Humeurs taurines et éclectiques

mercredi 27 juillet 2011

L'ESSENCE DES FLAMMES

Je ne suis ni juriste, ni policier, mais il me semble qu'en matière criminelle, il convient toujours d'afficher une prudente réserve, et d'attendre que les enquêteurs aient mené leurs investigations et que la justice passe pour se constituer une opinion éclairée.

Désigner à priori, sans preuves, qui que ce soit à la vindicte publique relève de l'instrumentalisation et de la dénonciation calomnieuse. Les exemples ne manquent pas, pas plus que les retournements de situation où l'on s'aperçoit au final que les choses n'étaient pas exactement ce que l'on croyait initialement.
Prenez le cas par exemple d'un certain attentat commis en 1959 avenue de l'Observatoire, ou l'enlèvement bidon en 1982 de Jean-Edern Hallier.
Ou bien ces nombreux actes de terrorisme où l'on regarde du coté des fanatiques qui ont souvent bon dos alors que l'on aboutit souvent à des logiques crapuleuses.
En matière taurine même, que n'avait-on avancé sur la responsabilité des «zantis» dans l'incendie de Saint Perdon qui résultait en fait d'une imprudence de potaches!

La circonspection et le recul s'imposent donc.

Il existe toutefois un vieil adage policier qui guide généralement les enquêteurs: «Cherche à qui le crime profite!» que l'on pourrait aussi décliner en «Vois qui en tire profit!».
Je n'ai aucune idée sur l'identité de celui ou de ceux qui se se sont promenés récemment avec des allumettes du coté de Vieux Boucau.

Dans tous les cas de figure, l'acte est ignoble.

Ce que je sais par contre, c'est que certains feux sont boutés bien avant que les flammes ne jaillissent, que les synagogues ont brûlé en 1938 en Allemagne, mais que l'incendie était programmé depuis longtemps par ces mots qui banalisent, préparent et justifient les crimes à venir.

La radicalisation du débat taurin d'un coté, comme de l'autre, par des gens qui y voient un intérêt à exister me paraît porteuse de sombres présages.
Je ne cesse de le dénoncer et de m'élever contre les provocations incessantes, d'où qu'elles viennent.

On m'en tient d'ailleurs grief et nul doute que je ne figure, par l'une de ces allusions anonymes et fielleuse, en tête de ces «"aficionados" qui n'ont de cesse d'enrichir les arguments des anti taurins par les attaques viles qu'ils portent depuis des mois à mon encontre - point besoin de les nommer chacun les connaît - en entretenant avec eux une correpondance si ignoble que les enquêteurs les ont classés dans le même panier qu'eux, s'interrogeront aussi sur leur part de responsabilité, pas au regard de ce qui m'est arrivé, mais au regard du monde de l'aficion dans son ensemble.».

Qu'importe! On sait que dans les situations de conflit ce sont ceux qui appellent à la raison qui tombent les premiers et sont la cibles des enragés de tous bords. Il en a toujours été ainsi depuis l'aube des temps. C'est une vieille histoire depuis que l'on forçât Socrate à boire la cigüe.
On sait également les profits que l'on peut tirer de la victimisation.
On sait enfin que le seul et ultime antidote à la violence, c'est la parole. Une parole libre à laquelle il n'est nullement question de renoncer. C'est pourquoi, j'ai toujours accepté et voulu, contre vents et marées, échanger avec les «zantis», que pourtant je ne ménage guère.
Que cela ne soit pas entendu par ceux qui préfèrent en découdre que comprendre n'est guère étonnant.

Pour reprendre une image récemment employée, l'Inquisition catholique qui pratiquait les autodafés s'est infiniment plus préoccupée de ses ouailles que des juifs, des protestants ou des mahométans, de même que les terroristes islamistes frappent plus leurs coreligionnaires que les Infidèles: la cohésion dogmatique du groupe doit être maintenue à tout prix.
Répèterait-on alors l'histoire de l'inquisiteur calciné?

Il n'empêche que l'on ne déchaîne pas non plus impunément les furies. La terminologie volontairement dégradante («tortionnaires», «sadiques», «barbares», «pervers», etc.) utilisée systématiquement par les «zantis» cultive le terreau des passages à l'acte futurs.
La destruction méthodiquement programmée de l'estime et du respect dû à l'autre par des «gens très comme il faut», fussent-ils psychiatres ou psychanalystes -mais la science s'accorde t-elle toujours à la conscience?- qui donnent libre cours à leur violence verbale latente armera un jour le bras agissant d'un «déséquilibré». Ce ne sera évidemment la faute de personne.
Il faudra bien qu'un jour la justice s'en mêle pour réguler et prévenir les excès à venir puisqu'elle n'a su le faire des avanies passées.
Il faudra bien qu'un jour un procès intervienne pour qu'un juge, au nom du droit, interdise qu'on se permette ainsi l'insulte impunie.
Il faudra bien aussi se prémunir des indignations sélectives. Nombreux ont été ceux qui se sont trouvés esseulés à l'heure de l'épreuve, sans recours et sans soutien de quelque observatoire que ce soit.
Demandez à Eric Colemont, ce qu'il en pense...
Enfin qu'on se rassure dans les chaumières boucaliennes, et qu'on s'épargne des efforts, comme homme public j'ai déjà un dossier chez les R.G., nul besoin de me dénoncer...
Tiens! Délation, inquisition, procès d'intention, cela rime!
Xavier KLEIN

2 commentaires:

escola michel " Idealista " a dit…

Pourvu que tout cela ne soit pas del"auto-promotion....
Je n´ose l´envisager !

Anonyme a dit…

"Idealista", on ne peut penser à de l'auto-promotion, évidemment ! André Viard est le roi de la com' mais, à ce point ce serait ... criminel.
Reste à savoir qui a fait le coup et, l'appel au ministre de la culture à soutenir l'ONCT ne vise rien d'autre qu'à l'encourager à soutenir une association qui est bien loin de se préoccuper de l'essence de la corrida : un toro qui sort en piste avec les armes pour se battre, c'est à dire des cornes, des pattes solides et un moral "bien à lui" (un toro = un comportement).
Bref, le méfait commis contre AV ne lui profite pas forcément, mais il nuit à la corrida de verdad, c'est évident !
StrummerRiot