Humeurs taurines et éclectiques

lundi 30 avril 2012

L'Aire du temps

On a le choix pour ouvrir le joli mois de mai, entre la vente du muguet, l'ouverture du mois de Marie, la fête brune en uniforme et chaussette à clous de la pauvre Jeanne surexploitée, les défilés syndicaux traditionnels ou les délires psychédéliques sarkoziens des rassemblements incongrus en faveur du «vrai travail» (la fausse connerie n'existant pas, elle!).
On peut également aller traîner ses guêtres camperas, non du coté de Nos gens (les «vrais gens» évidemment...) mais plutôt de la belle et bonne ville d'Aire sur l'Adour, co-siège épiscopal des Landes, où les rares ondées prévues par la grenouille, trouveront quelque peine à tempérer l'ardeur volcanique naturelle des ouailles de la casa Yonnet, Yonnet and Yonnet.
Ce serait belle et bonne manière d'afición de verdad, celle qui goûte à sa juste valeur la qualité éprouvée d'une ganaderia sérieuse et préoccupée du toro éternel, celui qui combat.
Un magnifique lot de novillos qui, n'en doutons pas, sauront placer «cada uno en su sitio».
Suerte Aire!
Xavier KLEIN

mardi 24 avril 2012

Capea et Tienta à ORTHEZ


Ville d'Orthez, Peñas et Commission Taurine organisent un rendez-vous de printemps avec une journée campera GRATUITE et ouverte à tous destinée à entretenir et développer l'afición et la convivialité.
Une matinée dédiée aux jeunes pousses, une après-midi qui permettra à ceux qui n'ont ni le loisir, ni l'opportunité de courir le campo d'assister à une tienta de vacas qui, je le rappelle pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec le jargon taurin (ils existent parmi les lecteurs de la Brega), est l'épreuve de sélection des vaches pour la reproduction.
Si habituellement les capeas sont publiques et représentent les premières opportunités de toréer pour les aspirants, d'ordinaire les tientas demeurent confidentielles dans le cadre de l'élevage. Nous avons voulu faire partager à tous ces moments privilégiés.
L'intérêt majeur de ces dernières (et la raison principale pour laquelle nous avons voulu l'organiser) est qu'elles se centrent complètement autour du bétail, qu'il s'agit de mettre en valeur, notamment par l'épreuve de la pique.
Ceux qui avaient apprécié en juillet 2011 -malgré la météo- les qualités du lot de Veragas de Don Aurelio HERNANDO pourront constater le sérieux et le travail de cet éleveur si sympathique et enthousiaste ainsi que la qualité de son bétail.
Rendez-vous donc nombreux ce dimanche, sans oublier les munitions de bouche et les bonnes bouteilles pour le pique-nique du midi.
En fin de tienta, une petite surprise pour ceux qui voudraient s'essayer à l'art de Cuchares...
Xavier KLEIN

NOTA: Je viens d'apprendre que le jeune Sergio SANCHEZ ne pourrait être présent, il sera avantageusement remplacé par ... Patrick VARIN.
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jeudi 12 avril 2012

Bis repetita ne placent pas toujours

Tantôt, m’extirpant benoîtement du conclave taurin du «Belvédère de la Chalosse», je me trouvai entrepris par des lecteurs de la «Brega» qui s’étonnaient d’un ton très apaisé, de considérations très extra-taurines, d’une viardite en voie de très guérison, en résumé d’une très baisse de forme et de tonus.
C’est tout juste si l’on ne me prit pas le pouls, si l’on ne me réclama pas un 33 inquisiteur, si l’on ne me somma pas de fournir les résultats de mes dernières analyses d’urine.
Ouaip!

Cela rejoignait certaines interventions qui me reprochaient de ne pas avoir averti ou rendu compte de telle novillada, de tel festival ou de telle conférence.
Reouaip!

Tout à fait conscient de mon imperfection -ce qui devrait dissuader certains esprits particulièrement bienveillants de me prodiguer à l’envi conseils et critiques acerbes, dans mon intérêt comme il se doit- je plaiderais volontiers coupable ... si j’en avais le temps.
Que ces grands et bons esprits se rassurent: les reproches qu’ils se croient fondés de m’adresser sans cesse ne sont rien au regard de ceux que je me sers quotidiennement! Ceux qui me connaissent le savent parfaitement.
Au demeurant, j’admire les gens ainsi investis d’un primat, d’une maîtrise et d’une autorité morale qui les autorisent à porter jugements aussi péremptoires.
Ter repetita ouaip (pardon Monsieur L, c'est encore en latin)!

Pénétré de la conviction inébranlable de mes insuffisances, convaincu (en deux mots s’il plait au lecteur) des vertus pédagogiques de la répétition, je ne puis qu’attirer l’attention sur l’exergue de ce blog: «LA BREGA, humeurs taurines et éclectiques».
Je ne ferai à quiconque l’injure d’en commenter les termes, mais juste de rappeler que nonobstant le fait qu'indépendant de toute vassalité, je n’ai rien à vendre, rien à acheter ni aucun compte à rendre, j’y écris ce qui me plait et libre à chacun de lire ou de passer son chemin.

Evidemment cela peut déranger et cela dérange même!
Tu ne peux savoir, ô lecteur, à quel point! Et combien on s’empresse avec les meilleurs arguments du monde, comme de bien entendu, à me contraindre au silence ou pour le moins à une prudente et salvatrice réserve.
Autant l’on admettra que quiconque, du saltimbanque à l’élu de base, s’exprime librement, autant on me reprochera l’identique. Un reproche que je ne vois pas que l’on serve à d’autres qui font bien pire et bien plus outrancier…

Est-il si difficile de distinguer entre le libre propos personnel et le discours officiel de la fonction? A moins bien sûr qu’il ne s’agisse aucunement de la forme, mais bien du fond!
Je n’ai rien d’un imprécateur chronique. Tout au contraire, je goûte l’échange, la contradiction, le débat des idées. Tout cela avec la ferme et permanente conviction de ne pas détenir la vérité, mais de défendre ardemment des points de vue.
Tout le monde ne saurait en dire autant. Car on les connaît, ces tribuns au petit pied qui s’engagent avec les lèvres, souvent sous le couvert de l’anonymat ou du pseudonyme, et se dégagent promptement, avec les meilleurs alibis du monde, quand l’affaire devient chaude.
On les connaît ces philosophes du zinc ou ces dandies du net qui s’enhardissent d’autant plus qu’ils avancent à couvert et/ou qu’ils ne risquent rien.
Le Tartarin tauromachique yakafautquonnesque est une espèce qui pullule tout en étant protégée, comme son cousin sélectionneur anonyme et omniscient pour l’équipe de France, le vilipendeur de politiques pourris ou le pourfendeur professionnel de privilèges. Comme d’ailleurs le sous-genre des cartelofacteurs, vous savez ces gonzes qui ne voyant qu’une demie douzaine de corridas et novilladas par an se croient autorisés à pontifier sur la question.
Ils en ont de la chance de connaître la panacée et de vivre de certitudes, ces heureux borgnes au royaume des aveugles! Ce n’est sûrement pas mon cas…
Ouaip! Ouaip! Ouaip!

Quand l’oracle grisâtre de l’Observatoire dérapa, je ne fus nullement le dernier à épingler le coléoptère, mais que dire, et pourquoi, lorsqu’il se réfugie désormais dans des discours prudents dont ne surgissent que de maigres éruptions biliaires PPP (pro Partido Popular)? Il a troqué l’affirmation provocatrice contre le discours aficionado convenu, le questionnement orienté, la question qui induit la réponse. Une stratégie qui permet tous les replis, toutes les justifications a posteriori.
Et puis, contrairement à ce que ceux qui prennent leur cas pour un généralité supposent, je ne nourris aucune détestation particulière à l’encontre du Dédé des familles.
Le problème est ailleurs.
Dans un système taurin qui a intégré complètement les règles du libéralisme et méconnaît désormais les valeurs aficionadas qui pouvaient tant soit peu justifier la tauromachie.
Même s’il fut et reste l’un des promoteurs de cette évolution, même s’il en demeure un baromètre, il serait trop commode d'accorder au Grand Observateur tant d’honneur et tant d’indignité.
De cette situation actuelle, nous sommes tous comptables, ne serait-ce que par un silence complice.
Pour preuve, lundi de Pâques à Mugron, un piquero a opéré bassement à dix mètres du toril.
Qui a protesté?
Les beaux esprits étaient soit absents, soit muets. Par contre les «chutistes» ont su s’exprimer, eux!
Xavier KLEIN

mardi 10 avril 2012

De l'impérieuse nécessité du «non-agir»


«Pour moi, la joie réside dans le non-être. Or, celui-ci est un objet d'horreur pour la foule. Certes, en principe, le vrai et le faux ne sauraient être fixés; mais grâce au non-agir, il est possible de les définir. Car si la joie suprême justifie l'existence humaine, seul le non-agir la préserve.
Le Ciel n'agit pas et il est pur, la Terre n'agit pas et elle est stable. L'un et l'autre unissant leur inaction produisent les dix mille êtres. C'est pourquoi il est dit: Ciel et Terre sont sans agir et il n'est rien qui ne se fasse.
Qui donc parmi les hommes sera capable d'appliquer le non-agir?»
Tchouang Tseu

Il faut lire ou relire «L’art de la guerre» de Sun Tzu.
Le «non agir» devrait-il revenir à la mode?
Pourquoi pas après tout?

Lorsque l’on se rend auprès de maîtres spirituels ou d’arts martiaux d’Orient, on entend (pour celui qui consent à écouter…) des subtils: «non-vouloir!», «non-faire!» qui restent souvent incompréhensibles à nos esprits rationnels occidentaux.
Chez nous, communément, ÊTRE se décline par FAIRE (mais également par PARAÎTRE ou par AVOIR). On existe par ce que l’on fait.
Là-bas, très curieusement, le nec plus ultra de l’ÊTRE, c’est d’accéder au NON-ÊTRE, comme celui de l’ACTION est de parvenir au NON-AGIR.

La doctrine du maître chinois, imprégnée de l’esprit du Tao, résulte d’une conception de l’harmonie universelle qui postule la nécessaire combinaison des principes contraires yin/yang, agir/non-agir, mâle/femelle, jour/nuit, chaud/froid, proche/éloigné, etc. Quand l’agitation règne, il convient d’être immobile, quand l’adversaire se concentre, il faut se disperser, etc.
«L’art de la guerre», cet ouvrage majeur du VIème siècle avant J.C., qui constitue depuis 30 ans l’un de mes livres de chevet, porte des enseignements applicables à la politique aussi bien qu’à la philosophie ou à la morale. L’une de ses fins ultimes: «Soumettre l'ennemi par la force n'est pas le summum de l'art de la guerre, le summum de cet art est de soumettre l'ennemi sans verser une seule goutte de sang.» postule également que l’ennemi est une part de soi-même et que son anéantissement revient à son propre anéantissement.

Pensées dans l'esprit du taoisme, les conceptions de Maître Sun rejoignent dans le domaine opérationnel du champ guerrier celles d'autres maîtres du Tao (Tchouang Tseu et Lao Tseu) et notamment celle du «non-agir»
Il faut comprendre une différence fondamentale entre le non-agir et la passivité, comme entre l’agir et l’agitation: une question des plus brûlantes.

Dans la période de bouleversements profonds et multiples que nous connaissons, la lisibilité des évènements, la validation des directions à prendre s’apparentent à une navigation à l’estime dans une purée de pois britannique. Le monde bouge, les rapports de force évoluent, les adaptations s’avèrent indispensables.
Tout le problème est de savoir lesquelles!
Il y a plusieurs façons d’envisager les choses, selon la hauteur de vue.
D’aucuns nous pressent de tout bouleverser dans l’urgence et tels les cabris du Grand Charles vibrionnent en tous sens en martelant: «Réforme! Réforme!». Ceux-là ne voient qu’à court terme, avec un horizon limité.

Une société n’est pas une corvette véloce et réactive, c’est plutôt un paquebot ou un tanker lents, puissants et dotés d’une inertie qui leur interdit les manœuvres précipitées. A vouloir forcer les choses, à violer les ressorts profonds d’un peuple, à nous abrutir de réformes quotidiennes et vaines comme on l'a fait depuis un septennat, on l’expose au désarroi et à la désintégration de son âme, au délitement de sa cohésion. C’est à mon sentiment ce qui se joue actuellement en France.
On veut à toute force que notre pays s’adapte dans l’urgence à une réalité mondiale qui va à l’encontre de son histoire, de sa culture, de ses espérances à long terme, de son essence sociétale. En un mot, de son UTOPIE FONDATRICE. Les marchands du temple veulent réintégrer leurs petits étals juteux.
On veut rompre avec des centaines d’années d’évolution -le plus souvent chaotique- vers un modèle social plus égalitaire, plus juste.
On veut rayer de notre mémoire collective, comme des accidents historiques regrettables et dépassés, des évènements aussi anodins que la Grande Révolution, celle de 1848, la Commune, le Front Populaire, mai 68.
Au nom d’une modernité auto-proclamée, on veut nier que l’évolution des derniers siècles raconte les efforts des hommes pour substituer au règne de la puissance sans limite la barrière de la loi, pour tempérer la violence économique par le primat du politique, pour affirmer que l’Homme doive prévaloir en tout.
Et depuis des siècles, il se trouve toujours des hommes pour contester, au nom de la Réalité, la légitimité de l’Idéal. Depuis des siècles, c’est le même discours d’appel à une fausse sagesse qui n’est que résignation et démission de notre responsabilité d’hommes devant les «réalités économiques».

Conserver à une société sa cohérence, son lien, sa solidarité, son espérance me paraît devoir primer absolument sur toute autre considération, notamment sur celle qui prétendrait nous rendre compétitifs par rapport au sort lamentable des malheureux coolies chinois ou indiens, ignoblement exploités.
Car au bout du bout, qui profite de tout ce contexte sinon les détenteurs de capitaux de ces multinationales apatrides qui, au détriment des êtres humains, vont se porter là où le profit et donc l’exploitation sont maximisés.
Faut-il donc s’adapter au mieux-disant économique qui est le moins-disant social, c’est tout l’enjeu de nos temps.
Il importe donc, selon moi, de répondre à la pression de «réformes» du libéralisme par un «non-agir» de bon aloi. Un «non-agir» qui ne soit ni inaction, ni passivité, mais une RESISTANCE.

Une pression identique de la «modernité» s’exerce en matière de mœurs. En 45 ans, celles-ci ont plus évoluées que durant les 5 siècles précédents. Le statut des femmes, des enfants, des pater familias, de l’autorité, des medias, de la sexualité, etc. a été bouleversé de fond en comble.
Pour le meilleur et pour le pire.
Le problème, c’est que l’on est passé d’une aspiration sociale globale, légitime et acceptée à l’ère des lobbies. Ce sont maintenant des groupes sociaux minoritaires communautaires qui exercent un activisme sans mesures et parfaitement disproportionné. De la «Ligue contre la violence routière» qui pousse à un flicage massif, à l’«Institut pour la Justice» qui veut accentuer la répression judiciaire, en passant par les officines gays qui militent pour le mariage ou l’adoption homosexuels et bien entendu nos zamis «zantis», tout le monde y va de son couplet.
On n’est plus dans le «Vivre ensemble», mais dans le «Imposons nos névroses»! Le pompon en la matière étant sans aucun doute l’inoubliable «En 2012, les taureaux voteront». Un slogan qui, s’il était entendu version «zantis», conduirait par la prohibition à l’extinction des toros de lidia, donc à un suicide programmé.
Pour protéger les taureaux, organisons leur disparition: Kafka n’est pas mort!!!

Dans ce champ des mœurs, le «non-agir» s’imposerait également.
Après des décennies de séismes, notre société plongée dans l’angoisse a t-elle besoin de perturbations supplémentaires? Le temps n’est-il pas venu de la pause et de la DIGESTION? Ne nous faut-il pas procéder à un réexamen paisible de notre évolution, à un retour à une sérénité qui fasse la part des choses et se préoccupe d’aménager, d’approfondir, de trier les acquis de plusieurs décades.

Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas là de plaider le conservatisme ou la réaction mais plutôt de faire une halte, un estanquet pour reprendre des forces et réfléchir sur les progressions futures, leur sens, leur opportunité. Pour déterminer avec un désir décidé, ce que nous voulons réellement et ce dont nous ne voulons à aucun prix.

Le «non-agir» n’est aucunement l’absence, la vacuité.
La montagne n’agit pas, elle EST…
Apprenons à être aussi des montagnes!
Xavier KLEIN

jeudi 5 avril 2012

AIRE sur ADOUR aguante

Pundonor des ARSOUILLOS d'Aire et de la Casa Yonnet pour la novillada du 1er Mai.
Une organisation sérieuse, une ganaderia sérieuse, une présentation sérieuse: une journée sérieuse...
Vous faites quoi le 1er Mai?
Moi, je sais!