Humeurs taurines et éclectiques

mardi 27 mars 2012

Hommage à Roger DUMONT


L’afición française sera triste d’apprendre la disparition de Roger DUMONT à l’âge canonique de 82 ans.
Roger DUMONT fait partie de ces grands anciens (Claude POPELIN, Jean Pierre DARRACQ «El Tio Pepe», Claude Pelletier) qui ont joué le rôle de mentors auprès de plusieurs générations d’aficionados dont il a fortement contribué à former le goût, le jugement et la connaissance taurine.
Fin, cultivé, humaniste, Roger DUMONT fut un chroniqueur et un écrivain taurin talentueux et prolifique. La courtoisie et l’ouverture qu’il manifestait auprès de chacun n’excluaient nullement la fermeté des convictions et un humour narquois des plus rafraîchissants.
Roger DUMONT ne fut pas l’homme d’une seule passion. La littérature (son essai «A claire-voie»), la chanson, le cinéma concouraient à la palette de «l’honnête homme» qu’il ambitionnait d’être.
Son passage à la Présidence de la Commission Taurine d’Orthez, le festival de films taurins qu’il promut alors firent d’Orthez un rendez-vous incontournable à la fin des années 70 et à l’orée des années 80. Un rendez-vous placé sous le signe du toro, un toro de respect auquel il voulait rendre hommage.
Le jeune dacquois que j’étais alors y retrouvait les copains d’ailleurs, de tout le pays taurin, pour célébrer la bravoure et la caste.

Ce n’est d’ailleurs nullement un hasard si en juillet 2008, au tout début de notre mandat, la journée taurine d’Orthez lui fut dédiée, ainsi que le «Prix Roger DUMONT de la Ville d’Orthez» au meilleur tercio de piques. Une reconnaissance du charisme et du dynamisme d’un homme qui a œuvré puissamment pour la promotion et la défense d'une tauromachie authentique et éternelle.

Il faut lire et relire ses ouvrages mythiques qui continueront à le garder présent dans nos pensées: «Pour ou contre la corrida», «Les mots de l’arène» et autres joyaux.
Ces dernières années, les épreuves n'avaient pas manqué à Roger DUMONT qui en avait été affecté.
Nos sympathies vont à sa famille et notamment à son fils Jean-Charles.
Xavier KLEIN
Président de la Commission Taurine d'Orthez

vendredi 23 mars 2012

Sur le conseil de magistrats, les «zantis» recherchent délibérément à générer des troubles à l'ordre public

Une chronique du fanatisme ordinaire.
«Qui n'est pas avec nous, est contre nous»: la logique de tous les totalitarismes.
Un document assez hallucinant où le sieur GARRIGUES prend le maquis.
Les propos souvent injurieux tombent à mon avis sous  le coup de la loi. Un comble pour ce grand légaliste, autoproclamé non-violent de surcroît.
Evidemment avec ce type d'énergumènes, la violence n'inclut nullement la violence verbale.
Edifiant!

jeudi 22 mars 2012

Le consensus compassionnel


«[…] Qui voulez-vous qui nous regrette,
Puisque nous sommes des réprouvés.»
Chant de Marche des Bataillons d’Afrique

Régulièrement, j’ai dénoncé dans la Brega la dictature compassionnelle qui marque de son empreinte les sociétés de type occidental. L’apitoiement et l’émotion se substituent de manière outrancière à la nécessité de la réflexion.
Certes l’émotion est nécessaire, certes elle doit recevoir son lot, certes on ne peut et ne doit s’y soustraire au risque de la sécheresse de cœur et d’une forme de déshumanisation. Mais pour autant doit-on tout lui sacrifier, abdiquer la raison, renoncer à la réflexion? N’est-il pas de la responsabilité de nos responsables politiques, de nos intellectuels (complètement muets en la circonstance) d’œuvrer à la mise à distance, à la contention de cet excès d’émotion qui parasite l’exercice de la Raison et de la pensée?
C’est pourtant ce qui se déroule en ce moment à propos de l’abomination des crimes d’un fanatique.

Toute société, de tous temps et de tous horizons génère ses 0,2% de sages ou de saints et ses 0,2% de fous ou de criminels. Ces franges extrêmes -aussi monstrueuses (au sens étymologique du terme) soient-elles- procèdent de l’humanité, de notre humanité. Nous portons tous en germes le sublime comme l’abominable. De vouloir ignorer cette réalité, en premier lieu en nous même, nous expose à l’incompréhension de ce type d'évènements.

La cohue des politiques de tous bords (à part Mélenchon) qui se bousculent pour se grandir de la proximité des cercueils, l’hypocrisie de la pause de la campagne, les mines composées de mater dolorosa, les discours faussement réconfortants, l’union sacrée de façade, le diktat émotionnel d’une tragédie nationale surdramatisée de toute pièces: tout cela me donne la nausée quant à l’état de déliquescence de notre communauté nationale.
Car n’en doutons pas, cette émotion collective est générée, fabriquée, entretenue, pilotée par un petit monde médiatique qui prétend exprimer l’état d’esprit du pays et le manipule par un matraquage incessant.
La mise en scène de la peur et son exploitation, l’exécution libératoire et cathartique qui vient conclure le psychodrame composent une tragédie en 3 actes dont il convient de s’interroger sur la fonction sociétale et l’utilisation politique qui en est faite.
Comment ne pas être troublé par la teneur malsaine des réactions, la vindicte, la haine portées par les commentaires des Messieurs Tout-le-monde qu'on peut croiser ça et là (lire les commentaires http://www.sudouest.fr/2012/03/22/direct-toulouse-guerre-d-usure-entre-mohamed-merah-et-les-policiers-666265-5215.php)


Je ne prétends nullement à la vérité et je voudrais ici confier quelques considérations qui me sont venues au gré des évènements. Des ressentis personnels dont je n’ai reconnu aucuns échos dans les débats et commentaires en cours. Se peut-il que je sois le seul à penser cela? Peut-être ces réflexions parleront-elles aux lecteurs?

1°) Le «péché originel».

Le Premier Ministre de l’Autorité Palestinienne, Salam Fayyad a eu parfaitement raison de dénoncer l’instrumentalisation par les fanatiques de tout poils de la situation de son pays et du sort de ses enfants. Néanmoins, peut-on ignorer que le foyer d’infection de la question palestinienne pollue depuis plusieurs années le Moyen-Orient et que l’attitude pour le moins équivoque des occidentaux et leur soutien inconditionnel à Israël nourrit toutes les haines de la communauté arabo-musulmane?
Je précise ici que je fais partie de ceux qui éprouvent de la sympathie pour Israël, seule démocratie véritable de la région, mais que l’intransigeance et les provocations du Likoud de Sharon à Netanyahou m’exaspèrent. Si la communauté internationale avait écarté les lobbies et pesé pour obliger les parties à négocier, on aurait ôté depuis longtemps l’alibi palestinien aux extrémistes.

2°) Le plusieurs poids, plusieurs mesures.
Les vies d’un enfant libyen «colatéralisé» par les missiles français, d’un gamin irakien ou afghan «bavuré» par la Coalition, ou, quotidiennement, celle d’un gosse syrien massacré par El Assad (avec des armes vendues par la France) ont-elles moins de valeur et d'importance médiatique que celles d’enfants français exécutés par un fanatique?

On me dira que c’est en France… Mais il y a 9 mois, en France, à Pau,  le petit Alexandre JUNCA disparaissait, atrocement assassiné et démembré; en 2002, Sohane était brûlée vive à Vitry sur Seine. Il n’y a pas de mois sans que se produisent des meurtres innommables, fruits de la folie raciste ou du fanatisme religieux.
D’évidence pour être honoré par la Nation, il vaut mieux être assassiné durant une campagne électorale.
Comment cautionner cette hiérarchisation des victimes, ces victimes dont on s’émeut et celles que l’on tait?


3°) Un communautarisme qui ne dit pas son nom.
La «qualification» des victimes m’a particulièrement frappé. Ce ne sont pas des soldats français qui ont été tués, ce sont des «militaires d’origine maghrébine». Ce ne sont pas des enfants qui ont été exécutés, mais des enfants juifs. Personnellement, je serais incapable de distinguer un enfant juif d’un autre, comme lorsque je vois l’un des mômes de mon collège, sa couleur, sa religion ou sa nationalité me sont parfaitement indifférents. Ce sont des mômes, un point c’est tout!
Il me vient alors une idée déplaisante: si ces gosses là s’étaient retrouvés avec les autres dans un collège de la République, qui aurait pu les distinguer? Qui aurait pu «frapper la judéité» si celle si ne s’était pas différenciée? La revendication communautaire a donc autorisé une revendication communautaire différente. N’y a t-il pas là motif à réflexion?
Tant qu’avant de revendiquer d’être humains, français, les juifs comme les musulmans préfèreront se sentir peu ou prou mandataires ou solidaires de leur communauté culturelle ou cultuelle d'origine, les conflits d’ailleurs ne continueront-ils pas à déborder chez nous?
Dans ce sens, hier, la présence exclusive de représentants juifs et musulmans à l'Elysée ne consacre t-elle pas ce communautarisme quand la présence de TOUS les courants de pensée philosophiques ou religieux (chrétiens et non croyants) eût été indispensable?

4°) L’Ecole prise en otage.
Il devient extrêmement lassant que les desiderata ou lubies d’un responsable politique –fût-il Président de la République- s’imposent à une institution comme l’Education Nationale en évidente contravention avec sa mission.
Comme pour la lecture de la lettre de Guy MÔQUET, on a contraint à une minute de silence: une manière de mobiliser notre jeunesse dans le courant de l’émotion cathartique générale. Or, justement, la fonction d’éducation est de développer l’usage de la raison, de porter au sens critique, de faire œuvre d’histoire et non de mémoire.
Un enseignant n’a pas à «affectiser», il est là au contraire pour donner du sens, pour promouvoir l'observation, l'analyse des causes et des conséquences, en mettant justement l'émotion à distance.
Il faut croire notre petit Nicolas bien frustré de n’avoir pas été capable de devenir enseignant. On sent chez lui toute la rancune accumulée contre une institution qui n’a jamais reconnu ses médiocres mérites scolaires ou universitaires. Après avoir voulu inféoder les instituteurs aux prêtres ou aux pasteurs, ne voilà t-il pas qu’il se préoccupe de faire le job par lui même en intervenant lamentablement dans un collège, sur un registre désastreux, celui de la peur.
Décidément!

5°) Un «pourquoi» absent
Pourquoi, par quelles causes et quels ressorts, un jeune homme peut-il être conduit à de si épouvantables extrémités? Comment des valeurs extrêmes peuvent-elles à ce point supplanter les valeurs de la République?
Un détail a attiré mon attention. A plusieurs reprises Mohamed MEHRA avait postulé pour intégrer l’armée puis la Légion Etrangère. Pour des raisons de casier judiciaire chargé, sa candidature n’a pas été retenue. Qu'en aurait-il été si cette voie lui était demeurée ouverte?
Ce rejet objectif qui se conjugue au ressenti d’exclusion de beaucoup de jeunes beurs doit nous questionner.
«J’ai la haine» constitue le refrain ressassé de nombre de mômes des banlieues.
Cette haine, cette violence portées en soi, quelles qu’en soient les origines et la légitimité réelle ou supposée sont bien présentes. Ce sont des réalités qui ne trouvent ni solutions, ni exutoires satisfaisants.
Au début du XXème siècle, les «mauvais garçons», les Pierre GILIETH/Jean GABIN de «La Bandera» trouvaient dans la Légion ou les «Bats d’Af» un exutoire à leur nature violente ou à leur révolte.
Ces réponses là, aussi critiquables ou sommaires qu'elles puissent paraître  n’existent plus dans une société policée qui postule l’a priori idéologique d’une négation de la violence.

Et c’est peut-être là que réside le nœud de l’énigme, de l’interjection obscène jetée par Mohamed MEHRA par ses actes apparemment insensés.
N’est-ce pas l’irruption inévitable d’une violence et d’une sauvagerie que notre société ne veut plus voir, mais qui n’en demeure pas moins omniprésente et irréductible? Apparemment et généralement domptée, mais qui n’attend qu’un prétexte, qu’une faille, que la rupture du maillon faible de la chaîne sociale pour fendre le vernis et s’exprimer dans toute sa scandaleuse crudité.
Cette même barbarie qui conduisit de braves pères de familles allemands à s’impliquer dans les Einsatzgruppen de la «Shoah par balles» ou de gentils pioupious franchouillards à torturer ou à cautionner la gégène en fermant les yeux pendant la Guerre d’Algérie, il n’y a que 50 ans.
Mohamed MEHRA ne serait-il pas la face émergée d’un iceberg dont nous ne voulons pas avoir à connaître?
C’est toute la question que je pose en ne voulant pas me satisfaire de réponses confortables ou simplistes.
C’est également toute la question posée par la corrida, mode culturel et rituel de gestion et de sublimation de la violence sociale.
Quand donc sortirons nous d'un consensus compassionnel qui nous transforme en autruches et obère notre capacité à penser?
Xavier KLEIN

Pour mieux comprendre


mardi 20 mars 2012

Le vert est dans le fruit

A mon entrée à l’université en 1975, muni de la majorité à 18 ans fraîchement votée par l’inaltérable et torride V.G.E. (loi 74-631 du 5 juillet 1974), je décidai de m’engager en politique.
A l’époque –l’histoire se plait à balbutier- on connaissait déjà une certaine déconvenue à l’égard du politique (on voudra bien se rappeler l’épisode Coluche aux présidentielles de 81!).
La seule source d’air un peu moins frelaté se nichait alors dans les idées nouvelles qui composaient le bouquet final des derniers brandons rougeoyants de la «Révolution de 68».
Parmi celles-ci, je fus séduit par les Amis de la Terre, alors animé par René Dumont puis par le Mouvement Ecologique naissant où grenouillaient Antoine Waechter et Brice Lalonde qui n’avaient pas encore viré leur cuti en se compromettant avec les plus offrants.

Fédéralistes, européens, humanistes, «non alignés» politiquement, les néanderthaliens de l’écologie française introduisaient des thèmes novateurs, le «vivre ensemble», le 1/3 monde, un regard différent sur la société, l’économie, etc. En fait, ils illustraient avec beaucoup d’ingénuité et de fraîcheur la chanson de Maxime Le Forestier: «Ça sert à quoi tout ça».
J’y fus sensible.
Malheureusement, l’homme qui m’avait attiré par sa modestie, ses idées généreuses, son sérieux et son humanisme, Papy Dumont, l’homme au pull-over rouge, une vraie pointure, a progressivement disparu. Son influence a fondu devant les ambitions des jeunes loups (ou louves) qui foisonnent dans les partis politiques, dés que le «créneau paraît porteur».
On sait ce qu’il en est advenu. Brice de Nice (cousin germain de John Kerry, l’ex-candidat à l’élection US de 2004) a été récupéré par Tonton, Tonio Weightwatcher s’est droitisé, les repreneurs Verts ont joué (et continuent…) les supplétifs indigènes du PS. Le mouvement écolo est et demeurera inopérant tant qu’une réunion de 3 militants produira au moins 5 opinions différentes et tant qu'on n'y gèrera pas sereinement l'implacable réalité des ambitieux dont les ratiches rayent la pelouse.

Le plus triste de l’affaire, c’est que l’écologie est à l’origine l’étude des écosystèmes, des relations du vivant avec son environnement, entre individus et milieux biotiques et abiotiques. Une origine qui me tient à cœur puisque j’ai participé, comme étudiant, à la naissance universitaire de l’écologie, comme science humaine.
Ce champ scientifique était initialement, complètement dépourvu de toute consonance morale et encore moins moralisatrice.
J'ai rapidement (dés 1985) plaqué le merdier.

Etre «écolo» en 2012, ce n’est plus du tout cela.
C’est plutôt pour la majorité des sectateurs, adhérer à un méli-mélo de tendances vaguement gauchistes, hygiénistes, new-âge, etc... Un brouet idéologique bizarre, plutôt sympathique, mais qui peut conduire, comme les autres «istes», à tous les abus, tous les fanatismes, tous les totalitarismes.
D’une démarche visant à explorer, harmoniser, traduire dans la vie de la cité un rapport individuel et collectif équilibré à son milieu de vie, on est passé à une espèce de mystique environnementale, à un nouveau mode d’idéologie morale, accompagnée comme il se doit de ses dogmes, de son clergé, de son canon, de son eschatologie et bien sûr de sa charge culpabilisante, de son enfer et de sa damnation.
Foutez-vous à poil sur une plage familiale, investiguez coquinement votre voisine de natte et vous ne choquerez personne, balancez y un papier gras ou tapez-vous un havane et vous verrez le ramdam (sisi, j’ai vérifié)!
Il y a moins de risques de sanctions pécuniaires à truander ses impôts locaux qu’à se gourer en foutant les ordures de la boite jaune dans la boîte verte, ou en calcinant ses feuilles mortes dans un coin du jardin. Pour ces crimes désormais inexpiables, c’est dorénavant le pilori (j’ai entendu certains élus écolos demander la publication des noms) et l’amende.
Les parents d’élèves sont infiniment plus préoccupés des menus «biologiquement corrects» de leurs têtes blondes que de leurs résultats et de leur comportement.
Et tout à lavement…

Le passage à cette «intoxication écologique de masse» s’opère, comme pour l’«intoxication religieuse sectaire», par le truchement des sentiments «à bon marché», surtout lorsque ces derniers sont soutenus par une dialectique simpliste de truismes et de lieux communs.
En la matière, la sémantique joue un rôle capital.

Figurez-vous que notre bonne ville d’Orthez s’est récemment dotée d’une célébrité médiatique en la personne d’une certaine Pilar LOPEZ, ex candidate de l’émission de TF1 «Masterchef».
Cette brave dame dont le parcours est édifiant (lire le délirant CV sur son site: http://www.cuisiner-autrement.com/extra_info_pages.php/pages_id/2), cuirassée de la panoplie complète de la militante de choc «New Age» se pique de reconstruire l’harmonie universelle par la voie intestinale. Ad augustas per angustas!. Le tout pimenté (d’Espelette) d’un altruisme extraordinaire toutefois gaillardement monnayé, si l’on en croit les tarifs!
Dans un récent article de Sud-Ouest (http://www.sudouest.fr/2012/03/15/une-maitresse-chef-pour-une-autre-cuisine-659019-4037.php), Maîtresse Pilar opère une conversion sémantique de toute beauté.
Expliquant «qu'au pays du veau sous la mère, le mot «végétarien» faisait un peu peur, la Béarnaise préfère parler de «cuisine saine» où les légumes gardent la vedette.», Pilar fait une démonstration très convaincante de l’art de l'évitement et d’avancer masqué! Ainsi la cuisine végétarienne étant posée comme une «cuisine saine», le péquin intègre insidieusement que la cuisine carnée serait donc «malsaine», sans que jamais la chose ne soit clairement affichée.
On en apprend plus à la lecture du site (http://www.cuisiner-autrement.com/respecter-la-nature/articles.php/tPath/10051), par exemple que «le foie gras est un concentré de souffrance». Des propos qui passeraient sans doute très mal s’ils étaient publiés dans le journal «Sud-Ouest» pour peu que la journaliste investigue sur les coulisses de Pilar.
Les affirmations sont péremptoires, les références extrêmement douteuses, comme celles au Docteur Seignalet, mis en cause par le Conseil National de l’Ordre des Médecins pour son régime alimentaire «ancestral».
Allez baguenauder du coté de la rubrique «Propriétés de l’eau», flâner parmi les assertions, les chiffres, les pourcentages sans sources (http://www.cuisiner-autrement.com/regime-eau-ou-regime-coca-/article_info.php/articles_id/217) On y apprend «qu’un verre d’eau enlève la sensation de faim pendant une nuit pour presque 100% des personnes au régime». On savait bien que «qui dort dine», mais qu'avec la baille, hein! On n'arrête pas le progrès: en voilà une bonne nouvelle pour la faim dans le monde!
Buvez, dormez, les gueux du monde et foutez nous la paix avec vos fringales si aisément curables! Une variation taquine sur l'inoubliable «Ils n'ont pas de pain qu'ils mangent de la brioche» de Marie-Antoinette Capet.
En résumé l’attirail dialectique complet des dérives sectaires.

Utilisation du tofu, du gomashio, ces extravagances «écolo-new age» très «chébran» vont à l’encontre de la véritable écologie scientifique dont l’un des intérêts est justement d’étudier comment les cultures locales ont élaboré une adaptation au milieu et un rapport particulier au vivant. Une écologie qui prône le maintien de la DIVERSITE tant biologique que culturelle. Quand je vais au Japon, j’aime consommer du tofu, un pur produit de la culture orientale (consommé à la japonaise, celui du restaurant OKUTAN à Kyoto, servi dans les pavillons d'un jardin traditionnel est un vrai moment de grâce). Mais le lait de soja fermenté, base du tofu, n’appartient pas à notre culture, sans compter que le coût de ce type de fantaisie, comme des produits bios en général n’en autorise l’usage qu’à des privilégiés.
Okutan à Kyoto
Tout cela ne serait qu’anecdotique et plutôt sympathique si derrière le discours public apparemment gentillet et consensuel, ne se dissimulait un activisme végétarien et animaliste pur et dur. Un activisme qui ne dit pas son nom: c’est une chose d’encourager à manger sain, à consommer moins ou mieux de viande, cela en est une autre de militer en sous-main pour la cause végétarienne et activités animalistes associées.
C’est ainsi, sous des dehors trompeurs, que l’intoxication des esprits s’accomplit. Benoîtement, la pimpante Pilar voulait voici quelques mois organiser une «journée sans viande» à Orthez. Tout aussi benoîtement, je faisais savoir que ce même jour, nous organiserions avec l’ensemble des professionnels de la filière, une journée de promotion pour les produits de notre terroir, avec dégustation festive sur la place publique d’entrecôtes de Blonde d’Aquitaine, de côtelettes d’agneau des Pyrénées, de magrets de canards, etc.
Bizarrement l’idée de la journée sans viande a disparu de l’agenda! Comme quoi la «résistance» à du bon.
Il importe absolument de lutter sur tous les terrains pour que le vert n’entre pas dans le fruit…
Xavier KLEIN

lundi 19 mars 2012

MODERNITE!!!

«Etre moderne, c'est bricoler dans l'incurable.»
«Syllogismes de l’amertume»   Emil Cioran

L’ami Charles CREPIN, me prie de communiquer l’avis de la conférence qui se tiendra dans le cadre du 5ème Printemps des Jeunes Aficionados avec comme exergue: «La corrida doit-elle s’adapter à la modernité?».
La MODERNITE, «Vaste programme!» comme disait le grand Charles. Je regrette d’être si éloigné de Nîmes…

MODERNITE, c'est le genre de mots qui me fait dégainer.
On l’a mise à toutes les sauces, elle a servi à tout justifier, tout cautionner, tout vandaliser.
Être moderne, c’est «être de son temps», même si le temps est infumable et pourri.
Être moderne, c’était ravager la Mosquée de Cordoue pour y caser une verrue Renaissance.
Être moderne, c’était fondre les trésors artistiques des aztèques pour les transformer en retables baroques.
Être moderne, c'était saccager Saint Denis en 1794, dynamiter les églises en 1917, brûler les pagodes et rééduquer les vieux maîtres pendant la Révolution Culturelle.
Être moderne, c’est le plus souvent considérer qu’une catégorie d’«autres», en l’espèce ceux qui nous ont précédés, étaient plus ignorants, plus arriérés, plus cons que nous.
Être moderne, c’est penser «rupture» avec le passé et non «continuité» ou «transmission», c'est jeter le bébé avec l'eau du bain.
La modernité, c’est comme le dit Baudelaire «le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable».

Les «modernistes» ne m’insupportent en rien, tant qu’ils ne se préoccupent pas d’imposer leurs lubies.
Malheureusement le «moderniste» est mégalo, le «moderniste» est persuadé d’avoir raison, le «moderniste» veut votre bien, détient la science infuse, la panacée, la vérité révélée. Il veut du passé faire table rase, prêche l’incompatibilité fondamentale, érige ses dogmes sur les décombres de ce qu’il entend ruiner.
En outre, la modernité qu’on nous propose n’est nullement une évolution, encore moins une révolution. C’est l’adaptation à une réalité sociétale et surtout économique dont le moteur n’est nullement conceptuel, mais résulte du choix d’acteurs marchands.
La modernité, comme ils disent- c’est la «conformisation», la «lightisation» pour séduire de nouveaux publics, c’est du marketing pour continuer à engranger des bénéfices.

Il ne s’agît nullement d’un mouvement novateur d’idées, artistique ou philosophique suivi de conséquences économiques et sociales, comme ce fut le cas des «grandes modernités» (révolutions romantique, impressionnisme, cubisme, surréalisme, «Nouvelle Vague», etc.). Ce n’est pas la pensée pionnière et l’innovation qui font mouvoir une nouvelle esthétique de la société, c’est malheureusement exactement le contraire, c’est à dire la conformité sociale qui dicte une pensée orthodoxe.
La tauromachie «traditionnelle» (opposée à la «corrida moderne»), surtout dans notre société «moderne», est par nature une SUBVERSION. Son fond, comme sa forme deviennent inacceptables dans la société d’EloïsLa Machine à explorer le temps» d’H.G. Wells) qu’on nous concocte.
Jamais la corrida, en tant que «donner à voir ce qu’on refuse de voir», n’a été aussi nécessaire. Jamais elle n’a été autant vilipendée.
La vraie modernité, si la modernité procède d’une essence scandaleuse (ce qu’elle fut le plus souvent) n'est pas d’être à la traîne des idées conventionnelles d’une société, mais au contraire d’introduire une malséance intellectuelle de bon aloi.
La tauromachie «traditionnelle», avec sa violence codifiée, sa sauvagerie, son centrage sur le «toro qui combat», son attachement irréductible à des valeurs comme la difficulté, le courage ou le pundonor offre cette malséance là.
Tout aggiornamento, toute concession, toute reculade ne seraient que des capitulations annonciatrices d’une mort inéluctable.

On peut s’interroger sur l’objet réel de ce type de questionnement. La corrida «traditionnelle» d’évidence gêne aux entournures nos décideurs taurins du mundillo. Elle est comme la statue du Commandeur, la mauvaise conscience des errements G10esques. Le mundillo ne peut à terme se permettre de laisser subsister cette condamnation permanente.
Même une tauromachie à deux vitesses est impossible tant l’une d’une part contredit l’autre et d’autre part l’empêche d’accéder au sociétalement correct auquel elle aspire.

L’alternative est donc simple: s’adapter à la modernité en se dénaturant ou s’arc-bouter à la tradition en réduisant la voilure, c’est à dire en renonçant aux pépètes.
Le problème de ces débats, c’est qu’en dehors du sieur Prieto de la Cal et des vétérinaires, les «penseurs» de service fréquentent plus les gradins des grandes ferias champagnisées que les tendidos plus rustiques où se pressent les talibans...
Les «élites» sévissent également en tauromachie.
Xavier KLEIN

jeudi 15 mars 2012

CIFUENTES, la révolte

"La révolte au printemps" tiré du blog http://sehpial.over-blog.net/article-6287841.html
D’aucuns, amateurs de mol consensus en tout genre, jugent parfois déplacés, outranciers, violents, agressifs, féroces, déplaisants, excessifs, immodérés, démesurés, indignés, en un mot merdiques, les propos tenus sur la Brega.
Je les rassure de suite: et encore, je me retiens et m’autocensure…
Deux ou trois conversations téléphonique ou «mailisées» récentes ont mis en cause ma dénonciation en règle du système mundillisé et notamment de la responsabilité des empresas dans le précédent article consacré à la disparition des COQUILLAS de CIFUENTES.
«Tu extrapoles, tu procès-d’intentionnes, tu exagères» m’entendis-je bienveillamment reprocher.
Pourquoi pas?
Mais cette critique relève t-elle d’un fait ou d’une opinion? Je précise que dans ce genre de situation, je m’exprime rarement à la légère, et qu’en l’occurrence, j’avais contacté Don Mariano.
Je conseillerais à ces «conseilleurs-conseillés» de prendre connaissance d’urgence de son dernier article où il met les pendules à l’heure.

Morcifs choisis
«Señores de Taurodelta, me dirijo a ustedes pues han tenido en sus manos evitar que mi firme decisión se anulara y no se desmontara la ganadería de Mariano Cifuentes. ¡Don Víctor Zabala, si usted hubiera contestado a mis llamadas, o por el contrario usted me hubiera llamado!»
«Messieurs de Taurodelta (empresa de Las Ventas à Madrid), je me tourne vers vous puisque vous aviez en main la possibilité d’éviter que ma ferme décision ne s’exécutât et que la ganaderia de Mariano Cifuentes ne disparût. Don Victor Zabala, si vous aviez répondu à mes appels ou au contraire m’aviez appelé!»

«Señores Empresarios del Mundo del Toro en general, Los Coquillas de Cifuentes durante cuatro días han colapsado la blogosfera taurina, pero ninguno de ustedes, al menos por cortesía, se dignó a llamarme ofreciendo algún tipo de ayuda.
Tampoco los G-10 que están muy ocupados con sus problemas televisivos, pero que indudablemente se podían haber sumado a los ruegos de los aficionados.
Sólo ustedes los aficionados taurinos han estado apoyando con todas sus fuerzas e incluso ofreciendo posibilidades económicas ( por si las tenía ) para que no desaparecieran los Coquillas de Cifuentes.»
«Messieurs les entrepreneurs du Monde du Toro en général, durant quatre jours les Coquillas de Cifuentes ont monopolisé la blogosphère taurine, mais aucun de vous, au moins par courtoisie, n’a daigné m'appeler pour offrir son aide.
Pas plus que ceux du G-10, qui sont très occupés par leurs problèmes de droits télévisés, mais qui auraient indubitablement pu se joindre aux démarches des aficionados.
Seuls vous, les aficionados taurins m’avez appuyé de toutes vos forces y compris en offrant des possibilités économiques (quand vous le pouviez) pour que les Coquillas de Cifuentes ne disparussent pas.»

Le reste est du même tonneau: le cri de colère et d’indignation d’un brave et honnête homme qui n’a rien d’un excité ou d’un gauchiste au couteau entre les dents.

En cela comme en d’autres matières, faut-il renoncer à se foutre en rogne, au nom d’un politiquement ou socialement ou Dieu-sait-quoi korrekt?
En quoi l’émotion, l’indignation, la révolte ressenties sur le fond et la forme de «l’affaire Cifuentes» devraient-elles s’effacer à on ne sait quels motifs, alors que les mêmes parangons de modération s’affirment le plus souvent comme les grands et honorables apologues de l’émotion, esthétique celle-là, des comedias taurinas qui se jouent dans nos plazas de luxe?
Y aurait-il des émotions valeureuses et des émotions honteuses? Des indignations légitimes et des indignations prohibées?

Tous ces censeurs, ces bien pensants, ces frileux de l’avis, ces fous sous des dehors de sages, ces munichois des ruedos, ces contempteurs de la vigueur oratoire commencent sérieusement à m’échauffer la bile.
Au pis qu’ils se taisent avec la digne lâcheté qui sied aux prudents, mais surtout qu’ils nous fassent la grâce du chœur des pleureuses de larmes de crocodiles!
Ras le bol de ceux qui critiquent mais ne proposent rien, de ceux qui causent mais n’écrivent jamais, de ceux qui se taisent et reprochent aux autres de parler, de ceux qui subissent et n’agissent jamais, de ceux qui n’ayant jamais «avancé la jambe» font payer leur pâle insignifiance à ceux qui s’engagent.

Comment dit-on déjà en castillan?
«¡ánimo!» Un mot qui veut dire à la fois âme, esprit et … courage. Une vertu bien désuète...
Xavier KLEIN

dimanche 11 mars 2012

CIFUENTES

J'avais l'araignée hier soir, lorsque j'ai glissé la viande dans le torchon.
Une araignée grosse, velue, répugnante qui cavalait dans mes pensées, s'embusquait dans les recoins obscurs, s'apprêtait à bouffer mes rêves et à obscurcir le peu de ciel bleu que je m'éreinte à y entretenir.
Totor m'a dit un jour, au détour d'un vers de rencontre (à moins que ce ne fût d'un ver...), «- j'aime l'araignée et j'aime l'ortie». D'habitude, je suis assez d'accord avec Totor, sauf pour l'aragne.
Je hais cette embusquée, cette traitresse, cette tueuse méthodique sans panache.

Hier soir l'araignée s'est repue à l'envi.
Elle s'est gavée d'un met de choix: l'espérance.

Hier soir, j'apprenais que Mariano CIFUENTES enverrait dés demain ses pensionnaires au matadero (à l'abattoir). Et qu'importe si l'on y pratique ou non le halal:  ce n'est pas là et ainsi que doit mourir un toro brave.
Mariano, vous le connaissez.
Mais si! Mais si! Vagabondez un peu à droite, farfouillez dans la liste des «blogs ou sites que je fréquente» jusqu'à «LOS COQUILLAS DE CIFUENTES». Ce n'est pas un hasard, s'il figure en bonne place!
Allons bon, sacrés empotés, je vous indique le site!

Avec la méticulosité quasi chirurgicale qui le caractérise, Mariano détaille presque froidement les étapes finales de la mort d'une ganaderia, de la disparition prévisible d'un encaste.
Mariano est un homme de petite taille, soigné, précis, ordonné. Dans la rue, on pourrait le prendre pour un notaire, un ingénieur ou un comptable.
Mais si rien dans l'apparence ne distingue Mariano d'un des innombrables retraités de la classe moyenne espagnole, il se distingue par la grandeur de ses rêves, l'ambition de ses projets.
Mariano est un original qui se cache. Il y a chez lui de ces traits bunueliens qui vous conservent sur le qui vive. Sous le dehors conventionnel, pointe la géniale folie des Dali, des Goya, d'une passion exacerbée qui se dissimule.
Pour comprendre pleinement, il fallait jouir de sa parfaite hospitalité, visiter son musée au son égrillard d'un radio K7 qui débitait des pasodobles désuets, découvrir sa ganaderia impeccablement tenue, admirer ses toros amoureusement soignés, se surprendre du mayoral flanqué de ses bergers allemands.

Mariano vivait de l'espoir d'une renaissance, celle de l'encaste Coquilla, «dulce como rosquillas y picante con guindillas».
On apprenait récemment que les coquillas de Sánchez Fabrés désertaient les ruedos, que Juan se limiterait à fournir les écoles taurines, que le dernier lot de novillos était vraisemblablement promis au matadero. Tout cela en dépit d'une novillada madrilène plutôt réussie (http://bregaorthez.blogspot.com/2011/08/le-jour-dapres.html).).
Avec la disparition des «coquillas de Cifuentes», c'est un encaste qui est sur le point de disparaître.
Pourquoi?

Poser cette question c'est ouvrir les portes à la colère. C'est se colleter de plain-pied à la vilenie d'un système qui a perdu son âme, à l'hypocrisie de ceux qui versent des larmes de crocodile et s'apitoient en se battant la coulpe après avoir organisé l'exécution.
Non! cher Mariano, ce ne sont pas la hausse insensée du prix des céréales, du pienso ou quelque virus malfaisant qui ont mis fin à ton aventure coquillesque.
Les «coquillas de Cifuentes» partent à l'abattoir, mais c'est le «toro moderne» et ses propagandistes qui les ont tué, ce sont les figuras qui les ont condamné, ce sont les empresas des grandes plazas qui les ont abandonné.
Il n'y avait aucune fatalité, aucune «sélection naturelle», quoi qu'on en dise.
Il y avait un projet, un désir délibéré, un consensus des vautours pour éliminer «ces élevages qui ne devraient pas exister».
Et cela me met très en colère.

Avec les copains de la Commission Taurine d'Orthez, nous avions dans les cartons un projet avec les rescapés de Coquilla. C'est d'ailleurs pour cela que nous avions visité Mariano, mais également Sánchez Fabrés ou El Anadio.
Nous n'aurons pas eu le temps de lui donner corps malgré notre volonté.

Il y a tant à faire, tellement d'urgences et si peu de monde pour oeuvrer, pour se mobiliser afin que demeure la richesse de la diversité, afin que persistent d'autres possibles!
Quand vous rencontrerez ces pleureuses, ces «indignés des barreras» qui se lamentent sur les avanies de la Fiesta Brava avec leurs uniformes rouge et blanc de gala, leurs abonos de «plaza grande» en poche, répondez leur seulement, les yeux dans les yeux, comme un cri d'indignation et de révolte: «Cifuentes!».
Que «Cifuentes!» devienne le cri de ralliement de ceux qui voient dans la tauromachie autre chose qu'un objet économique, que l'opportunité du pactole à moindre risque.
«Cifuentes!»: ils ne comprendront même pas de quoi vous parlez...
Xavier KLEIN


mardi 6 mars 2012

Quand l’anormalité devient la règle.


Il en va de l’incivilité comme du bras de fer ou de la sokatira (tir à la corde des jeux de force basque), lorsque l’ascendant est pris par l’une des parties, il est quasiment impossible d’arrêter le mouvement qui devient irrésistible.
Cette logique de l’affrontement de deux forces opposées et inconciliables, dont l’issue ne peut être que la victoire totale d’un camp sur l’autre, sans possibilité de solution médiane (ce qui est l’exact opposé du match nul France-Irlande du tournoi des 6 Nations 2012) détermine une conception spécifique de la vie et du rapport entre les humains.
Il n’est nullement anodin que la culture qui valorise ce type d’exercice (comme d’ailleurs les autres discipline des jeux de force basque), qui considère la force brute comme une valeur positive, soit également celle qui a favorisé l’instauration au Pays Basque espagnol d’un état de guerre civile et du terrorisme pendant 40 ans.
Il aura fallu 40 ans (dont 30 sous régime démocratique) pour que les activistes de l’E.T.A. se rendent enfin compte que la voie de la violence activiste était infiniment moins productive que la voie politique. On progresse: avec le Bildu (coalition indépendantiste de gauche radicale) le terrorisme armé a été remplacé par le terrorisme intellectuel et politique.
SOKATIRA aux Jeux olympiques basques. On admirera l'élégance des fixes-chaussettes...
La tendance qui préside de plus en plus à nos fonctionnements socio-politiques tient à la fois à une logique d'affrontement, à une logique de la domination  complète sans modération ni consensus d'un parti, d'une idée ou d'une idéologie et enfin à une logique où pour des raisons parfaitement préméditées, l'exception, le cas particulier, l'anormalité deviennent la règle.

Un exemple flagrant et récent: des journalistes sont pris pour cible en Syrie, l'une d'entre eux est grièvement blessée. Après moult tribulations on évacue la bête: l'info fait la une des J.T.
Ce qui procède d'une information objectivement mineure devient tête d'affiche, l'anecdote, l"épiphénomène deviennent l'essentiel . Il faut dire que la mayonnaise ainsi montée a permis à notre cher président de se mettre une fois de plus en lumière avec accueil compassionnel et soigneusement médiatisé à l'aérodrome. N'est-ce pas ce qu'on nomme une instrumentalisation de l'information?
L'essentiel, l'information majeure, la vraie, la seule, c'est que dans le même temps, des dizaines de civils syriens meurent chaque jour alors que l'on écrase des vélléités de liberté dans l'indifférence quasi générale, quand dans des circonstances identiques, il y a peu, on pérorait pour bombarder Khadafi, qui n'avait pas la chance de bénéficier de la protection des parrains russes et chinois.
Je serais syrien, je me dirais que le destin d'une journaliste française, victime de ce qui n'est dans son cas qu'un «accident du travail», suite aux «risques du métier» importe plus que celle de dizaine de mes compatriotes martyrisés.

Le compadre Marc Delon fulmine régulièrement sur son blog (http://photosmotstoros.blogspot.com/2012/02/le-fouzytou-edito.html) contre l’insécurité qui croît et prospère dans son cadre de vie. Cela fournit matière à des joutes épistolaires parfois fleuries.
Il me semble que Marc se méprenne souvent sur la nature de la «dispute». En témoigne l’un de ses récents commentaires où il joint une vidéo (http://www.youtube.com/watch?v=WpyyHfoQ8dY) à l’appui de son point de vue.
Qu’il soit bien établi que je ne remets aucunement en cause les faits et la réalité d’un quotidien sûrement extrêmement pénible. Je ne conteste pas non plus la légitime colère, le sentiment d’impuissance et d’abandon, l’indignation de Marc et des habitants de ces quartiers. Sans aucun doute, serais-je aussi remonté (voire plus) si je vivais la manière d’enfer que ce type de reportage dépeint.
Toutefois, il me semble qu’on ne saurait en rester là, au niveau d’une simple émotion. On ne peut en rester là, surtout si, voulant élaborer des solutions, on doit procéder à une analyse fine des causes et des conséquences.
Je note néanmoins un certain nombre de points qui me semblent pertinent de relever:

          1°) Marc, comme les autres victimes, sont pris par une émotion très compréhensible, une subjectivité qui gêne -pour ne pas dire interdit- toute considération objective des problèmes et des faits.
          2°) Le martèlement inlassable de certaines émissions, la production en série de (pseudos) documentaires, le créneau télévisuel de l’insécurité répondent à une fonction qu’il conviendrait d’interroger.
          3°) Pourquoi cette débauche d’images factuelles qui occupent une part non négligeable de nos petits écrans? Et pourquoi se limitent t-elles, dans la majorité des cas, à la mise en scène d’une peur soigneusement entretenue, sans qu’explications, analyses des causes, mises en perspectives ne soient jamais (ou si peu!) abordées?
          4°) Quelle utilité ? Quel effet produit ce genre d’émission dans la résolution du problème?
          5°) En quoi cette répétition contribue t-elle à banaliser? En quoi l’exceptionnel s’impose t-il peu à peu comme une norme?
C’est ce dernier point que je voudrais développer.
D’une part en rappelant que la réalité indéniables des zones de non-droit n’est pas la réalité du territoire national: les banlieues ne sont pas la France (ce qui ne sous-entend en rien qu’il faut se dédouaner du problème ou le minimiser), d’autre part en soulignant l’effet généralisateur et le mimétisme que les comportements décrits engendrent.
J’en veux pour preuve l’émergence incongrue de phénomènes apparentés dans des zones qui ne posaient pas de problèmes de comportements déviants.
Ainsi la nouvelle mode qui consistait à Strasbourg à brûler des voitures pour fêter la nouvelle année s’est-elle répandue dès qu’on en a fait la publicité.
Ainsi l’irruption dans nos territoires des mœurs banlieusardes nordiques, de la mode encapuchonnée, du sabir 9-3, du discours convenu, du «- J’ai la haine» ou du «- Vas-y!».
Ainsi la contagion communicative de la moindre émeute à l’ensemble des banlieues, même et y compris lorsque le contexte est différent et que les «raisons de la colère» n’existent pas.
L’ensemble de ces phénomènes est directement lié à la médiatisation. Une médiatisation qui fait office, selon le théorème wharolien, de valorisation pour une jeunesse à la dérive qui trouve là non seulement une opportunité d’identification et –dirai-je de communion- mais une façon d’exprimer par la transgression télévisée un mal vivre inhérent à cet âge.
Qu’y a t-il là de fondamentalement différent de ce qui est exprimé dans la «Fureur de vivre», «Graine de violence» (1955) ou «West Side Story» (1961)?
Rien, sinon la forme ou le rap prend la place d’un rock considéré comme aussi sulfureux il y a 50 ans.
Tout, si l’on considère que la mythologie «bad boys» était regardée à l’époque comme un épiphénomène quasiment exotique et marginal, les avanies des gangs du Bronx ou du West Side ne concernant en rien les blondinets du Texas ou du Middle West dépeints dans des films comme «Géants», ou les paumés des œuvres de Tennessee Williams («L’homme à la peau de serpent», «Un tramway nommé désir»).

Ce qui me questionne quand je vois le tapage médiatique et l’attention très «organisée» portée au «malaise des banlieues», et quand je lis ce que ressent Marc, c’est la transmutation par laquelle l’anormal, la transgression, la délinquance, deviennent la norme, la règle. La perception de Marc, son vécu, son ressenti manifestent le sentiment d’une incompréhension ou d’une césure entre ce qu’il vit et la manière dont d’autres (moi entre autres) appréhendent son témoignage.
A son discours, qu’encore une fois je ne dénie nullement, je me contente de répondre deux ou trois petites choses:
          1°) Ce qu’il dépeint relève MALGRE TOUT de l’exception et non de la généralité. C’est le tableau incontestable de la réalité spatiale et temporelle de certains quartiers, ce n’est nullement la réalité de l’ensemble du territoire français. Par contre, le message sous-tendu par les medias est d’entretenir une peur soigneusement préméditée chez TOUS les français.
          2°) Il existe d’autres possibles. Je lui ai souvent évoqué le cas en Béarn d’«Ouzdeb» (Ousse des Bois) ou de Mourenx, cette enclave surréaliste de grands ensembles perdus dans la campagne béarnaise. Une ville modèle quand le grand Charles la faisait visiter à Kroutchev dans les sixties. Une ville dynamique qui lutte pour sortir de son statut de cité-dortoir. Une ville où réside et vit une majorité de «beurs». On n’y connaît pas l’acuité des problèmes évoqués par Marc. Pourquoi? Histoire de culture, de regard, de perception de l’«Autre» sans doute.
          3°) On ne peut ignorer la lourde responsabilité des politiques sécuritaires qui balançaient entre l’angélisme socialiste des années 80 et la culture du résultat sarkoziste: ne pas vouloir identifier les problèmes est aussi ravageur que de les stigmatiser et les grossir.

Moi, tout ce que je constate avec nos braves pandores locaux, lorsqu’ils traversent la rue pour venir prendre le café au collège, c’est leur découragement et leur écoeurement devant ce qu’on leur demande de faire. C’est à dire vider les carnets à souche pour satisfaire aux objectifs chiffrés, «contraventionner» à tout va, abandonner le suivi local, minimiser les plaintes pour améliorer les statistiques.
Jusqu’à Sarkozy, la Gendarmerie était ouverte 7 jours sur 7, elle est désormais fermée la plupart du temps, on ne peut pas en même temps régler «gentiment» les conflits de voisinage ou patrouiller aux abords du collège, et faire le poireau sur l’autoroute pour renflouer les finances.
Ceci explique cela.

Et la tauromachie dans tout cela?
Même combat!!!
L’anormal constitue dorénavant la règle, les 30 «zantis» font plus l’actualité hors de l’arène que les 5000 spectateurs qui sont dedans. On peut agonir d’injures les aficionados, occuper les ruedos sans conséquences, sans que la force publique se manifeste.
Par contre le jour où il y aura un pépin, ce ne sera la responsabilité de personne. Où plutôt si, celle d'un lampiste…
Ainsi va le monde!
Xavier KLEIN

vendredi 2 mars 2012

Halalalala!

Aïd el-Kebir (commémoration du sacrifice d'Abraham) au Sénégal
Ce qu'il y a de bien avec les campagnes électorales, c'est qu'avec le renchérissement des énergies on y fait feu de tout bois. Y compris du bois de langue...
La télévision publique française d'Etat (dont les directeurs de chaînes sont nommés par le régime) passe t-elle un reportage sur l'abattage halal dans les abattoirs de Parigothie et c'est l'embrasement du microcosme, le Verdun des médiocrates, la mêlée des cloportes.

Il est vrai que notre doulce France, dont tous les indicateurs économiques: chômage, inflation, déficits, dette, commerce extérieur, investissements, créations d'entreprise, délocalisations, agressions aux personnes, démantèlement des services publics, logement, sont au rouge vif et fluorescent, n'a pas de plus grande urgence à traiter que de débattre à l'envie sur des épiphénomènes.

Il est vrai aussi qu'il est infiniment plus facile de mobiliser les passions ou les émotions (je n'ai pas dit la RAISON) sur ce type de sujet que sur la complexité des choix que la Nation sera portée à faire sur des thèmes autrement plus ardus et autrement moins folichons.

Il est enfin vrai qu'on redonne ainsi quelque vigueur au débat avorté sur l'identité, en mêlant au passage dans la tambouille, un zeste de piment laïque, une grosse poignée de sensiblerie post-moderne, une louche de politiquement correct, une forte dose d'hygiénisme catastrophiste (no pasara l'escherichia coli), une hénaurme lichette d'esprit de clocher bien xénophobe, et une grosse mesure de débat de café du Commerce. Un petit peu d'islamophobie pendant la campagne électorale ne peut guère faire de mal, surtout pour qui traque les voix des beaufs (de droite comme de gauche d'ailleurs...).

Rappelons avant tout que le terme «halāl» signifie en islam «autorisé», «permis», «licite», par opposition à «harām» (ce qui est prohibé, interdit). La consommation du porc ou de boissons fermentées est «harām» pour des musulmans pieux.

En fait ce dont il s'agît concerne le dhakât ( le rituel d'abattage proprement dit) qui correspond quasiment aux mêmes injonctions rituelles que l'abattage kasher (la shehita) dans la religion juive.

Le dhakât (littéralement «séparation») consiste à sectionner les veines et artères de l'encolure (sans atteinte à la moëlle épinière). C'est tout bêtement -si l'on peut dire- l'égorgement, le degüello espagnol, le mode d'abattage traditionnel tel qu'il a toujours été effectué en France jusqu'à ce que le progrès -ou prétendu tel- impose sous la pression animaliste d'autres normes.
L'action doit être effectuée avec un instrument affuté, quand la tête de l'animal, qui doit être conscient est tournée vers La Mecque. Il suppose une intentionnalité et doit être accompagné de l'énonciation de la «bismillah» («Au nom de Dieu...»).
La Bismillah
Ce rituel témoigne d'une conception de la sacralité du quotidien et du caractère nullement anodin de tuer un animal pour s'en nourrir. Ajoutons que les qualités gustatives de la viande ne sont aucunement affectées: il est impossible de distinguer une viande halāl d'une autre.
L'abattage rituel juif et musulman représentait en 2010 … 4% du tonnage du bétail abattu en France!

Devant l'émoi provoqué par le reportage, dont seule la dernière partie fait la part belle aux abattages tituels, «je me suis pensé» que la démagogie et la manipulation avaient de belles perspectives d'avenir, si le bon peuple happe avec tant d'entrain le première perche venue.

Deux choses semblent troubler le péquin.

En premier lieu, la bestiole non étourdie souffrirait quelques minutes: horror!
Ce type de considération me fait hausser les épaules: quand bien même, ET ALORS!
Ayant plusieurs fois assisté à des abattages (agneaux, porc), voire ayant une ou deux fois saigné moi-même, si la chose n'est jamais plaisante, si l'acte a toujours revêtu un caractère de gravité, il n'en demeure pas moins NATUREL et constitue la plus vieille expérience de l'humanité.
Pèle-porc contemporain en Béarn
Comment quelque chose d'aussi fondamental, d'aussi évident, d'aussi -comme je l'ai déjà dit- naturel, peut-il faire débat? Où en sommes nous rendus dans la déliquescence et la confusion des esprits, dans la rupture avec l'ordre naturel des choses pour que de telles questions posent désormais problème? Tuer le cochon lors du pèle-porc, saigner la poule dominicale ou l'agneau pascal, étouffer des pigeons, briser la nuque d'un lapin ont de tout temps à jamais fait l'ordinaire des populations rurales. Et dans ces cas là, de quelque manière que l'on s'y prenne, quelque respect que l'on manifeste légitimement à l'animal, il y a nécessairement un peu de souffrance.
ET ALORS!
On va aussi venir nous emmerder chaque fois qu'on tue une poule ou qu'on procède à cette fête gasconne qu'est la tuaille du porc?
Va t-on aussi proscrire toutes les activités où l'animal peu ou prou serait sensé «souffrir»: la chasse, le gavage des palmipèdes, les zoos, les cirques, les courses de chevaux, et même l'équitation (le cheval n'a rien demandé...),  l'âne castré de BB et pourquoi pas le chihuaha que Madame Trucmuche sadise consciencieusement en lui imposant ses petits rubans, ses bottines et son ciré pour le pipi bi-quotidien?
L'anormalité me semble que notre civilisation urbaine s'en émeuve et s'offusque de la triviale banalité de devoir tuer pour manger, et de ce que cela suppose.
En l'espèce, le fait que des traditions religieuses aient conservé à cet acte fondamental un caractère rituel qui en souligne la gravité me semble plutôt rassurant.

En second lieu, d'aucuns s'irritent de consommer du «halāl» sans le savoir. On endosse alors le fallacieux prétexte d'une laïcité mal comprise (la laïcité à la française n'est pas la négation du fait religieux...) ou de Dieu sait quoi.
Il faut souhaiter que ces âmes sensibles s'abstiennent logiquement de voyager dans près d'un tiers de la planète, le nord de l'Afrique, le Moyen-Orient, une bonne part de l'Asie. Finies les vacances tour opératorisées au Club Med de Djerba, aux Maldives, à Bali ou la croisière sur le Nil: halāl vous dis-je, halāl, vous allez bouffer halāl!
Ce qui me fait mourir de rire, c'est que l'on s'offusque ainsi de quelque chose qui n'a aucun sens pour celui qui n'y adhère pas. Que le boucher prononce la «bismillah» avant de tuer ne revêt aucune valeur, aucune signification pour celui qui ne croit pas: qu'est-ce qu'il en a à foutre? Ce sont des mots, des mots sans portée et sans impact pour le mécréant.
Cela me fait penser à l'un de mes amis qui se torture depuis des années parce que foncièrement incroyant, il fut baptisé par ses parents à sa naissance. Je n'arrête pas de lui seriner que puisque pour lui cela ne veut rien dire, que c'est un acte sans réalité, pour un Dieu dont il nie l'existence, tout cela ne devrait pas le préoccuper. Qu'importe, cela le mine au delà du raisonnable!
Et cet acharnement même dans le déni devrait le questionner.

En fait la racine du problème posé est tout autre. C'est une crise d'identité et la difficulté à admettre que dans notre société plurielle, l'«Autre»puisse affirmer sa différence, son identité propre, son altérité. Ce phénomène a été parfaitement étudié et constaté dans l'Amérique post-ségrégation, après le mouvement des Droits Civiques. On supportait le bougnoul ou le nègre qui «restaient à leur place», qui se contentaient sagement de construire nos baraques, de bâtir nos autoroutes, de vider nos poubelles en demeurant sagement cantonnés et entassés dans leurs foyers SONACOTRA. On les supportait d'autant plus qu'on nourrissait l'espoir qu'ils réintégrassent leur gourbis à l'issue de la grâce qu'on leur faisait de nous servir.

Les choses ne se sont pas déroulées ainsi: ces cons sont restés. De bougnouls ils sont devenus beurs, et de nègres, blacks. Désormais, ils prennent leur place, comme les autres parties prenantes de notre Nation. Ils sont cadres, ministres, fonctionnaires ou présentateurs de télé. Ils draguent nos filles, deviennent voisins de notre «Sam suffit», se présentent aux élections, construisent des mosquées à côté de nos églises (que nous ne fréquentons plus...) et même nous envoient chier quand on les emmerde: tout fout le camp mon pôv' monsieur!
Tant qu'ils s'efforçaient de nous ressembler, no problem, mais voilà t'y pas qu'ils se mettent à réaliser que leurs ancêtres n'étaient pas gaulois et que le brave Charles Martel ou le bon Saint Louis ont consciencieusement occis leurs aïeux!
Dur! Dur! Pas facile à négocier ces virages là pour notre communauté nationale. Et pourtant, faudra se la cogner la route en lacet, parce que le coeur, la raison et l'histoire ne laissent pas d'autre choix...
Et pour ma part, cette aventure de l'acceptation des différences, cette conjugaison de l'altérité qui n'exclut nullement la culture et la passion de ses propres racines, cette redéfinition du  «vivre ensemble» est passionnante.

On attendrait de la part des aficionados quelque compréhension, voire quelque solidarité dans ce débat.
Est-ce toujours le cas?
Car ne nous faisons pas d'illusions, avec nos coutumes barbares de ce sud interlope, auxquelles nous nous accrochons becs et ongles, nous sommes bien les nègres et les bougnouls, fainéants, pervers et jouisseurs de ce nord bien pensant, urbain, urbanisé et hygiéniste qui depuis la croisade contre les Albigeois tente de nous imposer ses valeurs.
Halāl, corral, eral, même combat!
Xavier KLEIN
Dans le patio après l'arrastre.
http://www.mosquee-de-paris.net/Conf/Halal.pdf

On visitera avantageusement le site d'extrême-droite françaisdefrance (http://francaisdefrance.wordpress.com/2010/11/29/www-abattagerituel-com-le-site-a-visiter/) où l'on pourra constater les affinités électives entretenues avec le mouvement bestialiste notamment par la promotion forcenée du site www.abattagerituel.com qui regroupe plusieurs associations notoirement «zanti» dont la Fondation Brigitte Bardot.