L.AC. de la Fondation Brigitte BARDOT et de l’incontournable Thierry HELY, toujours en quête d’existence et de reconnaissance (http://les-amis-de-paulette-dubost.over-blog.com/ext/http://sites.google.com/site/dubostpaulette/). Un Thierry HELY qui n'hésite pas à se risquer témérairement à manifester à Dax, le 16 août 2008, courageusement planqué derrière la nonagénaire (on ne sait jamais avec les tortionnaires aficionados!) même si ce jour là (j'y étais), pas plus que d'autres, il n'y a eu aucune violence de ces derniers!
Il faut bien faire feu de tout bois!
*
Mais où est le cinéma dans tout cela?
La Cinémathèque Française paraît d'ailleurs renâcler pour apporter son concours à la grande oeuvre, ne jugeant pas pertinent de festoyer ainsi (http://groups.google.com/group/100-ans-de-paulette-dubost/browse_thread/thread/f2e8bf5540776b7d) .
A consulter les échanges à propos de l'évènement, on comprend pourquoi: le site consacré aux festivités de la centenaire est complètement phagocyté par les bestialistes de tous poils (http://groups.google.com/group/100-ans-de-paulette-dubost). Le moindre événement, la moindre interview, sont prétextes à propagande.
Avec les publicités et le tourisme manifestatif on a désormais une petite idée des actions où passe le pognon que les gogos versent aux associations zoophiles.
Car pourquoi aller chercher un tel exemple d'une vie de lutte et d'engagement admirable sinon pour complaire au public-cible de mémères-à-leur-chien-chien, et d'accros à Michel Drucker?
On sait nos «zantis» assez sommaires, mais miser ainsi sur une coquette sur le retour, fallait quand même le faire. Enfin, ça permettra peut-être à HELY de s'introduire dans le showbizz, depuis le temps qu'il en rêve, et de devenir enfin quelqu'un!
*
Je sais, dans la grande tradition de la galanterie française, il n'est guère élégant de s'en prendre à une dame, à une vieille dame de surcroit. En l'occurrence, c'est sans aucun doute ce qu'ont escompté les têtes pensantes bestialistes. Se cacher derrière les chaises roulantes est-il plus honorable? La chère Paulette, ou/et ceux qui trouvent intérêt à la manipuler ou à l'instrumentaliser (on a vu ces derniers temps avec l'Oréalcombien il est aisé de profiter du troisième âge!) ont pris le risque de la pousser en avant: qu'ils l'assument...
On voit peu les aficionados se planquer derrière des «people», et encore moins derrière les nonagénaires. En tout cas, pas dans ce blog.
Chacun ses valeurs.
Xavier KLEIN
Paulette DUBOST: «- Oui.»
Frédéric TADDEÏ: «- Il était assis à côté de vous?»
Paulette DUBOST: «- Oui. Pendant le déjeuner, il me prenait la cuisse, comme ça...»
Frédéric TADDEÏ: «- C'est pas vrai!»
Paulette DUBOST: «- Ah oui.»
Frédéric TADDEÏ: «- Adolf Hitler!»
Julie DEPARDIEU: «- Mais c'était où?»
Paulette DUBOST: «- À Berlin. J'ai beaucoup tourné de films à Berlin. Pendant des années j'ai tourné des films à Berlin. Et c'était très bien payé. Mieux qu'en France...»
Frédéric TADDEÏ: «- C'était en 1932. Il n’était donc pas encore chancelier. Ça n'était pas la guerre. Hitler est assis à côté de vous et il vous caresse la cuisse... Mais il vous parlait dans quelle langue?»
Frédéric TADDEÏ: «- Il parlait français?
Paulette DUBOST: «- Très bien!»
Alexandre MOIX: «- C'est un scoop!»
Frédéric TADDEÏ: «- Et il vous parlait de quoi?»
Paulette DUBOST: «- Bah, il m'a parlé d'amour. Il ne parlait pas du tout de cinéma. Il me demandait si j'avais eu beaucoup d'amoureux dans ma vie, et si ça me plaisait, si j'aimais l'amour.»
Julie DEPARDIEU: «- Vous étiez très, très, très jeune. Peut-être que vous lui plaisiez à fond. Vous n'avez rien fait, j'espère...»
Alexandre MOIX: «- Ce qui me fascine, chez Paulette DUBOST, c'est de se dire qu'elle avait neuf ans quand Marcel Proust a eu le Prix Goncourt pour À l'Ombre des jeunes filles en fleur. Ça, c'est fascinant...»
Frédéric TADDEÏ: «- Je reste fixé sur ce déjeuner avec Adolf Hitler. Il mangeait quoi?»
Paulette DUBOST: «- Il n'a rien mangé. Il n'a rien bu. Il se méfiait sûrement déjà.»
Frédéric TADDEÏ: «- Après, il est devenu chancelier, il y a eu la Seconde Guerre Mondiale, toutes les atrocités, des millions de morts. Rétrospectivement, vous ne vous dites pas: je l'avais là, devant moi?»
Paulette DUBOST: «- Bah, un peu, si. Bah, ah oui, ah oui, ah oui, oui, oui. Ça fait quelque chose, quand même. Ça remue, hein. M'enfin, qu'est-ce que vous voulez, c'était comme ça.»
Frédéric TADDEÏ: «- Vous pouviez pas savoir.»
Paulette DUBOST: «- Bah, oui, bien sûr. M'enfin, si j'avais su, à l'époque, j'aurais pu le tuer. Avec une petite...»
Julie DEPARDIEU: «- Une fourchette...»
Paulette DUBOST: «- Peut-être pas une fourchette, mais un petit poison. Lui mettre dans son verre, sans qu'il s'en aperçoive. Mais ça n'aurait changé rien! Ça n'aurait changé absolument rien, parce que tous les gens qui étaient autour de lui auraient continué à faire ce qu'il avait commencé. Même lui disparu, ça ne changeait absolument rien. Ça aurait été exactement la même chose.»