Entamé
par une banderolle «Dax, ville taurine» (ou un truc dans le
genre), le cycle dacquois s'est achevé lundi 15 août 2016 dans le
pseudo paroxysme cathartique de l'agur jaunak. Un final
«nurembergien» qui résume parfaitement le contenant et le
contenu factices d'une fête dont la tauromachie ne constitue plus
que le carburant frelaté.
La
dernière corrida des fêtes fait toujours salle comble, non pas en
raison de son affiche taurine -on y pourrait coller n'importe qui,
n'importe quoi, qui ferait recette-, mais par l'engouement des
sectateurs de l'uniforme rouge et blanc, des manipulations
foulardières savamment orchestrées et de la factice émotion de
supermarché ainsi distillée.1
On
est loin de l'affligé
«pobre
de mí, pobre de mí, que se han acabado las fiestas de San Fermín»
du prolétaire navarrais qui porte le deuil de sa parenthèse
dyonisiaque, avant de retourner à la médiocrité de son ordinaire.
Vendredi
12 août 2016: «Dieu
dit: «Que la lumière soit.»»
Les
dacquois ont le sens de l'humour involontaire: la susdite banderolle
précédait la plus pitoyable corrida qui fut (6
toros de Nuñez del Cuvillo, moyennement présentés, faibles et
manquant de race pour Curro Diaz, José Maria Manzanarès, Joaquin
Galdos), un véritable manifeste
anti-taurin du fait de l'insipidité programmée de ces bestioles de
production standardisée.
Fallait-il
attendre plus? Certes non au regard du cartel et du public de
spectateurs friands de ce genre de facéties. On retiendra quelques
séries et un trincherazo de gala du Maître Curro. Plus
amusant, l'insistance têtue de Joseph Marie à caser un recibir
-suerte d'engagement- inapproprié et paradoxal après des faenas
de fonctionnaire cubain retraité.
3
oreillettes (1 pour Curro Diaz sur bébête inexistante après une
épée tombée, 1+1 sur carretones
lymphatiques pour Galdos qui «triomphe»
[sic!!!]).
«Il
y eut un soir, il y eut un matin: premier jour.»
Escalafón*
au 20 août 2016:
Curro
Diaz: 19ème, 13 festejos (5 en 1° catégorie)
José
Maria Manzanarès: 6ème, 26 festejos (11 en 1° catégorie)
Joaquin
Galdos: 37ème, 6 festejos (2 en 1° catégorie)
Samedi
13 août 2016: «Dieu
dit: «Qu'il y est un firmament au milieu des eaux … thermales»»
Bis
repetita placent, au firmament de Benidorm sur Adour, les jours
se suivent et se ressemblent avec 5
toros [sic!!!] de Jandilla faibles et décastés
et 1 de Vegahermosa (5ème plus intéressant ou moins pénible, selon
l'éternel principe du verre à moitié ...) pour Daniel Luque, Pepe
Moral et Jiménez Fortes. Même brouet fadassissime que la veille,
mais sans Curro. Que vient faire le sieur Pepe Moral, du fond de
l'escalafón,
dans ce colloque de simili vedettes? Sifflets à l'organisation à
l'issue du barnum.
La
moyenne baisse: une oreillette à Moral pour s'être hissé
en-dessous de son moins pire adversaire.
«Il
y eut un soir, il y eut un matin: deuxième jour.»
Escalafón*
au 20 août 2016:
Daniel
Luque: 28ème, 11 festejos (4 en 1° catégorie)
Pepe
Moral: 44ème, 5 festejos (4 en 1° catégorie)
Jiménez
Fortes: 14ème, 16 festejos (7 en 1° catégorie)
Dimanche
14 août 2016 matinée:
«Dieu dit: «Les eaux thermales qui sont au-dessous du ciel,
qu'elles se rassemblent en un seul lieu et que paraisse le ruedo
dacquois...»»
Sint
ut aut non sint!
Il fallut boire le calice jusqu'à la lie -ou l'hallali...- c'est à
dire jusqu'à l'apothéose de l'inconsistance. Ce fut mission
impossible accomplie à l'heure de sexte. Le lot inégal de
Garcimores faibles, fades et aussi collaborateurs qu'un gouvernement
de Vichy se prêtait à la gaudriole version Tarbelle.
Avec
l'entregent -et non l'entre-jambes- hyperactif d'un palco
de façade, on allait voir ce qu'on allait voir, c'est à dire une de
ces corridasses
où les figurasses
moissonnent à tout va, façon Saint-Valentin du trophée.
Il
faut dire qu'on avait tablé pour les ferias
sur 6 vueltas,
34 oreilles et peut-être 1 queue si les circonstances zidoines et
zadéquates s'y prêtaient. Las! Las! Las! On demeurait bien en deçà
du compte, en dépit d'efforts prométhéens autant que méritoires,
un peu comme la France aux Jeux Olympiques, dopage compris, sauf qu'à
Dax les arbitres jouent pour l'empresa.
On
avait fait donner à outrance l'excellente Harmonie de la Néhe,
jouer les paseos les plus héroïques, tenter les solos les
plus déchirants.
On
avait, comme dans toute bonne plaza
balnéaire, fait tarder les arrastres
pour convaincre les palcos
réticents de céder aux broncas.
On
avait bien commis les spadassins de callejon
à la calomnie d'éventuels détracteurs: à Dax quand on critique,
c'est paraît-il par malveillance à l'endroit de l'organisation,
voire pire, des édiles.
Maigre
et décevant résultat: 6 malheureuses oreilles. Pas de quoi éditer
le bouquin déjà programmé et souscrit sur la journée historique.
«Et
le combat cessa faute de combattants.».
Comment évoquer le vide, la vacuité consternante mais néanmoins
prétentieuse? Serais-je excessif? Mais alors comment expliquer aux
absents que 6 oreilles dégringolèrent quand on serait bien en peine
de se rappeller, quelques heures après, le pourquoi de l'opération
et le souvenir d'une seule -qu'allais-je écrire!- passe?
Harassé
de Sol Invictus, terrassé d'ennui, l'office de sexte ne se
terminerait pas par les perles du psaume 44-1:
«D'heureuses
paroles jaillissent
de mon cœur
quand
je dis mes poèmes
pour le roi
d'une
langue aussi vive que la plume
du scribe!
Tu
es beau,
comme
aucun des enfants
de l'homme,
la
grâce est répandue
sur tes lèvres:
oui,
Dieu te bénit
pour toujours.
Guerrier
valeureux,
porte
l'épée de noblesse
et d'honneur!
Ton
honneur, c'est de courir
au combat
pour
la justice, la clémence
et la vérité.»
A
vêpres peut-être!
Escalafón*
au 20 août 2016:
El
Juli: 8ème, 24 festejos (12 en 1° catégorie)
Alberto
Lopez Simon: 1er, 41 festejos (16 en 1° catégorie)
Andres
Roca Rey: 2ème, 35 festejos (15 en 1° catégorie)
Xavier
KLEIN
Suite
au prochain épisode
1«La
date du 15 août est importante à Dax, car elle est synonyme de
dernier jour de la feria et dès la corrida terminée, l'Agur Jaunak
prend
sa place.»
sur le site de Thomas DUFAU:
http://www.thomasdufau.com/decouvrez-la-ganaderia-et-le-cartel-de-dax-rp-7-513
2 commentaires:
Xavi ! quel retour !...vous êtes mon obao de jouvence.
..plouf !
ernesto bain
Dommage Xavier! Retour haineux, aigri, injurieux, mais on connaît l'inspiration penesca!
Les corridas sont annoncées longtemps à l'avance. Tu sais parfaitement ce que tu vas voir. Lorsque cela ne te plaît pas, ou ne correspond pas à ce que tu recherches en matière d'émotion, tu restes chez toi, comme moi.
Maintenant, c'est un spectacle, et prendre tout le monde pour des cons ou des pourris finit par lasser.
Tu n'as pas eu que des réussites à Orthez non plus, et tout le monde a observé une réserve polie.
Pour le reste, je ne suis pas pour l'imitation des fetes de Pamplona, malheureusement c'est devenu un fait accompli, sous l'impulsion de commerçant(s) malins et influent(s). Cela semble rendre les gens heureux, comme certaines choses en tauromachie. Merde, le bonheur est rare.
Quant au pauvre paysan navarrais, qui n'est pas basque, il a fourni les troupes des requetes, ces tueurs intégristes, aidés par de forts zélés curés en armes.
Peut être que le seul problème de l'agur est d'être basque, mais on pourrait aussi terminer sur le "y'an petits que dansent"!
Tout ce qui est excessif est superflu!
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