Ne croyez surtout pas que je puisse en rien être obsédé par la clique bestialiste!
En fait, j'aurais plutôt tendance à en sourire.
Je ne m'en suis jamais préoccupé jusqu'à il y a une demi-douzaine d'années, la matière demeurant anecdotique.
Actuellement, une majorité d'aficionados affecte d'ignorer la chose pour des raisons diverses.
Pas envie de s'emmerder, repli sur le petit train-train taurin, pas concerné, refus de «s'abaisser» à des querelles considérées comme triviales, sentiment d'inutilité de se préoccuper de ces «détails», fatalisme, répugnance à l'engagement, etc..., tout concours à une absence de réactions que je perçois comme des plus inquiétantes.
A mon sens, ils ont tort, profondément tort. Car s'ils ne s'investissent pas dans la défense de la tauromachie, d'autres se mobilisent fortement, en permanence et se préoccupent obstinément de l'attaquer.
Prend-on réellement la mesure de la menace et des réponses nécessaires pour y parer?
Je ne le crois pas.
Réalise t-on la masse de pressions auxquelles sont soumis désormais les mairies taurines (dizaines de messages), les partenaires (Afflelou et consorts), les medias (centaines de réactions à chaque reportage ou article), les institutions (ministère de la culture, Conseil Constitutionnel, Education Nationale, etc.), les organisations?
Réalise t-on que par sa passivité, par son absence d'investissement et de mobilisation, l'afición laisse ces divers protagonistes confrontés à la pression des «zantis» et ainsi fait le jeu de ces derniers?
La grande différence avec un passé récent, c'est le poids croissant des medias et la révolution des techniques d'information, c'est la mutation internet. Cette évolution n'a réellement été prise en compte par les aficionados que pour ses avantages (blogs, mundomachin, reportages, vidéos), nullement pour ses inconvénients, soit la facilitation et la massification de l'audience des antitaurins.
Eux l'ont très bien compris et utilisent toutes les ressources de la «com», de l'information et surtout de la désinformation. Thierry HELY par exemple, pompeusement bombardé «chargé de com» de la F.L.A.C., et maître es duperies, maîtrise parfaitement le «mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose». Il balance tout et n'importe quoi, pourvu que ça fasse du bruit. La réponse étant plus subtile et complexe que l'affirmation à l'emporte-pièce n'a pas le même impact. En outre, dévoilé, il fait diversion et passe à autre chose, en noyant si besoin le poisson.
Tout comme l'allumé breton et son faux toro qu'il trimballe en laisse à travers la belle Armorique en débitant n'importe quoi à un public néophyte, sans être jamais contredit. Facile de convaincre dans ces conditions!
Quand il y a 10 ans, il fallait déployer des masses d'efforts, de moyens matériels et financiers pour mobiliser et agir, pour envoyer par exemple une lettre indignée à un maire ou un entrepreneur, ce peut être fait actuellement dans l'heure, gratuitement ou à moindre frais et à grande échelle, par le biais d'un e-mail, d'une liste de diffusion bien garnie et d'une liste des «cibles».
Deux exemples:
1°) Amusez-vous à parcourir la masse et la teneur des commentaires qui ont suivi l'excellente émission «Philosophie» d'Arte où Francis Wolff fut l'invité de Raphaël Enthoven (http://www.arte.tv/fr/corrida-francis-wolff-est-l-invite-de-raphael-enthoven-dans-philosophie/2235124,CmC=7248632.html)
Pourquoi les anti-corrida sont-ils si violents?
Jamais cause noble n'eut de plus calamiteux porte-parole, estime Raphaël Enthoven dans sa chronique.
Leur cause est noble, pourtant. Mais jamais cause noble n'eut de plus calamiteux porte-parole. Qu'on me pardonne, à cet égard, d'utiliser cette tribune pour répondre aux anathèmes ahurissants dont Francis Wolff (1) et moi-même faisons l'objet depuis la diffusion d'une émission de philosophie consacrée à la corrida, sur Arte, dimanche 20 janvier dernier.
En elle-même, l'émission ne casse pas trois pattes à un canard - ni à un taureau : Francis Wolff y fait valoir, au cours d'un dialogue hospitalier, qu'à son goût (et donc à son avis) la corrida est un art, pathétique et sublime, de "tromper sans mentir", qui réclame courage, maîtrise de soi et sens de l'honneur, où les taureaux sont traités comme des individus et dont la raison d'être est de donner forme à une matière en rendant vaine une charge faite pour tuer ; qu'à tout prendre il vaut mieux mourir dans l'arène en défendant sa liberté que dans un abattoir et qu'enfin, même si "on ne peut tuer l'animal qu'en mettant sa vie en jeu", la vraie barbarie serait que l'homme et le taureau courent le même risque... Autant d'arguments qui se défendent et qui méritent un débat vainement espéré.
Car le vrai spectacle n'est pas dans l'arène, ni dans l'émission, mais dans les réactions que sa diffusion a suscitées. Je dis sa diffusion, je ne dis pas son contenu, car, à de très rares exceptions et de leur propre aveu, aucun des imprécateurs n'a regardé l'émission incriminée. Mais qu'importe ? A les en croire, la corrida est une "barbarie", une "horreur", une "terreur", une "décadence inhumaine", une "boucherie satanique", un "abrutissement collectif" conduit par des "tortionnaires", des "psychopathes", des "tueurs à gages", dont le "sadisme jouissif" et "l'apologie du sang" méritent le "boycott", sinon la mort.
Ils dénoncent le voyeurisme des aficionados, mais abreuvent le Web de récits morbides.
Faute de convaincre qui que ce soit, leurs insultes ont au moins le mérite de montrer que le véritable intérêt de la corrida est peut-être, d'abord, dans la façon dont ses adversaires voient rouge. Car on assiste rarement de si près, et si évidemment, aux manoeuvres d'un lobby. Méthodiques, organisés, hyperréactifs et doués du même lexique, les "anti-cor" se comportent comme un virus, ou comme un pitbull bâti pour le combat, qui se jette sur l'aficionado pour lui arracher la langue. Les plus modérés dénoncent une "monstruosité à visage humain", les plus rousseauistes réclament la censure et la déprogrammation d'une émission que "les gens ne devraient pas voir", les plus fous célèbrent la "défense de la vie", les plus grégaires invoquent la désapprobation (imaginaire) d'une majorité de Français et les plus bêtes menacent d'en parler à leurs "600 amis sur Facebook". Mais l'intérêt culmine avec leur fascination pour le sang, la jubilation avec laquelle, tout en dénonçant le voyeurisme des amateurs de corrida, ils abreuvent le Web de récits morbides et d'images épouvantables d'éviscérations, voire d'émasculations taurines... Etonnant refus de la "monstruosité" qui s'épanouit dans une attirance pour l'atroce. Mais c'est bien connu : quand on fait la morale, tous les coups sont permis. Reste à espérer, pour eux, que la meute belliqueuse de ces enragés du dimanche ne porte pas un coup fatal à la cause qu'ils ont peut-être raison de défendre.
(1) Philosophe, professeur à l'Ecole normale supérieure, éminent spécialiste d'Aristote, auteur d'une excellente Philosophie de la corrida, désormais disponible en poche (éd. Fayard/Pluriel) et dont je recommande vivement la lecture aux partisans comme aux adversaires de cette discipline.
2°) Le Midi Libre, tabloïd populiste, surtout préoccupé de vendre du papier, organise le 28/01/2013 sur son site, un «sondage» auprès des lecteurs. Immédiatement les réseaux «zantis» répondent à l'alerte et en deux temps trois mouvements, grâce aux listes de diffusion, des centaines de votes jaillissent, y compris des complices belges russes et serbo-croates. Moi, «pôv'con» je n'ai reçu l'info que lorsque le scrutin était clôt!Jamais cause noble n'eut de plus calamiteux porte-parole, estime Raphaël Enthoven dans sa chronique.
Leur cause est noble, pourtant. Mais jamais cause noble n'eut de plus calamiteux porte-parole. Qu'on me pardonne, à cet égard, d'utiliser cette tribune pour répondre aux anathèmes ahurissants dont Francis Wolff (1) et moi-même faisons l'objet depuis la diffusion d'une émission de philosophie consacrée à la corrida, sur Arte, dimanche 20 janvier dernier.
En elle-même, l'émission ne casse pas trois pattes à un canard - ni à un taureau : Francis Wolff y fait valoir, au cours d'un dialogue hospitalier, qu'à son goût (et donc à son avis) la corrida est un art, pathétique et sublime, de "tromper sans mentir", qui réclame courage, maîtrise de soi et sens de l'honneur, où les taureaux sont traités comme des individus et dont la raison d'être est de donner forme à une matière en rendant vaine une charge faite pour tuer ; qu'à tout prendre il vaut mieux mourir dans l'arène en défendant sa liberté que dans un abattoir et qu'enfin, même si "on ne peut tuer l'animal qu'en mettant sa vie en jeu", la vraie barbarie serait que l'homme et le taureau courent le même risque... Autant d'arguments qui se défendent et qui méritent un débat vainement espéré.
Car le vrai spectacle n'est pas dans l'arène, ni dans l'émission, mais dans les réactions que sa diffusion a suscitées. Je dis sa diffusion, je ne dis pas son contenu, car, à de très rares exceptions et de leur propre aveu, aucun des imprécateurs n'a regardé l'émission incriminée. Mais qu'importe ? A les en croire, la corrida est une "barbarie", une "horreur", une "terreur", une "décadence inhumaine", une "boucherie satanique", un "abrutissement collectif" conduit par des "tortionnaires", des "psychopathes", des "tueurs à gages", dont le "sadisme jouissif" et "l'apologie du sang" méritent le "boycott", sinon la mort.
Ils dénoncent le voyeurisme des aficionados, mais abreuvent le Web de récits morbides.
Faute de convaincre qui que ce soit, leurs insultes ont au moins le mérite de montrer que le véritable intérêt de la corrida est peut-être, d'abord, dans la façon dont ses adversaires voient rouge. Car on assiste rarement de si près, et si évidemment, aux manoeuvres d'un lobby. Méthodiques, organisés, hyperréactifs et doués du même lexique, les "anti-cor" se comportent comme un virus, ou comme un pitbull bâti pour le combat, qui se jette sur l'aficionado pour lui arracher la langue. Les plus modérés dénoncent une "monstruosité à visage humain", les plus rousseauistes réclament la censure et la déprogrammation d'une émission que "les gens ne devraient pas voir", les plus fous célèbrent la "défense de la vie", les plus grégaires invoquent la désapprobation (imaginaire) d'une majorité de Français et les plus bêtes menacent d'en parler à leurs "600 amis sur Facebook". Mais l'intérêt culmine avec leur fascination pour le sang, la jubilation avec laquelle, tout en dénonçant le voyeurisme des amateurs de corrida, ils abreuvent le Web de récits morbides et d'images épouvantables d'éviscérations, voire d'émasculations taurines... Etonnant refus de la "monstruosité" qui s'épanouit dans une attirance pour l'atroce. Mais c'est bien connu : quand on fait la morale, tous les coups sont permis. Reste à espérer, pour eux, que la meute belliqueuse de ces enragés du dimanche ne porte pas un coup fatal à la cause qu'ils ont peut-être raison de défendre.
Raphaël Enthoven, «L'EXPRESS» du 02/02/2013
Observez combien dans les deux cas, la mobilisation massive et quasiment instantanée du lobby «zanti» a fonctionné pour occuper le terrain, glapir, s'imposer ou censurer!
Une autre anecdote attrapée au vol dans le journal du jour. samedi 19 janvier à Sauvagnon, charmante bourgade rurale béarnaise, le Maire Adjoint de permanence, est appelé pour régler le problème d'un chien accidenté et mourant dans un fossé. En week-end, allez quérir un vétérinaire pour un truc pareil, sans compter les frais à la charge du contribuable! Le brave homme a résolu au mieux la question en achevant la bébête de deux coups de fusil (facturera t-il les cartouches à la municipalité?).
J'en aurais fait autant!!!
J'en aurais fait autant!!!
D'ailleurs, j'en ai déjà fait autant!
Comme c'est courant dans nos campagnes, chopez-vous un chevreuil ou un sanglier en pleine pampa à 3h du mat' et vous verrez si vous êtes disposé à jouer les SAMU animaux!
La dernière fois -c'était il y a 6 ans- j'ai «servi» un chevreuil dont les reins étaient brisés, pour ne pas laisser souffrir la bête.
Ca m'est également arrivé de chercher durant 20 minutes, le propriétaire d'un chien kamikaze à la patte brisée... Je suis tombé sur la fillette de la casa que j'ai dû consoler et me suis tapé le convoyage chez le véto et retour au logis. J'attends toujours qu'on me rembourse la consultation, en dépit de l'errance du toutou sur la voie publique, z'ont pas voulu raquer les proprios, fallait laisser faire!
On croyait la Momie de la Madrague en voie de congélation sibérienne. Il semble qu'il n'en est malheureusement rien, Wladimir étant sans doute trop occupé avec une chasse au loup dans sa sous-république de Sakha (Yakoutie) dont le président a ordonné l'abattage de 3000 des 3500 exemplaires de ce désert grand comme l'Inde.
Passant des éléphantes tubardes (au fait qu'est-ce qu'elles deviennent?) au toutou chevrotiné, l'inénarrable et fascisante Brigitte BARDOT, qui n'a sans doute pas d'autres chats ou chattes à fouetter, va désormais exister en pourrissant la vie des braves hommes d'élus sauvagnonnais en portant plainte contre eux.
Un procès et les frais afférents pour une telle couillonnade, c'était indispensable!
Mais pourquoi se gêner quand après sa dernière sortie, notre cher Président s'abaisse à donner suite à ces provocations (http://www.liberation.fr/societe/2013/01/14/elephantes-de-lyon-hollande-repond-a-bardot_873920). Qui soutiendra les braves élus sauvagnonnais ainsi injustement harcelés?
Le fait, brutal et incontournable, c'est que le temps de trouver un vétérinaire, le clébard aurait souffert plus longtemps pour parvenir au même résultat, mais à la seringue plutôt qu'au fusil.
L'autre fait, c'est qu'une rombière passant par là soit tellement décalée d'une REALITE qui la bouleverse -la souffrance et la mort- qu'elle se trouve incapable de la supporter et qu'elle se croit obligée d'ameuter la population pour remédier à son symptôme.
Le troisième fait, c'est qu'il se trouve des tordu(e)s pour se saisir d'un évènement aussi anodin et le monter en épingle.
Le dernier fait, c'est l'exploitation médiatique qui, à aucun moment, ne souligne qu'on nage dans le merdique à trois sous et remette les évènements à leur juste place.
Nous en sommes là, avec la complicité des medias: le moindre délire de ces allumés donne suite à garde à vous avec petit doigt sur la couture du pantalon.
C'est assez (cétacé?)!
Quelle est la réponse à ces excès, à ce terrorisme intellectuel et moral très réel?
Aucune ou presque, sinon lâcherie, veuleté, escapade et ouverture généralisée de parapluies, un must de notre époque.
Il ne faudrait pourtant pas grand chose.
Une association (il en existe déjà mais que font-elles?) qui se préoccuperait d'entretenir une cellule de veille et pourrait appeler son fichier d'aficionados à réagir en urgence à chaque événement par l'envoi de mails modélisés. Exactement comme font les autres!!!
Qui a fait pression (ou proposé de le faire) sur Afflelou ou Emmaüs comme les autres n'ont pas hésité à le faire?
Pourquoi cela ne se fait pas?
Sans doute parce que le désir forcené des uns d'interdire les corridas est plus violent que celui des autres de les péréniser (cf le premier paragraphe).
C'est comme cela qu'on perd les combats: le plus ardent et le plus décidé finit toujours par gagner.
Après tout, peut-être la critique des «zantis» serait-elle justifiée: les aficionados n'auraient pas de couilles!
De grâce, sortons de l'immobilisme et battons-nous à armes égales!
Xavier KLEIN