Humeurs taurines et éclectiques

jeudi 30 août 2012

Une fois n'est pas coutume

D'ordinaire, je réserve les rares présentations de cartels de La Brega à des placitas dont la philosophie, les mérites, les efforts et la sympathie qu'ils m'inspirent me paraissent dignes d'être particulièrement encouragés et soutenus. D'autant qu'ils ne bénéficient guère des fastes que d'autres plus argentés peuvent se permettre de mobiliser.
C'est seulement des gestes d'amitié et de camaraderie, dont bien entendu, je ne retire aucun avantage, aucune propina, aucun «open bar champagne», rien d'autre que les joies de la rencontre et de la découverte sur des chemins de traverse, en joyeuse compagnie.
Pourtant, il me paraît indispensable de porter à l'attention et à la réflexion de mes petits camarades aficionados exigeants et … critiques l'enjeu, à mon sens majeur dans le contexte actuel, du week-end bayonnais qui s'annonce.
Voilà enfin appliquée la formule salvatrice -et à mon sens réaliste et novatrice- qui serait susceptible de redonner quelque vigueur à une tauromachie de figuras pour l'heure en décapilotade.

Samedi 1 septembre
Corrida à 17h 30
Élevage : 6 toros de Cebada Gago (Cadix)
Javier Castaño, Julien Lescarret qui fera ses adieux et Arturo Saldivar
Dimanche 2 septembre
Corrida à 17 h 30
6 toros de Joselito (Caceres)
El Juli, Miguel Angel Perera, Sergio Flores qui prendra l'alternative

Il me semble qu'il s'agirait d'être quelque peu conséquent et logique et de soutenir l'effort réalisé. Lorsqu'on connait un peu l'organisation bayonnaise, l'implication d'une Commission Taurine compétente et exigeante, on peut subodorer une présentation honorable.
Cébada Gago fait partie des élevages sérieux et encastés, l'afición et l'oficio de Javier CASTAÑO ne sont plus à prouver, et paradoxalement, Julien LESCARRET réalise sans doute la meilleure temporada de sa carrière, alors qu'il s'est décidé à l'abandonner, ce qui le prêterait à le regretter.
Quant à El JULI, le fait de se remettre en face des Joselitos, un élevage qui lui a fait faire (ou perdre) quelques cheveux l'an dernier, dont on sait que ses cornus peuvent témoigner d'incommodité des plus virulentes, n'est pas sans élégance et pundonor. Gagnera t-il des points cette année? (oui, bon, elle vaut ce qu'elle vaut!). En compagnie de Sergio FLORES, novillero expérimenté (l'un des rares dans le circuit novilleril à s'être confronté avec du bétail sérieux) dont l'engagement à cette occasion est prévisible. Enfin, peut-être verra t-on enfin Michel-Ange avec des toros dont la taille lui dépassent la braguette, ce qui devient une rareté. En outre, il a promis de sourire une fois.
Il serait donc dommage et surtout préjudiciable que la voie ouverte et les tendidos ne se voient fréquentés que par quelques pèlerins de passage et que le risque pris d'une évolution indispensable ne se voit pas récompensé.
Évidemment, «Corrida d'expectación ...», seuls les toros décideront...
Xavier KLEIN

mardi 28 août 2012

Deux textes...

«Mes jeunes gens ne travailleront jamais, les hommes qui travaillent ne peuvent rêver; et la sagesse nous vient des rêves.»
Smohalla, indien nez-percé

Il est un livre pour lequel je nourris une tendresse particulière et que je ne saurais laisser longtemps sans m'y plonger.
C'est un recueil de paroles et de clichés extraordinaires d'Amérindiens, synthétisés par Teresa Carolyn McLuhan qui les a redécouverts,

On peut en avoir un aperçu en consultant une base de données sur le site:
http://memory.loc.gov/ammem/award98/ienhtml/curthome.html
ou
Edward Sheriff Curtis, Autoportrait
Je ne sais pas en ce qui vous concerne, mais beaucoup de ces textes me parlent, sans pour autant donner dans l'angélisme excessif très New Age, qui anime nombre de thuriféraires du «bon sauvage» cheyenne ou navajo opposé à l'affreux blanc prédateur. Chez les emplumés devaient se trouver statistiquement autant de salauds que chez les prêts-à-scalper blanquichots (la pratique du scalp, hormis chez El Juli, provient de la prime que les troupes anglaises octroyaient à leurs alliés indiens pour la chevelure de chaque yankee abatu pendant les deux guerres d'indépendance (la deuxième déclarée par les USA). Un peu comme les oreilles que les premiers toreros recevaient pour justifier de leur dû).
Les vaincus, surtout spoliés et génocidés, attirent toujours les sympathies, lorsqu'ils ne tombent pas dans l'oubli, où que l'on n'occulte pas leur histoire!!! Enfin, quand même, les cousins d'Amérique Centrale, aztèques, mayas et autres zapothèques n'étaient pas précisémment de charmants et bucoliques pacifistes avec leurs dissections cardiaques in vivo.
Du moins les indiens n'emmerdaient-ils et n'avaient-ils rien demandé à personne. Seulement le droit de continuer à se chamailler entre eux, comme ils l'avaient toujours fait.
Le premier texte me semble toujours d'une actualité calcinante et surtout universelle. Depuis les tribus d'Amazone, aux tibétains, en passant bien sûr par les ceusses qui prétendent abolir ce qui ne serait pas ... civilisé à leur yeux.


«Hommes blancs! On ne vous a pas demandé de venir ici.
Le grand Esprit nous a donné ce pays pour y vivre.
Vous aviez le vôtre. nous ne vous gênions nullement.
Le grand Esprit nous a donné une vaste terre pour y vivre, et des bisons, des daims, des antilopes et autres gibiers.
Mais vous êtes venus et vous m'avez volé ma terre.
Vous tuez mon gibier. Il devient alors dur pour nous de vivre.
Maintenant vous nous dites que pour vivre il nous faut travailler; or le grand Esprit ne nous a pas fait pour travailler, mais pour vivre de la chasse.
Vous autres, hommes blancs, vous pouvez travailler si vous voulez. Nous ne vous gênons nullement.
Mais à nouveau vous nous dites: pourquoi ne devenez vous pas civilisés?
Nous ne voulons pas de votre civilisation!
Nous voulons vivre comme le faisaient nos pères; et leurs pères avant eux.»
Tashunka Witko
Crazy Horse»: Cheval Fou, chef des Sioux Oglala (1841-1877).
***
Il y a aussi ce texte splendide de Leonard PELTIER, qui pour moi est un credo:
«On dit que le silence est la voix de la complicité.
Mais le silence est impossible.
Le silence hurle.
Le silence est un message, tout comme ne rien faire est un acte.
Laisse ton être sonner et résonner en chaque parole et chaque acte.
Oui, deviens qui tu es.
Il n'est pas concevable que tu esquives ton propre être ou ta responsabilité.
Ce que tu fais est qui tu es.
Tu es ta propre punition.
Tu deviens ton propre message.
Tu es le message.»
Leonard Peltier, «Ecrits de prison, le combat d'un indien»


Léonard PELTIER
Léonard PELTIER est incarcéré depuis 1976 et condamné à deux peines à perpétuité. Il est membre de l'American Indian Movement. L'organisation Amnesty international le considère comme un prisonnier politique, qui «devrait être libéré immédiatement et sans condition.»
***

Qui es-tu, merdeux?


Un texte des mieux sentis reçu ce jour.  
A déguster avec délectation. 
C'est sans doute le modèle idéal d'éducation que prônent nos gentils donneurs de leçons «zantis», quand ils prétendent interdire l'accès des arènes aux mineurs. L'apprentissage, encadré par des adultes complaisants, de la haine, de l'irrespect, de l'intolérance, de l'insulte, de comportements sans limites est sans doute préférable pour eux au supposé traumatisme des chères têtes blondes devant les réalités incontournables que rappellent la corrida.
Le pire n'est pas qu'un gamin mal élevé se permette ces outrages, mais que des adultes l'y encouragent et le laissent faire.
Question de valeurs et d'éducation.
Mais sans doute, trouvera t-on encore d'excellentes raisons et justifications!!!
Pour moi, une seule solution: le coup de pied au cul salvateur, pédagogique et immédiatement compréhensible par le sauvageon...
Mais certains grands psys préfèreraient la plainte... pleinement justifiée en effet. Malheureusement, là aussi, nous n'avons pas les mêmes valeurs.

Dimanche, 26 Août 2012

Qui es-tu pour m’insulter quand je vais aux arènes ?
Qui es-tu, merdeux, pour me traiter de bâtard et d’enculé ? Je cite tes propres termes qui doivent faire partie des cinquante mots de vocabulaire que tu connais, hélas…
Qui es-tu, merdeux, pour me parler ainsi sans me connaître, toi qui pourrais être mon petit-fils ?
Qui es-tu, merdeux, pour me donner des conseils, pour me jeter l’anathème, ou encore pour me donner des leçons de morale?
Qui es-tu, merdeux, toi au milieu de ce groupe haineux venu des quatre coins de l’Europe pour se retrouver à Mimizan comme une poignée de fifres qui vociféraient et devant lequel on devait passer pour se rendre aux arènes puis pour les quitter, alors qu’on aurait dû  les arrêter bien avant ?
Sais-tu au moins, merdeux, que parmi les gens que tu as vu passer, que l’on nomme aficionados, il y a des intellectuels, des professeurs, des médecins, des avocats, des chefs d’entreprise, des industriels, des employés, des paysans, des retraités et des jeunes, tous mêlés par une même passion et qui vont en toute légalité voir une corrida de toros ? Des gens qui peut-être un jour te soigneront, t’instruiront, te défendront ou encore te procureront du travail…
Sais-tu, merdeux, qu’à tes côtés, il y avait une femme qui m’a traité de nazi, peut-être ta mère ou ta grand-mère, déversant son venin du haut de son QI de méduse, en employant des mots qu’on pourrait facilement lui retourner… Quant à tes invitations à la sodomie, si tant est que tu saches de quoi tu parles, merdeux, je t’en laisse tout le plaisir… Cela dit, si j’étais toi, j’y réfléchirais à deux fois !
Et puis tu sais, merdeux, il y a des choses que tu ne peux pas t’imaginer, comme des  ganaderos soignant leurs bêtes au quotidien. Ça, on ne risque pas de te le raconter autour de toi, mais si tu les voyais, au moins une fois après être allé au campo, tu ne verrais probablement plus les choses sous le même angle… Pas plus que tu ne resterais certainement pas insensible à l’angoisse d’une épouse, d’une mère, en apprenant que son mari, son fils, vient de se faire blesser. Ou pire, à leur douleur en apprenant qu’il vient de perdre la vie !
Peut-être que plus tard, merdeux, tu auras des copains qui te parleront de traditions, de tauromachie, de Fiesta, et que tu te rendras alors compte qu’on t’aura berné, utilisé, manipulé. Auprès d’eux, tu trouveras certainement plus d’ouverture d’esprit, et franchement, ce ne sera pas très difficile…
Puis tu aspireras probablement à quelque chose de grand, d’unique, de primordial : la Liberté. Non pas celle d’emmerder ton voisin, fréquemment répandue de nos jours, mais celle qui te permettra d’évoluer dans un monde ouvert à toutes tes passions et de les vivre sans entraves dans le respect de l’autre. Ce jour-là, merdeux, si tu y repenses, tu te diras peut-être qu’à Mimizan, on t’avait tout simplement posté du mauvais côté du gué !
C’est pour ça, merdeux, que finalement, je ne t’en veux pas trop, malgré l’outrance de ton langage, tout simplement parce que tu n’étais pas vraiment responsable de tes paroles. Au fond, je ne te souhaite qu’une chose, c’est qu’un jour tu puisses t’affranchir de cet entourage d’aigris qui n’a rien d’autre à faire de leur temps que d’emmerder les autres. A ce moment-là seulement, merdeux, tu seras devenu un Homme Libre… 
Paul Hermé

***

samedi 25 août 2012

Signes du toros (suite)

Suite à l'article «Pour qui marche Signes du toro» (http://bregaorthez.blogspot.fr/2012/08/pour-qui-marche-signes-du-toro.html), Monsieur Joël JACOBI a la courtoisie et le pundonor de répondre. La réplique suit: 
Monsieur,
Nos précédents échanges de courrier n'ont donc servi à rien. Vous persistez à affirmer que l'émission que j'ai l'honneur de diriger, Signes du Toro, participe à un "véritable conditionnement des (…) téléspectateurs ", fait "exclusivement l'apologie d'une corrida-spectacle" et opère des choix "révoltants".
Vous faites état dans votre argumentation des "options et des goûts toreristas" des journalistes de l'émission. Nous sommes deux, Zocato et moi-même. En ce qui me concerne, je vois peu de pertinence à cette division torista/torerista. Et je suis par conséquent bien incapable de me situer dans un "camp" ou dans l'autre: c'est comme si vous demandiez à un amateur de café au lait de dire s'il préfère le lait ou le café. Au contraire de vous, qui bondissez d'affirmations péremptoires en réquisitoires définitifs, j'ai peu de certitudes en matière taurine; après 25 ans passés à traiter de tauromachie à la télévision (à quoi il faudrait ajouter quelques années à Radio France), je suis certes en mesure de citer les toreros, les toros et les après-midi qui m'ont marqué et mais je suis bien incapable de "théoriser" une quelconque pensée globale sur la corrida, son évolution, son avenir, ce qui la menace, que sais-je encore. Appliqués à mon travail, les termes de "monopole" ou de "pensée unique" me semblent à peu près aussi bien convenir qu'un tutu rose à un mammouth. La seule chose dont je sois sûr, c'est que je n'imagine pas louper une feria de Nîmes ni une feria de Céret: les deux me sont également agréables. Pour des raisons différentes, bien sûr.
Comme je vous l'ai déjà écrit, j'assume entièrement les choix de tourner telle corrida plutôt que telle autre. Pour des raisons économiques, nous ne pouvons "couvrir" tous les spectacles et je considère qu'il est plus "rentable" de déplacer une équipe sur une feria proposant plusieurs spectacles.
En 2011, par exemple, nous avons tourné simultanément les corridas d'Orthez et de Saint-Vincent de Tyrosse et j'ai décidé de ne passer que quelques images d'une faena de Stéphane Fernández Meca à Tyrosse. Vous êtes, je pense, parfaitement bien placé pour considérer avec moi que montrer des piques ou des passages de faenas de la corrida de Dolores Aguirre n'aurait été agréable ni pour cet élevage, ni pour le fournisseur de la cavalerie, ni pour les toreros. Ni pour l'organisateur de ce spectacle.
Quant à "l'intérêt intrinsèque" de ce sujet, il n'y en a aucun pour une émission de télévision qui se veut destinée à tous les publics et qui prétend montrer de la corrida une image de vitalité, de diversité et de beauté.
Nous sommes en train de préparer un long sujet sur les toros d'Escolar Gil que nous avons filmés au campo, à Vic, à Céret, à Mont de Marsan et à Dax. J'ignore si vous considérez que cette ganadería est "torista" ou "commerciale" et pour dire la vérité je crois bien que ça m'importe assez peu. On y verra des piques données, me semble-t-il, dans les règles de l'art, des combats de toros particulièrement braves, des hommes valeureux. On verra Sandoval à cheval, les yeux clairs de Robleño et le manteau gris des toros. On racontera la blessure de Castaño, l'orgueil de Lescarret et la faena d'Aguilar.
J'espère que ça vous plaira.
Joël Jacobi

PS. Je vous laisse libre de publier ce courrier sur votre blog et vous remercie par avance de ne pas apporter votre soutien à l'émission au cas où elle viendrait à être menacée.


Monsieur Jacobi,
Il m'est difficile de croire que vous n'ayez pas lu avec attention l'ensemble de l'article et qu'en conséquence vous n'ayez pas sciemment répondu à ce qui en constituait l'essentiel.
En l'espèce, il ne s'agit nullement d'une distinction torista/torerista, à laquelle je n'accorde guère plus d'importance que vous (je suis «morantiste» et «ponciste», j'ai un abono à Dax et je serai avec plaisir à Bayonne en septembre), mais du problème d'une prime plus que conséquente accordée aux grandes plazas et aux grandes ferias par rapport aux «autres».
La «ségrégation» que vous opérez et la critique que je formule se fondent surtout entre «corrida-spectacle» et «corrida-afición».
Ne vivant pas de la chose, et n'ayant aucun intérêt personnel et pécuniaire à sauvegarder, sinon la survivance d'un rituel qui me tient à cœur, et par ailleurs, pour cette raison, préoccupé de comprendre le sens de ce qui se passe, je me permets de proposer débats, analyses et propositions. Ce dont vous n'avez cure puisque votre travail serait de rendre compte.
Mais tout le problème est là: rendre compte de quoi?
Vous exposez très clairement vos présupposés: il vous est inimaginable de «louper une feria de Nîmes ou de Céret».
Fort bien! Cependant, il pourrait vous être également inimaginable de «louper les novilladas de Parentis, la semaine taurine de Saint-Sever, les excellentes novilladas de Garlin, les corridas de Saint Vincent de Tyrosse ou … d'Orthez, etc.» (pour ne parler que du Sud-Ouest). Mais cela aussi, vous est … inimaginable. Quel déficit d'imagination pour un créateur audiovisuel!
Vous persistez à nier l'évidence des goûts que vous imposez. Que vous en ayez est humain, compréhensible et admissible, mais que vous vous dupiez sur le fait d'en avoir, c'est à dire sur votre «subjectivité agissante» est tout de même légèrement problématique, surtout pour un journaliste.

Ce qui est particulièrement gênant -mais vous n'êtes certes pas le seul dans ce cas- ce sont les poncifs et les a priori que, pour le coup, vous imposez péremptoirement, comme péremptoirement vous décidez de «l'intérêt intrinsèque» d'un sujet.
Si l'an dernier, la corrida d'Aguirre s'est déroulée dans des conditions météorologiques désastreuses, prêtant peu il est vrai à relation télévisuelle, ce ne fut nullement le cas cette année où nous avons bénéficié d'une novillada de qualité (avec Sandoval à cheval, des veraguas jaboneros et capirotes, des cogidas, de l'orgueil, etc.) et d'une corrida dont tout un chacun est sorti très satisfait, bien qu'elle se soit surtout centrée sur le premier tercio, hormis une faena valeureuse de Robleño «aux yeux bleus» (puisque la couleur vous importe tant). Contrairement au lieu commun que vous faites vôtre, ces tercios de piques, généralement bien effectués (19 contacts), ont enthousiasmé le public, comme ils ont plu à Mont de Marsan et à Dax avec les Escolar.
Bien sûr, si vous décrétez que ce genre de détails périphériques n'intéresse pas le public!
Pourtant, comme le notait finement Miguel DARRIEUMERLOU, il y a tellement de spectacles et de plazas où l'on ne voit qu'un troisième tercio, qu'il importe de signaler et valoriser ceux qui s'intéressent également aux deux autres et s'attachent à les revaloriser.
Néanmoins, il ne vous émeut pas de considérer comme normal et naturel d'être présent pour filmer à longueur de ferias, des corridas dont l'histoire récente (et les propres reseñas du Maître Zocato)  à démontré la «vacuité intrinsèque».
Question de choix, question de goûts: les vôtres!
 ***
Vous voulez donner de la corrida une «image de vitalité, de diversité et de beauté». Voilà un autre splendide présupposé arbitraire. On pourrait aussi concevoir d'en donner une image de combat, de sauvagerie, de lutte acharnée, car cela aussi c'est une réalité qui procède de la diversité. Comme la diversité commanderait également que vos images ne se concentrassent pas dans leur immense majorité sur les corridas de figuras et du mono-encaste.
 ***
Si cela vous fait plaisir de le croire et de l'écrire, je veux bien être péremptoire et réquisitorial, ce qui est une OPINION. Je préfère m'en tenir aux faits et aux chiffres qui, eux, sont têtus. Donnez-vous la peine de procéder à quelques statistiques sur les festejos dont vous rendez compte et vous ne pourrez nier qu'ils tournent à plus de 90% autour de cette corrida-spectacle, des grandes ferias, des figuras et des toros qu'il consentent à affronter. Ca, ce n'est pas une OPINION, c'est un FAIT.
Comme il est un fait que si les grandes arènes se vident (voir le remplissage de Bayonne en août), les petites qui se bougent pour montrer cette autre facette de la tauromachie que vous négligez, cette tauromachie fondamentale de village, cette authenticité sans fards ni paillettes ont plutôt tendance à se maintenir voire à progresser. Cela aussi est factuel et relève de la tauromachie, et cela aussi doit être montré, ni plus, ni moins que le reste.
Comme il est un fait également que l'ensemble de l'afición fait le constat désastreux de l'échec de ce système dans tous les «grands cycles» depuis trois ans, que les «aficións indignées» se multiplient en France, et commencent à déserter les arènes, comme elles le font déjà en Espagne massivement.
 ***
Vous vous sentez «incapable d'une quelconque pensée globale sur la corrida, son évolution, son avenir, ce qui la menace, que sais-je encore».
Souffrez Monsieur que d'autres s'en sentent capables, s'en préoccupent, surtout quand ils la payent et n'en sont pas rémunérés.
Souffrez qu'ils s'en concernent et ne se contentent pas de la position très mode et très confortable de l'observateur distancié, désabusé ou complaisant.
Souffrez qu'ils s'engagent.
Et souffrez qu'ils vous adressent des critiques, puisque c'est eux qui justifient de votre office et vous font vivre.
 ***
J'aimerais comprendre en quoi se déplacer à Mont de Marsan ou à Dax pendant 5 jours est plus «rentable» que 2 jours à Parentis ou Hagetmau , ou un seul à Orthez ou Tyrosse, à moins de reconnaître que certaines organisations qui en ont les moyens assument tous les frais, y compris le champagne. Mais là on dérive de l'économique à la déontologie. Et puis, entretenant une haute idée de ce que doit être le service public pour lequel nous payons et nous nous battons, j'aime à croire que la sacro-sainte rentabilité libérale ne lui interdise pas encore la pénétration des «territoires» et qu'on puisse encore s'y rendre sans casque colonial, saharienne et coolies, même et y compris si l'on n'y trouve guère d'hôtels et de restaurants 3 ou 4 étoiles.
***
Pour finir, je n'entends pas grand chose au journalisme, mais il me paraît que le véritable choix, c'est entre divertir et informer.
La corrida pour «tous publics» n'est-ce pas une utopie dangereuse, surtout lorsque le péquin appâté par des images choisies se voit confronté à la réalité plus prosaïque des ruedos? Entre la chronique mondaine de Stéphane Bern et le reportage réaliste d'Albert Londres, il faut choisir.
Je constate seulement qu'Albert Londres a laissé une oeuvre, un nom et un prix...
Ne vous leurrez pas et ne nous leurrez pas Monsieur JACOBI; et ne vous mésestimez pas: vous n'êtes nullement le gentil poète taurin bohème et esthète qui conte des histoires de toros, le candide ignorant des enjeux et des rapports de force. Vous êtes le rouage impliqué et agissant d'un système, comme Zitrone l'était de la France pompidollienne, Guy Lux de la France giscardienne et Drucker de tous les pouvoirs (l'espèce n'est toujours pas en péril de disparition). Vous choisissez ce qui est regardable et ce qui l'est pas, vous formez par là même les goûts et les répulsions, vous transmettez des valeurs et des normes.
Ce n'est pas critiquable en soi, mais c'est, et le nier relève de l'ineptie ou de l'innocence.
 ***
Il ne me plaira pas de voir votre reportage, Monsieur Jacobi. Non qu'il ne présente pas d'intérêt, mais je regarde très rarement la tauromachie à la télévision. C'est dans les ruedos qu'elle vit. C'est un art vivant qui se sent, s'écoute, se gueule, se jubile, s'horripile. Toutes choses que la télé ne procurera jamais...
Xavier KLEIN

vendredi 24 août 2012

L'honneur des Saint-Perdonnais

Ils ne «se la pètent pas», ne «la ramènent pas», ne «se melonnent pas».
Avec gentillesse, modestie et surtout avec une énorme afición que beaucoup devraient leur envier, contre vents et marées, sans faire de bruit mais capbourruts comme des gascons de grande souche, ils s'obstinent à faire vivre leur journée taurine.
Déportés à Mont de Marsan après la crémation escolière de leur tabernacle, ils n'en démordent pas, et ils ont raison.
Quand on constate les gesticulations en tout genre, les appels aux rassemblements, à l'union sacrée antizantis, les mesas de ci, les observatoires de ça, et tutti quanti, on se prend à sourire en se disant qu'on est plus prodigue d'effets de manche pour Barcelone, Illumbe ou Fuentes de la Chiclana que d'une bonne, saine et vigoureuse manifestation devant la Mairie pour que l'on reconstruisît -enfin- la placita balsamique et résineuse des Saint-Perdonnais.
Le patrimoine ne semble guère procéder d'une grande préoccupation locale, semble t-il, puisqu'on n'hésita pas à y raser en 2011, le Château de Bertheuil, une splendide et romantique ruine pourtant.

En tout cas, personne n'aura besoin de porter banderoles, casque lourd, battes de base-ball, manches de pioches ou autres cocktails molotov pour apporter un soutien aussi précieux qu'actif à nos camarades Saint-Perdonnais.
Il suffira seulement de zapper la pêche à la ligne, de sortir de vos piscines et de vos léthargies pour vous porter vous-mêmes jusqu'au Moun, cela suffira amplement...
Vous y verrez le phalanstère perdonnais en action, et vous vous exclamerez: «Mais c'est bien sûr qu'on les connait, on les rencontre partout où courent les toros, les vrais!»
Et en fait de toros, ou plutôt de novillos, c'est que les gonzes ne mégotent pas. Du franc et honnête pensionnaire de la casa Baltazar Iban, dont le caractère et les mensurations devraient satisfaire tous les publics. Des lots qui furent légitimement primés ces dernières années pour leur complétude.
Et puis, ce n'est pas tout, c'est que les coquins compères et con paires ont des exigences: celles d'un premier tercio de qualité, lui aussi primé.
Amitié, convivialité, sérieux: que demander de plus?
Xavier KLEIN

vendredi 17 août 2012

Récupération post-dacquoise.

Avant de reprendre un peu la plume entre des séances d'écriture, de bricolage et d'arts appliqués, un petit aperçu de la réalité et des méthodes employées par nos «zamis zantis», très actifs en ce moment.
Des «pacifistes» tout à fait exemplaires qui soutiennent les assassins terroristes de l'E.T.A. emprisonnés en Espagne.
Des écologistes tout aussi exemplaires qui maculent les murs, du Vieux Bayonne, courageusement masqués, avec des bombes qui affectent la couche d'ozone, paraît-il.
Des citoyens très démocrates qui violent la loi en vandalisant une zone historique: http://www.veganpaysbasque.org/graff-antifa-pendant-les-fetes-de-baiona/
Entre les fachos de Denise, la Passionaria narrossaise d'Anti-Corrida Landes et les gauchos veganiens peinturlureurs d'Euzkadi, ce sont bien les extrêmes qui se rejoignent dans la croisade des fanatiques. Sans compter les adeptes belges du fou furieux député d'extrême droite Laurent LOUIS qui affutent leurs moules-frites en vue de leur prochaine expédition mimizannaise.
L'union sacrée du couscous narrossais, de l'axoa iparrepatatrakesque et du kip-kap sauce Vlaams Blok, voilà l'Europe bestialiste en marche pour une belle «mesclagne»!

Remarquez, les vegabasques sont les plus rigolos! Leur délire idéologique qui distingue les animaux-zanimaux et les animaux-zumains est pas piqué des zannetons.
Feraient mieux de s'occuper des derniers et d'organiser une manif avec leurs potes du Bildu contre les jeux intelligents qu'on envisage désormais dans les arènes d'Illumbe. Prenez l'«Harri altxatzea»: faire lever des grosses pierres à ces pauvres bêtes, c'est pas humain!
Peut-être vont-ils s'opposer, au nom de la non-instrumentalisation de l'animal aux soka-muturrak (Azpeitia), aux combats de bélier (Zubieta) ou des concours de tonte de brebis.
Mais là c'est une autre histoire: c'est de la culturrak...
Xavier KLEIN

vendredi 3 août 2012

Pour qui marche «Signes du toro»?


«Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.»
«Les animaux malades de la peste» Jean de la Fontaine

Lorsque l'on constate l'impact considérable et le coût non moins considérable de la «réclame» sur un media audiovisuel de grande diffusion, on mesure l'avantage, tout aussi considérable, concédé à ceux qui en profitent.
C'est d'ailleurs un problème pour l'immense majorité des plazas, celles qui n'émargent pas au «G7», celles dont le budget ne peut supporter une charge aussi lourde.

La plupart des medias efficaces en matière tauromachique (internet, presse locale, magazines spécialisés) sont des entreprises privées qui -et c'est normal- facturent leurs services.
Il existe toutefois des medias de service public qui rendent compte de l'information taurine. Radios, telles que le réseau France Bleue, mais surtout le réseau de télévision publique FR3 où, dans les régions taurines, on peut bénéficier de l'émission «Signes du toro».
J'allais dire «excellente» émission...
Oui, si l'on en croit la qualité des reportages diffusés.
Non, si l'on constate les parti pris presque systématiquement toreristas et la part du lion concédée à plus de 90% aux festejos organisés dans les plazas de 1ère catégorie.


Si sur le site (http://signesdutoro.france3.fr/index.php?page=article&numsite=1148&id_article=33943&id_rubrique=1151), on cause parfois des «petites», la quasi totalité des images, des reportages et des comptes-rendus de ferias ne rendent compte que de l'actualité des «grandes».
Et lorsque l'on sait les options et les goûts toreristas affichés de ses journalistes, qui outre la télévision sévissent pour certains dans la presse régionale, on peut envisager de parler monopole et pensée unique.
Comment s'étonner dés lors d'un véritable conditionnement des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs à ne connaître et surtout n'apprécier que ce qu'on leur montre, au détriment du reste?


Du week-end du 21 et 22 juillet, l'aficionado qui regardera l'émission ne disposera que d'images de Mont de Marsan, seule plaza du sud-ouest où comme tout le monde le sait, on faisait courir des toros ces jours là. Orthez, Tyrosse: inconnues au bataillon!
Ce présent week-end, seule Bayonne fournira des images. Parentis, Hagetmau, Riscle n'existeront pas.
Pourtant, la programmation de ces «placitas» est tout aussi intéressante, et l'évènement peut tout aussi bien s'y produire que dans la cité du jambon. On pourrait également rajouter que les citoyens de ces villes et villages, les aficionados qui s'y rendent payent eux aussi leur redevance.

Tout cela pourrait prêter à sourire, voire à rire, si deux légers problèmes ne se posaient.
D'une part, FR3 concède un avantage commercial et pécuniaire énorme à ces plazas dont elle fait OBJECTIVEMENT la promotion avant et après les évènements concernés, non seulement dans l'actualité, mais durant l'hiver par des retransmissions. Un avantage concédé à celles qui en auraient le moins besoin, au détriment de celles qui en bénéficieraient le plus.
Ce sont des minutes, voire des heures d'antennes consacrées aux plazas du G7, qui ne paraissent ainsi que les seules à organiser corridas et novilladas en général et spectacles de qualité en particulier.
La consultation des tarifs (http://www.tarifmedia.com/ ou http://www.snptv.org/generalites/faq.php?theme=3), le prix de la minute d'antenne permettent de prendre la mesure de l'avantage gigantesque concédé à titre complètement GRATUIT.
D'autre part, il s'agît d'un SERVICE PUBLIC, sensé rendre compte de l'actualité taurine, sans autre considération que l'intérêt intrinsèque du sujet. Sur quelles bases et selon quels critères la rédaction de «Signes du toros» opère t-elle ses choix?
Il y a là une inégalité de traitement parfaitement révoltante.

Cette situation a fait déjà l'objet de démarches auprès de FR3. Prises de bec avec le rédacteur, envoi de courrier de l'Association des Organisateurs de Corridas et Novilladas du Sud-Ouest. L'an dernier, nous avons eu à Orthez la divine surprise de la présence des caméras. Mais Orthez n'est pas seule en cause et l'on est vite retombé dans les travers ordinaires.

Il faut également considérer qu'un jour ou l'autre, comme pour la chronique de Jacques DURAND, nos zamis les zantis exerceront leur terrorisme coutumier en demandant la suppression de la «barbarie télévisée». Ce à quoi on pourra leur mettre sous le nez le foisonnement des émissions de bébêtes cucul-la-praline.
Ce jour là, sauf réorientation de «Signes du toro», en ce qui me concerne, je ne lèverai pas le petit doigt et encore moins la plume pour défendre une émission qui aura délibérément ignoré la réalité quotidienne, populaire et villageoise de la culture taurine. La disparition d'une émission qui fait l'exclusive apologie d'une corrida-spectacle en crise ne me dérangera en rien.
Je pense que je ne serai pas le seul...
Xavier KLEIN

HAGETMAU 2012


Pendant le règne de Louis le Quatorzième, Bernard d'Audijos, hobereau local, ancien officier du roy mobilise la population contre la gabelle, l'impôt sur le sel.
Avec ses «Invisibles», il harcèle les troupes et les convois de l'intendant Pellot pendant 6 ans, avant de s'exiler en Espagne puis d'obtenir le pardon royal et … d'obtenir la charge d'un régiment de dragons.
Ainsi, c'est à Hagetmau que l'on a inventé la guerilla moderne.
L'esprit fier et rebelle des hagetmautiens prévaut toujours.

Hagetmau, c'est plusieurs décades de novilladas sérieuses organisées autour de ganaderias de renom et de qualité, une présentation des plus honorables.
Hagetmau, c'est aussi une afición vibrante, jeune et dynamique.
Hagetmau, c'est toujours une surprise attractive cachée dans les cartels. Cette année, le lundi 6 août, la novillada de Moreno de Silva. Les cousins Albasseradas de la Ganaderia de Saltillo (Moreno de la Cova) terrifique venue il y a 2 ans à Orthez. Tout le monde s'en souvient encore.
Un EVENEMENT à ne manquer sous aucun prétexte, même à l'article de la mort.
Suerte!
Xavier KLEIN

NOTA: On déplorera tout de même le télescopage le même week-end de Parentis, Hagetmau et de Riscle où se célèbrera une intéressante novillada de coquillas de SANCHEZ ARJONA.
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jeudi 2 août 2012

Les «barbares» ne sont pas ceux que l'on croit


La violence verbale inouïe régulièrement exercée par les «zantis» ne semble choquer personne. A l'encontre de la tauromachie et des aficionados, tout semble être autorisé, tout paraît licite.
Une impunité dangereuse: lorsque la justice, rempart contre la sauvagerie, n'advient pas, les gens finissent par se faire justice eux-mêmes!
Il faudra bien qu'un jour cette dernière se préoccupe d'intervenir, non sur le fond, mais au moins sur la forme pour endiguer les excès inacceptables d'un discours qui, en dehors du fond, toujours discutable, porte en fait la haine et la dévalorisation de l'«autre».
Des propos, des insultes, des termes qu'on se refuserait à employer pour quiconque, qui vaudraient les tribunaux s'ils étaient portés à l'encontre d'un quidam, d'une bergère, d'un gay, d'un beur, etc., on se les autorise dans un déchaînement cathartique qui devraient questionner ceux-là qui se les permettent, quant à la barbarie et à la violence contre laquelle ils prétendent s'opposer.
On se ferait condamner à juste raison en traitant un homo de tantouze ou de dénaturé, mais on peut insulter un aficionado en le traitant de vermine, de salope, d'enculé, de tortionnaire, de sadique, aimables épithètes relevés couramment dans l'élégante prose «zantie»
C'est le lot des cultures minoritaires et différentes, surtout dans un monde qui tend à s'uniformiser, à se standardiser autour du gruau paradigmique minimaliste d'une word-culture aseptisée.

A cette aune, l'illustration et la défense de la tauromachie ne constituent pas une activité périphérique et accessoire. En fait c'est la ligne de front entre les tenants d'une pensée unique politiquement «korrekte» et l'indispensable disparité des conceptions, cultures et pratiques qui font la richesse et la spécificité de l'humain. C'est d'ailleurs cette diversité et sa capacité d'adaptation qui ont permis à l'humanité d'être ce qu'elle est.
Plus encore, dans l'éternelle lutte entre une logique «impériale» -voire impérialiste- centripète et une logique «régionale» centrifuge (pour la France, entre jacobinisme et girondisme), c'est l'avenir même de notre société qui transparaît en filigrane dans le débat taurin.
Ayant récemment débattu avec un député européen danois sur ce sujet, j'ai répondu à ses critiques que le barbare, c'est toujours l'«autre», celui qui ne vit pas et ne pense pas comme nous, et je lui ai transmis le texte qui suit. J'ai conclu en lui affirmant que profondément européen, je voulais être AVEC lui, mais pas COMME lui.
Homme intelligent et cultivé, cela lui a donné à réfléchir et à infléchir sa position vers la neutralité: il n'avait pas vu les choses comme cela.
Il est heureux qu'il se trouve encore des hommes qui demeurent sensibles à la raison, à l'argumentation découplée de l'émotion. Mais combien parmi les contempteurs de la tauromachie, et par delà parmi nos concitoyens lambdas sont capables d'entendre la sagesse de Claude Levi-Strauss, quand bien même ce dernier n'était-il pas un fervent adepte de la tauromachie?

PS: A propos des derniers articles sur les zantis, on dégustera avec délice le dernier éditorial du caudillo boucalais qui accourt au secours de la victoire.
Avec le «machin», il œuvrerait plus efficacement en s'engageant dans le sens que j'indique plus avant: la condamnation par voie de justice des violences verbales à l'encontre des aficionados.
En cette matière, comme en d'autres, les belles paroles -même tardives et intéressées- ne suffisent pas, seuls les actes comptent, et les actes de l'O.N.C.T., on les compte sur les doigts d'un manchot intégral. 
On lira avec encore plus de délectation le procès-verbal du dernier plenum où l'on constatera la suractivité des observateurs: http://www.culturestaurines.com/120624proces_verbal
Xavier KLEIN
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«L'attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides puisqu'elle tend à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes placés dans une situation inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles : morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions. «habitudes de sauvages», «cela n'est pas de chez nous», «on ne devrait pas permettre cela», etc.., autant de réactions grossières qui traduisent ce même frisson, cette même répulsion en présence de manières de vivre, de croire ou de penser qui nous sont étrangères.
Ainsi l'Antiquité confondait-elle tout ce qui ne participait pas de la culture grecque (puis gréco-romaine) sous le même nom de barbare; la civilisation occidentale a ensuite utilisé le terme de sauvage dans le même sens. Or, derrière ces épithètes se dissimule un même jugement: il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l'inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain; et sauvage, qui veut dire «de la forêt», évoque aussi un genre de vie animal par opposition à la culture humaine. […]
Cette attitude de pensée, au nom de laquelle on rejette les «sauvages» (ou tous ceux qu'on choisit de considérer comme tels) hors de l'humanité, est justement l'attitude la plus marquante et la plus instinctive de ces sauvages mêmes. […]
L'humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe linguistique, parfois même du village; à tel point qu'un grand nombre de populations dites primitives se désignent elles-mêmes d'un nom qui signifie les «hommes» (ou parfois - dirons-nous avec plus de discrétion? - les «bons», les «excellents» , les «complets»), impliquant ainsi que les autres tribus, groupes ou villages ne participent pas des vertus ou même de la nature humaine, mais qu'ils sont tout au plus composés de «mauvais», de «méchants», de «singes de terre» ou «d'oeufs de pou». On va souvent jusqu'à priver l'étranger de ce dernier degré de réalité en en faisant un «fantôme» ou une «apparition». Ainsi se réalisent de curieuses situations où deux interlocuteurs se donnent cruellement la réplique. Dans les Grandes Antilles, quelques années après la découverte de l'Amérique, pendant que les Espagnols envoyaient des commissions d'enquête pour rechercher si les indigènes avaient ou non une âme, ces derniers s'employaient à immerger des Blancs prisonniers, afin de vérifier, par une surveillance prolongée, si leur cadavre était ou non sujet à la putréfaction. […]
En refusant l'humanité à ceux qui apparaissent comme les plus «sauvages» ou «barbares» de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie».
Claude Lévi-Strauss, «Race et histoire», 1968

mercredi 1 août 2012

«Zanti»: le vrai visage de l'intolérance et du fanatisme (suite)

Alors Denise (ou Mauricette) on n'assume pas?
C'est une chose d'aller manifester sans risque à Bayonne sous le parapluie protecteur des droits démocratiques, cela en est une autre d'assumer ses «petits travers» fascisants.
L'ordure, l'ignominie de certaines idées ne se développent bien que dans le secret et le confinement, de manière anaérobie.
Le dévoilement de leurs auteurs entraîne la débandade, car le facho est lâche. Et s'il est lâche, c'est parce que ce que ses idées rances reposent sur la PEUR.
Mémère a voulu jouer dans la cour des grands et s'y est perdue.
Dévoilée, on joue panique à bord, on essaie d'effacer les traces, on dénie.
Subitement, Denise GUIRAMAND est devenue Mauricette LAJOINIE. Bizarre, bizarre! Ou plutôt pour être plus conforme à la dame, bigeard, bigeard!



Les p'tits gars de Vegan Pays Basque pourraient, par delà leurs idées croquignolesques, se questionner sur le foisonnement de gens d'extrême droite dans la mouvance bestialiste, et sur que cela suppose et induit.
Toutefois, se définissant eux-même comme des animaux, ils doivent avoir quelque peine à concevoir le concept d'humanité.
Tiens! Après tout, le cri d'agonie de la tomate que je viens de cueillir me questionne, je m'en vais de ce pas monter un collectif végétaliste, contre toute instrumentalisation et pour la reconnaissance des droits universels des végétaux.
A moins que les minéraux...
Le con de base n'est quant à lui pas menacé et prolifère.
Je sais, je suis vulgaire.
Xavier KLEIN