Humeurs taurines et éclectiques

jeudi 5 août 2010

TOUT COMBAT COMMENCE PAR DES IDEES, TOUTE IDEE COMMENCE PAR DES MOTS

Francis BACON
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S'il est une chose qu'ont parfaitement intégrés les «zantis», c'est bien la prépondérance de l'arme sémantique. Il faut dire qu'ils ont également tout à fait compris qu'ils parlaient, et devaient parler non pas aux leurs, mais au grand public.
Cet effort de l'esprit pour s'ignorer et rentrer dans l'EMPATHIE, c'est à dire la compréhension des émotions et des sentiments de l'Autre est malheureusement oblitérée par l'impossibilité qu'ont nos grands esprits taurins de renoncer à leur ego surdimensionné.
Entendre l'autre, c'est accepter sa différence, le considérer et admettre qu'on ne détienne pas la vérité absolue. Y sont-ils prêts? En la matière, questionner c'est répondre.
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La guerre engagée auprès de l'OPINION PUBLIQUE depuis 150 ans à propos de la corrida, ne sera remportée -elle peut être emportée, mais chaque succès n'est que provisoire- qu'à la condition de cette compréhension renouvelée de ce qui la meut et l'émeut.
Renouvelée, car ce qui engendra les succès d'hier ne sera sans doute plus pertinent pour ceux d'aujourd'hui ou de demain. La France change et son opinion aussi, il s'agirait de changer la stratégie en conséquence.
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En ce sens, je ne cesse de souligner ici, combien certaines thématiques ressassées s'avèrent inopérantes voire négatives. Ne serait-ce que la ritournelle de l'esthétique, qui laisse absolument froids les français moyens.
Je ne voudrais pas encore une fois servir de mine d'idées à ceux qui en sont dépourvus, mais prenons date, histoire de sourire, et introduisons un élément fondamental qui ne manquera pas d'avoir quelque succès.
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Cet élément crucial de la bataille des idées porte un nom: la SEMANTIQUE.
La sémantique, se propose d'étudier les «signifiés», les rapports de sens des mots. Mais aussi les conditions de vérité d'un énoncé, l'analyse d'un discours, et enfin ce qu'on appelle la pragmatique (très complexe à résumer simplement).
Il suffit pour saisir toute l'importance de la sémantique, que d'en constater les effets sur nos esprits. Ainsi sommes-nous blessés, ou pour le moins insupportés par les mots employés par les «zantis».
Tout ceci ne doit rien au hasard, et je m'amuse parfois de la réaction furibarde de certains habitués de ce blog devant les provocations sémantiques, parfaitement calculées, de ce grand coquinou de Jean Paul RICHIER, notre «zanti» préféré qui a lui, oublié d'être stupide et doit souvent se marrer.
Dear Jean Paul sait parfaitement tester in vivo les avantages de la «provoc» et les effets qu'elle produit. Il sait aussi ce qui peut «agir» le français moyen néophyte, et le mobilise en conséquence.
Les mots ou expressions employés sont soigneusement choisis et expérimentés comme techniques de communication, tels par exemple «les pro-tortures», «cruauté», etc. Mais aussi les thèmes «protection de l'enfance» (Fear, uncertainty and doubt: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fear,_uncertainty_and_doubt), «parallèle avec le franquisme» (reductio ad Hitlerum: http://fr.wikipedia.org/wiki/Reductio_ad_Hitlerum), voire «répression policière», tous susceptibles d'émouvoir sur large spectre (cf
http://www.anticorrida.com/actualites/sommet-international-a-barcelone), et également les stratégies, telles que la désinformation et le mensonge («Calomnions, calomnions, il en restera toujours quelque chose.»).
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Tout cela procède d'une technique parfaitement rodée, la DIABOLISATION, et j'invite vivement le lecteur à se rapporter attentivement au lien suivant pour en saisir les tenants et aboutissants (http://fr.wikipedia.org/wiki/Diabolisation).
Tout cela est fort connu et identifié, sauf par nos grands esprits observatoriens.
J'en veux pour preuve leurs réponses inadaptées qui peuvent éventuellement porter sur les convaincus, mais aucunement sur la masse.
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Il y a en outre un immense boulevard ouvert aux «zantis» dans la confusion entre l'Espagne et la France. L'histoire taurine des deux pays est fondamentalement différente. Si l'aficion française gagne à se VICTIMISER (défense des libertés et cultures locales sur fond politique de tradition «radsoc»), l'aficion espagnole gagnerait à S'IMPOSER, ce qu'elle ne peut faire pour des raisons historiques et surtout organisationnelles (l'organisation des corridas est entièrement le fait du mundillo, ce qui n'est pas le cas dans le sud-ouest, par exemple). En France les aficionados sont plus acteurs, en Espagne, ils sont plus spectateurs.
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En Espagne se tapit le piège mortel de l'instrumentalisation politique. P.P. (Partido Popular) comme P.S.O.E. devraient se montrer vigilants à cet égard. Il est d'ailleurs lamentable, irresponsable et atterrant que Monsieur André se positionne comme il le fait en faveur d'un P.P. prétendument défenseur de la tauromachie.
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Avec de tels boulets, les «zantis» n'ont pas besoin d'HELY: ils ont VIARD!
En ce qui me concerne je vois deux postures (ATTENTION ©!) éminemment efficaces:
1°) L'humour et la dérision, qui seuls peuvent s'opposer à la diabolisation. C'est l'arme historique de Voltaire et des philosophes. Là nous sommes mal barrés avec Casas ou DD...
2°) Le «retour de bâton» INTELLIGENT et MESURE: usons à bon escient et avec modération des mêmes procédés. Ainsi, troquons le mot «animaliste», contre celui plus connoté de «zoophile» (littéralement: qui aime les animaux) ou mieux de «bestialiste» (à opposer à humaniste), encore plus péjoratif et qui renvoie à des connotations plus glauques.
Immonde, n'est-ce pas? Mais ô combien efficace!
Après tout, pourquoi nous priver de ce dont use l'adversaire? Et puis l'immense Francis BACON, l'auteur, avant Beaumarchais du «- Calomniez, calomniez...» n'a t-il pas écrit aussi dans le De la dignité: «Avoir pitié de son ennemi, c'est être impitoyable pour soi même»
Quand je vous le dis: on ne lit jamais assez les anciens...
En attendant, ô lecteurs, public-chéri-mon-amour, si vous vous y mettiez aussi. Grand concours de sémantique anti-taurine.
Pas toujours les mêmes.
Xavier KLEIN

3 commentaires:

el chulo a dit…

ole maestro!

et rendez vous à abu a machin!

Jean-Paul Richier a dit…

XK : « S'il est une chose qu'ont parfaitement intégrés les «zantis», c'est bien la prépondérance de l'arme sémantique. Il faut dire qu'ils ont également tout à fait compris qu'ils parlaient, et devaient parler non pas aux leurs, mais au grand public. »

Le mundillo est pourtant censé avoir parmi ses conseillers de l'ombre Thierry Coste, lobbyste officiel et conseiller en communication des chasseurs depuis 1995, mais également grand officiant du Comité Noé, qu'a rejoint début 2007 la FSTF, aux côtés de la FNC et des éleveurs. Monsieur Coste, dont le cabinet est sis rue de Varennes, rue de ministères, était présent à l'intergroupe "Corrida" des Rencontres Animal et Société (aux initiales si bien choisies) de 2008.

Inspirez-vous donc de la langue de bois méticuleusement mise au point depuis 15 ans par les conseillers en com' des camarades flingueurs. Ils partagent avec vous la malédiction d'être incompris d'une large frange de la société, laquelle s'imagine, au prétexte qu'ils tirent sur tout ce qui bouge, qu'ils prennent plaisir à tuer - pardon, à "prélever". Ces méritants défenseurs de la faune sauvage ne sont animés, ça va sans dire, que par une pure démarche de communion avec la nature.

Ça donnerait par exemple :
"La commission de biodiversité taurine a procédé samedi à un lâcher de repeuplement de taureaux dans l'arène d'Orthez, au terme duquel six Dolores Aguirre ont été prélevés dans l'après-midi afin de contribuer au respect des équilibres naturels"
Ou :
"L'engagement des ganaderias andalouses dans un processus de développement durable permet d'assurer la préservation des dehesas et la sauvegarde des lignées de Bos taurus ibericus" (avec variantes ad hoc côté hexagonal sur la préservation des zones humides).
Comment, le coup des ganaderias, ça fait déjà partie de la jactance néo-taurine !?
Ben vous voyez !

De rien.

Xavier KLEIN a dit…

Savez-vous cher Jean Paul que vous m'en apprenez sans cesse?
Ne fréquentant pas le mundillo, et pas plus les "cadres militants" de l'O.N.C.T. et consorts, vous me m'entretenez là de découvertes ... exotiques.
N'ayant guère de considération pour la "com" en général (qui est une forme élégante du mensonge) pour le lobbyisme (qui est une forme de corruption instutionnalisée) et la langue de bois (qui est une forme INélégante du mensonge) en particulier, vous me permettrez de ne pas retenir vos bons conseils.
Je parle de sémantique, qui est la bataille des mots, et derrière ces mots doivent se trouver des idées.
Le problème qui ne manquera pas de se poser très rapidement, c'est que malheureusement dans notre siècle, il faut peut-être en passer par ces artifices de communication pour défendre ce en quoi l'on croit, ce dont je serai très désolé.
C'est un problème qui se pose déjà pour moi, dans la mesure où j'ai déjà refusé plusieurs propositions de participation à des émissions radio ou TV.
Pour autant, j'enrage tellement d'entendre les lamentables argumentations des ténors taurins, qui tous sont issus du mundillo, que je ne sais si j'arriverai à me retenir encore longtemps.
C'est dommage, j'aurais eu plaisir à débattre (j'ai bien dit débattre, et non s'empoigner) avec vous de visu.