Il me semble avoir ouï causer pis que pendre dans les argumentaires «zantis», du «lobby taurin».
Un lobby qui existe certainement, à n’en pas douter. Faut assumer.
Ce qui me dérange passablement, ce sont ces explications simplistes du monde avec les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Les «purs» zantis et les «abominaffreux» taurins.
On s’aperçoit rapidement que le lobbyisme concerne tout le monde, de même que les subventionnements publics. Ce qui ne me choque nullement en soi.
Ce qui me hérisse, c’est le déni et pire l’hypocrisie.
Il est clair que la mouvance animaliste bénéficie AUSSI de l’argent du contribuable, ce qui n’a rien de scandaleux, tant qu’on ne s’en cache pas.
Des opérations de relations publiques sont organisées, tel ce buffet végétarien du mercredi 19 mai à l’Assemblée Nationale (http://www.anticorrida.com/actualites/buffet-vegetarien-a-l-assemblee).
Dans les salons de l'Assemblée Nationale, Luce LAPIN, porte parole du CRAC avec André MERY, président de l’AVF, Association végétarienne française
Plus grave me semble cette imposture majeure qui consiste à avancer masqué, et à ne pas TOUT DIRE.
Ainsi, l’abolition de la corrida n’est que la première étape d’un projet bien plus vaste et non dit, qui s’en prend à toute instrumentalisation de l’animal.
Le CRAC, le CAC, le PETA et consorts ne s’attaquent pas seulement à la tauromachie, ils veulent l’abolition de l’élevage, de la chasse, de la pêche, voire qu’on n’utilise plus aucun produit d’origine animale (cuir, laine, soie, etc.).
à visiter ABSOLUMENT: http://abolir-la-viande.org/soutiens/
http://www.petafrance.com/
Avoir l’honnêteté d’assumer tout cela serait bien évidemment infiniment moins «porteur» et populaire, que de s’en prendre au symbole de la corrida. Ces braves animalistes se verraient alors en situation d’expliquer dans le Sud taurin, zone éminemment agricole, qu’il faut mettre un terme à la base même de l’économie locale.
Finis l’industrie du foie gras, la blonde d’Aquitaine, l’agneau de pré-salé, le poulet jaune, la laine des Pyrénées, le cuir de Mazamet, le duvet d’oie ou de canard, etc., etc.
Finis tous les produits dérivés, toutes les retombées économiques, en fait finies la culture et l’économie de toute une région.
Cela ILS NE LE DISENT PAS dans les happenings où l’on se vautre nu et ensanglanté devant les arènes et AVANCENT EN CATIMINI sans assumer la globalité de leur discours, de leur logique et de leurs objectifs.
La corrida est donc l’avant-poste avancé, la sentinelle qui protège et symbolise la ligne de front.
Et c’est cela qu’il convient d’expliquer aux gogos qui pourraient se voir séduits par des discours racoleurs, sans voir plus loin que la sensiblerie de Prisunic, l’émotion immédiate et bon marché, le sentimentalisme de bas étage.
Si la corrida venait à être abolie, on s’en prendrait derechef au gavage des canards, puis à l’élevage et ainsi de suite.
C’est à cela qu’il faut sensibiliser nos contemporains en leur montrant, preuve à l’appui, que la corrida n’est pour les «zantis» qu’un amuse-gueule avant le plat de résistance.
Dans ce sens, OUI, la corrida est bien le symbole de l’identité et de la culture d’une région.
Xavier KLEIN