Un lot de novillos de Baltasar Iban des plus convenablement présentés (le ruedo montois avait perdu l’habitude de l'honnête trapio) et un effort méritoire pour encourager un premier tercio de qualité (remise d’un prix), voilà qui démontre une année encore le souci de qualité et d’éthique entretenu par l’équipe organisatrice.
Et ma foi, comme à l’accoutumée pour ce genre d’exercice, ce fut le comportement encasté des pensionnaires du Cortijo Wellington qui produisit l’émotion et l’intérêt de l’après-midi. On pourra toutefois déplorer, camouflé par la caste, une faiblesse à laquelle ne nous avait pas habitué la casa Iban.
Pour les gonzes, bis repetitas placent, tant pour la composition du cartel que par leur prestation.
Pour résumer mon sentiment, voilà encore une novillada qui par son piquant et son allant eût dû se solder par un monton de trophées valeureusement remportés, mais qui se résuma globalement à ces conclaves de secrétaires abouliques qui picorent des salades diététiques du bout des lèvres avec le petit doigt en l’air tout en faisant des mines.
Le premier se pique de composer la figure sans jamais vraiment toréer (quand bien même saurait-il le faire!). Très joli devant une psyché ou dans les salons comme il faut.
Le second, sait mais ne force guère son talent. A sa décharge, il «convalesce».
Le troisième nous joue «Maciste contre les cornupèdes», oeuvrant dans la gonflette et l’épaulé-jeté façon fort des halles. 4 faroles de rodillas sur le même terrain, cela devient rare.
Du sincère certes, ce qui fait plaisir, mais du rustique. Avec tout de même cette tendance à négliger la demande d’oxygène et de grands espaces de ses opposants, pour leur coller à tout prix sa camelote porfiriesque, ce qui les porte recta à l'extinction des feux et à la grève sur le tas.
Du sincère certes, ce qui fait plaisir, mais du rustique. Avec tout de même cette tendance à négliger la demande d’oxygène et de grands espaces de ses opposants, pour leur coller à tout prix sa camelote porfiriesque, ce qui les porte recta à l'extinction des feux et à la grève sur le tas.
On sort avec un sentiment d’incomplétude, la frustration, non pas de ce qui aurait DÛ être fait, mais de ce qui aurait PU être réalisé avec un bétail de cette qualité. Le possible étant affreusement mutilé par la standardisation, l’assèchement drastique de la créativité, de la fraîcheur et de la fantaisie créatrice.
Tout devient si abominablement prévisible!
Il semble toutefois qu’on ait aimé.
N’est-ce pas le plus important par les temps qui courent?
Comme me l’a gentiment fait comprendre un grand chauve moustachu, néanmoins palois et journaliste: «Ich bin ein Taliban».
«Etre exigeant, c’est montrer de l’intérêt.» prétendait André Maurois dans ses remarquables «Lettres à l’inconnue».
On ne lit plus Maurois, c'est bien dommage...
Xavier KLEIN
Dimanche 28 août 2011, arènes du Plumaçon
6 novillos de Baltasar IBAN
Matthieu GUILLON
Sergio FLORES
Fernando ADRIAN
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Photos d'Alexandre KLEIN
Fernando ADRIAN
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Photos d'Alexandre KLEIN
2 commentaires:
Le Grand Chauve avec une Moustache m'a traité d'Ayatollah à la sortie de la corrida de dimanche à Bayonne. Ce monsieur a beaucoup d'humour et il ne peut pas être foncièrement mauvais: il est palois !
M'est avis que ce chauve palois à gueule sympathique ne m'est pas totalement inconnu. Un sacré merle des ruisseaux, le Michel! Dommage qu'il n'utilise pas pour désigner ses frères les aficionaveaux un terme plus approprié, moins réducteur.
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