Humeurs taurines et éclectiques

jeudi 5 juillet 2012

Fin d’année


Les années ne sont pas les mêmes pour tous.
Il y a certes les années civiles, qui commencent un premier janvier , mais il y a aussi l’année sidérale, l’année tropique, l’année liturgique, l’année sainte, l’année théâtrale, pour les cinéphiles l’année dernière à Marienbad, etc.
En Espagne, il y a même ce que les historiens appellent l’«Année Cruciale», 1492 (prise de Grenade, découverte des Amériques, expulsion des juifs Sépharades).
Pourquoi commencer le premier jour de janvier et terminer le 31 décembre? Je l’ai su, il y a … des années, mais je ne m’en rappelle plus.
Certains calendriers débutent au solstice d’hiver, ce qui me paraîtrait plus logique et naturel: l’année débutant avec la croissance des jours, après la plus longue nuit.

Chacun voyant midi à sa porte, il y a deux ou trois calendriers qui m’importent plus que d’autres. Par exemple l’année rubystique, l'année gastronomoenologique (saisons des cèpes, châtaignes, vin nouveau, huîtres, pibales, etc.) ou la temporada qui débute avec les premières corridas et novilladas pour se terminer aux premiers frimas, pour ma part le 11 novembre saint-séverin.
Je ne compte pas l’autre hémisphère et l’autre continent qui prennent le relais dés la fin des hostilités taurines dans la vieille Europe. En tauromachie comme en numismatique, il faut savoir circonvenir son activité, au risque de se disperser. Et puis, la tauromachie transatlantique est engagée depuis longtemps dans une dérive wegenerienne et par trop torerista qui illustre la décadence à l’oeuvre. On y négocie tout, y compris l’essentiel. On s’y accommode fort bien de toutes les compromissions, de toutes les capitulations, pour évoluer peinardement vers une corrida soft, «incruenta», sans banderilles, sans piques, sans mise à mort, qui ne survivrait que pour des raisons touristiques et rémunératrices. Je laisse donc ces charmes tropicaux aux aventuriers du bizarre, aux gogos en mal d’exotisme dénaturé et à certains aficionados, qui joignent l’utile taurin à l’ignoble de la prostitution juvénile locale (j’ai des noms…).

Et puis, il y a celle qui dicte ma vie professionnelle: l’année scolaire. Et pour moi, juillet, c'est la fin de l'année, sans trêve des confiseurs.
On raconte que la longueur des «grandes vacances» permettait à l’origine de libérer des bras pour les travaux des champs, dans une France très rurale jusqu’à la dernière hécatombe mondiale (49% en 1950). Ces grandes vacances empiétaient d’ailleurs largement sur le mois de septembre et les vendanges. Ainsi l’arrêté en date du 11 février 1939 dispose que les grandes vacances courent du 15 juillet au 30 septembre.
Pour ma part, je reste convaincu que si ces longues vacances persistent, c'est parce qu'il faut ce temps là pour qu'élèves et enseignants, las les uns des autres, aient de nouveau envie de se rencontrer. J'adore mon métier, j'adore mes élèves, mais fin juin, j'peux plus les blairer.
La «sortie», comme la «rentrée», mais également toutes les veilles de vacances constituent des temps forts de suractivité. De septembre à mi-octobre, et de mi-mai à début juillet, c’est le coup de feu, bien que l’expression soit de plus en plus funeste, surtout depuis les sauteries du Lycée Columbine et de Virginia Tech (http://fr.wikipedia.org/wiki/Tuerie_en_milieu_scolaire).
On ne sait pas assez que dans notre doux pays, les conducteurs de bus et les enseignants sont beaucoup plus agressés que les flics ou les bidasses, qui sont étudiés pour (non, je plaisante…). Il y a aussi les retraités, mais dans une optique néolibérale, c’est plutôt positif pour le déficit des caisses de retraite. Comme dit mon fils: «Ceux-là, il faudrait les tuer à la naissance» (je replaisante…).
Par contre les politiciens, les chefs de grosses entreprises, les kinésithérapeutes, les entrepreurs en pompes funèbres, les typographes et les ecclésiastiques sont fortement épargnés. Il y aurait aussi les personnels de certaines entreprises de téléphonie, mais là, on procède autrement, par autodestruction programmée (je rereplaisante…).
Enfin, tout ça pour vous raconter que si j'ai toujours le goût de parler, je n’ai guère le temps d’écrire.
Bonjour chez vous.
Xavier KLEIN

1 commentaire:

Marc Delon a dit…

Vrai, les Kinésithérapeutes qui soignent donc par le mouvement, doivent rester relativement immobiles, ne représentent en rien aucune autorité, ne symbolisent aucune bastille à prendre ou offenser, ne portent pas de collier en or à arracher et sont dépourvus de caisse, payés qu'ils sont électroniquement. Ils sont en plus considérés par sondage officiel comme la plus sympathique des professions de santé. C'est dire s'ils pourraient affubler leur discours d'une tolérance gratuite et d'un humanisme de bon aloi qui les propulseraient au-dessus de tout soupçon... Pire, en général, ce sont eux qui agressent leurs patientes, sexuellement bien sûr. A leur décharge (si l'on ose s'exprimer ainsi...)autorisés à promener leurs mains bienfaisantes sur les petits corps alanguis, l'huile employée peut parfois à elle seule, expliquer les dérapages dans les courbes. Bienheureux les agressés de tout bord seulement soumis à la tentation de la riposte qui défoule. Le Kiné, lui, tout homme qu'il est, devra refouler en permanence, fantasmes, désirs, pulsions, j'en passe et des plus roides. Bonne rentrée à toute la MGEN, le Kiné ne "sortant" pas de manière assez franche pour ressentir le phénomène de "rentrée".
Abrazos y suerte por el 21 julio.