Humeurs taurines et éclectiques

mardi 27 décembre 2011

Don Fernando De Castro Van Zeller Pereira PALHA

Don Fernando De Castro Van Zeller Pereira Palha est un aigle.
Un aigle au yeux de fauve.

Lorsque son regard se porte sur le lointain, toisant sa terre blanche, distinguant dans les broussailles la silhouette d'un de ses pensionnaires cornus, la flamme embrase son regard.
La flamme d'une passion viscérale, d'un attachement à sa terre et à son émanation la plus éclatante: ses toiros. Ses toiros, mais aussi les splendides coursiers lusitaniens qui font également sa fierté.

Don Fernando est un poète, un coureur d'utopies.
Don Fernando est un charmeur, pour qui accepte d'embarquer dans ses caravelles, défricheuses d'horizons oniriques.
Don Fernando témoigne à chaque instant de cette grâce et de cette élégance que confèrent la noblesse de l'âme lorsqu'elle se marie à l'héritage séculaire d'une tradition aristocratique de bon aloi.

Don Fernando inspire un sentiment qui ne saurait mieux se traduire que par un mot: la CLASSE. La vraie, celle qui, patinée par l'éducation, la civilité et l'épreuve du temps luit dans l'obscure banalité de nos temps comme une escarboucle, un Graal précieux et rare.

On m'excusera d'y être sensible.
La chose est certes bien passée de mode dans un monde de rollex et de nouveaux riches où le penchant va au «people» et au clinquant.

Du haut de ses quatre vingts printemps, Don Fernando a connu les vicissitudes du siècle.
La société où il est né n'a plus rien de commun avec celle où il continue obstinément à poursuivre des rêves périmés. Des rêves sans concessions à la modernité, peuplés de toros braves comme il lui semble que la bravoure dût s'exprimer: sans rien céder à la commodité et au confort de ceux qui les affrontent.
Don Fernando façonne donc ses toros à l'empoignade, au combat, au duel sauvage et épique, loin des fadaises, des frivolités, des ganaderos-épiciers qui vendent leurs bestioles comme des paquets de lessive, en ne songeant qu'à les adapter au sacro-saint «marché», les Garcimachins ou les Victoriano de la Cuneta (http://camposyruedos2.blogspot.com/2011/12/joyeux-noel.html).
Don Fernando nourrit des élans et des fantaisies de gentilhomme campagnard du Grand Siècle. Quand d'autres eussent herborisé, lui collectionne des toros remarquables, s'étant attelé à la reconstitution de la souche «Palha blanco» de la ligne vasqueña d'implantation portugaise.

Il faut parcourir avec lui sa finca, se régaler des mille et une anecdotes d'une longue existence de ganadero et de caballero, sourire à la vue de l'arbre mort où il grimpa jadis pour éviter l'ire d'un de ses toros d'or, imaginer les acosos y derribo où l'on jouissait des grâces des toros, en habit, dans le tournoiement des ombrelles, revivre le toast du roi des portugais au roi des ganaderos.
C'est tout cela Fernando Palha, c'est une histoire, ce sont des histoires, et par dessus tout une conception héroïque et élevée du monde et de la vie, c'est l'un des derniers témoins d'un monde et d'une caste qui n'existent et n'existeront plus.
Des regrets? Non, mais une nostalgie au goût de fado.

Don Fernando De Castro Van Zeller Pereira Palha sera à Orthez en juillet, avec ses mignons. Nul doute que nombreux seront ceux qui voudront honorer sa venue.
Xavier KLEIN






samedi 17 décembre 2011

CRYING FREEMAN

«Dieu me garde de mes amis; mes ennemis je m'en charge!»
Antigone II «Doson»  de Macédoine
Maréchal de Villars
Il y eût ce film chanbara (film de sabre) franco-canadien, sorti en 1995 d'après un manga de Kazuo Koike. Il traite des exploits d'un tueur apointé par les triades chinoises qui verse une larme chaque fois qu'il remplit un contrat et exécute une victime.
«Crying freeman» pourrait se traduire par «l'homme libre qui pleure». Un comble, car le dit tueur n'est à l'origine qu'un potier enlevé, drogué et conditionné pour en faire un tueur impitoyablement efficace. Son office n'est donc pas le fait d'un homme libre, mais d'une coercition.

Il y eût ces toreros -on n'ose plus parler de matadors!- qui se prêtèrent à Quito à une parodie pitoyable qui dépouillée de tous sens par l’amputation de la «hora de verdad» se réduit à un spectacle touristique pour bouffons en goguettes.

Il y eût enfin cet ultime et dérisoire dérapage d’une «figura» (comme ils disent…) c’est à dire d’une icône, d’une exemple, qui au lieu de cacher l’indigence de son entendement derrière le paravent salvateur du silence, se croit obliger de déblatérer.
Dans son édition du 6 décembre 2011, le quotidien équatorien «HOY» publie une entrevue avec le grand penseur taurin Sébastien CASTELLA sous le titre 'No me gusta ver a los animales sufriendo' («Je n’aime pas voir souffir les animaux»)
On peut lire les versions française et espagnole de l'article sur le site de la Fédération des Sociétés Taurines de France (http://www.torofstf.com/infos2011/111206entrevista_castella_quito.html)

Morcifs de choix:

Publicado el 06/Diciembre/2011 00:43
Entrevista
Sebastián Castella, matador de toros, número 8 del escalafón mundial.
[…]
Hay gente que considera una cesión a una decisión política que grandes figuras hayan venido a la feria.
Il y a des gens pour considérer que des figuras ont cédé à une décision politique pour venir à la feria.
Creo que, antes de dejar morir un arte, hay que apoyarlo. En Portugal, no se mata, no se pica, no se banderilla, y van los toreros. Y aquí, que tiene más cultura, que tiene más vida, que se pican los toros... Es insignificante decir y largar cosas que no tienen sentido. Para mí forma de ver las cosas, después de debatir tanto, hay que apoyar. (La muerte del toro) es algo que volverá.
Je crois qu'avant de laisser mourir un art, il faut le soutenir. Au Portugal, on ne tue pas, on ne pique pas, on ne banderille pas et pourtant les toreros y vont. Et ici, où l'on a plus de culture, plus de vie, on pique les toros... Il est insignifiant de dire et de lancer des choses dépourvues de sens. Pour ma part, après avoir tant débattu, il faut soutenir. (La mort du toro) C'est quelque chose qui évoluera.
[…]
¿Y qué argumentos darías para que se restablezca el tercio de muerte?
Et quels arguments donnerais-tu pour le rétablissement de la mise à mort?
Te voy a contar una historia. Antes de querer ser torero, tenia afición a los toros. Mi padre me llevaba a las corridas, a la feria de Béziers (sur de Francia), y me fascinaba el arte del toreo, pero me daba una pena tremenda del animal.
A mí, no me gusta la caza, no me gusta la pesca, no me gusta ver animales sufriendo. No me gusta un caballo o un perro dejado así porque ya no sirve, y que se va a morir. A mí, me da una pena tremenda, porque yo hasta lloro. Cuando me metí en el toreo, fui entendiendo que la parte de la muerte del toro es necesaria porque el toro es un animal que tiene una bravura y una inteligencia que no tiene ningún otro animal. El toro bravo es el animal que tiene la inteligencia más elevada dentro de los animales. El argumento te lo da el toro mismo.
El toro se va para adentro pero lo matan con un balazo, y nadie lo ve. Esa no es la muerte que quiere ese animal. No estamos dentro de él, pero llevan cientos de años criándolo y ya lo conocemos, que tiene esa fuerza, esa aletilla y esa verdad. Porque el único que, en el mundo del toreo, tiene la verdad es el toro. Los demás solo estamos ahí acompañando.
Je vais te raconter une histoire. Avant de vouloir devenir torero, j'avais de l'afición a los toros. Mon père m'amenait aux corridas, à la Feria de Béziers (sud de la France) et l'art du toreo me fascinait mais me procurait une peine terrible pour l'animal.
Je n'aime ni la chasse, ni la pêche, ni la souffrance des animaux. Je n'aime pas qu'un cheval ou un chien soit abandonné parce qu'il ne sert plus et qu'il va mourir.
Cela me procure une peine terrible à en pleurer.
Quand j'ai commencé à toréer, j'ai compris que la suerte de la mort du toro était nécessaire parce que le toro est un animal qui fait preuve d'une bravoure et d'une intelligence que n'a aucun autre animal. Le toro brave est l'animal qui possède l'intelligence la plus élevée parmi les animaux. L'argument, il te le donne lui même.
Le toro sort de l'arène, mais on le tue d'un coup de feu, et personne ne le voit. Ce n'est pas la mort que veut cet animal. Nous ne sommes pas à sa place, mais  cela fait des centaines d'années qu'on l'élève et nous savons qu'il possède cette force, cette ardeur et cette vérité. Parce que dans le monde du toreo, le seul qui détienne la vérité, c'est le toro.
Nous ne faisons que l'accompagner.

¿Qué fue lo primero que pensaste con la prohibición?
Qu'as-tu d'abord pensé de la prohibition?
Dentro de lo malo, le di gracias a Dios de que no quitaran el toreo entero. Hay que ser inteligentes. Ellos no han sido inteligentes. Quieren hacer una cosa pero les ha faltado inteligencia, y no voy a decir más porque con eso, ya lo digo todo. Y eso nos beneficia a nosotros.
Le moindre mal, grâce à Dieu c'est qu'il n'aient pas abandonné la corrida entière. Il faut être intelligent. Ils ne l'ont pas été. Ils voulaient agir, mais ils ont manqué d'intelligence, et je n'en dirai pas plus parce qu'avec ça, j'ai tout dit. Et cela tourné à notre bénéfice.

Cuando te toca entrar a matar y no puedes, ¿cómo te sientes?
Quand vient le moment de tuer et que tu ne le peux, comment te sens-tu?
Yo voy a la plaza a torear, no a matar a un toro.
Je vais aux arènes pour toréer, non pour tuer un toro.

Pero te llaman matador...
Mais on te dit matador (tueur)...
Sí, obviamente, porque en los principios, solo se pegaban dos muletazos y se mataba. Ha evolucionado y los toreros no vamos a matar, sino a torear. La gente no quiere ver cómo matan a un toro, sino que quiere ver arte. Y hace parte dentro de ese arte la parte final, que es matar al toro.
Oui, évidemment, parce qu'à l'origine, on se contentait de deux passes puis on tuait. Cela a évolué et les toreros ne vont pas tuer mais toréer. Les gens ne veulent pas voir comment on tue le toro, mais veulent voir de l'art. Et la partie finale de tuer le toro fait partie de cet art.

Que penser de telles déclarations?
C'est un lieu commun depuis des lustres que certains toreros, notamment dans le registre artistique n'éprouvent guère d'appétence pour la mise à mort.
Des maîtres comme Curro Romero ou le grand Rafael n'ont jamais caché -il eût été difficile de le faire étant donné leurs piètres prestations à la rapière!- que ce qui les intéressait dans l'acte de toréer, c'était de «s'accoupler» avec le toro pendant le «ballet amoureux» que constituait pour eux une faena. Renacler à tuer «l'objet du désir», le partenaire d'un instant d'harmonie parfaite peut parfaitement être entendu et compris.
Mais dans cet article, par delà les lieux communs et les platitudes, derrière l'anthropocentrisme de pacotille, Castella va beaucoup plus loin que l'expression d'un goût ou d'un dégoût personnel.
Malheureusement, à travers l'article, court cette nouvelle posture -on n'ose parler de philosophie!- du toreo moderne tant promue par certains.
Un cri du coeur: on va aux arènes «pour toréer, non pour tuer un toro », «les toreros ne vont pas tuer mais toréer». Et pourquoi s'émouvoir du syndrome de Quito puisque «le moindre mal, grâce à Dieu c'est qu'il n'aient pas abandonné la corrida entière» et qu'en fin de comptes «cela ait tourné à notre bénéfice».
Qu'un propos ait été déformé, c'est possible, que la teneur globale d'un article soit le fruit d'une incompréhension, ne l'est pas.
Surtout de la part de l'ex-gamin que «l'art du toreo fascinait mais procurait une peine terrible pour l'animal».

On se trouve en présence soit d'une terrible hypocrisie soit plus probablement, vu la personnalité de l'intéressé, d'un déni de réalité d'anthologie, voire même d'un trouble de la personnalité.
Surtout lorsqu'on entend lors de l'assemblée de l'U.V.T.F. que le pôvre drôle a même consulté des psys pour résoudre son problème.
Dommage que le révérend père J.P. n'ait pas trainé dans le secteur, une conversion était à portée!

Le tueur qui pleure sur sa proie, le «Crying freeman» de la tauromachie, c'est sans doute le dernier must de notre «société de la victime». Mais bon sang que ce môme aille planter des choux ou coincer la bulle sous les tropiques si tuer un toro ne lui convient pas et le peine à ce point! Assez de tartufferie!

Ecoeurant!!!
Avec de tels «héraut(o)s», nous n'avons plus besoin de «zantis».
Xavier KLEIN

mardi 29 novembre 2011

L’émoi sans air

 L'émoi sans air, c'est l'émoi d'hiver, l'émoi des huitres, pas l'émoi des moules. Et nous prendre pour des moules, certains savent faire.

«700 millions de pesetas
L’émoi, l’émoi, l’émoi
Avec ma vie, mon petit chez moi
Mon mal de tête, mon psi
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie»

Avis de grand frais sur Las Ventas qu’il faudrait rebaptiser d’urgence Los Vientos, quoique «venta» signifiant à la fois «vente» et «auberge» (espagnole bien sûr!), toutes les conjectures sont permises.
Pour les non-hispanistes et les «estrangers», les «ventas» sont ces boutiques (qui jouent aussi le rôle d’auberge) sises à la frontière, côté méridional, dans lesquelles on traite une foultitude d’affaires et de trafics (forte concentration de «maltouziers» par le passé!).
Du chorizo au ouisqui de bas étage vendu en cubitainer en passant par les clopes, voire le chocolat vendu au détail (si vous voyez ce que je veux dire…), les ventas sont vouées à l’épicerie touristique de masse et aux trafics frontaliers. On y trouve de tout, du colifichet made in Kazakhstan à la baignoire serbo-croate émaillée vintage 1908.
Il y a quelques plombes, avant l’édification de l’autoroute, j’ai connu des tenanciers qui vous fourguaient leur camelote (5 ou 6 cartouches, plus 10 quilles d’octanisé) puis téléphonaient aux gabelous français pour qu’ils vous serrent sur la N10, à l’époque encadrée de bucoliques platanes derrière lesquels se planquaient les pandores à passementerie rouge.

En sus –c’est le cas de l’écrire- des traficotages précités, on y trouve quelques bobinards où le routier en transit, le touriste belge en mâle d’émotion coquine et les disgraciés du département vont se faire éponger le trop plein d’humeurs corporelles.
Tout ça me rappelle une petite tôle de Biên Hoa pas très loin de Saigon ... les volets rouges ... et la taulière, une blonde commac...comment qu'elle s'appelait déjà?

Pour en revenir à la marmite madrilène, même si le drapeau noir n’y flotte pas encore, l’ébullition soulève le couvercle.
Very étonnant le typhon-fon-fon dans le crachat!
Messieurs les hommes se séminarisent pour causer entre darons au Velington, un nid à punaises 5 carats et on en fait tout un fromton.
Pt’êt que c’est l’éventualité que la Kika à Simon fasse le service façon D.S.K. qui vous émoustille, bande de père verts!

Mais foutredieu, QU’EST-CE QUE VOUS EN AVEZ A CIRER?

Troquer un mafieux contre un camoriste, c’est comme échanger une chaude-pisse contre une blennorragie: le nom change mais le fond demeure identique. La première fait plus chic dans les souvenirs d’anciens combattants de la bisouquette et la deuxième dans les partouzes de notables de province.
La gestion des dernières années aurait été flamboyante et les problèmes inexistants, on peut comprendre, mais franchement un maquignon reste un maquignon, qu’il s’appelle Capdeboscq ou Victoriano del Rio. De même qu'un épicier en gros demeure un épicier en gros, qu’il s’appelle Chopera ou Casas…
Vous me direz qu’il y a aussi Fauchon, mais serait-ce bien raisonnable quand la plèbe s’indigne?

Perso, j’ai jamais trop apprécié les films de truands, sauf quand Michel AUDIARD ou Albert SIMONIN étaient aux manettes … question de style!
Mais faut reconnaître que le genre a toujours passionné le péquin et notamment les bourges en mal d’exotisme. L’affaire Las Ventas, c’est le sujet du roman de gare à la mode, mâtiné de Paul-Loup SULITZER. C’est le marronnier de l’«Ici Paris» du mundillo: on se polarise sur le croustillant ce qui permet d’éviter d’entrer dans le vif du morcif d’un système plus vérolé qu’un curé breton. Un système mafieux qui organise la spéculation taurine et se préoccupe plus des pépettes que des Pepete.

C’est un peu comme la guerre d’Espagne: le sort des républicains ne s’est pas joué dans la bataille de Madrid mais sur le front de l’Ebre…
Il ne faudrait pas que l’arbre cache Marie Laforêt, que Simon Ca$a$ dissimule Bernard Domb, nique (ta mère) Docteur Jekyll masque Mister Hyde.
Salut les blaireaux!
Xavier KLEIN
repompé


samedi 26 novembre 2011

Terrorisme intellectuel: les outils de la propagande (partie 3)


Transfert: cette technique sert à projeter les qualités positives ou négatives d'une personne, d'une entité, d'un objet ou d'une valeur (un individu, un groupe, une organisation, une nation, un patriotisme, etc.) sur un tiers, afin de rendre cette seconde entité plus (ou moins) acceptable.
Cette technique est utilisée, par exemple, pour transférer le blâme d'un camp à l'autre, lors d'un conflit. Elle évoque une réponse émotive qui stimule la cible pour qu'elle s'identifie avec l'autorité reconnue.
Le mécanisme de transfert représente le Graal «zanti». Il est d’ailleurs aussi et surtout leur symptôme, puisqu’il repose sur le réflexe d’identification tellement caractéristique de l’espèce.
Un mécanisme mis en œuvre de manière généralisée sur toutes les campagnes bestialistes qui s’avère bien souvent contre-productif tellement il est caricatural et susceptible de provoquer des retours de bâtons. Ce fut le cas par exemple de ces affiches qui comparaient le sort des poulets élevés en batterie avec celui des déportés dans les camps de la mort. C’est le cas des scènes dénudées et sanguinolentes qui provoquent, par leur outrance, le sourire et décrédibilisent les auteurs. L'excès tue le message.
C'est d'ailleurs assez marrant: en bon fanatique, le «zanti» lambda vit dans l'imaginaire que ses représentations sont partagées, ou qu'il peut parvenir à les faire partager, ce qui n'est que rarement le cas.
Lors d’une de ces attractions, je me suis amusé à questionner les passants: 70% d’opinions qui pourraient se résumer à «ridicule». Par contre, beaucoup d’émoi chez les boutonneux et les vieux dégueulasses qui ont pu se rincer la pupille et procéder à des études mamellaires comparatives en vue de l’élection de Miss «zanti»… Une idée à creuser!!!

Simplification exagérée: ce sont des généralités employées pour fournir des réponses simples à des problèmes sociaux, politiques, économiques, ou militaires complexes.
En cette matière également, la propagande «zantie» fait merveille. On atteint même des sommets (ou des abysses pour ceux qui ont le vertige) dans la dialectique primaire, simpliste et réductrice, quand elle n’est pas purement et simplement mensongère. Il est vrai que le but est de susciter une EMOTION (y compris malsaine) et non une REFLEXION.


Stéréotyper ou étiqueter: cette technique utilise les préjugés et les stéréotypes de l'auditoire pour le pousser à rejeter l'objet de la campagne de propagande.
Espagne, franquisme, militarisme, passéisme.
Pêle-mêle évocateur. Afinités électives? Troublant, non?
Affiche de la Fondation Brigitte Bardot

Bouc émissaire: en jetant l'anathème sur un individu ou un groupe d'individus, accusés à tort d'être responsables d'un problème réel (ou supposé), le propagandiste peut éviter de parler des vrais responsables, et n'a pas à approfondir le problème lui-même.
On pourrait rajouter «éviter de parler de vrais problèmes».
Les «zantis» aiment tout particulièrement avoir leurs têtes de turcs, leurs boucs émissaires ou pour employer une expression plus délicate de Christian LABORDE (non, pas l'ex-président de la Commission Taurine de Dax!), la «racaille confessée».
De même toujours les mêmes similitudes avec les  «signaux» que l'on retrouve systématiquement chez le Front National: emplois répétés des couleurs nationales, des jeux de mots, notamment sur les noms propres («Mimisang»), du thème de la honte nationale, etc.
On constate bizarrement que les éléments sémantiques invoqués (voir ci-dessous) dans leur discours habituel -des mots tels que COMPASSION- disparaissent totalement lorsqu'il s'agît des aficionados pour laisser place à une violence verbale absolument ahurissante.
Pourtant les aficionados sont des animaux comme les autres!
Sans évidemment évoquer un attrait pronocé pour la stratégie du pilori: courageusement entouré de partisans bêlants, copieusement mégaphonisé, on n'hésite jamais à dénoncer et à livrer un bouc émissaire à la vindicte publique. Ce qui constitue un moindre mal...
On aime aussi à manier le boycott de commerçants ou de territoires, voire l'allumette, la lettre piégée:

Un petit air de zone libre et de zone occupée, non?

http://www.droitsdesanimaux.net/actualites.php
 

Glissement sémantique: technique consistant à remplacer une expression par une autre afin de la décharger de tout contenu émotionnel et de la vider de son sens (euphémisme). Le glissement sémantique peut à l'inverse renforcer la force expressive pour mieux émouvoir l'auditoire.
L'usage répétitif et lancinant de termes puissamment évocateur, à forte consonance, dénaturés par glissement sémantique du champ de l'humain à celui de l'animal est  systématisé à l'ensemble du discours, constituant une véritable terminologie, un jargon «zanti» qui fleure bon son totalitarisme. Des mots soigneusement choisis, destinés à humilier, à blesser, autant qu'à diaboliser.
Ainsi pour exemple:
TORTURE: souffrance odieuse que l'on fait subir à quelqu'un (physique ou morale), supplice que l'on fait subir à un accusé, à un opposant politique pendant son interrogatoire. Un terme utilisé pour l'humain, mais transposé à l'animal.
ASSASSIN: personne commettant un meurtre prémédité (le mot meurtre étant en français réservé à l'humain).
COMPLICE: participant à un crime ou délit commis par une autre ou d'autres personne(s), sous entendu, les aficionados sont des criminels ou des délinquants.
AIDEZ-NOUS: sous entendu, nous sommes en danger (associé avec TORTURE).
BARBARIE: fait d'être barbare, manque de civilisation, cruauté, inhumanité, tyrannie. Mot très connoté: la barbarie nazie. Et opposé à l'innocence supposée de l'animal (comme s'il pouvait être également coupable!).
CORRIDASSASSINE: toujours les «jeux de mots» à la Le Pen (une spécialité de Jo Benchetrit, comme son récent «dégradin»).

On pourrait continuer longtemps et ainsi décortiquer les ressorts d'un langage qui, comme tous les langages, parle surtout de celui ou de ceux qui l'emploient, de leurs structures mentales, de leurs angoisses, de leurs représentations du monde qui les environnent, de leur IMAGINAIRE.


 


Le site unanimus: un modèle du genre

lundi 21 novembre 2011

Terrorisme intellectuel: les outils de la propagande (partie 2)

Deuxième chapitre de notre petit exercice de style.

Obtenir la désapprobation: cette technique consiste à suggérer qu'une idée ou une action est adoptée par un groupe adverse, pour que l'auditoire désapprouve cette idée ou cette action sans vraiment l'étudier. Ainsi, si un groupe qui soutient une politique est mené à croire que les personnes indésirables, subversives, ou méprisables la soutiennent également, les membres du groupe sont plus enclins à changer d'avis.

Nous touchons là au cœur de la stratégie propagandiste des «zantis»
La caricature de la tauromachie qu’ils exposent repose sur leur interprétation sincère et fantasmée ou bien sur un discours délibéré en ce qui concerne les motivations supposées des aficionados. Indifférents à la compréhension ou à l’explication voire à la simple observation, sourds au ressenti réel, ils préfèrent juger en projetant leurs propres fantasmes. Ainsi, l’aficionado est décrit comme un sadique et un tortionnaire seulement préoccupé d’assouvir sa jouissance perverse.
Ils s’évertuent à faire partager au plus grand nombre, par des AFFIRMATIONS PEREMPTOIRESLa corrida n’est pas une culture, c’est une torture») cette projection sur l’autre si caractéristique et si commune au genre humain.
Une tentative par bonheur peu productive, tant le trait est outrancier. D’autant que les aficionados ne vivent pas dans un monde clôt, et que le français moyen, non branché sur la tauromachie connaît peu ou prou des relations, parents ou amis aficionados dont le portrait ne colle nullement avec les outrances des «zantis».
Plus nocive et carrément malveillante est la technique d’«infâmisation» que nous avons déjà invoquée, et qui constitue l’un des ressorts de toute réthorique.
Nous l’avons démontrée à l’endroit de Marcel RUFO, un homme qu’il faut absolument salir et discréditer pour que puisse s’imposer la «thèse de la déviance taurine». Cela va parfois bien plus loin, ainsi dans ce mail reçu aujourd’hui du même Arnaud Gavard évoqué dans http://bregaorthez.blogspot.com/2011/11/terrorisme-intellectuel-et-harcelement.html, dont les sous-entendus nauséabonds n’échapperont à personne:
Je me suis préoccupé d'aller consulter (http://youtu.be/iGJhaq_H7NM) la dite adresse. La manoeuvre est limpide et dégueulasse, le raccourci évident: tauromachie-pédophilie, même combat... Edifiant!

Généralités éblouissantes et mots vertueux: les généralités peuvent provoquer une émotion intense dans l'auditoire. Par exemple, faire appel à l'amour de la patrie, au désir de paix, à la liberté, à la gloire, à la justice, à l'honneur, à la pureté, etc., permet de tuer l'esprit critique de l'auditoire. Même si ces mots et ces expressions sont des concepts dont les définitions varient selon les individus, leur connotation est toujours favorable. De sorte que, par association, les concepts et les programmes du propagandiste seront perçus comme tout aussi grandioses, bons, souhaitables et vertueux.
Encore une spécialité «zanti», dont le discours angélique de généreux zoophiles (pour la philanthropie, c’est ailleurs!) finit toujours par conclure sur l’arme absolue, l’alpha et l’omega de notre époque formidable: la COM-PAS-SION. Qu’est-ce qu’on peut être compassionnels de nos jours!

Tout de même, certains finissent par se rendre compte de l'ineptie et de la réalité latente des gesticulations «zanties». Un bon point pour le sympathique concurrent:


Imprécision intentionnelle: il s'agit de rapporter des faits en les déformant ou de citer des statistiques sans en indiquer les sources. L'intention est de donner au discours un contenu d'apparence scientifique, sans permettre d'analyser sa validité ou son applicabilité. Ces imprécisions peuvent se glisser dans le système juridique, sous forme d'un droit mou, poussant à la communication en vue d'obtenir des informations, tout en influençant l’opinion publique.
Un exemple parfaitement limpide: la reprise d'une interview de Pierre GIACOMETTI, ex-directeur de l'institut I.P.S.O.S.
L'article est argumenté par des chiffres et un graphique des plus fantaisistes, sans citation explicite de la source, sans références au public consulté, à sa composition, aux questions  posées, etc.
Tiré d'un article à lire attentivement: http://annagaloreleblog.blogs-de-voyage.fr/archive/2011/10/14/pouvoir-et-corridas-honte-et-mensonges.html

Il est évident -tout sondeur le sait parfaitement- que la question: «Etes-vous pour ou contre la corrida?» n'aura pas du tout les mêmes réponses que: «Etes-vous favorable ou défavorable à l'interdiction de la corrida?».
En outre, l'émission «L'arène de France» diffusée le 25 avril 2007 sur France 2 avait clairement mis en relief chez un public à priori défavorable, une très nette évolution de la perception sur la durée de l'émission. Allez, pour le plaisir, on s'la montre!!!
 SUITE à VENIR