Je n'aime pas réagir à chaud, surtout quand l'émotion s'en mêle, et qu'il lui faut laisser le temps de l'évaporation pour revenir à la raison et à une juste évaluation et estimation des choses.
En outre, il va de soi que d'une part j'exprime ici un sentiment personnel qui n'engage nullement la Commission Taurine d'Orthez que j'ai l'honneur de présider, et d'autre part, qu'étant partie prenante, ces appréciations s'avèrent forcément subjectives et impliquées. Elles sont aussi impressionnistes, n'ayant eu le loisir de procéder à des notes précises.
Il n'en demeure pas moins que cette journée fût celle de la déception.
Déception par rapport à ce qui était attendu. C'est à dire ce brin de sauvagerie, de feu, de piquant, de mobilité, en un mot cette chispa, cette caste qui nous servait d'objectif.
Nous appréhendions, surtout avec les novillos, un excès de genio, or ce ne fut pas particulièrement le cas.
En fait, tant les novillos que les toros laissèrent plutôt à une majorité du public, une impression de soseria (de fadeur), sans l'émotion attendue.
Or c'était cette émotion de la caste que nous recherchions. Non pas un troisième tiers de 50 passes, mais ce piquant et cette vivacité, qui caractérise l'encaste santacoloma et qui fût généralement absent.
Tant les attentes «toreristas» que les «toristas» n'ont pu être satisfaites. Pour les premières, ce n'est guère étonnant, ce n'était nullement notre projet, pour les secondes cela me gêne plus, étant donné les espérances.
Je suis surtout très peiné pour les ganaderos, hommes de coeur et d'honneur, trainés indignement dans la boue, dont les rêves, les efforts et les peines n'ont pas été récompensés à leur juste mesure.
Que voulez-vous c'est ainsi, le sort de l'artisan me soucie plus que celui de l'industriel, et celui du fait main que celui de la grande série. Question de valeurs!
Et puis, il y eût une erreur. Une erreur majeure que j'assume douloureusement mais qui, pour autant, doit être expliquée.
Lorsqu'on s'adresse à des petits éleveurs avec des camadas courtes, on prend le risque de ne pas trouver en juillet ce que l'on choisit en novembre.
En l'occurrence, sur les 14 toros de l'automne, 1 fut lidié en concours (nous le savions) et 6 se sont entretués dont 3 prévus initialement.
Le dernier trépassa 10 jours avant la corrida. Les 2 toros restants étaient hors type. Que faire? Trois possibilités se présentaient:
1°) Aller chercher des toros ailleurs.
2°) Retenir un toro de guarismo 6, né début juillet 2006 et âgé de 4 ans et 20 jours.
3°) Retenir un semental de 5 ans.
Après concertation avec l'éleveur, nous avons opté pour la 3ème option. Sortir un toro de guarismo 6 nous semblait contestable, même si le bonhomme était bien présenté.
C'était une erreur majeure. Erreur par rapport à la présentation et erreur pour la faiblesse. Le pauvre hère, épuisé et amaigri par des assauts fougueux et répétés n'avait pas eu le temps de récupérer de ses efforts pourtant méritoires.
Des toros d'origine, seule la moitié sortit en piste.
En ce qui concerne la présentation du bétail, hormis le trapio déficient de ce premier toro, il m'a paru sortir dans le type de l'encaste -dans les types de l'encaste devrait-on préciser, vu que plusieurs lignées étaient présentées à la sagacité des connaisseurs- le deuxième étant un peu «avacado» (normal car typé saltillo). Mais sans doute faudrait-il expliquer à beaucoup de ces grands savants qui caquètent la subtilité de ces détails de peu d'importance à qui apprécie le galbe impressionnant de pureté, de puissance et de beauté de Desgarbado, à qui ils n'ont rien trouvé à redire.
Peu auront noté la limpieza des armures (un abruti particulièrement performant en ayant jugé une «sciée»), mais beaucoup se seront plu à déplorer, en braves imbéciles, un manque de trapio, voire un manque de tête pourtant inhérent à cet encaste. Là aussi, pour certains, la présentation se jauge au quintal: beati pauperes spiritu...
De l'effort particulier accordé aux piques, surtout le matin, de leur bon déroulement global, tant qualitatif que quantitatif (je parle des piqueros), guère d'allusions. Des 6 piques remarquables de Pimpi, ou de celles d'Almodovar aux novillos, portées telles qu'en concours, pas un mot. Rien d'étonnant dans le royaume du «toro moderne» où tout cela n'est que futilités superfétatoires, surtout quand la cuadra en vogue n'est pas au rendez-vous.
Trois toros m'ont semblé intéressants: le premier, justement décrié, mais empreint d'une classe qui ne put malheureusement pleinement s'exprimer du fait de sa faiblesse, le troisième suave, et le dernier qui prit deux piques trop lourdes avec catégorie. Le 4ème me parût affecté de problèmes de vision (avis partagé avec l'éleveur-vétérinaire). Des deux restants, le 2ème et le 5ème on ne put juger réellement (-sic-).
Dans tout cela, n'en déplaise aux sectateurs des corridas préfabriquées, hormis ce premier toro, nulle grâce particulière, mais pour autant nulle indignité. On ne vit pas de toros tomber, ni se réfugier aux tablas, ni témoigner de mansedumbre ou de genio excessif.
En ce qui concerne les maestros, je m'abstiendrai de commentaires (positifs ou négatifs) par courtoisie et par objectivité envers des hommes avec qui j'ai noué des liens amicaux et suis affectivement impliqué.
La présidence et les jurys ont été assumés avec sérieux, honnêté et rigueur. D'autres oreilles auraient pu tomber, comme ailleurs; la musique se multiplier, comme ailleurs. On aurait pu user de l'artifice pour organiser la liesse, toujours comme ailleurs. On aurait pu «gratifier» certains chroniqueurs, comme ailleurs. Nous nous y sommes refusés. Question d'éthique...
Bien d'autres problèmes se posèrent au niveau de l'organisation: on ne passe pas impunément de la gestion professionnelle (de qualité) d'Alain Lartigue à une gestion directe sans ratés et bavures.
Je voudrais également rappeler que, contrairement à la caricature que certains se plaisent à dessiner, article après article, dans le présent blog, je me suis toujours évertué à défendre une position d'équilibre, englobant la diversité des sensibilités taurines, sans exclusives. Me peindre comme un torista forcené s'avère parfaitement ridicule.
Mais certains savent-ils lire? Et dans ce cas improbable, sont-ils en état de comprendre des subtilités par trop incompatibles avec les représentations primaires qu'ils se plaisent à manier?
De même, l'antienne ressassée après qu'un crétin en ait lancé le «la» d'un «- Vous allez voir, ce que vous allez voir!» ne me paraît refléter aucun écrit de ma part. On nage là dans le fantasme et la basse revanche des médiocres, dans la curée orchestrée de bas étage.
Nous avons fait au mieux et j'exprime mes regrets pour des erreurs ou des manquements que j'assume. Je me sens pleinement concerné par la déception que tous ceux qui «y ont cru» et nous ont soutenu peuvent ressentir. Mais la sagesse nous rappelle que Rome ne s'est pas édifiée en un jour.
Le travail que nous avons entrepris prendra du temps, surtout quand, n'organisant qu'une corrida, nous jouons à pile ou face, avec des moyens extrêmement modestes.
La mesure dans le jugement, c'est aussi de considérer cela.
Cela confirme qu'entre ceux qui ne savent rien mais se placent à proximité de ceux qui savent, ceux qui croient savoir, ceux qui savent mais supportent des intérêts bien compris, les déçus qui n'ont pas touché la propina (vous savez les invitations, les callejons ou le repas gratuit), et les crétins patentés, on a bien du souci à se faire pour se modeler une idée équilibrée et pondérée des choses. Le pompon allant à ceux qui en parlent mais n'y étaient pas ou se fondent sur l'avis d'un "professionnel", ne pouvant se déterminer tout seuls.
A la date et à l'heure où j'écris, à ma connaissance, un seul chroniqueur m'a paru exprimer par écrit une opinion intelligente, compétente et mesurée. C'est Vincent Bourg «ZOCATO», que pourtant je n'ai guère ménagé par le passé, et qui montre ainsi sa caste et son élégance. Chapeau Vincent! Je continuerai sans doute à t'égratigner mais avec respect et considération. Un seul l'a fait à l'oral, c'est Don Miguel DARRIEUMERLOU.
Pour les autres, laissons ricaner les hyènes pendant que la caravane passe (je respecte trop les chiens pour les concerner à ce tohu-bohu!). L'excès, la bétise et la méchanceté ont ceci de positif qu'ils prêtent à sourire... Toujours ça de gagné.
En outre, il va de soi que d'une part j'exprime ici un sentiment personnel qui n'engage nullement la Commission Taurine d'Orthez que j'ai l'honneur de présider, et d'autre part, qu'étant partie prenante, ces appréciations s'avèrent forcément subjectives et impliquées. Elles sont aussi impressionnistes, n'ayant eu le loisir de procéder à des notes précises.
Il n'en demeure pas moins que cette journée fût celle de la déception.
Déception par rapport à ce qui était attendu. C'est à dire ce brin de sauvagerie, de feu, de piquant, de mobilité, en un mot cette chispa, cette caste qui nous servait d'objectif.
Nous appréhendions, surtout avec les novillos, un excès de genio, or ce ne fut pas particulièrement le cas.
En fait, tant les novillos que les toros laissèrent plutôt à une majorité du public, une impression de soseria (de fadeur), sans l'émotion attendue.
Or c'était cette émotion de la caste que nous recherchions. Non pas un troisième tiers de 50 passes, mais ce piquant et cette vivacité, qui caractérise l'encaste santacoloma et qui fût généralement absent.
Tant les attentes «toreristas» que les «toristas» n'ont pu être satisfaites. Pour les premières, ce n'est guère étonnant, ce n'était nullement notre projet, pour les secondes cela me gêne plus, étant donné les espérances.
Je suis surtout très peiné pour les ganaderos, hommes de coeur et d'honneur, trainés indignement dans la boue, dont les rêves, les efforts et les peines n'ont pas été récompensés à leur juste mesure.
Que voulez-vous c'est ainsi, le sort de l'artisan me soucie plus que celui de l'industriel, et celui du fait main que celui de la grande série. Question de valeurs!
Et puis, il y eût une erreur. Une erreur majeure que j'assume douloureusement mais qui, pour autant, doit être expliquée.
Lorsqu'on s'adresse à des petits éleveurs avec des camadas courtes, on prend le risque de ne pas trouver en juillet ce que l'on choisit en novembre.
En l'occurrence, sur les 14 toros de l'automne, 1 fut lidié en concours (nous le savions) et 6 se sont entretués dont 3 prévus initialement.
Le dernier trépassa 10 jours avant la corrida. Les 2 toros restants étaient hors type. Que faire? Trois possibilités se présentaient:
1°) Aller chercher des toros ailleurs.
2°) Retenir un toro de guarismo 6, né début juillet 2006 et âgé de 4 ans et 20 jours.
3°) Retenir un semental de 5 ans.
Après concertation avec l'éleveur, nous avons opté pour la 3ème option. Sortir un toro de guarismo 6 nous semblait contestable, même si le bonhomme était bien présenté.
C'était une erreur majeure. Erreur par rapport à la présentation et erreur pour la faiblesse. Le pauvre hère, épuisé et amaigri par des assauts fougueux et répétés n'avait pas eu le temps de récupérer de ses efforts pourtant méritoires.
Des toros d'origine, seule la moitié sortit en piste.
En ce qui concerne la présentation du bétail, hormis le trapio déficient de ce premier toro, il m'a paru sortir dans le type de l'encaste -dans les types de l'encaste devrait-on préciser, vu que plusieurs lignées étaient présentées à la sagacité des connaisseurs- le deuxième étant un peu «avacado» (normal car typé saltillo). Mais sans doute faudrait-il expliquer à beaucoup de ces grands savants qui caquètent la subtilité de ces détails de peu d'importance à qui apprécie le galbe impressionnant de pureté, de puissance et de beauté de Desgarbado, à qui ils n'ont rien trouvé à redire.
Peu auront noté la limpieza des armures (un abruti particulièrement performant en ayant jugé une «sciée»), mais beaucoup se seront plu à déplorer, en braves imbéciles, un manque de trapio, voire un manque de tête pourtant inhérent à cet encaste. Là aussi, pour certains, la présentation se jauge au quintal: beati pauperes spiritu...
De l'effort particulier accordé aux piques, surtout le matin, de leur bon déroulement global, tant qualitatif que quantitatif (je parle des piqueros), guère d'allusions. Des 6 piques remarquables de Pimpi, ou de celles d'Almodovar aux novillos, portées telles qu'en concours, pas un mot. Rien d'étonnant dans le royaume du «toro moderne» où tout cela n'est que futilités superfétatoires, surtout quand la cuadra en vogue n'est pas au rendez-vous.
Trois toros m'ont semblé intéressants: le premier, justement décrié, mais empreint d'une classe qui ne put malheureusement pleinement s'exprimer du fait de sa faiblesse, le troisième suave, et le dernier qui prit deux piques trop lourdes avec catégorie. Le 4ème me parût affecté de problèmes de vision (avis partagé avec l'éleveur-vétérinaire). Des deux restants, le 2ème et le 5ème on ne put juger réellement (-sic-).
Dans tout cela, n'en déplaise aux sectateurs des corridas préfabriquées, hormis ce premier toro, nulle grâce particulière, mais pour autant nulle indignité. On ne vit pas de toros tomber, ni se réfugier aux tablas, ni témoigner de mansedumbre ou de genio excessif.
En ce qui concerne les maestros, je m'abstiendrai de commentaires (positifs ou négatifs) par courtoisie et par objectivité envers des hommes avec qui j'ai noué des liens amicaux et suis affectivement impliqué.
La présidence et les jurys ont été assumés avec sérieux, honnêté et rigueur. D'autres oreilles auraient pu tomber, comme ailleurs; la musique se multiplier, comme ailleurs. On aurait pu user de l'artifice pour organiser la liesse, toujours comme ailleurs. On aurait pu «gratifier» certains chroniqueurs, comme ailleurs. Nous nous y sommes refusés. Question d'éthique...
Bien d'autres problèmes se posèrent au niveau de l'organisation: on ne passe pas impunément de la gestion professionnelle (de qualité) d'Alain Lartigue à une gestion directe sans ratés et bavures.
Je voudrais également rappeler que, contrairement à la caricature que certains se plaisent à dessiner, article après article, dans le présent blog, je me suis toujours évertué à défendre une position d'équilibre, englobant la diversité des sensibilités taurines, sans exclusives. Me peindre comme un torista forcené s'avère parfaitement ridicule.
Mais certains savent-ils lire? Et dans ce cas improbable, sont-ils en état de comprendre des subtilités par trop incompatibles avec les représentations primaires qu'ils se plaisent à manier?
De même, l'antienne ressassée après qu'un crétin en ait lancé le «la» d'un «- Vous allez voir, ce que vous allez voir!» ne me paraît refléter aucun écrit de ma part. On nage là dans le fantasme et la basse revanche des médiocres, dans la curée orchestrée de bas étage.
Nous avons fait au mieux et j'exprime mes regrets pour des erreurs ou des manquements que j'assume. Je me sens pleinement concerné par la déception que tous ceux qui «y ont cru» et nous ont soutenu peuvent ressentir. Mais la sagesse nous rappelle que Rome ne s'est pas édifiée en un jour.
Le travail que nous avons entrepris prendra du temps, surtout quand, n'organisant qu'une corrida, nous jouons à pile ou face, avec des moyens extrêmement modestes.
La mesure dans le jugement, c'est aussi de considérer cela.
Cela confirme qu'entre ceux qui ne savent rien mais se placent à proximité de ceux qui savent, ceux qui croient savoir, ceux qui savent mais supportent des intérêts bien compris, les déçus qui n'ont pas touché la propina (vous savez les invitations, les callejons ou le repas gratuit), et les crétins patentés, on a bien du souci à se faire pour se modeler une idée équilibrée et pondérée des choses. Le pompon allant à ceux qui en parlent mais n'y étaient pas ou se fondent sur l'avis d'un "professionnel", ne pouvant se déterminer tout seuls.
A la date et à l'heure où j'écris, à ma connaissance, un seul chroniqueur m'a paru exprimer par écrit une opinion intelligente, compétente et mesurée. C'est Vincent Bourg «ZOCATO», que pourtant je n'ai guère ménagé par le passé, et qui montre ainsi sa caste et son élégance. Chapeau Vincent! Je continuerai sans doute à t'égratigner mais avec respect et considération. Un seul l'a fait à l'oral, c'est Don Miguel DARRIEUMERLOU.
Pour les autres, laissons ricaner les hyènes pendant que la caravane passe (je respecte trop les chiens pour les concerner à ce tohu-bohu!). L'excès, la bétise et la méchanceté ont ceci de positif qu'ils prêtent à sourire... Toujours ça de gagné.
Xavier KLEIN
NOTA: Que les hyènes exigent des autres empresas le même exercice...
AUTRE NOTA: SVP, ayez le courage de commentaires signés les cancrelats...