Humeurs taurines et éclectiques

lundi 29 novembre 2010

De la "grotesquitude"

Récemment, sur le site très connu d’un intermittent taurin du spectacle, on évoquait déjà dans la semaine une candidature Coluche à la présidence de l’U.V.T.F., ce qui laissait supposer une certaine collu(che)sion entre le dit intermittent et certains membres du bureau de l’U.V.T.F. qui se feraient un joie et un devoir de l’informer.
Bonjour le devoir de réserve! Et surtout bonjour le respect dû à une ville taurine, fût-elle de petite taille et fût-elle "contestataire"!
Nous vivons dans une époque moderne où certains, nonobstant la multiplicité de leurs talents leur rajoutent sans vergogne le don mirifique d’ubiquité, puisqu’ils peuvent dans le même temps parader à Rion des Landes et assister à l’Assemblée Générale de l’Union des Villes Taurines de France qui se tenait à Beaucaire.
Question ubiquité, pourquoi pas ? Question sérieux, on trouverait à redire: que le grand Mamamouchi du Machin préfère se gaudrioler que d’exercer ses fonction auprès de l’U.V.T.F. donne à se questionner sur le sens des responsabilités de l'énergumène…
Cela aurait pu au moins lui éviter d’écrire des sottises ou des vacheries gratuites, quoique!
Car si errare humanum est, n’oublions pas que perseverare diabolicum. Et l’Oracle boucalais, sans doute épuisé par sa virée rionnaise, grisé peut-être, nous a pondu l’un de ces chefs d’œuvres de désinformation, de vile «tignouserie» et de bêtise qui n’ont pas peu contribué à sa sulfureuse réputation.

*
Reprenons toutefois l’affaire depuis le début.
Une partie du bureau et la présidence de l’U.V.T.F. étaient à renouveler.
Deux candidatures s’étaient faites jour pour la présidence qui, à tour de rôle, s’exerce par le sud-ouest et le sud-est: Mont de Marsan et Vic Fezensac.
Inutile de dire que Vic portait sans aucun doute les voeux de moult grandes et surtout petites cités, tant par sa ligne taurine que par son statut de village, où beaucoup pouvaient se reconnaitre.
Parlons clair et vrai. D’aucuns en outre, ne se sentaient nullement enclins ni à soutenir MdM après l’affaire des changements de date des fêtes, ni à consacrer le jumelage de facto nîmo-montois: Nîmes s’étant exclue de l’U.V.T.F., y reprenait pied par Mont de Marsan (ou son/sa prestataire) interposé, intention qu'on nous confirme à Vieux Boucau («agir de manière concrète […] en oeuvrant au retour de Nîmes dans le giron de l'UVTF»).
4 jours avant l’élection, on apprend, par la bande, que Vic Fezensac s’est désisté. Bizarre! Bizarre!
Le combat cessait donc faute de combattant et Mont de Marsan ramassait la couronne, abandonnée par forfait.
Sans aucune illusion, les statuts ne le permettant pas, avec l’approbation pleine et entière du Maire d’Orthez, j’ai toutefois présenté la candidature d’Orthez, pour l’honneur, en expliquant le pourquoi de celle-ci. Non sans relever que toute cette affaire ne me semblait aucunement démocratique, d'autant plus qu'il n'y eût aucun vote.
Il est des situations où il convient d'avancer la jambe et d'accorder ses actes à ses idées.
Evidemment, il s'avère difficile d'expliquer au Grand Inquisiteur la portée des mots "honneur", "cohérence", "honnêteté intellectuelle", toutes valeurs qu'il ignore totalement.
Certes la sémantique tend à tomber en désuétude, mais quelques esprits taquins -dont votre serviteur- veulent continuer, contre vents et marées, à croire que les mots ont un sens qu’il convient de maîtriser avant de les utiliser.
A Vieux Boucau, il semble qu’on connaisse Coluche, et qu’on "cause" de candidature «grotesque». Je ne fréquente guère Coluche, mais je lis souvent le dictionnaire Littré, surtout son appendice étymologique.
Que voulez-vous, à Orthez on n’a pas la science infuse comme à Vieux Boucau. En conséquence de quoi on s’essaie à remédier à l’ignorance.
Le mot «grotesque» provient au XVIème siècle de l’italien «grottesco» (de la même famille que «grotta»: grottes) qui s’appliquait durant la Renaissance au mouvement artistique de redécouverte des antiquités et aux fresques, aux dessins pleins de fantaisie qu’on découvrait alors dans les ruines et les fouilles. Si vous allez à Florence ou même à l’Alcazar de Séville vous découvrirez dans les palais de cette époque de ces grottes reconstituées «à l’antique».
Le plus bel exemple, littéralement, de «grotesque» en France s'observe dans les charmants griffonnages que l’on trouve sous terre à Lascaux.
La peinture pariétale d’aurochs, reprise par on ne sait quel observatoire, dont on ne sait qui le préside, est le plus magnifique exemple de «grotesque».
Amusant, n’est-ce pas, surtout peint en rose?
Je n’entends pas grand-chose au «grotesque», mais il me semble qu’une élection où ne figure qu’un seul candidat pourrait par contre assez bien répondre au qualificatif de «charlotade». Et qu’il y a plus d’honneur et de dignité à s’en émouvoir qu’à la plébisciter. Affaire de valeurs…
Mais le plus beau n’est pas là.
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La lecture attentive de l’Inénarrable sous l'intitulé très éloquent de «L’UVTF en ordre de marche» (tout un programme!) nous apprend (je cite): «Comme prévu, Geneviève Darrieussecq, maire de Mont de Marsan, a été élue présidente, malgré la candidature grotesque et mal venue du représentant orthézien auquel la nouvelle présidente a recommandé de «s'aimer un peu plus pour pouvoir aimer les autres afin d'avancer dans la même direction».
«Comme prévu»: le magnifique aveu! Ainsi tout était déjà «prévu»! Vous m’en direz tant! «Elue»? Sans vote?
On sait, à travers ses prises de positions, la tendresse et l’accointance très marquées que le Caudillo de l’Aficion française entretient pour le Partido Popular (où s’est recyclé toute la vieille garde franquiste). On ne s’étonnera donc pas qu’il cautionne et applaudisse des deux mains ce qui ressemble plus à un Pronunciamiento taurin, qu’à l’exercice serein de la démocratie qui suppose la confrontation des idées et des choix et surtout la présence d'une opposition.
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On ne s’étonnera pas plus de l’attaque ad personam de Madame le Maire, qui se permet de substituer l’allusion personnelle venimeuse, pour le coup "mal venue", à une argumentation rationnelle.
Que Madame le Maire s’occupe de ses amours, je m’occupe des miens! Mais si elle aime comme elle parle...
Enfin si toute remarque, tout désaccord, toute objection sont vécus comme des crimes de lèse-darrieussecq, on n’a pas fini de rigoler, et Madame le Maire de s'ulcérer…
Qu’on se le dise, l’ordre désormais régnera.
Il y a tout de même quelques soucis à se faire devant un tel programme de mise au pas, surtout quand la plaza qui nous parle de tauromachie-champagne et veut réintroduire le Casastan dans le concert taurin se préoccupe de «dépoussiérer le règlement». Après l'ordre serré, le ménage.
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Je ne voudrais pas clore cet article, sans donner au lecteur une petite idée du fonctionnement éminemment démocratique de l’U.V.T.F.
Cette vénérable institution est constituée, sauf erreur de ma part, et selon son site internet, de 46 membres.
6 plazas de 1ère catégorie qui toutes siègent en son bureau.
1 plaza de 2ème catégorie (Céret) qui siège également.
39 plazas de 3ème catégorie qui élisent 3 représentants pour le Sud-Est et 3 pour le Sud-Ouest soi 6 en tout.
Cela me fait furieusement penser aux Etats Généraux de 1789, où l’on VOTAIT PAR ORDRE et à l’acte fondateur de notre démocratie fondé sur le VOTE PAR TÊTE.
6 plazas de 1ère sont représentées par… 6 représentants.
39 plazas de 3ème sont représentées par… 6 représentants.
Cherchez l'erreur. Surtout quand l'on vous affirme ensuite sans sourire qu'il n'y a pas de préséance, pas de petites ni de grandes arènes, seulement ... des arènes.
Cela ne dérange personne?
Moi si! Mais ce doit être une manifestation démocratique de «grotesquitude», bien entendu mal venue…
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Il ne faudrait tout de même pas que certains se voient parvenus à l'Olympe, alors qu'ils viennent juste de franchir les portes de l'Hadès.
Si l'U.V.T.F. pouvait influencer les choses cela se saurait.
Certains s'en passent d'ailleurs très bien (cf. Nîmes), et l'on ne compte plus les oukhases ou les voeux pieux qui sont restés lettres mortes. Le "dépoussiérage" du réglement par exemple devra être admis et accepté par TOUS pour avoir quelque légitimité et être appliqué. Surtout lorsque l'on voit le respect que l'on prête au texte actuel.
Il devra surtout être voté par chaque commune.
Etant donné que ceux qui prétendent "dépoussiérer" semblent surtout vouloir nous faire passer la pilule du "toreo moderne", avec des délicatesses de cuirassé sur le pied de guerre, il faut craindre que nous n'allions vers le conflit plutôt que vers l'union et la concorde.
Entamer son mandat avec autant de morgue et des paroles aussi offensantes ne le place guère d'emblée sous les meilleurs auspices.
Surtout si l'on a le malheur d'être "épaulé" par le gourou, ce qui représente plus une malédiction qu'un avantage!
Xavier KLEIN
Prochain épisode : l’affaire de la pique française.
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jeudi 18 novembre 2010

UNE ECOLE TAURINE: POURQUOI FAIRE 3?

Depuis la Renaissance et l’explosion extraordinaire des courants et modes d’expression artistiques, on constate que le système d’écoles, lorsqu’il a existé, a toujours abouti à des impasses et à la production d’un art officiel, conventionnel et académique, et en résumé à la sclérose.
Tout au contraire TOUTES LES AVANCEES CREATIVES, TOUS LES PROGRES ont été le résultat d’une remise en cause des normes et valeurs précédentes.
Et ce mouvement n’a fait que s’amplifier au fur et à mesure que l’individu prenait de l’importance par rapport au groupe, ce qui imprègne notre modernité.
On notera avec délice que le mot latin schola (école) provient du grec σχολή (scholê) qui signifie… oisiveté, temps libre, inactivité. L’étude étant considérée comme un divertissement, un loisir éloigné des contingences matérielles et productives. Un terme à rapprocher du vieux français desport qui a donné sport (en passant par la Perfide Albion). Se desporter était originellement se divertir par un plaisir physique ou de l’esprit.
A la fin de la période médiévale, âge d’or de la scolastique (un mot qui vient d’ «école») un peintre ou un musicien ne pouvait se former qu’en passant par un système d’école, un enseignement dispensé par un Maître (avec un grand M). Un système qui n’avait rien à voir avec l’énorme usine à gaz moderne. En fait il n’y avait pas l’Ecole, mais une multitude d’écoles très différenciées et aucunement normalisées.
L’apprentissage s’opérait par un parcours qui exigeait souvent de l’élève qu’il pérégrine entre plusieurs maîtres, qui chacun à sa manière lui transmettait son savoir. Le savoir ainsi constitué était multiforme, pluriel et s’enrichissait d’expériences multiples et de pratiques différenciées.
Ce mode de transmission a en partie survécu en occident à travers le compagnonnage et le Tour de France des apprentis qui suivent l’apprentissage de plusieurs maîtres, apprennent des techniques différentes, et la variété des solutions pour résoudre un problème.
Il survit aussi dans certaines sociétés qui ont su concilier tradition et modernité. J’ai souvent évoqué ici –et ce n’est pas un hasard- le mode d’apprentissage des arts martiaux au Japon. J’aurais pu tout autant évoquer l’ensemble des arts et techniques traditionnels de ce pays. Qu’il s’agisse de l’art de servir le thé, de faire des bouquets, de chanter, de danser, de forger les lames ou de la poterie raïku, tout passe par un système d’écoles.
Sauf que nos amis nippons ont su trouver les adaptations pour éviter le travers de l’académisme, du conventionnel ou du train-train. Les écoles (ou ryus) dispensent des enseignements héritiers de la tradition et du perfectionnement réalisé sur plusieurs générations. Ces enseignements diffèrent selon l’école. Les élèves ou disciples cheminent d’école en école, de dojo en dojo, en intégrant les techniques et la philosophie de chacune. De temps à autre émerge un «réformateur» qui remet tout ou partie en cause, permettant au système d’évoluer sans se scléroser.
Ce dispositif s’étaye sur des bases techniques et des fondamentaux solides, tout en autorisant l’adaptation et la novation. C’est d’ailleurs le secret de la puissance de l’économie et de l’industrie japonaises: allier tradition et innovation.
Dernier point, ce mode de formation et de transmission s’appuie non pas sur une pédagogie de groupe, mais sur une relation maître-élève complètement personnalisée. Le même maître abordera ses quelques élèves de manières différentes selon leurs besoins, leurs personnalités, leurs aptitudes. En outre le Maître jouit d’une autorité technique ET morale absolues. Il n’est pas systématiquement le meilleur, le plus virtuose, le plus talentueux, il est celui qui comprend la psychologie de l’apprenant, qui sait comment transmettre.
Il me semblerait utile de transposer ce modèle d’enseignement dans le champ de la tauromachie, parce que la tauromachie est une activité traditionnelle présentant des similitudes tout à fait comparables.
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J’ai insisté plus avant sur la sclérose qui accompagne tous les systèmes d’école DANS NOTRE ENVIRONNEMENT OCCIDENTAL.
Il n’est que de considérer l’histoire de l’art pour confirmer cette analyse. Berlioz, Wagner, Duke Ellington, Miles Davis, les Beatles ou Bob Marley n’étaient pas des produits d’écoles en matière musicale, pas plus que Goya, les Impressionnistes, Picasso, Dali ou Miro en matière picturale. Pour autant ils demeuraient rattachés à la tradition par des bases techniques solides qu’ils ont su dépasser et/ou sublimer. La technique n’est qu’un moyen, nullement une fin.
Picasso par exemple maîtrisait parfaitement tous les canons et les règles de la technique picturale, ce qui lui a permis de s’affranchir de ses contraintes et d’accéder à une vraie liberté de création.
Son évolution artistique s’est fondée sur la confrontation avec d’autres artistes, d’autres techniques, d’autres points de vue. Mais elle ne fut possible, et il n’est devenu un maître que parce qu’il disposait de ces bases solides, comme Da Vinci, Rafaël, Michel Ange, Le Greco, Dührer, Velazquez, etc. avant lui. Ces maîtres ont pu tout se permettre parce qu’ils savaient tout faire.
Ce n’est nullement le cas, je l’ai dit, de nos modernes produits taurins manufacturés.
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Les écoles ont existé en tauromachie. Cela fut toujours un échec à terme.
Ainsi fut-il de l’Ecole de Ronda ou de celle de Séville qui après Francisco Montes, élève de Pedro Romero laissèrent rapidement la place à un système maître-disciple où l’espada intronisait son apprenti-péon-banderillero en lui laissant un jour l’opportunité de tuer (d’où l’origine de l’alternative).
Les innovateurs (à ne pas confondre avec les «toreros d’époque») n’ont quasiment jamais été des produits d’école: au XXème siècle Belmonte, Manolete, El Cordobes. Pas plus que des grands maîtres comme Joselito (El Gallo), son frère Rafael, Victoriano de la Serna, Domingo Ortega, Antonio Ordoñez, Paco Camino, El Viti, Antoñete, etc…
C’est que si l’idée d’une formation de qualité s’avère louable, elle est vite récupérée par le mundillo aux fins inavouables développées plus avant, et dépérit dans un enlisement conformiste.
A ses débuts, en 1977 sous l’impulsion de Enrique Martín Arranz (tiens! un ancien novillero…) et pendant 20 ans, l’Ecole Taurine de Madrid a tout d’abord porté de beaux fruits: El Yiyo, Joselito, El Fundi, Jose Tomas, El Juli, etc… Toute une génération de toreros complets, polyvalents et dotés d’une excellente technique.
Depuis le tournant du millénaire, il semble n’en aller plus de même. Raréfaction des talents? Successions de «crus» médiocres? Le mal me semble plus structurel que conjoncturel et procéder de la logique de l’étiolement et de l’inféodation au système que j’ai exposée ci-dessus. Les écoles répondent à la demande du mundillo, tout en y participant et en s’en faisant complice.
La boucle est bouclée. La particularité du système éducatif français que j’évoquais dans le premier épisode, c’est à dire l’indépendance de l’institution Education Nationale par rapport aux exigences du monde économique ne prévaut en rien en Espagne où, tout au contraire, elle s’y inféode.
Les écoles taurines d’Espagne –et certains voudraient la même chose en France- «produisent», sur mesure, les novilleros dont le système a besoin, selon les normes qu’il établit.
Il est contraire à la tradition française, dans l’esprit comme dans la lettre, d’agir de même.
S’il l’on nous demande de nous plier à des modèles éducatifs en contradiction avec nos valeurs, il est normal que se fassent jour des oppositions. Oppositions sur la mission et l’éthique qui devraient nécessairement régir une éventuelle formation des futurs toreros.
Le jour où l’on ambitionnera un enseignement complet, approfondi et diversifié qui vise à transmettre les grands fondamentaux de la lidia, la multiplicité des suertes, devant TOUS les types de toros; le jour où l’on convaincra un apprenti torero qu’une lidia, ce sont 3 tercios et non 1,5; le jour où on leur apprendra que le torero doit se plier au toro et le mettre en valeur et non le contraire, ce jour là, on pourra enfin se reprendre à espérer.
D’ici là qu’on ne nous parle pas de cautionner un système que nous condamnons.
Conjuguer la tradition, le respect des fondamentaux, l'usage intransigeant d'une éthique et dans le même mouvement la créativité et l'innovation devrait constituer notre Graal. Est-ce le cas?
Xavier KLEIN

dimanche 14 novembre 2010

UNE ECOLE TAURINE: POURQUOI FAIRE 2?

Il est des gens heureux de ne pas entretenir d'états d'âme.
Grand bien leur fasse! Ce n'est pas mon cas.
Je ne suis pas de ces moralistes qui veulent imposer aux autres mes valeurs et mes normes. Toutefois, je n'accepte pas en contrepartie qu'on m'impose celles des autres. La tolérance est un ascenseur qui ne peut fonctionner que dans les deux sens...
Il est une de ces «normes implicites» qui court, de ci, de là, presque innocemment, qui consisterait à penser que le chauvinisme et l'esprit de clocher sont des valeurs universelles.
Au désespoir de contredire, il existe encore quelques olibrius nullement affecté de ces maux.
Croyant en l'Homme (avec un grand H), peu leur chaut la nationalité d'un être humain pour juger de sa qualité.
La valeur, le talent, le mérite, ne sont pas affaires de passeport, même si l'on ne peut nier l'apport artistique propre à chaque culture et chaque peuple.
Qu'un torero soit français, espagnol, portugais ou guatémaltèque leur importe infiniment moins que sa manière de toréer et ce qu'il a à leur dire dans ce langage universel qu'est la tauromachie. Serait-il Rom que cela ne les affecterait pas plus...
J'appartiens à cette honorable et réduite confrérie, c'est dire que la thématique des «toreros français» et la nécessité d'entretenir l'espèce ne me mobilise et ne me touche en rien.
Pas plus que ne me touche le fait que tel athlète ou que l'équipe de France de tel ou tel sport soit Championne du Monde. Désolé, mais JE M'EN FOUS et je n'y peux rien! Si quelqu'un peut m'indiquer comment cela se soigne, et si surtout cela doit être soigné?
Cela dit, si cela mobilise et enchante les autres, c'est leur problème.
Pour autant, est-il choquant que certains se démarquent du conformisme franchouillard ambiant, quand tant d’autres largement majoritaires s’y prélassent?
Les braves gens n'aiment pas que l'on...
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En conséquence, que nous possédions notre ou nos usine(s) franchouillarde(s) de production de toreros en série m'importe tout aussi peu.
Il n'en va pas de même d'autres protagonistes de l'activité taurine. Une ganaderia ou une cuadra de caballos françaises génèrent de l'activité qui retombe sur l'économie locale et cela m'intéresse, surtout lorsqu'elles s'exportent.
De grâce, qu’on cesse donc d’imposer comme une exigence une politique des quotas, ou de «discrimination positive» qui, à mon sens, ne concourt EN MATIERE ARTISTIQUE qu’à la «médiocrisation» contemporaine. La tauromachie doit rester le lieu de l’excellence, quelque soit l’origine de ses acteurs.
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J'en viens à l'essentiel de ma critique du système d'écoles taurines.
Tel qu'il est conçu en Espagne, et tend à se répandre en France, il s'avère complètement interdépendant du mundillo. C'est un truisme de constater qu'une école taurine ne peut fonctionner qu'en pleine association avec les organisateurs de spectacles qui fourniront les «débouchés» et les opportunités concrètes de toréer à ses aspirants.
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Pour employer une terminologie «viardienne», on voit donc se constituer une politique taurine d'alignement réciproque entre l'offre et la demande.
On a ainsi entendu l'an dernier, lors de la réunion de l'Association des Organisateurs de Corridas et Novilladas du Sud-Ouest, le responsable de l'école locale demander aux empresas présentes de bien vouloir le consulter pour le choix des lots de novillos, afin qu'ils soient en pleine adéquation avec le niveau de ses pupilles.
On voyait déjà les figuras imposer leurs ganaderias, et dans ces ganaderias, leurs toros, on y parvient au niveau novilleril sans que cela ne paraisse choquer personne!
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Petit à petit, d'une extrémité à l'autre de la «chaîne de production», on en arrive ainsi, à la perversion la plus complète des valeurs. De bas en haut du système, ce sont les professionnels qui fixent non seulement les conditions, mais aussi les normes de ce qui doit être montré, de ce qui doit plaire, de ce qui doit prévaloir.
Le problème, c’est que d’évidence ces choix des professionnels ne brillent pas par la sanction du succès: les arènes se vident.
Plus grave, cette politique aboutit à un rétrécissement de la diversité taurine. Le formatage forcené qui en résulte produit non seulement de l’uniformité, mais aussi de l’inadaptation.
On en arrive à la situation tout à fait extraordinaire que certains organisateurs peinent à trouver des novilleros et notamment des novilleros français pour se confronter aux toros qu’ils ont choisis.
Ce fut le cas cette année à Parentis (ou l’organisation s’en est plainte) ou à Orthez. Les novilleros du sud-ouest (ou du moins ceux qui président à leurs destinées) ont refusé les propositions qui leur ont été faites aux motifs que les toros ne leur convenaient pas.
Une politique stupide à long terme. Tout le monde sait que sur 100 toreros qui passent l’alternative, seuls un ou deux pourront accéder au sommet de l’escalafon et prétendre «choisir» leurs toros. Pour la dizaine de ceux qui survivrons avec quelques contrats par an, le choix ne sera pas permis et ils auront toutes les chances de n’affronter que le type de toros de respect qu’ils auront refusés de combattre en novilladas.
Or on le sait, l’apprentissage se fait en novilladas, ou l’on est sensé acquérir les bases de la lidia. Après, dans la plupart des cas, il est trop tard!
Une politique encore plus stupide si l’on prend en compte qu’un organisateur ne se verra guère porté à intégrer au cartel d’une corrida, celui qui aura refusé de venir en novillada. On obère donc l’avenir de ces jeunes de deux manières: on les refusera parce qu’ils auront refusé… Certains devraient y réfléchir à deux fois (s’ils en sont capables!) avant que de bousiller l’avenir de leurs pupilles.
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On pourrait croire que j’exagère! Qu’on en juge! Les déclarations se multiplient pour valider la détérioration de la situation.
Il faut être tombé bien bas pour qu’un morpionnot de novillero puisse se permettre de déclamer à Madrid, à l’occasion de la novillada de Moreno de Silva, que «de tels toros ne devraient pas exister». Par delà sa bêtise, il aura au moins eu le mérite d’exprimer tout haut ce que la majorité du mundillo pense tout bas sans le dire.
Dans tous les cas, on est parvenu au paradoxe d’une demande réelle qui ne soit plus satisfaite par l’offre, de par le fait d’une attitude et d’une politique délibérées des professionnels et de leurs filières de formation, les écoles taurines.
Dés lors, peut-on, doit-on, encourager la mise en place d’un système qui favorise le monopole et surtout nous inféode aux diktats de la profession?
Pourquoi devrions-nous soutenir des écoles qui ne sauraient satisfaire nos besoins et nos demandes?
Xavier KLEIN
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Suite dans UNE ECOLE TAURINE: POURQUOI FAIRE 3?
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UNE ECOLE TAURINE: POURQUOI FAIRE 1?

Comme de coutume, l'Association des Organisateurs de Corridas et Novilladas du Sud-Ouest se réunissait le jeudi 11 novembre à Saint-Sever.
Etant membre, il ne m'appartient nullement d'en commettre le compte-rendu, bien qu'apparemment l'entrée au conclave paraissant être ouverte à tout un chacun, tout un chacun pourrait donc le faire.
Si l'ambiance est courtoise et bon enfant, elle n'exclut aucunement les propos vigoureux et l'on y sent percer souvent les débats et contradictions du monde taurin.
En fin de réunion, à l'arraché, sur la lassitude de 3 heures d'échanges, on nous a proposé de subventionner une école taurine sise dans notre chère Gascogne.
Malheureusement -mais était-ce un hasard?- on nous a incité dans l'urgence et sous une pression quelque peu suspecte à conclure et à décider d'un détail au premier abord anodin. J'ai pourtant la faiblesse désuete de penser qu'il n'est pas inutile de réfléchir avant d'agir, même si l'ACTION est à la mode.
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N'ayant eu l'opportunité de développer une quelconque argumentation pour mettre en balance une décision fondée sur la seule émotion, il me semble nécessaire, au risque de passer pour l'éternel fulminateur (ce dont je n'ai cure), de revenir sur le sujet.
L'ensemble de mes questionnements pourrait se résumer à une interrogation originelle: «Une école taurine: pourquoi faire?»
Le sujet a déjà été abordé dans la Brega. On comprendra qu'un Principal de Collège ne puisse que s'y intéresser. La question de l'école, de l'enseignement, de la transmission de savoirs et de valeurs ayant constitué une vocation professionnelle occupe, avec passion, la majeure partie de ma vie.
L'Education (avec un grand E) fait partie de ces thèmes où chacun croit pouvoir détenir une vérité (ou tout au moins un point de vue) au motif que tout le monde a frotté ses culottes sur les bancs de l'institution.
C'est pourtant un petit peu court: tout le monde a consulté chez le médecin et n'est pourtant pas capable ni d'exercer, ni d'enseigner la médecine, tout le monde se sert d'une automobile sans savoir réparer un moteur, etc., etc.
Enseigner est un métier qui s'apprend après de longues études et la maîtrise de connaissances et compétences complexes. On a souvent tendance à l'oublier dans une société où la démagogie donne à penser qu'on peut se piquer de tout savoir sans rien connaitre.
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La transmission des savoirs et savoirs-faire relève de la même logique que n'importe quelle autre activité. En l'occurrence, dans l'acte d'enseigner, la MANIERE (la pédagogie et la didactique) importe autant que le CONTENU (la discipline). C'est d'ailleurs pourquoi un Chef d'Etablissement, un Conseiller d'Education ou un professeur de lettres peuvent indifféremment exercer en collège, en lycée ou en lycée professionnel: les contenus diffèrent mais la technique est la même.
Dans la tradition et la culture françaises, résultant d'un consensus de la Nation, la fonction d'éducation se détache nettement d'un utilitarisme économique. En France (contrairement à l'Allemagne par exemple), le peuple confie à l'Ecole la mission de «Former l'Homme et le Citoyen» et non de former le travailleur et d'être un rouage de l'outil économique. En dispensant des savoirs poussés, on veut instruire des hommes et des femmes en mesure de pouvoir évoluer, progresser, se reconvertir, comprendre leur époque, exercer leurs facultés critiques ou créatives.
Cela ne va pas sans contestations. Les professionnels se plaignent parfois que les élèves ne soient pas immédiatement «exploitables» dans les entreprises et considèrent qu'il est inutile qu'on leur enseignât des notions aussi inutiles que la connaissance du monde contemporain, les règles de sécurité ou la législation du travail. La même logique serait-elle à l'oeuvre dans le monde taurin?
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Toutefois l'Education Nationale ne détient pas le monopole de l'enseignement.
Que ce soit dans le domaine sportif, culturel ou artisanal, les écoles spécialisées dispensent des formations de qualité. Les écoles de lutherie, d'ébénisterie, de reliure, etc. pour l'artisanat d'art, les conservatoires, écoles des Beaux Arts, de théâtre ou de cinéma en matière artistiques, les formations dispensées par les fédérations sportives complètent dans des domaines particuliers l'enseignement délivré par l'Education Nationale.
Quelque soit le secteur d'activité, on constate toujours une exigence croissante et une élévation progressive du niveau des enseignants.
En matière sportive, le Brevet d'Etat d'Educateur Sportif (B.E.E.S.: niveau IV, baccalauréat) décliné en trois degrés (1er degré: éducateur sportif, enseignement du sport choisi; 2edegré: formateur de formateurs, perfectionnement des sportifs; 3edegré: expert dans la discipline) s'impose comme un minimum exigible pour toute formation. Il requiert non seulement la maîtrise du savoir spécifique, mais également un socle indispensable de savoirs de base (physiologie, anatomie, biomécanique, environnement institutionnel, économique et juridique…), sans compter l'Attestation de Formation aux Premiers Secours (A.F.P.S.). Les Brevets d'Etat, diplômes de base débouchent sur des formations encore plus poussées: les Diplômes d'Etat
http://www.sports.gouv.fr/francais/metiers-et-formations/animation-educateurs-sportifs/les-formations-et-diplomes/de-jeps-diplome-d-etat-de-la
En matière culturelle, il en va de même. Pour exemple, les Ecoles de Musique et Conservatoires ont progressivement remplacé tous les enseignants n'ayant pas les diplômes ou qualifications suffisantes.
Cette politique qualitative a permis de hausser notre pays au niveau de nos congénères européens et surtout de réduire considérablement les fautes, bévues et accidents qu'occasionnaient des enseignements «artisanaux» d'antan. Qui a connu les méthodes et pratiques rudimentaires des braves mais frustres entraineurs de jadis témoignera qu'en la matière, il n'y a pas photo!
Pour exemple, voici le programme de formation SPECIFIQUE pour l'obtention du Brevet d'État option Rollers (la partie GENERALE est encore plus gratinée!):
* Épreuve de documentation
* Politique sportive de la Fédération française de roller-skating
* Fondamentaux de l’initiation
* Approche globale de la pédagogie
* Fondamentaux pratique
* Sport de haut niveau
* École du Roller Français (E.R.F.)
* Environnement socioéconomique et juridique
* Équipement, matériel, modules
* Environnement institutionnel
* Préparation à l’épreuve écrite
* Lutte antidopage
* Préparation à l’épreuve orale
* Statuts F.F.R.S, règlement intérieur
* Synthèse des fondamentaux
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Le problème se pose exactement dans les mêmes termes en matière de tauromachie. Sauf qu'en outre la tauromachie cumule les exigences d'une activité physique mais également d'une activité artistique.
On entrevoit donc, pour peu qu'on se penche sérieusement sur le sujet, et surtout qu'on se préoccupe d'une formation de qualité, que le concept d'Ecole Taurine, pour être crédible ne saurait s'improviser à la va-vite. On distingue par contre très clairement que dans l'école actuellement existante, on ne dispose d'aucun formateur puissant satisfaire, ne serait-ce qu'ad minima à aucune des exigences nécessaires.
Il a pourtant des implications extrêmement lourdes, y compris juridiquement.
Qu'arrivera t-il le jour où un «élève» se verra blessé, handicapé à vie ou pire? Où seront-ils les enthousiastes supporters du projet lorsque le Procureur ou l'avocat de la partie civile viendront demander des comptes, y compris au pénal?
Il ne s'agit pas là d'élucubrations hypothétiques et pessimistes mais d'une réalité des tribunaux qui tend à se multiplier: j'en suis régulièrement témoin dans ma pratique professionnelle, associative et politique.
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Il faut savoir résister aux chants des sirènes.
Surtout à ceux qui proviennent d'un système dont le seul souci est de garnir les arènes et de programmer de jeunes novilleros «de la tierra» bien taquilleros.
Excusez-moi de songer surtout à ces gosses.
Surtout à l'avenir de l'immense majorité qui ne connaitra jamais le bonheur d'être figura et terminera en «chaussettes» parce qu'on ne les aura pas préparé sérieusement... Effets de mon imagination? Vous voulez des noms?
Xavier KLEIN
Suite dans UNE ECOLE TAURINE: POURQUOI FAIRE 2?
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vendredi 12 novembre 2010

INFATUATION

Depuis quelques temps, on n’avait plus à déplorer de la part de notre André (inter)national, ces délires paranoïdes qui faisaient tout le charme de sa personnalité ambiguë.
Reprenant à loisir et sans vergogne des positions, des thèmes et des idées qu’il s’était auparavant employé à combattre avec acharnement, le grand inquisiteur médiatique semblait s’être mué en humble anachorète (il aurait pu être cénobite...), l’apologue du libéralisme absolu virait au héraut de la contestation militante. Le nouveau Clovis brûlait ce qu’il avait adoré et adorait ce qu’il avait brûlé.
La chose étant devenue courante en Sarkosie, on ne s’en étonnera plus trop: n’a t-on pas vu notre présidentuscule se référer à Jaurès ou glorifier le jeune communiste Guy Moquet.
Pourtant, chassez le naturel, il revient au galop.
La cure de continence égocentrique devenait sans doute insoutenable, et la baisse d’activité hormonale saisonnière aidant, le petit gris de Vieux Boucau a de nouveau chu dans ses travers coutumiers.
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Dans un récent éditorial, nous nous voyons rassuré de constater que le «modeste» s’«incombe donc la lourde responsabilité de mettre les choses aux point» devant la «Faculté de Comunicación de la Universidad de Sevilla et la Cátedra Ignacio Sánchez Mejías de Comunicación y Tauromaquia» sur le «modèle français de production taurine qui jouit en Espagne d'une réputation non usurpée».
Le «modèle français de production taurine»! Diantre! Pour peu, on se croirait à l’E.N.A… Et comme à l’E.N.A., notre moderne Diafoirus sait manier à merveille les grands mots ronflants qui ne veulent rien dire.
Car par delà le fait que parler de «production taurine» ne signifie pas grand chose (de quoi parle t-on?), il n’existe pas UN modèle, mais une multiplicité de modèles, si l’on interprète le propos comme le mode d’organisation des spectacles taurins.
Que peut-il y avoir de commun entre la solution (ou le problème!) nîmois qui reprend les pires dérives des grandes «casas» espagnoles, les multiples versions de délégation de service public, la gestion par associations (Céret ou Parentis), les gestions plus ou moins directes (Dax, Bayonne, Orthez, etc…)?
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Au mieux obscur, au pire inexact, on ne sait de quoi exactement Sua Eminenza entretiendra les sages universitaires sévillans, si ce n’est «d'énoncer toutes les vérités, même celles qui ne font pas plaisir à entendre».
Heureux homme qui connaît la vérité, toutes les vérités!
L’adage populaire veut toutefois que «toute vérité ne soit pas bonne à dire». Parfois pour celui qui écoute mais souvent pour celui qui énonce.
On ne s’étonnera guère que moult vérités aient été suffisamment indigestes pour que le «stentor de l’Atlantique» se passe de les énoncer, ce qui, outre la malhonnêteté intellectuelle du personnage dont plus personne ne doute et ne s’offusquera, confine au ridicule le plus achevé et prête à sourire de tant de naïve et pure mesquinerie.
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Ainsi aura t-on «zappé» sur Taures Terrines, le décès de Maître CAPDEVILLE, mais aussi les remises des divers prix aux Dolores AGUIRRE d’Orthez, ce que la ganadera ne manquera sans doute pas d’apprécier.
Il en est par contre qui ont d’ores et déjà apprécié et commencé d’apprendre en quelle estime on les tient et comment on peut les gourmander par devant et les desservir par derrière, les louer sur papier glacé et les dégommer sur site.
Ayant conversé avec un participant d’envergure au conclave sévillan, je lui ai fait savoir la chance et la félicité insignes qu’il avait de jouir des grâces de notre prophète subventionné. En lui rappelant néanmoins que selon l’Ecriture : «nul n’est prophète en son pays» et encore moins celui-là qu’un autre.
Lui précisant qu’il «allait voir ce qu’il allait voir», je lui ai traduit les finesses de la prose viardesque, en me démarquant quelque peu de cette infatuation typiquement française de donneurs de leçons, qui nous fait tant apprécier de l’étranger.
L’homme, tout de finesse et de courtoisie a souri et m’a fait comprendre qu’il connaissait l’engin, mais qu’en matière de gros œuvre et de travaux publics, le savoir-faire français restait inimitable et que parfois pour les chantiers de déblaiement, on gagnait à utiliser du matériel étranger… en toute connaissance de cause.
Viard, Bouygues et Caterpilar, même combat!
Que ferions nous sans Dédé-les-gros-bras?
Xavier KLEIN

dimanche 7 novembre 2010

Maître Henri CAPDEVILLE

Ce mardi 1 novembre, Maître Henri CAPDEVILLE, notaire de son état, aficionado d'exception par vocation, homme d'honneur, d'amitié et de fidélité par nature, coussin sévillan au bras, espadrilles d'arc en ciel aux pieds s'en est allé s'asseoir paisiblement au tendido d'éternité.
Il s'en est allé avec les palombes, quand la campagne du Cap de Gascogne se pare des ors et des rutilances d'un traje de luces. Peut-être porteront-elles ses mannes sur les rives du Guadalquivir?
Maître CAPDEVILLE, Mitou pour les intimes, faisait partie de ces personnages que l'on croise sans jamais penser imaginable qu'on pût un jour ne les plus rencontrer.
Ils s'incrustent à notre insu -et à la leur- dans le décor familier et rassurant de nos vies, ponctuant les temporadas, piliers d'une permanence trompeuse du quotidien.
Aucune arène ne sera plus jamais tout à fait la même sans l'apparition fugace de Maître Henri, fidèle au poste, surgissant du vomitoire, la moustache réjouie, moqueuse ou courroucée, selon que les toros ou les toreros fussent ou non à la hauteur de ce que son éthique exigeante pouvait en attendre.
Le cher Henri n'avait pas l'afición hautaine et dédaigneuse de ceux qui croient savoir parce qu'ils jouissent de quelques vains honneurs ou de quelques prébendes glanés par la souplesse de l'échine. Tous pouvaient lui parler, et il parlait à tous, sans manières, avec conviction, dans ce jeu du verbe et de l'idée qui sied à l'aficionado de passion et de conviction qu'il était.
En vrai gascon de race, il méprisait élégamment l'obséquiosité, la bassesse et la courtisanerie. Il ne s'encombrait pas de ces palcos ou de ces callejons auxquels il aurait pu prétendre autant sinon plus que beaucoup d'autres. Il ne leur a jamais voulu sacrifier l'éthique sourcilleuse qui l'a toujours accompagné aux arènes, comme elle le dirigeait dans la vie.
C'est, je crois, ce qu'on appelle l'honneur, un mot certes bien désuet, qui perd l'un de ses plus fidèles serviteurs.
Mais il serait ridicule et insultant de réduire Henri CAPDEVILLE au rôle, somme toute bien restrictif, d'un aficionado de qualité, quand bien même l'aficion française le reconnut en le désignant à la présidence de la Fédération des Sociétés Taurine.

Faut-il également rappeler qu'il fut aussi homme d'engagement en siégeant comme Conseiller Régional?
Ceux qui l'ont bien connu évoqueront surtout la générosité et le sens de l'hospitalité qui le portaient à ouvrir grand les portes de la demeure familiale, à cultiver l'accueil simple et de bon aloi qui signent la véritable élégance. Celle de l'âme et celle du coeur.
Quel jeune damoiseau de ma génération n'a pas fumé son premier havane ou goûté son premier fino dans la confidentialité du cabinet de la Maison Lamarque, admis par grâce exceptionnelle dans le cercle d'élite des hédonistes disparus, du dernier quarteron d'humanistes authentiques?
Cette vieille demeure emplie de joie et d'amitié recèle un secret, celui du paradoxe d'un brave homme de notaire qui parvenait à conjuguer avec talent les exigences contraires du conservatisme et de la liberté, des convictions et de l'ouverture d'esprit, de la ferme résolution et de la bienveillance.
On reconnaît l'arbre à ses fruits.
Qui a vu sa dépouille couronnée de fleurs par ses amis dans les arènes de Morlanne lors d'une vuelta de reconnaissance, qui a vu le sourire serein de Marie Odile son épouse, qui connait la droiture et la bonté de ses enfants, l'espoir de ses petits enfants, ne pourra douter de cet arbre là.
Henri, chapeau bas!
Vous méritiez le beau nom d'homme.
Xavier KLEIN

lundi 1 novembre 2010

Comme dab, un petit coup de phare sur la semaine taurine de Saint-Sever.

Sans doute la manifestation la plus imposante et intelligente organisée par une peña du Sud-Ouest.

Comme convenu, les lecteurs de la Brega sont cordialement invités à se retrouver dés l'apéro (l'aficionado est, on le sait, porté sur les spiritueux, plus rarement sur les spirituels!) avant que d'agaper ensemble.

Donc RENDEZ-VOUS le 11/11 sous les voutes du cloitre des Jacobins.

L'ensemble du programme de la semana santa: http://www.penajeuneaficion.com/programmesemaine2010.html