L'émoi sans air, c'est l'émoi d'hiver, l'émoi des huitres, pas l'émoi des moules. Et nous prendre pour des moules, certains savent faire.
«700 millions de pesetas
L’émoi, l’émoi, l’émoi
Avec ma vie, mon petit chez moi
Mon mal de tête, mon psi
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie»
Avis de grand frais sur Las Ventas qu’il faudrait rebaptiser d’urgence Los Vientos, quoique «venta» signifiant à la fois «vente» et «auberge» (espagnole bien sûr!), toutes les conjectures sont permises.
Pour les non-hispanistes et les «estrangers», les «ventas» sont ces boutiques (qui jouent aussi le rôle d’auberge) sises à la frontière, côté méridional, dans lesquelles on traite une foultitude d’affaires et de trafics (forte concentration de «maltouziers» par le passé!).
Du chorizo au ouisqui de bas étage vendu en cubitainer en passant par les clopes, voire le chocolat vendu au détail (si vous voyez ce que je veux dire…), les ventas sont vouées à l’épicerie touristique de masse et aux trafics frontaliers. On y trouve de tout, du colifichet made in Kazakhstan à la baignoire serbo-croate émaillée vintage 1908.
Il y a quelques plombes, avant l’édification de l’autoroute, j’ai connu des tenanciers qui vous fourguaient leur camelote (5 ou 6 cartouches, plus 10 quilles d’octanisé) puis téléphonaient aux gabelous français pour qu’ils vous serrent sur la N10, à l’époque encadrée de bucoliques platanes derrière lesquels se planquaient les pandores à passementerie rouge.
En sus –c’est le cas de l’écrire- des traficotages précités, on y trouve quelques bobinards où le routier en transit, le touriste belge en mâle d’émotion coquine et les disgraciés du département vont se faire éponger le trop plein d’humeurs corporelles.
Tout ça me rappelle une petite tôle de Biên Hoa pas très loin de Saigon ... les volets rouges ... et la taulière, une blonde commac...comment qu'elle s'appelait déjà?
Pour en revenir à la marmite madrilène, même si le drapeau noir n’y flotte pas encore, l’ébullition soulève le couvercle.
Very étonnant le typhon-fon-fon dans le crachat!
Messieurs les hommes se séminarisent pour causer entre darons au Velington, un nid à punaises 5 carats et on en fait tout un fromton.
Pt’êt que c’est l’éventualité que la Kika à Simon fasse le service façon D.S.K. qui vous émoustille, bande de père verts!
Mais foutredieu, QU’EST-CE QUE VOUS EN AVEZ A CIRER?
Troquer un mafieux contre un camoriste, c’est comme échanger une chaude-pisse contre une blennorragie: le nom change mais le fond demeure identique. La première fait plus chic dans les souvenirs d’anciens combattants de la bisouquette et la deuxième dans les partouzes de notables de province.
La gestion des dernières années aurait été flamboyante et les problèmes inexistants, on peut comprendre, mais franchement un maquignon reste un maquignon, qu’il s’appelle Capdeboscq ou Victoriano del Rio. De même qu'un épicier en gros demeure un épicier en gros, qu’il s’appelle Chopera ou Casas…
Vous me direz qu’il y a aussi Fauchon, mais serait-ce bien raisonnable quand la plèbe s’indigne?
Perso, j’ai jamais trop apprécié les films de truands, sauf quand Michel AUDIARD ou Albert SIMONIN étaient aux manettes … question de style!
Mais faut reconnaître que le genre a toujours passionné le péquin et notamment les bourges en mal d’exotisme. L’affaire Las Ventas, c’est le sujet du roman de gare à la mode, mâtiné de Paul-Loup SULITZER. C’est le marronnier de l’«Ici Paris» du mundillo: on se polarise sur le croustillant ce qui permet d’éviter d’entrer dans le vif du morcif d’un système plus vérolé qu’un curé breton. Un système mafieux qui organise la spéculation taurine et se préoccupe plus des pépettes que des Pepete.
C’est un peu comme la guerre d’Espagne: le sort des républicains ne s’est pas joué dans la bataille de Madrid mais sur le front de l’Ebre…
Il ne faudrait pas que l’arbre cache Marie Laforêt, que Simon Ca$a$ dissimule Bernard Domb, nique (ta mère) Docteur Jekyll masque Mister Hyde.
Salut les blaireaux!
Xavier KLEIN
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