Photo de Yannick OLIVIER.
Beaucoup ne connaissent pas intimement Sánchez Fabrés et c'est bien dommage.
Truculent, haut en couleur, pétillant de malice, de finesse et d'esprit, l'homme a du caractère et ne manque pas de susciter des réminiscences hemingwayiennes.
Par delà la dimension humaine, Don Juan s'évertue depuis des années, contre vents et marées, à maintenir les derniers vestiges d'une lignée et d'un sang qui furent des plus glorieux: les COQUILLAS.
Las! La marchandisation de la corrida, cette "modernité" que nous dénonçons régulièrement dans ces colonnes, mais aussi et surtout, l'usure et les multiples tracasseries d'une administration tant espagnole qu'européenne au mieux indifférente, au pire hostile, vont peut être avoir raison de la résistance du vieux lutteur, fort tenté de jeter les gants.
Ce ne sera pas un sang, une ganaderia de plus à disparaître, laissant le champ libre à une vision utilitariste et commerciale de la fiesta brava, c'est un SYMBOLE, celui de la disparition programmée de la diversité des approches et des sensibilités en matière de tauromachie.
Certes pour beaucoup de lecteurs de ce blog, pour beaucoup d'aficionados, la chose pourra paraître anecdotique, et somme toute, négligeable.
Avec les coquillas de Sánchez Fabrés, ce serait pourtant, sans bruit et dans l'indifférence, un monde qui disparaîtrait, une certaine vision héroïque et romantique de la corrida, empreinte de bruit et de fureur, de combat, de sauvagerie et d'incertitude.
La Commission Taurine d'Orthez avait visité son élevage en novembre 2008, son nom figurait (et figure toujours) parmi ceux évoqués pour des cartels futurs.
Il faut que Don Juan fléchisse, il faut surtout le convaincre que ce qu'il incarne, représente pour une partie de l'aficion, qu'elle soit torista ou torerista, ou plus simplement de verdad, un enjeu majeur pour l'avenir.
Je me méfie toujours des feux de paille, des intentions subites et passagères, sous le coup de l'émotion, des grands mouvements suivis de peu d'effets où on se retrouve seul, brave couillon, après que l'émoi se soit dissipé.
Juan Sánchez Fabrés a besoin de deux choses essentielles. D'une part, de pouvoir vendre REGULIEREMENT son bétail, ce qui suppose qu'un public, et donc une organisation, soient susceptibles de s'y intéresser. D'autre part, d'être soulagé des multiples embarras administratifs qui minent, par la force d'inertie et de résistance, les plus beaux enthousiasmes.
Ce dernier problème est un problème purement politique, celui de la déconnection de l'administration de Bruxelles, et de ses relais locaux espagnols, avec les situations particulières, en l'espèce la gestion d'un bétail brave d'un élevage de type extensif.
Les contraintes, et les directives se multiplient qui menacent à terme d'étouffer la pratique taurine, et à Saint-Sever, les éleveurs présents, dont Juan Sánchez Fabrés ont poussé un cri d'alarme, dont on espère qu'il ne soit pas d'agonie.
La disparition de la corrida qu'on ne peut obtenir frontalement, on la programme en douce, par des manoeuvres de cabinets et des mesures qui, sans en avoir l'air (transport du bétail), rendront les choses impossibles.
Il faudrait une réaction significative, mais les instances autoproclamées, sensées défendre nos intérêts préfèrent enfourcher d'autres chevaux de bataille, plus médiatiques ou moins engageants, quand elles n'ont pas fait le deuil, au nom de la "modernité" d'une mort programmée qu'elles tiennent pour inéluctable.
Les combats désespérés étant toujours les plus beaux, le sort et le faciès de la tauromachie de demain tenant à celui-ci, il paraît nécessaire de se mobiliser.
Sánchez Fabrés, s'il l'accepte, doit devenir un étendard.
Je propose donc, dans un premier temps que les lecteurs qui se sentent concernés le contactent d'urgence par le truchement ci-dessous.
Dans un deuxième temps, un collectif franco-espagnol Sánchez Fabrés pourrait être créé, qui soutienne non seulement la démarche de Juan, et relaie ce soutien et ces préoccupations auprès des politiques espagnols, mais au delà, se préoccupe de la pérennité des encastes rares et des ganaderias en danger de disparition.
L'affaire Don Bull est anecdotique, et ne représente pas vraiment une menace sérieuse. En revanche, quand les coquillas auront disparus au matadero, les conséquences seront définitives. Et après ce fer, quel autre disparaitra dans une vertueuse indignation impuissante?
Bien entendu, cette affaire doit être menée par tous les canaux qui se préoccupent de la chose, et notamment par la nébuleuse de blogs et de sympathisants français et espagnols, qui se sentent concernés.
Je vous prie de bien vouloir signifier votre sentiment quant à cette idée dans les commentaires, suite à quoi, selon les résultats, nous envisagerons une rencontre.
Xavier KLEIN
La ganadería de Sánchez Fabrés está a punto de desaparecer y, con ella, el encaste coquilla, que se encuentra en vías de extinción.La diversidad de la cabaña brava es cada día más pobre, y así la tauromaquia pierde fuerza y belleza.Nosotros los aficionados no tenemos muchas posibilidades de reacionar frente a esta triste noticia, pero lo mínimo que podemos hacer es decir a Sánchez Fabrés que apoyamos, por lo menos moralmente, su tarea. Aunque es muy difícil, vale la pena intentarlo.Por eso invitamos a aficionados, críticos taurinos, empresarios, ganaderos, mozos de espada, o cualesquiera otros a que mandéis un mensaje de apoyo antes del miércoles a nuestro email contact@camposyruedos.com o a sitecamposyruedos@yahoo.com .Se los remitiremos al ganadero.Pedimos a los webmasters de páginas taurinos, grandes o pequeñas, que difundan este mensaje de la forma más amplia posible.
Gracias a todos.
La ganaderia de Sánchez Fabrés est sur le point de disparaître et avec elle, c’est l’encaste Coquilla qui se retrouve en voie d’extinction. La diversité de la cabaña brava s’amenuise tous les jours un peu plus, la tauromachie y perdant sa force et sa beauté.Les aficionados que nous sommes ont peu de moyens de réaction face à cette triste nouvelle mais le minimum que nous puissions faire est de montrer à Juan Sánchez Fabrés que nous le soutenons, ne serait-ce que moralement. Le combat, si dur fut-il, vaut peut-être la chandelle d’être poursuivi…Pour cela, que vous soyez aficionado, chroniqueur taurin, empresario, torero, ganadero, mozo de espada ou autre, écrivez avant mercredi soir (02 décembre 2009) un message de soutien à Juan Sánchez Fabrés à l’adresse suivant : contact@camposyruedos.com ou au site camposyruedos@yahoo.com, nous ferons suivre au ganadero.
2 commentaires:
il st bien évident que je souscris.
même si le combat semble désespéré.
tiens moi au courant.
Xavier,
Chantal et moi souscrivons... à quoi? Pas grave si nous ne savons pas encore: ça viendra, et surtout quoi FAIRE ("Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour" - BRETON? ELUARD?...)
SUERTE, plus que jamais!
Bernard
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