Humeurs taurines et éclectiques

mercredi 30 mai 2012

Monsieur le Directeur artistique et culturel des arènes de Las Ventas à Madrid


Classe et distinction!
Combien de temps supportera t-on que ce type de loubard sans envergure et sans tenue, vulgaire, arriviste et mégalomane nuise à l'afición par ses outrances et ses débordements?
Après Sarko, virons Casas! 

lundi 28 mai 2012

DIMANCHE A VIC


Quelques impressions et réflexions PERSONNELLES au retour de Vic.
Une journée plutôt agréable entre la matinale-concours et une course de «La Cruz» des Granier's brothers, des plus heureuses. Une affluence d'évidence en baisse (2/3 d'arènes le matin, ¾ l'AM).

Je dois avouer ma perplexité au vu des élevages retenus pour la corrida-concours qui laissent un arrière goût taquin d'inventaire à la Prévert. On cherchait une logique -qu'on n'osait subodorer financière- à la coexistence entre deux fers antipodiques tels que Carriquiri et Moreno de Silva. Et surtout à la présence d'un Esteban Isidro, ex-Martinez Elizondo, ganaderia de Martinez Flamarique SA, prestataire de la Plaza de Vic si je ne m'abuse.
Pourquoi pas après tout? L'esprit devant rester libre, ouvert et bienveillant, il convenait de balayer les maugréances et d'aborder les tendidos avec cette candeur et cette espérance qui autorisent la joie.
Sans donner dans une naïveté excessive, il ne me paraît rien de plus détestable pour soi et pour ses voisins de tendidos que de se rendre aux toros avec le fiel à l'âme et le secret dessein de la critique systématique et péremptoire. Dans ces cas là, il vaut bien mieux s'abstenir et se livrer aux délices du transatlantique ou de la sieste crapuleuse...
Des affreux «tractaient» aux portes sur le scandale apparemment insupportable d'un Fidel San Roman écumeur de corrales et sobrero professionnel. Par le passé ayant été plusieurs fois heureusement surpris par de telles denrées, il me fut impossible de communier à une indignation somme toute accessoire.

Le snobisme et l'inculture des toristas sévissent en ces lieux autant que le snobisme et l'inculture des toreristas plus à l'ouest, sauf que les premiers sont hargneux quand les seconds sont niais.
Dés lors on loue des toros mansos parce qu'ils vont souvent à la pique, même sans s'y employer, en faisant sonner l'étrier comme cloches pascales, ou en sortant seuls de l'épreuve.
Idem pour les lanciers dont peu de «clients» s'offusquèrent qu'ils piquassent plus près du rabo que du museau. En fait le vicophile standard vit l'oeil rivé sur l'horloge, histoire de siffler quand l'avis ne vient pas, ou sur les medios, des fois qu'un bout de sabot s'y aventurât.
A noter que l'emploi de la pique dite Bonijol, n'empêcha en rien la technique éprouvée du «pompage», la gent piquadoresque se préoccupant toujours énormément du rendement en hémoglobine.
Seul l'ultime jabonero de La Reina me sembla correspondre à l'idée que je me fais de la bravoure, telle qu'elle doit s'exprimer à la pique.
Le toro de loin le plus encasté et intéressant, du fer saltillesque de Moreno de Silva, échut à Ivan Garcia dont l'emballement du trouillomètre ne lui permit pas de surmonter la complexité. C'est difficile de monter sur un toro quand les gambettes ne songent qu'à rallier le burladero. Difficile mais humain et faut-il rappeler aux grands aficionados, fussent-ils toristes, que cette peur là se respecte! D'autant que les mêmes grands aficionados seraient supposés apprécier qu'avec 7 festejos l'an passé et 0 au compteur cette année, le garçon n'était guère armé pour ce genre d'exercice, comme nombre de ses camarades.
Ivan Garcia eut peur: et alors?
Pour le coup il y avait d'excellentes raisons pour cela: quelques quintaux de saltillo pur vitriol. La peur, un sentiment que l'on éprouve beaucoup moins avec les toros du G10!

Bêtise crasse également de nombre des mêmes «clients» que d'exiger de seconds couteaux les mêmes prestations devant du bétail de respect qu'El Juli devant des Victoriano del Rio, ou bien de demander à Antoine Barrière d'avoir des finesses morantistes.
Devant un Esteban Isidro suréquipé de rapières assassines, façon spadassin picaresque, ce dernier déclina une faena couillue, certes bourrée de contre-sens et d'hérésies techniques, mais rythmée et colorée, comme la copla flamenca d'un cantaor de pueblo à la fin d'un banquet.
Il y avait de la volonté, de l'envie, de l'engagement brut et sauvage, conclus par deux belles épées. Et c'est cela qu'il fallait entendre de ce qu'il exprimait. Évidement ceux qui des gradins auraient fait mieux ou différemment n'ont pu qu'être déçus de l'inaboutissement de leurs chimères...

Morenito de Aranda donna avec élégance les plus purs muletazos de la matinée devant un Fidel San Roman sans fond (et trop piqué) et à un La Reina épuisé par des poussées engagées.
On ne s'ennuya point, même si sur la fin, le mohammed à son zénith (coups de soleil sournois) appelait avec insistance aux libations apéritives.
Repas self-service de cantine scolaire à un prix prohibitif (15 euros pour une prestation de 5 euros de ticket-repas dans un collège de bon aloi!). Faudra t-il prévoir à Vic de venir avec le pique-nique, comme les boutonneux se munissent de munitions alcoolisées dans les coffres de voitures?
Militons activement contre l'exploitation de l'homme par le restaurateur vorace...

Je n'avais pas vu sortir de toros de La Cruz ou plutôt de la casa Granier) depuis au moins 20 ans. Pour être honnête, cet élevage à base de Santa Coloma-Buendia, ne m'inspirait guère a priori. Sans autre raison d'ailleurs qu'une défiance stupide -je l'avoue- à l'endroit de nombre de ganaderias françaises (par goût de l'exotisme ultra-pyrénéen et absence totale de chauvinisme). Mais comme à l'accoutumée, la curiosité prenant le pas sur la prévention, je ne regretterai nullement ce choix.
Un lot complet dans la diversité, très correctement mis, qui a fait excellente figure dans des tercios de piques, majoritairement de qualité. La palette des comportements était des plus variées, allant du brave au manso, en passant par le manso con casta (mes préférés) et de la noblesse au genio.
Et avec cela, surtout, des pattes d'acier. Des Granier de fer quoi! (je sais! je sais! mais pouvait-on l'éviter)

Julien LESCARRET fut très convenable à son premier, lors d'une faena rigoureuse et bien construite, perdant une oreille méritée à l'estocade (deuxième envoi après recibir) et … lescarrien, type décousu et brouillon à son second.

Au risque de faire sourire les puristes, Jose Miguel Perez Prudencio «Joselillo» est un torero qui me plait de plus en plus et à qui on ne rend pas justice. Lorsqu'on l'évoque, on voit fleurir les moues dédaigneuses et quand on dit tout le bien qu'on pense de lui, se dessinent les sourires sarcastiques des surdiplomés des ruedos qui vous regardent comme l'on jugerait d'une sous merde de pinson dessiquée. Tout cela me rappelle le temps où les mêmes, ou leurs successeurs, méprisaient le brave Damaso Gonzalez aux mêmes motifs d'inélégance et de frustité.
Joselillo torée certes avec la délicatesse et la distinction d'un paysan du Danube, mais il torée efficacement, domine ses toros et ne triche pas.
Vrai, sincère, soucieux de bien faire, allègre et sans détours, le sympathique garçon présente l'éminent avantage de mettre en valeur ses toros par des cites de loin et par une lidia très aérée composée de séries classiques (3, 4 passes + pecho). Et au bout du compte, avec son air de ne pas y toucher, même s'il garde parfois bonne distance, le toro se voit dominé.
C'est ainsi que je l'ai vu à quatre reprise depuis deux ans. Si l'on ajoute qu'il se coltine surtout des corridas serias (11 l'an dernier) on ne peut qu'éprouver du respect pour cet honnête soutier injustement mésestimé.
Il fit à Vic bonne figure, offrant sans affectation et avec responsabilité les meilleures prestations du jour.

L'amitié vraie ne doit jamais se voiler d'aveuglement et de mauvaise foi. J'éprouve de l'amitié pour Raul Velasco, mais hier, il fut inexcusable.
Pas tant avec son premier opposant, que terrorisé il ne parvint à tuer qu'après avoir entendu 2 avis, qu'avec son second parfaitement toréable, s'il n'avait été sciemment «dézingué» par le cosaque de service.
Comme je l'ai évoqué, la peur est respectable. Et ils sont bien piètres ces crétins qui ont copieusement abreuvé d'injures un torero en perdition. D'autant que dés les premières passes de capote, je soupçonnais un défaut de vision préjudiciable chez le cornu qui à aucun moment ne s'intéressa réellement aux étoffes.
Il fallait dés lors mobiliser le pundonor, coaliser les énergies, tirer du fin fond de l'être, de ces tripes malmenées, les bribes éparses de courage, l'instinct de résistance, le sursaut d'orgueil qui signale les toreros authentiques.
Raul ne put le faire... et son horizon s'obscurcit d'un échec qu'il n'a pas le luxe de se permettre.

L'attitude la plus torera de la journée fut le fait de Michel Sanroma, maire de Vic-Fezensac qui par deux fois aguanta en descendant avec dignité au milieu des sifflets pour le jet des clefs du toril.
Le courage n'est pas l'apanage des seuls toreros, il en faut pour être impopulaire et ... responsable. Car quel maire serait-il, s'il acceptait qu'une part exorbitante et croissante du budget de sa petite commune (3600 âmes) partit aux fêtes?
Parmi les siffleurs, bien peu sans doute sont contribuables vicois, bien peu pâtissent des inconvénients et des vandalismes de Pentecôte, et bien peu penseraient à tourner leur vindicte vers ceux qui profitent de la manne vicoise sans contribuer significativement à son financement.
C'est facile de siffler un maire qui descend seul dans l'arène, pas du tout populiste en plus, et presque aussi valeureux que de huer un torero désemparé.
Le vrai courage s'exprime bien souvent dans la discrétion.
Xavier KLEIN

dimanche 27 mai 2012

LUSITANIA MAGNA


VEIGA TEIXEIRA en majesté
 Dom Antonio VEIGA TEIXEIRA ne fait pas commerce de toiros, il les élève, à tous les sens du terme, en vivant une passion héréditaire. Une passion intransigeante qui ne concède rien aux modes et au clinquant.
Ils sont rudes ses pensionnaires, peu enclins à se montrer. Ils tentent incessamment de dissimuler leurs physiques sculpturaux, leurs armures impressionnantes par des fuites à travers les immenses et magnifiques cercados tapissés d'une pâture verte et abondante.
Et quand dans la superbe et antique placita de tienta, après 7, 8 piques accusées sans faiblir, sans l'ébauche du moindre fléchissement, la bouche close, ses vaches consentent avec une inépuisable générosité des embestidas de 15 mètres et une fringale inépuisable d'étoffe, on se prend à rêver.
Jamais je n'aurais supposé que ce bétail réputé difficile fasse preuve d'un tel brio à la muleta, merveilleusement mis en scène, faut-il le souligner par l'excellentissime lidia de Paulita qui rayonnait de joie torera et se laissa aller à des grâces morantistes.
Mieux encore, le maître des lieux se montrait intraitable, seule l'une de ces perles trouvait partiellement grâce à ses yeux, les autres l'ayant insatisfait à la pique.
Sacrebleu! Quelle exigence sublime!
Antonio VEIGA TEIXEIRA
Dom Fernando PALHA est de ces aigles qui survolent avec élégance et dédain les marigots de ce monde, n'y consentant en rien à se mêler des luxuriantes et boueuses contingences. Sa courtoisie ne se matine jamais de complaisance et la parole, teintée d'humour, porte au détour nonchalant de la conversation quelque silex acéré sur la bassesse du monde en général et du mundillo en particulier.

Dom Fernando est un Caton qui n'admet aucune capitulation, aucune transaction avec la haute éthique morale et taurine qui l'inspire.
Caton, qui sait encore ses stoïques et antiques vertus? Cela fait lurette qu'il n'est plus un exemple et qu'on lui préfère les capitaines d'industrie, les petits dieux du stade ou les divas de la chansonnette.

Grand seigneur, la grâce de Dom Fernado est d'être également demeuré un grand enfant, c'est à dire de porter au coeur l'émerveillement toujours possible, la pureté des rêves originels et la volonté intacte de les voir éclore.
Notre ami et compère Yves PETRIAT joue les Godard taurins, le sourire et la bonne humeur en plus. Il a eu l'idée baroque de se jucher sur un chêne liège pour filmer paisiblement les novillos de Dom Fernando et saisir la charge folle que ce dernier compte pousser vers lui dans un de ces safaris de campo dont il aime à régaler ses hôtes au volant de son 4X4. Poilade irrésistible et absolue d'un Paulita éberlué et de votre serviteur dans la ruée surréaliste et le slalom déjanté entre les chênes, les souches et les fossés. A fond la caisse, Fernando cramponné à la barre et au levier de vitesses vante  la beauté de la course du grand capirote ou la queue dressée du jabonero, s'inquiétant un peu du destin de son coucou perché sur l'arbre, tellement bien camouflé qu'on ne le retrouve plus.
Puis Puis vient le moment du tentadero, inauguré par une bénédiction: «Messieurs, n'oublions pas que tienter est chose grave, rappelez-vous Antonio Bienvenida», avant que de se signer. C'est cela Dom Fernando, et ça s'appelle la classe.
Les critères de sélection du Maître des derniers Palha Blancos sont des plus énigmatiques et relèvent de la plus haute antiquité. La «bravoure qui se consume pendant la faena», le «taux de toréabilité» ou toutes ces fariboles de l'âge de la domecqtisation ne lui inspirent qu'un mépris difficilement dissimulé. Lui, ce qui lui importe, c'est de révéler la nature profonde d'un toro de COMBAT, sa sauvagerie, sa pugnacité, son irréductibilité.
On est à des années-lumières des spectacles «modernes», dans des confins oubliés, où règne la clarté éclatante du «dieu qui combat», un dieu jabonero en livrée de lumière.
Coriace, d'ailleurs le sublime totem, comme s'en aperçoit Paulita. Et comme il s'en régale, étrangement fasciné par la divine équation à résoudre, par la clef à trouver pour entrer en harmonie, après la lutte farouche, dans deux trois séries de rêve, payées d'ecchymoses.

Étrange et captivant ce jeune homme, a priori voué aux délicatesses fleuries, qui s'épanouit et s'enivre des luttes sans merci. Il en sort saoul comme après le chanvre, rassasié comme après l'étreinte, avec des caput mortuum de félicité.
Etrange et captivant le respect mutuel du vieux ganadero pour l'homme qui combat ses toros, et du jeune maestro qui reqiert respectueusement d'oter sa chaquetilla  détrempée de sueur.


Le jour se lève sur l'Alentejo, dans la gloire du matin paisible, habitée au loin par les meuglements sourds des toiros, les pieds nus dans la rosée, Antonio Gaspar «Paulita» plie soigneusement le traje corto lavé et étendu la veille.
Moment de grâce...
Merci à Dom Antonio et à Dom Fernando pour leur munificente hospitalité et l'opportunité de ces purs instants de bonheur.
Xavier KLEIN

mercredi 23 mai 2012

TOROS y MOVIDA 2012

On se gausse volontiers des dacquois ... «Chez nous à Dax» qu'ils persiflent, les taquins et souvent les jaloux. Sans doute la «Dax pride» et ses effets collatéraux prêtent-ils souvent à sourire, voire à railler.
Toutefois, en dépit de ces petits «excès de clochers», il y a quelques petites choses aussi positives que typiques qu'on ne pourra jamais retirer aux dacquois.
Bien entendu une afición sincère et fervente qui les a historiquement placés en pointe de la défense taurine. Mais par dessus tout, un sens aigu du détail en matière d'organisation, un perfectionnisme quasi maniaque, jusque dans l'infime, qui fait qu'au pays des Tarbelles, tout est toujours généralement «torché au petit poil».

Cette grande qualité trouve une expression particulièrement évidente en matière de tauromachie et les peñas de la ville s'attachent à brillamment l'illustrer dans leurs fastes.
Dacquois «cap et tout», de la rue de la Fontaine Chaude qui plus est, j'assume parfaitement tout cela, même si mon esprit inoxydablement critique ne m'a jamais aveuglé sur les travers somme toute sympathiques de mes «pays».

Pour la quatrième édition, les peñas de Dax se sont coalisées pour organiser «Toros y Movida», un événement festif et taurin dont l'objectif est de célébrer et de promouvoir la richesse et les diverses facettes de la culture taurine.

Le samedi 2 juin sera notamment dédié à la jeunesse, avec la création du 1er BOLSIN de BECERRITAS qui réunira devant 4 vaches de la ganaderia Alma Serena, 3 vaches de la ganaderia du Grand Soussotte (une septième vache au vainqueur), 3 jeunes espagnols: Diego Aznar Ruiz (Zaragoza), Gallito de Ecuador (Quito), Carmen Sanchez (Madrid) et 3 Français: Yannis (Ecole Adour Aficion), Thibault Garcia (Centre Français de tauromachie) et Oscar Olcina (Ecole taurine de Béziers). En intermède, présentation du jeune phénomène Cristiano Torres (Zaragoza).
Entrée: 5 €. Gratuité pour les moins de 16 ans.
L'animation musicale sera assurée par les élèves du Conservatoire de Musique de la Ville de Dax.
Connaissant mes copains et amis des diverses peñas dacquoises, nul doute que la convivialité et la bonne humeur seront au rendez-vous.

On se plaint souvent que les caboches tendent à grisonner sur les tendidos. Si l'on est tant soit peu cohérent, on ne peut donc que se réjouir, et surtout se MOBILISER pour soutenir l'effort réalisé par l'afición dacquoise.
On aimerait voir à cette occasion la même foule d'aficionados (ou prétendus tels...) qui se bouscule en uniforme d'apparat rouge et blanc pendant les grands messes d'août ou de juillet, ou qui «banderole» des «Afición indignée». Soit dit entre nous, on apprécierait également que les dacquois se précipitent autant chez les autres que les autres se font un devoir et un  plaisir de les soutenir. La journée campera ENTIEREMENT GRATUITE d'Orthez qui a connu un très honorable succès ou la qualité de la semaine taurine de Saint-Sever mériteraient une réciproque qui n'est malheureusement pas toujours vraie.
La vraie afición, l'authentique défense de la tauromachie, c'est là qu'elle doit se manifester, et non dans le ballet mondain des patio de caballos avant les corridas de figuras...

Je propose aux lecteurs de la Brega qui seraient disponibles de se retrouver au repas du midi (après libations indispensables comme de bien entendu).
Suerte y abrazos.
Xavier KLEIN

***

mardi 15 mai 2012

De recuperatio


http://www.culturestaurines.com/let_a_demorand

Encore une fois, le camarade Viard a sévi, en dépit du quasi silence radio qui règne sur Taures Terrines, infiniment plus disertes en d’autres occasions (notamment pour faire l’apologie permanente du Partido Popular). Il se livre à l’une de ses activités préférées: la récupération sans vergogne et l’affirmation contestable.
Ainsi, selon le «grand diviseur», son officine «regrouperait l’ensemble des aficionados et des professionnels du monde taurin français» («l’ensemble» est de trop), un vœu pieux, tant qu’il en dirigera les instances.
Il en va de même de sa lubie «scientifique» pour farder l’opération Patrimoine, un «piège à cons» potentiel qui pourrait bien se retourner contre la tauromachie et une provocation inutile des «zantis» à qui l’on ne demande que de nous foutre la paix. Il faut réclamer l’indifférence plutôt que la différence, surtout dans une société taraudée par les angoisses communautaristes.

C’est encore une fois pitoyable.
Un mouvement spontané et œcuménique avait surgi de la conscience aficionada (et par delà…).
Que le «Machin» s’y associe, soit! Il est dans son rôle et il eût été bien coupable de ne pas le faire.
Que l’oracle du Boucau se positionne vigoureusement sur son site, rien à dire, y compris par l'expression de son aversion pour un «nouveau régime» qui n'a pas encore commencé à oeuvrer (http://www.terrestaurines.com/forum/actus/01-05-12/10-05-122.php). C'est ce qu'on appelle un procès d'intention, je crois...
Mais était-il besoin, une fois de plus, d’en profiter pour faire main basse sur «l’ensemble» de l’afición française et de mettre en avant un «patrimoine culturel immatériel de la France» très polémique et à juste raison discutable?
Décidément ce type est indécrottable!
Xavier KLEIN

Quod Libé

C'était donc ça!

lundi 14 mai 2012

L'éternité des luttes

Je viens de puiser dans mon stock de lectures en souffrance et d’achever de dévorer tout d’un trait un ouvrage tout à fait instructif, quelque peu passé inaperçu à l’époque de sa parution, hormis de l’acuité aquiline du camarade Charles CREPIN (http://vingt-passes-pas-plus.over-blog.org/article-ecrits-sur-les-toros-33725948.html).
Un véritable régal qui se lit d’une traite tant par le choix du point de vue de l’auteur que d’une culture brillante, servie par un humour omniprésent et une langue superbe. Enfin du bon français!

Emmanuel de Monredon nous sert une anthologie de la taurophobie à travers les âges émaillée d’anecdotes et de détails des plus savoureux.
Un ouvrage fort nécessaire en ces temps où l’on se prend parfois à douter et à se laisser envahir par des mauvaises ondes pessimistes.
On s’aperçoit qu’il n’est rien de nouveau sous le soleil et que les arguments de la coterie anti-taurine, comme ceux des aficionados d’ailleurs, n’ont guère évolué depuis les lustres les plus antiques.
Des prélats préoccupés que les toros n’envahissent leurs sanctuaires à Saint Brigitte de la Madrague, en passant par les représentants en mission de la Convention préoccupés de préserver la vie de leurs citoyens-soldats, ils s’en prirent tous à la «subversion tauromachique», à cette passion viscérale qui concurrençait tant leur propre passion totalitaire.
Ces arguments, ces ressorts relèvent le plus souvent de l’ordre public et moral ainsi que de la volonté forcenée des bien-pensants de contenir à tout prix toute exubérance dionysiaque qui viendrait à perturber leur hyper-rigité apollinienne. On fait alors feu de tout bois, la psychiatrie ou la psychanalyse constituant pour certains le plus récent des combustibles, même au prix de leur dévoiement. Heureusement que ces honorables disciplines comptent autant de chapelles, de dissidences et d’hérésies que notre Sainte Mère l’Eglise catholique, apostolique et romaine.

On prend ensuite conscience que nous ne vivons pas le moment le plus terrible de l’histoire taurine, il y a eu bien pire sous l’Ancien Régime, la Révolution et à la Belle Epoque, à des époques où des pouvoirs centraux voulaient s’imposer toujours au nom de la vertu!
Depuis des siècles on s’évertue à éradiquer la tauromachie et depuis des siècles elle résiste invariablement. Il y eut des crises, des prohibitions, mais tel le phénix, le toro brave est toujours ressuscité de ses cendres. Les mythes, les rites, les pulsions profondes de l’Humanité ont la peau dure, d’autant plus dure que sans eux, l’Humanité ne serait pas.
Du moins une Humanité complexe, luxuriante et riche telle que nous sommes nombreux à continuer immuablement à la concevoir.
Xavier KLEIN

«Le regard des choses. Histoire française de la taurophobie» Emmanuel de Monredon, 2007 par l'U.B.T.F. 301 pages.
***

vendredi 11 mai 2012

Courrier adressé ce jour à Monsieur Nicolas DEMORAND, n.demorand@liberation.fr

Monsieur,
La chronique taurine de Jacques DURAND semble devoir être supprimée à compter du premier juillet 2012. Les raisons de cette suppression n’ont pas été explicitées, mais le talent de Monsieur DURAND ne pouvant être mis en cause, on peut supposer que les pressions du lobby bestialiste et la tendance actuelle à un moralisme de bon aloi ont joué leur rôle.
Tant dans le fond que dans la forme, cette décision s’avère préjudiciable à la fois pour votre journal qui incarnait une certaine liberté de ton et de pensée et pour notre société qui bascule un peu plus dans un «moralismement correct» et un puritanisme très anglo-saxon.

Il convient avant tout de se poser la question de savoir si la première fonction d’un organe de presse n’est pas de rendre compte d’une actualité et en l’occurrence du phénoméne socio-culturel atypique et dérangeant que constitue la tauromachie plutôt que de l’ignorer à des motifs contestables.
D’évidence, cette exigence intellectuelle et philosophique pèse moins à vos yeux que la politique racoleuse que l’on voit se développer à «Libé» ces derniers temps. Une politique qui se traduit certes par une augmentation des ventes l’an dernier, mais semble t-il également par une défiance et un désaveu croissant de vos journalistes quant à des décisions autocratiques et une ligne éditoriale populiste (si l’on en croit les attendus de l’Assemblée Générale du 2 avril 2012, après la motion de défiance votée à votre encontre en juin 2011). Les tabloïds d’Outre-Manche aussi battent des records de publication, ce qui ne cautionne en rien la vacuité nauséabonde de leurs contenus.

«Libé» se conformisme, «Libé» rentre dans le moule de la médiocre conventionnalité ambiante, «Libé» abdique sa liberté et son impertinence. Cette capitulation, qui ressemble tant à une autocensure marque une étape supplémentaire d’une certaine normalisation des esprits et de l’empire de la pensée unique.
C’est triste, c’est pitoyable et cela n’est pas digne du journaliste libre et frondeur que vous fûtes lorsque vous exerciez encore à France Inter. C’est aussi l’expression arbitraire du fait du prince qui renonce à l’indispensable diversité des idées et des cultures.

De renoncement en adaptation consensuelle, «Libé» perd peu à peu son âme et sa différence, et par là son intérêt.
Il faut vous imaginer heureux dans le meilleur des mondes aseptisés…
Avec votre amie Pimprenelle, je vous souhaite la bonne nuit, Nicolas.
Xavier KLEIN
Vous pouvez réagir là:
http://www.liberation.fr/contacts/
A lire:
***

jeudi 3 mai 2012

L’histoire espagnole vue de Vieux-Boucau



"Dos de Mayo" ou "La charge des Mamelouks" de Francisco GOYA
Le jeune André V. de Vieux-Boucau est informé qu’il doit d’urgence quitter ses archives et se replonger dans ses manuels d’histoire.
Sa dernière copie porte un contresens majeur témoignant d’une méconnaissance manifeste de l’histoire de l’Espagne.

Ainsi, le 2 mai 1808, les troupes françaises (dont un escadron de mamelouks, soit une centaine de cavaliers) non seulement ne «prennent pas la pâtée» (et non la «pâté», mais également«synonyme» et non «synonime»), mais se livrent à une répression impitoyable contre le peuple madrilène seulement armé de couteaux. Répression qui suscita le célèbre et génial «Tres de Mayo» du non moins génial Goya, après le «Dos de Mayo» qui évoque ces évènements.

"Tres de Mayo" de Francisco GOYA
Ce n’est pas la première fois que le jeune André V. prend ainsi ses aises avec l’histoire et manifeste une forte tendance à un révisionnisme de mauvais aloi. Une dérive préjudiciable à sa crédibilité: s’il traite de l’histoire taurine aussi sérieusement que de l’histoire espagnole, il y a quelques soucis à se faire.
De même, dans sa dernière copie sur papier glacé, il évoque très bizarrement à plusieurs reprises le dictateur Franco sous le terme «Le Chef de l’Etat». Un vocable pour le moins ambigu et contestable dont on peut se demander ce qui le justifie dans son inconscient…

Toutefois, nous ne pouvons qu’encourager le jeune André à persévérer dans ses efforts méritoires pour revenir depuis quelques mois à une meilleure appréciation de la réalité. On est loin désormais de ses errements sur le «toro moderne» ou le «taux de toréabilité».
Il s'est enfin décidé à écouter les avis, même s'il continue à «pomper» éhontément la copie de ses petits camarades plus perspicaces et clairvoyants.
Le jeune André n'a néanmoins toujours pas compris que le facteur économique, bien que prégnant n'était pas prépondérant, mais que les «petites arènes» tiennent bon parce qu'elles suivent une logique aficionada sincère et non une logique commerciale. En outre, leur problématique, celle des recettes, s'oppose en tout à celle de leurs consoeurs de 1ère catégorie qui se pose en terme de dépenses. Mais ne doutons pas qu'il y vienne ... comme pour le reste...

Il lui reste toutefois beaucoup de chemin à parcourir. Après l’histoire, sans compter l'aurtografe, il conviendra de progresser en matière de philosophie et surtout de géographie. Sans doute dictionnaires, encyclopédies et surtout atlas ont-ils disparu dans l’incendie qui a frappé la demeure familiale, puisqu’il persiste à ignorer certains lieux qui illustrent parfaitement ses «nouvelles conceptions», Orthez par exemple, théâtre, entre autres, de la défaite le 27 février 1814, du Maréchal Soult devant les forces coalisées anglo-hispano-portugaises du sieur Wellington…
Xavier KLEIN