Humeurs taurines et éclectiques

lundi 30 janvier 2012

Mickey est un con (fin)

«Je choisirai le paradis pour le climat, et l'enfer pour la compagnie.»
Mark TWAIN

ATTENTION, C’EST LONG (et peut-être chiant)!!!


Notre société vit une situation parfaitement schizophrène, j’emploie le mot à dessein.
Dans les lycées et collèges, depuis dix ans, on assiste à une progression exponentielle des problèmes psychologiques, tant dans leur fréquence que dans leur gravité. C’est le signe néfaste d’une société pathogène.
Dans le même temps, les recours possibles à cette évolution désastreuse se font de plus en plus rares. Essayer d’obtenir un rendez-vous rapide avec un «psy» pour traiter d’une urgence devient une gageure, surtout en zone rurale. En outre, cela suppose des contingences difficiles à surmonter (coût, distance, etc.).
En France, la pédopsychiatrie est une discipline sinistrée par pénurie de praticiens et c’est une calamité.

Lorsqu’on parvient enfin, après des semaines de travail, d’échanges, à convaincre une famille de consulter, lorsqu'il est temps de «battre le fer lorsqu’il est chaud», on se heurte à des rendez-vous à 5 semaines (au mieux), incluant un déplacement de 50 kms. La démarche de consulter étant par elle-même difficile, on voit qu’un tel parcours du combattant décourage les meilleures volontés, surtout quand la thérapie s’effectue ensuite sur la durée: les souffrances de l’âme ne se résolvent pas avec une pilule et trois cachetons…

Le paradoxe absolu réside dans le fait que légalement toute démarche thérapeutique repose sur l’adhésion des familles, sans laquelle rien n’est possible. On rencontre ainsi des situations inextricables où des cas d’anorexie ou des troubles graves du comportement ne sont pas traités parce que les familles regimbent. On constate alors impuissant, des mômes se dégrader lentement et arriver à la dernière extrémité alors qu'une prise en charge diligente aurait remédié à leurs problèmes.
Et voilà donc la farce sociale de notre époque: par démagogie on laisse à des familles tout loisir de s’abstenir de traiter des cas lourds et parallèlement, d’aucuns prétendent interdire l’entrée des arènes aux mineurs aux motifs de traumatismes psychologiques.
On nie la responsabilité de la famille et des parents pour une pécadille, et on requiert son assentiment obligatoire pour une pathologie sérieuse. Allez comprendre quelque chose!
Au cas où certains en douteraient, je tiens à leur disposition des dizaines de cas très précis.

En fait, ce qui est tout à fait extraordinaire, c’est  qu’il convient en matière «psy», comme en toute chose, de savoir raison garder. Les courants, les écoles et les modes se sont succédés et parfois contrariés. Cela ne remet nullement en cause le sérieux et l’utilité de la profession, il convient d’éviter le «poujadisme anti-psy» et les commentaires de Café du Commerce.
Ceci dit, on sait que le gourou américain des années 60, le Docteur Benjamin SPOCK, chantre d’une éducation permissive (c’est du moins la caricature qu’on en a fait), a aussi raconté beaucoup de bêtises avant de faire amende honorable dans ses dernières productions au crépuscule de sa vie.

La psychiatrie, comme science humaine et sociale est le reflet de son environnement et de la société où elle vit. Un psychiatre soviétique des années 60 n’avait que peu de chose à voir avec son contemporain français ou américain.
De même, la vision et la pratique de grands défricheurs comme Bruno BETTELHEIM ou Françoise DOLTO sont remis en cause, par exemple par Didier PLEUXDe l’enfant roi à l’enfant tyran»).
Où est la vérité? Existe t-il, peut-il exister un savoir absolu, objectif et définitif?

J’ai souvent observé que les «dérives» étaient souvent le fait non des pionniers, mais des «aménageurs» de pensée, des successeurs. Vous savez, ces obsédés de la réponse qui, dans un système d’école viennent s’efforcer de tout faire coller, alors que la plupart des avancées décisives et des interrogations utiles de leurs illustres devanciers provenaient justement de ce qui ne collait pas (rêves, mots d'esprits, actes manqués, lapsus).
En sciences humaines, la règle absolue me paraît être de toujours procéder par INDUCTION et non par DEDUCTION. C’est par l’analyse des effets qu’on remonte à la cause. On observe, on constate, on analyse, puis on formule des hypothèses et EVENTUELLEMENT on théorise au vu de la fréquence et de la répétition du phénomène.

C’est pourtant cette démarche déductive que des modernes Diafoirus tentent d’imposer avec le débat en cours sur l’accès des mineurs aux arènes. On peut légitimement s’interroger sur le nombre de cas cliniques d’enfants «traumatisés» par la corrida examinés par le collectif de «psys» signataires de l’appel de J.P. RICHIER (http://www.allianceanticorrida.fr/Docs_atelecharger/motion-richier.pdf), surtout qu’à la lecture des origines géographiques, on en voit peu dont les ouailles sont régulièrement en contact avec la corrida.
Leur position est donc une (im)posture théorique qui ne s’appuie sur aucune constatation clinique en matière de corrida. C’est à dire l’exact opposé de la démarche menée par les grands noms de la psychanalyse, Freud en tête, dont toutes les découvertes procèdent d'une observation clinique minutieuse. Tout cela relève donc d’une malhonnêteté intellectuelle majuscule.

On finit toujours par trouver ce que l’on cherche. En l’espèce, un traumatisme. La belle affaire!
Le problème avec ces putains de traumatismes, c’est que le même événement aura des conséquences et une portée très variables selon les patients.
En outre, un traumatisme peut en cacher un autre, c’est même le plus souvent un train qui cache toute une gare. Derrière «l’événement fondateur», le «trauma originel», il y a tout le terreau des peurs, des hontes, des souffrances qu’il vient réveiller, réactiver. On peut donc parfois considérer un traumatisme, non comme un point de départ, mais comme le catalyseur qui vient déclencher une réaction du préexistant, une perturbation qui remet en cause un équilibre déjà instable.
A ce compte là, chez un enfant, tout peut faire traumatisme, la mort du petit chat comme la démence du grand-père ou l’agression verbale d’un camarade.

On entre dés lors dans la philosophie: c’est le syndrome de Siddartha, le futur Bouddha, que son cher papa-roi-(psychiatre richierien?) avait voulu préserver de la confrontation avec la vieillesse, la souffrance, la maladie et la mort, en le maintenant dans l’enceinte protectrice du palais.
Peut-on, doit-on éviter les traumatismes, ou bien doit-on, peut-on apprendre à les vivre et à les surmonter? That is THE question. Une question qui concerne le philosophe avant d’interpeller le psychiatre. Le philosophe mais également l’éducateur, qu’il soit parent ou pédagogue, qui doit conduire un enfant vers l’âge adulte, sa complexité, sa luxuriance, ses joies et ses épreuves, en le préparant non à s'y soustraire mais à les affronter.
A une société qui prétend avec arrogance se dégager de ces choses bien embarrassantes comme Monsieur Siddartha senior voulait le faire avec son fiston, comme si l’on pouvait éviter de souffrir, d’avoir peur, d’avoir honte, je préfère penser une société où l’on apprend à s’y confronter, à les affronter, à les gérer.
Cela ne sous-entend nullement une apologie de la honte, de la souffrance ou de la mort, encore moins qu’on les favorise. Cela implique seulement qu’on ne se dérobe pas à la réalité, qu’on ne la cache pas, qu’on ne la maquille pas, et par dessus tout que par décret et prohibition on se prédispose au déni.

Certaines obsessions sont troublantes. Ainsi au Moyen-Orient, connaît-on le quotidien des Palestiniens, les gamins lanceurs de pierre qui tombent sous les balles, la promiscuité et la misère, le chômage et l’éducation déficiente, la condition des filles.
Très bien tout cela, mais pour certains, cela ne représente rien ou si peu de chose au regard de la situation tragique d’un chiot imbibé d’essence et calciné, un traumatisme majeur qui mobilise les énergies pour retrouver les coupables (http://margarida.over-blog.com.over-blog.com/article-message-du-dr-jean-paul-richier-trois-jeunes-ont-immoles-un-chiot-par-le-feu-83754149.html).
Pendant que la situation des clébards sarrazins s'améliore, celle des loupiots maures n'évolue guère.
La conclusion s'impose: en Palestine, pour apitoyer, le destin d’un chien importe plus que celui d’un gosse!

 En cela, nous revenons et nous concluons sur Mickey.
Mickey, c’est le héraut de l’optimisme et de la bonne conscience américaine. Vous savez, ces bons p’tits gars qui vont lutter contre l’axe du mal, partent pleins de merveilleux sentiments et finissent par flinguer tout ce qui bouge en Irak ou en Afghanistan, urinent sur les prisonniers ou les torturent, videos et photos à l’appui. Tout cela parce qu'on ne leur a jamais appris que cela aussi, cette sauvagerie, ils la portaient en eux.

Dans le Mickey’s word, rien n’est traumatisant –une escouade de psys waltdisneyisés y veille…- les gentils triomphent et les enfoirés morflent toujours. Rassurant isn’t it?
Mickey est doté d’une éternelle jeunesse, asexué certes mais doté ad vitam eternam d’une queue qui frétille mais ne raidit jamais. Propre sur lui mais célibataire, il se contente de relations, épisodiques, distanciées et platoniques avec une Minnie-potiche. On n'ose songer à la salacité de ses huis clos vaticanesques avec ses neveux...

Dans son univers stérilisé, les canards (Donald Duck) ou les chiens (Dingo) sont anthropomorphes, une souris a la même taille qu’un canard ou qu’un chien. Toutes ces bonnes gens ne meurent pas, ne souffrent pas, poursuivent cette utopie américaine constitutionnelle de la «recherche du bonheur» («tous les hommes sont créés égaux; ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur.»). Une vraie représentation de la condition humaine...
Pas de sexe, pas de mort, pas de tuerie, pas de maladie, pas de vieillesse, une issue heureuse à tout problème, les affreux Rapetout (des immigrés illégaux italiens ou chicanos sans doute) finissent au bagne, oncle Picsou n’est pas taxé sur la fortune, Bambi ne termine pas boulotté par les chacaux, Simba le lion est un self made man, les 7 nains ne se tapent pas Blanche-Neige, à qui cela dégagerait pourtant les écoutilles.
Bref! tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Un vrai programme du Tea Party, les prières propritiatoires mises à part!

Cette Weltanschauung (conception du mode) me révulse au plus haut point, ne serait-ce que parce qu’elle distille la vision d'une humanité trompeuse et favorise une immaturité perpétuelle.
On est loin des archétypes européens, des contes de Grimm ou de Perrault qui n’ont rien de naïf et de gentillet, du cynisme réaliste des fables de La Fontaine, de l’initiatique «Alice au Pays des Merveilles» ou de l’ambivalence sado-maso des «Malheurs de Sophie». A peine voilés, on y met en scène la trouble ambiguïté de l’humain, les Barbe-Bleues ogresques et pédophiles, la vindicte impitoyable et mortifère des belles-mères, les crises oedipiennes paroxysmiques, les désirs inavouables. Toutes insanités dont les enfants ont une conscience confuse, même si on les prend généralement pour des cons.
Point ne nous en chaut que certains trouvent leur jouissance à enquêter sur des hot-dogs (chiens chauds) bédouins, mais surtout que ces prédicateurs ne prétendent pas nous imposer des valeurs qui ne sont pas les nôtres, au nom de diagnostics non étayés et d’analyses tendancieuses.
De grâce, ne nous imposez ni vos fantasmes, ni vos phobies, nous garderons les nôtres pour nous, dans le secret des ruedos
Xavier KLEIN

8 commentaires:

Jean-Paul Richier a dit…

Ma réponse est aussi longue et chiante que votre billet, mais puisque j'y suis tagué, je ne vais pas vous priver de mon droit de réponse.

XK : « Notre société vit une situation parfaitement schizophrène, j’emploie le mot à dessein. »

Aha ? Et ça veut dire quoi, "schizophrène" ?

XK : « Le paradoxe absolu réside dans le fait que légalement toute démarche thérapeutique repose sur l’adhésion des familles, sans laquelle rien n’est possible. [...]
Et voilà donc la farce sociale de notre époque: par démagogie on laisse à des familles tout loisir de s’abstenir de traiter des cas lourds et parallèlement, d’aucuns prétendent interdire l’entrée des arènes aux mineurs aux motifs de traumatismes psychologiques.
On nie la responsabilité de la famille et des parents pour une pécadille, et on requiert son assentiment obligatoire pour une pathologie sérieuse. Allez comprendre quelque chose!
»

Sans vouloir vous froisser, vous n'y connaissez pas grand chose.
Lorsque la santé d'un enfant apparaît gravement en danger, on tente dans un premier temps d'obtenir la collaboration de la famille : ceci dans l'intérêt évident de l'enfant.
En cas d'échec, il existe des procédures de signalements administratifs, voire judiciaires.

Que les équipes chargées d'instruire et de remédier à ces signalements soient surchargées et donc sans doute insuffisamment efficaces, c'est une réalité. Vous ne voulez quand même pas qu'on renforce les structures et le personnel de la protection de l'enfance, alors même que Standard & Poor's nous a fait comprendre qu'il faut réduire le dé-fi-cit-pu-blic ?

Par ailleurs, vous avez raison, il faut absolument obtenir l'abrogation du décret du 23 février 1990 précisant les modalités des classifications cinématographiques en fonction de l'âge, et du décret du 15 mai 1992 précisant les modalités d'accès des mineurs aux salles de cinéma, non mais des fois ! Si une honorable famille veut emmener ses têtes blondes voir un film débordant de sang ou de foutre, c'est de sa res-pon-sa-bi-li-té, hein, pas vrai M'sieur Klein, non mais de quoi que l'État il se mêle, je vous demande un peu !?!

XK : « J’ai souvent observé que les «dérives» étaient souvent le fait non des pionniers, mais des «aménageurs» de pensée, des successeurs. Vous savez, ces obsédés de la réponse qui, dans un système d’école viennent s’efforcer de tout faire coller, alors que la plupart des avancées décisives et des interrogations utiles de leurs illustres devanciers provenaient justement de ce qui ne collait pas (rêves, mots d'esprits, actes manqués, lapsus). »

Si vous voulez causer de psychanalyse, le problème est qu'en France c'était devenu une religion. Avec ses dieux, ses saints, ses textes sacrés, son catéchisme, ses chapelles, ses païens, ses hérétiques... Ce n'est pas tout à fait un hasard si les écrits et les interventions de Michel Onfray sur la question ont connu le retentissement que vous savez, malgré leur excès manifeste (je connais des psychanalystes de grande valeur).
Mais vous aimez ça, la religion, hein ?
Ceci dit, il est incontestable que ceux qui font vraiment avancer la psychiatrie, ce sont presque toujours ceux qui sortent du cadre : philosophes, anthropologues, sociologues ou historiens.

XK : « En sciences humaines, la règle absolue me paraît être de toujours procéder par INDUCTION et non par DEDUCTION. C’est par l’analyse des effets qu’on remonte à la cause. On observe, on constate, on analyse, puis on formule des hypothèses et EVENTUELLEMENT on théorise au vu de la fréquence et de la répétition du phénomène. »

La sérendipité et l'Evidence Based Psychiatry sont deux approches nécessairement complémentaires. La première laissée à elle-même est la porte ouverte aux chalatanismes. La seconde sans la première conduit à des circuits circulaires où l'on remue indéfiniment en rond les mêmes concepts, comme cela plaît tant au complexe pharmaco-industriel...

Jean-Paul Richier a dit…

XK : « C’est pourtant cette démarche déductive que des modernes Diafoirus tentent d’imposer avec le débat en cours sur l’accès des mineurs aux arènes. On peut légitimement s’interroger sur le nombre de cas cliniques d’enfants «traumatisés» par la corrida examinés par le collectif de «psys» signataires de l’appel de J.P. RICHIER (http://www.allianceanticorrida.fr/Docs_atelecharger/motion-richier.pdf) »

Si vous voulez consulter la liste des signataires à jour, elle est sur ce site, Monsieur Klein, dans la colonne de droite.

XK : « surtout qu’à la lecture des origines géographiques, on en voit peu dont les ouailles sont régulièrement en contact avec la corrida. »

Salauds de Nordistes ! Vive le Béarn libre !!

XK : « Leur position est donc une (im)posture théorique qui ne s’appuie sur aucune constatation clinique en matière de corrida. C’est à dire l’exact opposé de la démarche menée par les grands noms de la psychanalyse, Freud en tête, dont toutes les découvertes procèdent d'une observation clinique minutieuse. Tout cela relève donc d’une malhonnêteté intellectuelle majuscule. »

J'ai recueilli pour ma part les témoignages de maints ex-mineurs ayant vécu le spectacle de la corrida comme un choc affectif, au point de s'en souvenir des années après. J'ai d'ailleurs pu obtenir les témoignages écrits nominatifs de plus d'une vingtaine d'entre eux, connaissant le symptomatique refus de l'évidence du monde merveilleux des addictionados.

Je vous accorde que le monde hispanophone étant encore pauvre en publications scientifiques, on dispose de peu de données sur les effets de la corrida. Lisez toujours l'étude suivante, parue dans une revue éditée par Wiley, vieille et célèbre maison d'édition scientifique, revue indexée par les grandes bases de données : Graña J.L., Cruzado J.A., Andreu J.M. et al (2004). Effects of Viewing Videos of Bullfights on Spanish Children. Aggressive Behavior (30), 1, 16-28. Parmi les fort intéressantes conclusions, on y apprend que les enfants qui ont visionné une vidéo de corrida accompagnée d'un commentaire positif présentent après coup un score d'agressivité et un score d'anxiété plus élevés que les autres. Dans leur conclusion, les auteurs rappellent que les effets psychologiques des scènes de violences sont médiatisés par l'interprétation cognitive de ces conduites. Et ils pointent que le degré de justification de conduites agressives augmente la tolérance des enfants à de telles conduites, accroissant ainsi le niveau d'agression tolérable.
Mais sûrement ces auteurs, sous couvert de leur fonction de chercheurs au département de psychologie clinique de l'Université de Madrid, sont-ils des salauds d'animalistes extrémistes.

XK : « On finit toujours par trouver ce que l’on cherche. En l’espèce, un traumatisme. La belle affaire!
Le problème avec ces putains de traumatismes, c’est que le même événement aura des conséquences et une portée très variables selon les patients.
»

Houla, c'est profond, vous avez trouvé ça tout seul, Ô Grand Enfonceur de Portes Ouvertes ? Tous les mômes qu'on emmène aux corridas ne sont pas traumatisés ?? Les phénomènes subjectifs humains seraient donc multilinéaires, polyfactoriels et pluridimensionnels !?! Si vous avez pas le Nobel avec ça !...

XK : « En outre, un traumatisme peut en cacher un autre, »

Pas si vite, j'ai pas le temps de noter !! Trop fort ! Si j'avais pu me douter de ça !

Jean-Paul Richier a dit…

XK : « Peut-on, doit-on éviter les traumatismes, ou bien doit-on, peut-on apprendre à les vivre et à les surmonter? That is THE question. Une question qui concerne le philosophe avant d’interpeller le psychiatre. Le philosophe mais également l’éducateur, qu’il soit parent ou pédagogue, qui doit conduire un enfant vers l’âge adulte, sa complexité, sa luxuriance, ses joies et ses épreuves, en le préparant non à s'y soustraire mais à les affronter. »

Ah dame vous avez ben raison, c'est vrai qu'y a tellement peu de traumatismes inévitables dans la vie, faut bien en créer d'artificiels ! Sinon comment qu'y feraient sans corrida, nos galapiats, hein, je vous l'demande, l'existence elle est tellement rose de chez rose !?

XK : « Certaines obsessions sont troublantes. Ainsi au Moyen-Orient, connaît-on le quotidien des Palestiniens, les gamins lanceurs de pierre qui tombent sous les balles, la promiscuité et la misère, le chômage et l’éducation déficiente, la condition des filles.
Très bien tout cela, mais pour certains, cela ne représente rien ou si peu de chose au regard de la situation tragique d’un chiot imbibé d’essence et calciné, un traumatisme majeur qui mobilise les énergies pour retrouver les coupables (http://margarida.over-blog.com.over-blog.com/article-message-du-dr-jean-paul-richier-trois-jeunes-ont-immoles-un-chiot-par-le-feu-83754149.html).
[...]
La conclusion s'impose: en Palestine, pour apitoyer, le destin d’un chien importe plus que celui d’un gosse!
»

Premièrement, je ne suis pas responsable de la mise en ligne de commentaires initialement destinés à des listes de diffusion.

Jean-Paul Richier a dit…

Deuxièmement, on peut lire sous ma plume dans le message incriminé : « il y a lieu de penser (et je le pense de mon point de vue de psychiatre) que les jeunes auteurs de cet acte peuvent parfaitement, pour un prétexte futile, faire subir un sort semblable à un autre jeune ou à une fille. Ne serait-ce qu'à ce titre, les autorités ont tout intérêt à les identifier »

Par parenthèse, si vous avez lu attentivement ce message, ce dont je ne doute pas une seconde, vous avez pu noter que même des canards comme Haaretz rendent compte de ce genre d'événéments. Salauds de Juifs, hein, même de gauche, qu'est ce qu'ils feraient pas pour détourner l'attention !!

Par contre, le lien vers "mon article p 11 dans la revue de la fondation LFDA en avril dernier" n'étant plus valide, voici le nouveau lien.
Je m'étais intéressé, à titre professionnel, aux scènes de violences délibérément diffusées sur internet. Il existe de rares sites spécialisés dans le recueil de ces scènes (scènes de guerre, de tortures, d'actes criminels, d'accidents, de suicides etc). Je ne vous donne pas les liens, vous êtes trop sensible. J'ai constaté, d'ailleurs à ma surprise, qu'on y trouvait aussi des scènes de violences sur animaux. Et dans un second temps, je me suis intéressé plus particulièrement aux scènes de violences sur animaux diffusées sur internet. D'où cet article dans la revue de La Fondation Droit Animal, éthique et sciences, cette organisation qui rassemble des Donald juristes, des Daisy éthologues, des Picsou biologistes, des Riri médecins, des Fifi philosophes et des Loulou vétérinaires.

Pour aller plus avant, dans le cadre d'une intervention pour un colloque organisé par l'École Vétérinaire de Lyon en décembre dernier, j'ai identifié, analysé et synthétisé plus de quatre-vingts études tendant à mettre en évidence des liens entre les violences faites aux animaux et les violences faites aux humains. Dites-moi à quelle adresse mail vous faire parvenir cette liste bibliographique (dans la langue de Shakespeare et de Walt Disney, mais je suis sûr que ça ne vous fait pas plus peur que le langue de Molière, de Cervantes ou de Goethe). L'homme rigoureux et intègre que vous êtes se fera un devoir de se procurer les documents indiqués et de les décortiquer, afin de faire part à la communauté impatiente de vos remarques méthodologiques et de vos commentaires sur les résultats.

Troisièmement, supposons le syllogisme suivant :
- X se préoccupe du sort des bestioles,
- des hommes, des femmes et des enfants connaissent la misère et la violence,
- Donc X n'a rien à secouer de la misère et de la violence que connaissent les êtres humains.

Si quelqu'un tentait de me disqualifier en usant d'un tel sophisme, sans rien connaître de mon existence et de mes engagements (en dehors de la question animale), je dirais, pour une fois sans précaution oratoire aucune, que c'est un connard de première. Mais ce n'est pas ce que vous avez voulu faire, n'est ce pas, Monsieur Klein, vous qui venez plus haut de pourfendre la logique déductive, vous n'useriez pas a fortiori d'un syllogisme sophistique ?...

Jean-Paul Richier a dit…

XK : « Dans le Mickey’s word, rien n’est traumatisant –une escouade de psys waltdisneyisés y veille…- les gentils triomphent et les enfoirés morflent toujours. Rassurant isn’t it? »

Ah, que voulez-vous, je vis au pays des Bisounours. J'exerce dans une riante commune suburbaine où chantent et dansent en choeur des Mickey fracturés entre plusieurs cultures, des Donald aux familles décomposées, des Blanche-Neige au chômage de longue durée, des Peter Pan allumeurs d'incendies, des Mowgli joueurs de canifs, des Picsou dealers de came, des Pinocchio traficoteurs de calibres, ou des Bambi braqueurs. Comment voulez-vous que j'ai conscience des vrais réalités du vrai monde ? Ah, si seulement j'avais le temps d'aller me poser le cul sur les tendidos ou de me pavaner dans les callejones, voilà qui me déssillerait peut-être enfin !!
C'est bien connu, vous vivez dans le monde sombre et âpre de Francisco de Goya, et tous les défenseurs des animaux vivent dans le monde radieux et suave de Chantal Goya.

XK : « Point ne nous en chaut que certains trouvent leur jouissance à enquêter sur des hot-dogs (chiens chauds) bédouins, mais surtout que ces prédicateurs ne prétendent pas nous imposer des valeurs qui ne sont pas les nôtres, au nom de diagnostics non étayés et d’analyses tendancieuses. »

Ah ah ah, hot dog, trop fort, vous aussi ça vous fait hurler de rire, hein, un clebs brûlé vif ? Pas à dire on sait se marrer, chez les afiocs. Faudrait lancer la Fiesta du Hot Dog à Orthez, ça permettrait de vider les refuges. On asperge les cabots d'essence, on leur fout le feu, et on fait un encierro du tonnerre de Dieu dans le patelin, des dizaines de torches canines qui détalent en hurlant, j'en pleure de rire. Mais attention, hein, l'essence serait fournie par la mairie avec le fric des contribuables, et ceux qui savent pas s'amuser, qu'ils fassent leur baluchon, bordel, on n'a qu'une vie, on va pas se laisser emmerder par les pisse-vinaigre !

Pis vous avez quand même le droit de vous détendre, vous qui agissez concrètement pour l'humanité souffrante de toute la planète dès que vous avez un instant de disponible. D'ailleurs avec le temps vous forcez de plus en plus mon admiration.
Vous voulez que je vous dise, Monsieur Klein ?
On manque d'hommes comme vous.

Xavier KLEIN a dit…

A jean Paul RICHIER
2 remarques.
1°) Je m'adresse à des lecteurs qui ne sont pas forcément informés, ce qui explique que vous considériez que j'enfonce des portes ouvertes. C'est une attitude délibérée qui n'a rien d'infondée, croyez moi.
2°) Contrairement à ce que vous affirmez ("Sans vouloir vous froisser, vous n'y connaissez pas grand chose."), je suis "en plein dedans", malheureusement. Comme je le note plus loin, je tiens à disposition des cas précis.
Les praticiens, les juges ou les éducs ne sont pas en cause. C'est le manque de moyen qui pose problème: la psychiatrie est sinistrée.
Le résultat est là: des dizaines de cas "lourds" ne sont pas pris en charge.

Anonyme a dit…

"J'ai constaté, d'ailleurs à ma surprise, qu'on y trouvait aussi des scènes de violences sur animaux"
des scènes de corrida ? ou pas ? soyez précis, mon ami.
sinon, lo igual de siempre : gnagnagnagnagna.
et sinon ,djonpopol, ce fichage tous azimuths ça te fait pas frétiller le neurone anti-corrida ? ça serait pas rêvé ça pour nous encadrer, nous soigner ?
et enfin : tiens, même toi tu es tombé dans la rhétorique FN, je veux parler de celle des "bisounours". je t'ai connu plus verveux ma ziquette de merlan. plus crocheteux, moins vulgaire.mais tu l'as écrit toi-même : TINA ( excellent spectacle d' après le texte d’Emmanuel Adely , au passage, excuse-moi je sors de mon rôle d'ignare pervers d'aficionado, ô grand chant bêlant de toute mesure du bien et du mal), même dans la logorrhée des psys.
à pluche.

Franck Zapateado

William LUCAS a dit…

http://www.photoaficion-williamlucas.fr/blog/pour-en-revenir-aux-propos-de-monsieur-montagner.html