«Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse»
Alfred de MUSSET
«Qu'importe le fat con pourvu con ait liesse»
Xavier KLEIN
Preuve s’il en est, que le fait de tenter parfois de redéfinir les concepts n’est en rien inutile, cette saillie tirée d’un éditorial d’A. VIARD ("Faillite collective" http://www.terrestaurines.com/ du 31/05/10).
Contrairement à ceux qui le vouent aux gémonies, notre Dédé national m’est parfaitement indispensable.
Contrairement à ceux qui le vouent aux gémonies, notre Dédé national m’est parfaitement indispensable.
Non seulement parce qu’il nous tire périodiquement et salutairement de l’ennui, du ronchonnement ou pis de l’enfermement dans les débats clos; mais surtout parce qu’avec une manière d’ingénuité, il théorise et résume par des propos limpides toute l’ambiguïté et les travers de la tauromachie actuelle.
Dear André «[a] besoin aussi des faenas de Morante et du Juli, de connaître l'ivresse du toreo abouti.». C’est dire on ne peu plus clairement qu’hors ce type de faenas, devant les toros qui les mettent en scène, il n’est point de «toreo abouti». Hors mon église point de salut! C’est dire également l’exact opposé de la thèse que j’ai développée dans la série d’article sur le «bon toreo».
Le «toreo abouti» et l’indispensable ivresse censée l’accompagner ne se pourraient donc connaître qu’avec les cartels «modernes» et par ailleurs luxueux.
Dear André «[a] besoin aussi des faenas de Morante et du Juli, de connaître l'ivresse du toreo abouti.». C’est dire on ne peu plus clairement qu’hors ce type de faenas, devant les toros qui les mettent en scène, il n’est point de «toreo abouti». Hors mon église point de salut! C’est dire également l’exact opposé de la thèse que j’ai développée dans la série d’article sur le «bon toreo».
Le «toreo abouti» et l’indispensable ivresse censée l’accompagner ne se pourraient donc connaître qu’avec les cartels «modernes» et par ailleurs luxueux.
Voilà un point de vue, à mon sens éminemment restrictif, qui limite et réduit péremptoirement la palette de l’infinie diversité du toreo.
Le «toreo abouti» ne saurait donc exister avec des «Partido de Resina, des Dolores Aguirre, des Prieto de la Cal, des Miura, des Saltillos ou des Victorinos». Les ganaderos de ces élevages ne manqueraient pas d’apprécier, merci pour eux…
Le «toreo abouti» ne saurait donc exister avec des «Partido de Resina, des Dolores Aguirre, des Prieto de la Cal, des Miura, des Saltillos ou des Victorinos». Les ganaderos de ces élevages ne manqueraient pas d’apprécier, merci pour eux…
Et l'on peut regretter que ces propos pour le moins définitifs ne leur aient point été tenus lors de certaine sauterie à l'ambassade de France à Madrid. Les petits fours auraient sans doute eu du mal à passer.
La suite n’est pas piquée non plus des hannetons, et le raisonnement ou plutôt la tragédie se dévoile en 5 actes:
1°) «avant d'aller aux arènes, je lis les affiches»
2°) «il y a des noms qui sont rédhibitoires pour moi, tant chez les toros que chez les toreros»
3°) «j'ai du mal à comprendre que l'on puisse se rendre aux arènes à contre-coeur, voire, ce qui est pire, en préméditant d'y manifester son mécontentement»
4°) «Ne serait-il pas plus sage de ne pas y aller lorsque l'on sait par avance (mais le sait-on jamais vraiment ?) que l'on sera déçu?»
5°) «n'est-il pas plus responsable, une fois que l'on y est, de supporter en silence le désastre plutôt que de rajouter à la confusion en transformant les tendidos en manifestation?»
«Sage»! «Responsable»! Diantre, c’est sublime! On dirait du Corneille ou les morceaux choisis de Philippe Henriot, l'apôtre de la résignation (http://raknagar.blogspot.com/2007/09/discours-de-philipe-henriot-fin-1943.html).
En d’autres termes: soyez consentants! A la rigueur soyez passifs ou mieux ne soyez pas!
En appliquant ce type de raisonnement à d’autres champs, culturels, sociaux, syndicaux ou politiques, on entretient là une parfaite définition de la résignation que tout pouvoir attend de ses sujets.
Exemple:
1°) «avant d'aller voter, je lis les affiches»
2°) «il y a des noms qui sont rédhibitoires pour moi, tant chez les candidats que chez les partis»
3°) «j'ai du mal à comprendre que l'on puisse se rendre aux urnes à contre-coeur, voire, ce qui est pire, en préméditant d'y manifester son mécontentement»
4°) «Ne serait-il pas plus sage de ne pas y aller lorsque l'on sait par avance (mais le sait-on jamais vraiment ?) que l'on sera déçu?»
5°) «n'est-il pas plus responsable, une fois que l'on y est, de supporter en silence le désastre plutôt que de rajouter à la confusion en transformant les élections en manifestation?»
Malheureusement, il y a un petit hic hélas, c’est là qu’est l’os.
Je suis né à Dax, j’y ai vécu et je continue à m’associer au destin de la ville qui m’est chère, où je paye toujours (beaucoup) d’impôts locaux. Impôts locaux qui, je le rappelle, permettent à la cité de vivre et aux activités -dont la tauromachie- de se développer.
En outre, j’y occupe aux arènes la même place qu’avait choisie mon aïeul à la construction des arènes: une aventure quasiment centenaire.
«Chez nous, à Dax», l’organisation ne relève pas d’une empresa, mais d’une régie municipale, expression indirecte de la volonté populaire. Certes on ne vote pas (ou l’on devrait pas…) en fonction des toros, mais la chose y recèle toutefois tellement d’importance qu’on rapporte que le président de la Commission Taurine serait, selon le mot du maire, «le deuxième personnage de la cité».
Je ne commettrai pas l’indélicatesse, en tant que président d’une commission taurine (mais d’autres n’ont pas ces scrupules plus au sud) de manifester publiquement mon avis sur les cartels dacquois.
Toutefois, ne jouissant à Dax d’autre privilège, comme les copains, que de payer (cher) mon abono (et celui de mon fils), je crois conserver le droit fondamental et élémentaire, n’étant pas invité, de manifester, comme je l’entends, ma satisfaction ou mon mécontentement lors des novilladas ou corridas.
Je continuerai donc, au risque de déplaire à Monsieur VIARD, qui lui ne paie pas sa place, à être «irresponsable» en refusant de «supporter en silence» les désastres programmés.
C’est d’ailleurs ce que n’ont pas manqué de faire pendant des années de manière très démonstrative, à quelques places de la mienne, ceux-là même qui président aujourd’hui aux destinées de la programmation dacquoise.
C’est d’abord une affaire de passion: doit-on se censurer?
C’est aussi une affaire d’aficion: le destin et le sérieux des arènes de «ma» ville m’importent, et je ne saurais accepter sans réagir qu’on y galvaude n’importe quoi.
Monsieur VIARD étant de tous les callejons n’est en définitive d’aucun et ne comprend sans doute pas cet attachement affectif et cette fidélité à la plaza de «sa» ville, nonobstant les cartels.
Ne payant jamais sa place, il méconnaît complètement le droit inaliénable (et le devoir) que concède le fait de la payer. En l’occurrence celui d’adhérer et de se réjouir, mais également celui de contester et de protester.
Par delà la simple expression tauromachique, c’est comme si l’on vous mettait en demeure de soutenir la politique du gouvernement ou de se taire voire de s’expatrier.
Inacceptable!
Dédé tel qu’en lui même: la «révolution nationale » taurine en marche…
La suite n’est pas piquée non plus des hannetons, et le raisonnement ou plutôt la tragédie se dévoile en 5 actes:
1°) «avant d'aller aux arènes, je lis les affiches»
2°) «il y a des noms qui sont rédhibitoires pour moi, tant chez les toros que chez les toreros»
3°) «j'ai du mal à comprendre que l'on puisse se rendre aux arènes à contre-coeur, voire, ce qui est pire, en préméditant d'y manifester son mécontentement»
4°) «Ne serait-il pas plus sage de ne pas y aller lorsque l'on sait par avance (mais le sait-on jamais vraiment ?) que l'on sera déçu?»
5°) «n'est-il pas plus responsable, une fois que l'on y est, de supporter en silence le désastre plutôt que de rajouter à la confusion en transformant les tendidos en manifestation?»
«Sage»! «Responsable»! Diantre, c’est sublime! On dirait du Corneille ou les morceaux choisis de Philippe Henriot, l'apôtre de la résignation (http://raknagar.blogspot.com/2007/09/discours-de-philipe-henriot-fin-1943.html).
En d’autres termes: soyez consentants! A la rigueur soyez passifs ou mieux ne soyez pas!
En appliquant ce type de raisonnement à d’autres champs, culturels, sociaux, syndicaux ou politiques, on entretient là une parfaite définition de la résignation que tout pouvoir attend de ses sujets.
Exemple:
1°) «avant d'aller voter, je lis les affiches»
2°) «il y a des noms qui sont rédhibitoires pour moi, tant chez les candidats que chez les partis»
3°) «j'ai du mal à comprendre que l'on puisse se rendre aux urnes à contre-coeur, voire, ce qui est pire, en préméditant d'y manifester son mécontentement»
4°) «Ne serait-il pas plus sage de ne pas y aller lorsque l'on sait par avance (mais le sait-on jamais vraiment ?) que l'on sera déçu?»
5°) «n'est-il pas plus responsable, une fois que l'on y est, de supporter en silence le désastre plutôt que de rajouter à la confusion en transformant les élections en manifestation?»
Malheureusement, il y a un petit hic hélas, c’est là qu’est l’os.
Je suis né à Dax, j’y ai vécu et je continue à m’associer au destin de la ville qui m’est chère, où je paye toujours (beaucoup) d’impôts locaux. Impôts locaux qui, je le rappelle, permettent à la cité de vivre et aux activités -dont la tauromachie- de se développer.
En outre, j’y occupe aux arènes la même place qu’avait choisie mon aïeul à la construction des arènes: une aventure quasiment centenaire.
«Chez nous, à Dax», l’organisation ne relève pas d’une empresa, mais d’une régie municipale, expression indirecte de la volonté populaire. Certes on ne vote pas (ou l’on devrait pas…) en fonction des toros, mais la chose y recèle toutefois tellement d’importance qu’on rapporte que le président de la Commission Taurine serait, selon le mot du maire, «le deuxième personnage de la cité».
Je ne commettrai pas l’indélicatesse, en tant que président d’une commission taurine (mais d’autres n’ont pas ces scrupules plus au sud) de manifester publiquement mon avis sur les cartels dacquois.
Toutefois, ne jouissant à Dax d’autre privilège, comme les copains, que de payer (cher) mon abono (et celui de mon fils), je crois conserver le droit fondamental et élémentaire, n’étant pas invité, de manifester, comme je l’entends, ma satisfaction ou mon mécontentement lors des novilladas ou corridas.
Je continuerai donc, au risque de déplaire à Monsieur VIARD, qui lui ne paie pas sa place, à être «irresponsable» en refusant de «supporter en silence» les désastres programmés.
C’est d’ailleurs ce que n’ont pas manqué de faire pendant des années de manière très démonstrative, à quelques places de la mienne, ceux-là même qui président aujourd’hui aux destinées de la programmation dacquoise.
C’est d’abord une affaire de passion: doit-on se censurer?
C’est aussi une affaire d’aficion: le destin et le sérieux des arènes de «ma» ville m’importent, et je ne saurais accepter sans réagir qu’on y galvaude n’importe quoi.
Monsieur VIARD étant de tous les callejons n’est en définitive d’aucun et ne comprend sans doute pas cet attachement affectif et cette fidélité à la plaza de «sa» ville, nonobstant les cartels.
Ne payant jamais sa place, il méconnaît complètement le droit inaliénable (et le devoir) que concède le fait de la payer. En l’occurrence celui d’adhérer et de se réjouir, mais également celui de contester et de protester.
Par delà la simple expression tauromachique, c’est comme si l’on vous mettait en demeure de soutenir la politique du gouvernement ou de se taire voire de s’expatrier.
Inacceptable!
Dédé tel qu’en lui même: la «révolution nationale » taurine en marche…
Xavier KLEIN