Nicolas BOILEAU
Xavier KLEIN
« Je vais ou je vas mourir, l'un et l'autre se dit ou se disent.»
prêté à Claude Favre de Vaugelas, à l'heure de son trépas.
Jean François m'a récemment aimablement brocardé au sujet d'un point d'orthographe, sur lequel je l'avais envoyé paître sans aménité.
En effet, j'avais employé l'expression «sa ire», et il me faisait remarquer qu'on disait «son ire» (comme on dit «son âme»).
A l'écriture, l'expression m'avait passablement raclé le tympan et, j'avais consulté un ami et collègue agrégé es lettres à ce sujet. Sans doute un peu distrait, il n'avait sur le coup, rien trouvé à redire. Donc Jean François fut prestement et mâlement envoyé aux pelotes.
Il s'avère que Jean François avait raison et me voilà dans la nécessité, en chemise et la corde au cou, comme un empereur d'Allemagne, de faire de bonne grâce amende honorable, et surtout de remercier Jean François de m'aider à améliorer mon écriture.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hiatus
J'en profite pour vous appeler à me signaler toute faute que j'omettrais.
En effet, avec l'âge, je constate que mon orthographe tend à se dégrader. Alors que jusqu'à présent, je jouissais de la grâce, ô combien imméritée, de ce que l'on appelle une orthographe naturelle, c'est à dire que le repérage des fautes s'effectuait par le constat que «quelque chose ne colle pas» à la relecture, sans que je pusse toujours me référer à une règle précise pour expliquer ce qui clochait et pourquoi.
Cette exigence d'une recherche de la belle langue semble passer pour certains, soit pour de l'emphase, soit pour de la prétention, voire pour du snobisme.
Je reconnais volontiers une prétention, celle de vouloir bien manier l'une des plus belles langues qui soient (http://www.guichetdusavoir.org/ipb/index.php?showtopic=9699).
Ce n'est certes pas très...moderne, cela ne m'attire pas non plus foule de lecteurs comme certaines officines callejonesques qui revendiquaient récemment des milliers de contacts quotidiens, mais je suis par nature, par goût, par conviction et par profession attaché à quelques exigences dans ce domaine.
Je dois humblement avouer, être irréversiblement allergique à la démagogie orthographique et à l'éloge du SMS.
«Verba volent, scripta manent» (Les paroles s'envolent, les écrits restent.).
Il importe donc de s'essayer à des écrits de qualité, sinon sur le fond, où rien ne nous préserve de l'erreur ou de la bêtise, au moins sur la forme.
Ceci dit, nous avons la chance d'user d'une langue riche et variée, une langue qui inclut aussi bien le parler parfait d'un Flaubert, que la diversité et la créativité d'un Rabelais, d'un Céline, d'un Queneau, d'un Audiard ou d'un Frédéric Dard, tous auteurs que je révère. Et ces diverses formes d'expressions de la vigueur linguistique méritent toutes d'être explorées et exploitées, sans exclusives, tout comme en matière de tauromachie.
Merci à mes maîtres de m'en avoir donné, sinon l'emploi accompli, du moins le goût.
Sans disserter longtemps sur le thème (j'ai en horreur l'onanisme de certains à évoquer leur écriture et ses ressorts), il me faut avouer que l'exercice ne m'est guère aisé. Les premiers jets sont particulièrement lourds et empesés. Sans doute du fait de vouloir trop dire. Et il me faut élaguer et simplifier à plusieurs reprises pour parvenir à un écrit à peu prés comestible. Voilà en fait une excellente discipline de l'âme qui conduit à brider les méandres hasardeux de la pensée pour la contraindre à l'essentiel et au plus dur des arts: celui de la simplicité (que je suis astronomiquement loin de maîtriser...).
Merci à l'ordinateur de le permettre, sans passer par une consommation excessive de papier et de brouillons.
Voilà un an au 15 du mois, que le blog fonctionne. Je ne pensais pas être capable de tenir aussi longtemps, et avec une si relative régularité.
Vous m'y avez encouragé, et je suis souvent sincèrement surpris de l'intérêt et de la fidélité de beaucoup d'entre vous, ainsi que des liens cordiaux et féconds noués au fil du temps.
Sans autre prétention que de partager des analyses, des états d'âmes, des constats et parfois des provocations (autant à la réflexion qu'à l'indignation), le suivi de ce blog m'apporte un grand plaisir et sollicite de ma part un effort salutaire.
Puisse t-il continuer à vous intéresser.
En effet, j'avais employé l'expression «sa ire», et il me faisait remarquer qu'on disait «son ire» (comme on dit «son âme»).
A l'écriture, l'expression m'avait passablement raclé le tympan et, j'avais consulté un ami et collègue agrégé es lettres à ce sujet. Sans doute un peu distrait, il n'avait sur le coup, rien trouvé à redire. Donc Jean François fut prestement et mâlement envoyé aux pelotes.
Il s'avère que Jean François avait raison et me voilà dans la nécessité, en chemise et la corde au cou, comme un empereur d'Allemagne, de faire de bonne grâce amende honorable, et surtout de remercier Jean François de m'aider à améliorer mon écriture.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hiatus
J'en profite pour vous appeler à me signaler toute faute que j'omettrais.
En effet, avec l'âge, je constate que mon orthographe tend à se dégrader. Alors que jusqu'à présent, je jouissais de la grâce, ô combien imméritée, de ce que l'on appelle une orthographe naturelle, c'est à dire que le repérage des fautes s'effectuait par le constat que «quelque chose ne colle pas» à la relecture, sans que je pusse toujours me référer à une règle précise pour expliquer ce qui clochait et pourquoi.
Cette exigence d'une recherche de la belle langue semble passer pour certains, soit pour de l'emphase, soit pour de la prétention, voire pour du snobisme.
Je reconnais volontiers une prétention, celle de vouloir bien manier l'une des plus belles langues qui soient (http://www.guichetdusavoir.org/ipb/index.php?showtopic=9699).
Ce n'est certes pas très...moderne, cela ne m'attire pas non plus foule de lecteurs comme certaines officines callejonesques qui revendiquaient récemment des milliers de contacts quotidiens, mais je suis par nature, par goût, par conviction et par profession attaché à quelques exigences dans ce domaine.
Je dois humblement avouer, être irréversiblement allergique à la démagogie orthographique et à l'éloge du SMS.
«Verba volent, scripta manent» (Les paroles s'envolent, les écrits restent.).
Il importe donc de s'essayer à des écrits de qualité, sinon sur le fond, où rien ne nous préserve de l'erreur ou de la bêtise, au moins sur la forme.
Ceci dit, nous avons la chance d'user d'une langue riche et variée, une langue qui inclut aussi bien le parler parfait d'un Flaubert, que la diversité et la créativité d'un Rabelais, d'un Céline, d'un Queneau, d'un Audiard ou d'un Frédéric Dard, tous auteurs que je révère. Et ces diverses formes d'expressions de la vigueur linguistique méritent toutes d'être explorées et exploitées, sans exclusives, tout comme en matière de tauromachie.
Merci à mes maîtres de m'en avoir donné, sinon l'emploi accompli, du moins le goût.
Sans disserter longtemps sur le thème (j'ai en horreur l'onanisme de certains à évoquer leur écriture et ses ressorts), il me faut avouer que l'exercice ne m'est guère aisé. Les premiers jets sont particulièrement lourds et empesés. Sans doute du fait de vouloir trop dire. Et il me faut élaguer et simplifier à plusieurs reprises pour parvenir à un écrit à peu prés comestible. Voilà en fait une excellente discipline de l'âme qui conduit à brider les méandres hasardeux de la pensée pour la contraindre à l'essentiel et au plus dur des arts: celui de la simplicité (que je suis astronomiquement loin de maîtriser...).
Merci à l'ordinateur de le permettre, sans passer par une consommation excessive de papier et de brouillons.
Voilà un an au 15 du mois, que le blog fonctionne. Je ne pensais pas être capable de tenir aussi longtemps, et avec une si relative régularité.
Vous m'y avez encouragé, et je suis souvent sincèrement surpris de l'intérêt et de la fidélité de beaucoup d'entre vous, ainsi que des liens cordiaux et féconds noués au fil du temps.
Sans autre prétention que de partager des analyses, des états d'âmes, des constats et parfois des provocations (autant à la réflexion qu'à l'indignation), le suivi de ce blog m'apporte un grand plaisir et sollicite de ma part un effort salutaire.
Puisse t-il continuer à vous intéresser.
Xavier KLEIN
Aimez donc la raison : que toujours vos écrits
Empruntent d'elle seule et leur lustre et leur prix.
[...]
Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse
[...]
[...]
Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse
[...]
[...] Soyez simple avec art,
Sublime sans orgueil, agréable sans fard.
Il est certains esprits dont les sombres pensées
Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont, d'un nuage épais, toujours embarrassées;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
[...]
Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage,
[...]
Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.
[...]
Soyez-vous à vous-même un sévère critique.
[...]
Soyez-vous à vous-même un sévère critique.
L'ignorance toujours est prête à s'admirer.
Faites-vous des amis prompts à vous censurer;
[...]
Mais sachez de l'ami discerner le flatteur.
[...]
Aimez qu'on vous conseille et non pas qu'on vous loue.
[...]
L'ouvrage le plus plat a, chez les courtisans
De tout temps rencontré de zélés partisans;
Et, pour finir enfin par un trait de satire,
Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire.
Nicolas BOILEAU "Art poétique. Chant I"