Humeurs taurines et éclectiques

lundi 4 juillet 2011

LA DEMOCRATIE ET SES LIMITES

«La démocratie, c'est le pouvoir pour les poux de manger les lions.»
Georges CLEMENCEAU (dit le Tigre!)
«Le plus grand nombre est bête, il est vénal, il est haineux. C'est le plus grand nombre qui est tout. Voilà la démocratie.»
Paul LEAUTAUD, «Passe-temps»


Quand je regarde avec attention cette vidéo, je suis pris de réflexions contradictoires, sur fond de nausée.

De quoi s’agit-il?:
Un groupe d’aficionados sont réunis dans le parc parisien des arènes de Lutèce pour une séance d’apprentissage de toreo de salon.
Qui? Comment la chose s’organise? Quelle publicité (ou non) a été donnée à l’événement? Il semblerait que Culturafición, le Ruedo Newton et La Belgicana de Bruxelles aient organisé ce «Toreo-Picnic» a priori sympathique et bien inoffensif.
Il est incontestable que cette manifestation réunissant des personnes privées ne contrevient à aucune loi: il n’y a ni sang, ni toro, rien qui puisse choquer le passant, quel qu’il soit.
Ces gens là sont dans l’exercice légitime de leur liberté, sans que nul ne puisse y redire.
Etait-il pour autant opportun, en dehors des zones où la tauromachie porte un sens, de se livrer à un tel exercice public, au risque de choquer ou de provoquer? Pourquoi pas au congrès annuel de la S.P.A. tant qu’on y est?

C’est une vraie question que je pose souvent! C’est une des petites choses que l’on intègre profondément avec la pratique des arts martiaux: le bon budoka évite à tous prix les situations conflictuelles et préfère se retirer, voire piquer un sprint, quitte à passer pour un dégonflé, que de se mettre en situation de se battre inutilement. Le meilleur combat est celui que l’on parvient à éviter, quand évidemment on n'a pas le dos au mur et on ne peut faire autrement.
Je n’ai nullement –c’est le moins qu’on puisse dire- l’afición  honteuse, mais pour autant, je ne vois nullement l’utilité de l’afficher hors de son contexte géographique. Pour gagner le droit à l'indifférence, à ce qu'on nous foute la paix, il convient en contrepartie, sans donner dans l'attitude péteuse, d'éviter toute provocation, tout expansionnisme.

Concluons donc en établissant que leur attitude, pour ne pas être des plus pertinentes (à mon sens) n’a rien de honteuse, de scandaleuse, ni d’attentatoire à la loi et aux bonnes mœurs.
Mais sacrebleu, qu’allaient-ils faire dans cette galère lutécienne (Fluctuat nec mergitur)?
***
A cette manifestation, se convoque –sans y avoir été invité- un commando d’hurluberlus sur le pied de guerre, qui avait troqué la panoplie de Zorro de ses années bisounours contre l’équivalent adulte, plus «citoyenneté New age» de «zanti de base»: banderolles, tee-shirts ad hoc, sono, grandes proclamations, et tutti quanti.

Les perturbateurs semblaient très motivés par cette pulsion très gauloise qui consiste à emmerder ses contemporains au nom de la Très Sainte Conviction de détenir une vérité révélée qu’il s’agît d’imposer à l’abruti qui ne l’a pas encore comprise. Depuis la Sainte Inquisition en passant par Robespierre ou Saint-Just, c’est un sport national que l’on consacre au nom de Sainte Démocratie.
Beaucoup de saint dans tout cela, penserez-vous. Normal, on n’est pas dans le champ de la raison, du bon sens, de la tolérance ou du «vivre ensemble», mais dans celui de la croisade contre les hérétiques et relaps qu’il convient d’humilier, d’exterminer, d’annihiler, de ridiculiser, de culpabiliser comme on le fit jadis des juifs, des sorcières ou des Cathares.

Le problème avec tout cela, c’est que d’une certaine manière, ces gens là on déjà gagné. Ils ont déjà remporté la victoire de la honte, comme leurs prédécesseurs prédicateurs avaient réussi à convaincre des bienfaits de la «civilisation», la multitude des peuples colonisés, d’où l’on éradiqua nudité, liberté des mœurs, toutes différenciations , tout art ou identité culturelle, au nom de la bien pensance (européenne, nordiste et anglo-saxonne).
Les bons pères blancs faisaient des autodafés des idoles bantoues ou dogon, ont fondu les trésors de l'art aztèque ou inca, ont soutiengorgisé vahinés et négresses, ont appris aux sauvages qu'on ne pouvait faire l'amour que dans les liens sacrés du mariage, avec quelqu'un de sexe différent et dans la position du ... missionnaire. Chacun porte sa croix: nous avons les zantis avec les mêmes discours moralisateurs et dogmatiquement désinfectés et Jean Paul RICHIER dans le rôle du Cardinal Lavigerie!

***
Si l’on transpose cette attitude sur d’autres champs, la chose devient d’évidence intolérable, c’est un point de «détail» que j’ai souvent soulevé. On en vient donc à accepter des comportements, inacceptables par ailleurs.
On peut considérer la religion comme l’opium du peuple, une pratique profondément nuisible pour l’épanouissement humain. Les croyants (et les vrais démocrates!) accepteraient-ils qu’on manifestât ainsi devant églises, temples, synagogues ou mosquées?
On peut considérer que la boxe ou le rugby sont des pratiques violentes, dégradantes, porteuses d’un message d’agressivité et de domination. Les supporters (et les vrais démocrates!) accepteraient-ils qu’on manifestât ainsi devant les stades ou les rings?
On peut considérer que tel ou tel parti encourage ou véhicule des messages néfastes ou liberticides. Admettrait-on qu’on manifestât ainsi devant leur siège ou dans leur congrès.
On peut considérer que les courses de chevaux, les zoos, l’élevage, le gavage des oies et canards sont une instrumentalisation inacceptable de l’animal, etc., etc.
La tradition démocratique française a toujours veillé à soigneusement éviter ce genre de frictions.

En fait, on peut ainsi s’émouvoir et se scandaliser de tout, mais qui se permet-on ainsi d’agonir d’insultes et de bassesses en toute impunité sinon l’aficionado avec qui on croit tout pouvoir parce que le plus souvent il est bonhomme et ne ressent pas le besoin de se justifier?
De quoi sont bâtis ces aficionados pour accepter qu’on vienne ainsi les provoquer, les agresser, les agacer sans risques et sans vergogne?
Je les trouve quant à moi bien gentils et bien patients.
***
Se pose alors le problème de ce que je qualifie souvent de logique des conséquences.
C’est bien beau, au nom d’une certaine conception dévoyée de la démocratie, de permettre que des citoyens comme les autres, comme vous et moi, puissent être ainsi agressés, sans qu’il en coûte aux agresseurs, mais c’est aussi prendre un risque. Qu'on prenne les choses comme l'on veut, je ne vois là que des citoyens empêchés d'exercer sereinement une liberté fondamentale et agressé verbalement. Que la plupart des bobosparigots présents et persuadés de contribuer ainsi au progrès de l'humanité s'en persuadent, il n'en faut pas douter, mais que les grands penseurs zantis cautionnent ce genre d'outrance, ou parviennent à les justifier m'apparaît, au risque du discrédit, mission impossible.
Je ne suis nullement quelqu’un de violent dans mes actes, tout au contraire, je m’astreins obstinément à réprimer en moi toute pulsion de ce genre. Pourtant, je suis également passionné, et je n’apprécie pas que l’on veuille me contraindre à penser, à dire ou à faire ce qui ne me convient pas en conscience.
Je n’aurais sûrement pas été me placer dans un «sitio» adverse, fût-ce dans les arènes de Lutèce, mais je n’aurais sûrement pas accepté non plus, que l’on me traitât ainsi, et «l’ouverture de la boite à claques» et l'emploi du «distributeur de pieds au cul» aurait sans doute été au programme quand ma patience se serait (vite) épuisée.
En dépit de mes convictions profondément catholiques et romaines, j'aspire à la sagesse certes, à la sainteté, non! Ou alors dans le genre doncamillesque...
Il m’apparaît donc que la puissance publique, dont l’une des fonctions majeure et régalienne est de garantir la sûreté, la liberté de conscience et de pensée, celle de réunion et d’association doive garantir leur exercice.
D’autres libertés fondamentales, celles d’expression et de manifestation, n’incluent en rien celle d’aller provoquer ceux que l’on conteste dans leur activité ou leur intimité.
Ces pratiques douteuses relèvent de conceptions anglo-saxonnes de la démocratie, nullement de notre tradition française, ce qui en soi indique parfaitement d’où vient le vent mauvais.
Le contrat social établit la paix sociale en garantissant au citoyen que justice sera faite pour que ce dernier renonce à se faire justice lui-même. C’est un principe civilisateur élémentaire pour faire obstacle à la barbarie. La renonciation à la vengeance personnelle permet la justice collective. Il s’agirait donc que les contempteurs de ces libertés dussent payer le prix de leurs actes inconsidérés.
Il y a dans cette vidéo (diffusée triomphalement à tous les vents), tous les éléments patents de plusieurs délits constitués: insultes, provocations, incitation à la haine. N’importe quel juge ou procureur peut y constater l’impavidité opposée à l’agression. Il serait indispensable qu’ils disent le droit et rappellent la règle pour éviter, qu’un jour, les choses ne dégénèrent et qu’on en vienne aux mains. Sans réponse de la puissance publique, cela deviendra inévitable! Est-ce ce que l'on souhaite?
Il paraît que nous avons de grands observateurs, plaideurs qualifiés de surcroît et maîtres es chicaneries procédurières, voilà le terrain où par delà les mots ronflants, ils pourraient exercer leurs talents avec profit.
Plutôt que d’appeler sans cesse les autres à agir, les maires à promulguer des édits, que ne le font-ils?

Pour illustrer l’ensemble de mon propos et mettre en exergue le péril que court la démocratie et la liberté à laisser ainsi transgresser impunément les règles, je recommande de nouveau à ceux qui ne l’auraient pas vu, AGORA, ce film édifiant sur l’histoire et la mort de la liberté intellectuelle à Alexandrie sous les coups du fanatisme religieux. Là aussi, il y avait des gens persuadés d’avoir raison.
Remplacez les chrétiens par les zantis, les néoplatoniciens par les aficionados, la question religieuse par la question taurine et vous comprendrez complètement mon point de vue!
Xavier KLEIN


PS: Le mot de la fin à une grande humaniste, icone et orgueil de nos zamis zantis: «En 1981, Mitterrand choisissait de défendre l’éthique en abolissant la peine capitale. En 2011, l’autre Mitterrand choisit d’anoblir la torture animale… Trente ans de régression ont fait de la France une fosse à purin, où toute la merde des autres cultures est venue polluer la nôtre!» Brigitte BARDOT

17 commentaires:

Bernard a dit…

Mon cher Xavier,

Au fond, cette video ne prouve rien, car ces mêmes zantis se seraient-ils comportés de la même manière en "terres taurines" (!) de tradition?... Je ne le crois pas, pour une simple raison de rapport de force "dissuasif" - la bonne vieille loi du nombre qui fait qu'on a toujours du mal à "gagner à l'extérieur"... Ils ont juste montré (prouvé?) qu'à Lutèce ils sont désormais chez eux (puisqu'ils ont un "chez eux" exclusif du "chez les autres")!... Mais qui le leur conteste? Pas nous... A moins qu'ils n'aient à ce point besoin de se prouver des "choses" à eux-mêmes...

Abrazo fraternel - Bernard

PS: bien que ne connaissant pas personnellement Jean-Paul Richier, avec qui j'ai cependant rompu quelques lances chez toi, je trouve son "portrait" assez réussi...

Jean-Paul Richier a dit…

Monsieur Klein,

Il y a pire comme comparaison que le cardinal Lavigerie, dont le toast d'Alger avait préfiguré de six mois l'encyclique Rerum Novarum de Monsieur Léon Treize, qui tentait pour la première fois dans l'histoire du Vatican de récupérer la question ouvrière. Cependant soyez gentil de m'éviter tout rapprochement avec les clercs de votre secte.

Et surtout, pour votre gouverne, sachez que les clowns de Culturaficion s'étaient crus autorisés à manipuler des épées, armes de 6e catégorie dont le port et le transport sont interdits par le décret n°95-589 du 6 mai 1995. Eh oui, hors l'alinéa 7 de l'article 521-1, la loi est la même pour tout le monde, étonnant, non ? D'où l'interpellation du sieur Vincent Blondeau par les forces de l'ordre (ce dont il oublie de se vanter sur son site).

Enfin, si le meneur de Culturaficion souhaite absolument s'agiter dans les arènes de Lutèce, qu'il s'habille en rétiaire, je le rejoindrai équipé en mirmillon et me ferai un devoir de lui enfoncer un glaive dans le cul, si ça peut le calmer (tant que c'est pour rendre service !)

Un abrazo.

Xavier KLEIN a dit…

Cher Jean-Paul,
Désolé de vous contredire avec un détail bassement matériel, mais les armes de 6° catégorie dont vous évoquez si victorieusement l'existence ne sont en fait que des épées factices en aluminium bien inoffensives et incapables de transpercer une figue molle sans se tordre. Ces "ayudas" sont utilisées pendant la faena, le véritable "estoque" en acier tolédan (ou d'Albacete à la rigueur) étant beaucoup trop lourd pour être manié 10 mn à bout de bras. Pour une séance de "toreo de salon", les estoques ne sont d'aucune utilité.
Vous vous joignez donc au ridicule de la maréchaussée (qui n'en est pas à son coup d'essai, il est vrai!).
Que disait Fontenelle déjà? "Assurons-nous bien du fait, avant que de nous inquiéter de la cause".
Bizarre un tel manque de rigueur scientifique! Il est vrai que lorsqu'on est plus préoccupé de mener croisade que de s'informer...

Jean-Paul Richier a dit…

Je ne suis pas sûr qu'il n'y avait que des ayudas en alu.
http://temoins.bfmtv.com/fr/photos/tout/2011-07-03/21512/evenement-anti-corrida-devant-les-arenes-de-lutece-paris.html

Xavier KLEIN a dit…

Si c'était des "vraies", il ne les tiendrait pas ainsi à main nues. C'est tranchant comme un rasoir ces petits colifichets. Et en outre, c'est très lourd.
Enfin, aucune utilité pour l'exercice.

Néanmoins, pour l'anecdote, vous savez que pratiquant parfois le iaïdo à Fontarrabie, je passe régulièrement la frontière avec les katanas factices (iaïto) d'alliage que j'utilise.
Deux fois il m'a fallu batailler, en dépit des autorisations, licences, etc. pour prouver que je n'étais pas un dangereux terroriste basque en recherche de décapitation symbolique de l'Etat espagnol.
Il m'a même fallu dégainer et frapper un arbre pour démontrer l'inocuité évidente de la chose: j'en ai été quitte pour 120 euros de réparation de l'outil...
J'en conclus que la connerie policière est internationale!

Jean-Paul Richier a dit…

Les deux épées plus brillantes de la photo me semblaient avoir un bout effilé, au point que l'un était protégé, mais je ne contesterais pas votre science sur le sujet.

Xavier KLEIN a dit…

Effilée certes. L'épée doit pouvoir transpercer l'étoffe de la muleta (4 couches superposées de serge). Mais factice tout de même.
Ceci dit je n'y étais pas. Cependant l'usage d'estoque en toreo de salon est quasiment inusité, à ma connaissance, pour la simple raison qu'il est non seulement totalement inutile, mais éprouvant pour ce qui est un entrainement prolongé.

Marc Delon a dit…

Je trouve cette intervention très bobo-écolo-parigote, vraiment... Ces pauvres pseudos ou réels aficionados, n'ont jamais tué aucun animal, ne savent même pas peler un lapin, ne tueront jamais pas même un veau et seraient écoeurés de plumer une grive... Ils n'étaient pas sur un trottoir passant pour promouvoir la corrida. Ils étaient dans un rincon pour s'adonner à une sorte de Taï chi chuan matinal pour étirer un peu leurs tendons. De quel droit venir s'opposer à cette gym inoffensive d'inspiration espagnole et les injurier ? C'est incroyable ! Je crois qu'effectivement, peut-être pas à Paris mais dans notre Sud, il va bientôt y avoir bagarre. Parce que là, ça commence à faire trop. Les aficionados ne se permettront jamais d'aller pourrir sciemment une de leurs action militante, même si elle s'exerce contre leur passion. Mais s'ils continuent comme ça, à venir au contact pour ridiculiser, provoquer, etc, avant que Richier puisse fantasmer d'enculer de son glaive non factice, lui, je ne sais quel gladiateur, quelques-uns de ses amis seront vraisemblablement passés par la case Samu.

Vincent Blondeau a dit…

Messieurs,

D'abord Merci à monsieur Klein qui avec sa jolie plume tente, avec un certain succès, de "faire la part des choses"... Même si certains propos me semblent, aimablement, discutables.

Quant à ce cher sire Richier, je crains que l'on atteigne le degré Zéro de la finesse (sic): vulgarité, inculture taurine (confondre une "ayuda" avec une réelle épée de mort. Merci monsieur Klein pour votre réponse à ce sujet), injures, préjugés (que savez-vous de ces "clowns de Culturaficion" ?... et de son président, moi-même en l'occurence, que vous rêvez de voir sodomiser (un vieux refoulement personnel sans doute.) Pitoyable.
Alors, juste quelques précisions:

1)Ancien élève de l'Ecole taurine de Nîmes et professeur certifié dans le civil, j'enseigne le toreo de salon depuis 12 ans et ai co-animé, A PARIS et, parfois dans les arènes de Lutèce, avec des matadors professionnels comme Juan Bautista, Denis Loré, Morenito de Nîmes, Marc Serrano, etc.. de nombreux stages sans jamais un incident...
2)Le Journal Du Dimanche" nous a même consacré un joli article sur nos cours dans ces mêmes arènes, en 2006, félicité, entre autres par Francis Marmande...

3)L'Aficion n'est pas une maladie honteuse et, justement, nous assumons, librement, notre passion. Nous fêtions,autour d'un picnic, à cette occasion avec parents et amis, la fin de la saison des cours donnés régulièrement et sans ostentation, dans un studio parisien...
4)Nous sommes particulièrement fiers d'avoir gardé un sang froid exemplaire et une quasi indifférence à ces bordées d'injures ineptes proférées par de sinistres fanatiques. Et c'est une ceinture noire de Karaté qui vous l'écrit....
5)Quant à la soit-disant "discrétion de notre site", les jours à venir vont vous faire, une fois de plus, de trop ?... mentir, cher monsieur Richier. Nous ne sommes pas des impulsifs, ni de vulgaires scribouillards d'injures et, personnellement, j'apprécie la lenteur et le COURAGE de l'estocade "a recibir" (achetez-vous un dictionnaire tauromachique et... un manuel de politesse et de savoir-vivre..., monsieur R.).
6) Les policiers n'ont fait, et bien, que leur travail. S'étonnant de ces épées, ils m'ont demandé des explications au commissariat. Mes explications (cf le commentaire judicieux de monsieur Klein) les ayant convaincu, j'ai pu repartir avec le matériel dans la foulée. J'ai, bien sûr, profité de ma présence au commissariat pour déposer une main courante à propos des agissements inacceptables de ces "zantis". A suivre...
7)Monsieur Richier, un vieux sage disait: "quand on ne sait pas, on ferme sa gueule...". Méditez, cher monsieur R., méditez. En attendant vos excuses.

Sans rancune mais avec un certain écœurement devant vos «propos d'ignorant qui sait tout» frisant l'indécence voire la bêtise. Vous avez, semble-t-il passé l'âge.

Xavier KLEIN a dit…

Merci Monsieur BLONDEAU.
Vous me permettrez, en toute sympathie, de ne pas complètement adhérer à la démarche publique de toreo de salon. Non qu'elle ne fut pas légitime, mais pour les raisons exposées de pertinence géographico-culturelle.
C'est bien entendu, comme souvent dans ce blog une opinion personnelle parfaitement discutable et contestable...
Ceci dit, chapeau pour le self-control!

Xavier KLEIN a dit…

Pour préciser, à Barcelone, à Saint Sébastien, Dax ou à Nîmes, la séance de toreo de salon eût été justifiées.
Bien que là aussi, quelque chose me retienne un peu. De même que je n'apprécie pas trop les effusions publiques des amoureux sur les bancs publics: une certaine pudeur et une gêne devant l'exposition de "l'intime" (duquel procède la tauromachie qui est expression du corps, de l'âme et des sentiments: une ressenti très personnel et difficilement définissable.

lo taure roge a dit…

Les anti-culture-taurine ne se gênent plus pour manifester aux portes des arènes (Béziers, Carcassonne, Nimes...).
Et nous n'aurions que le droit de nous cacher...? VENCEREMOS!

Lo Taure Roge

http://lotaureroge.canalblog.com/

Marc Delon a dit…

"Non qu'elle ne fut pas légitime, mais pour les raisons exposées de pertinence géographico-culturelle.
C'est bien entendu, comme souvent dans ce blog une opinion personnelle parfaitement discutable et contestable..."

On va donc la contester et la discuter... Or donc tu défendrais l'idée, toi défenseur du multiculturalisme, que le judo ne devrait se pratiquer qu'au Japon, la corrida en Espagne, le méchoui en Algérie, le massage Californien en Californie ? Qu'on ne devrait rouler en Aston Martin qu'au Royaume Uni, ne manger du foie gras que dans le Sud-Ouest ? Que personne ne devrait subir d'influence extérieure, que tout se doit d'être cloisonné ? Que l'étranger doit rester chez lui ? J'avoue ne pas comprendre...
Pourquoi pas penser aussi que les mémés (françaises mais chut...) que je soigne en ce moment pour des cervicalgies traumatiques ont sciemment provoqués les jeunes (arabes mais chut...)en portant ostensiblement des chaînes en or alors que le cours de ce métal précieux est à son maximum ? Et pourquoi pas considérer comme offensant le trajet d'une Porsche slalomant dans les ruelles de quartiers pauvres ? Tiens on pourrait aussi lui faire porter le chapeau de l'envie malsaine à ce chauffeur aussi : Cela encourage la jeunesse à vendre toujours plus de drogue pour vite acheter la leur aussi, non ?
Excuse moi encore une fois Xavier de t'exposer simplement mon ressenti sans désir particulier de polémiquer intensément mais là, à mon sens, selon ma sensibilité, tu es dans l'erreur la plus totale. La liberté, la tolérance ne pourrait même pas s'affranchir d'anodines péripéties comme secouer une étoffe dans le vent au prétexte qu'il y aurait une zone géographique pour le faire au delà de laquelle ce ne serait plus légitime ?????
Désolé, Xavier mais là, ''j'hallucine'' comme disent tes élèves...

Xavier KLEIN a dit…

Non, je maintiens.
Un combat de sumotori, cérémonie religieuse shinto n'a pas le même sens au Japon (rituel de fécondité) et à Bercy (spectacle).
Le judo est un do (voie) au Japon, un sport en France.
Le yoga est une philosophie, une spiritualité en Inde, une gymnastique en France.
Le tango n'a pas la même signification à Buenos Aires qu'au bal à Neuneu.
Etc., etc.
Ca s'appelle la culture... et des gens l'étudient: les ethnologues.

Des cultures peuvent parfois se transférer ou se partager (acculturation, inculturation, déculturation), le plus souvent en modifiant leur sens originel, ça s'appelle l'histoire.

Tout cela, c'est la base des sciences humaines.

Et je ne suis pas un défenseur acharné du multiculturalisme, que je considère seulement comme une évolution malheureusement inévitable.
De même je dis très précisément dans une introduction sans équivoque qu'il n'y a rien d'illégitime ou d'illicite dans l'activité, seulement un défaut de pertinence A MON SENS dans ce contexte.

Mais tu as sans doute raison et je te recommande vivement d'organiser un week-end naturiste dans un parc de La Mecque ou une parillada à Bénarès.

Marc Delon a dit…

D'accord, je comprends mieux ton propos qui reste toutefois contestable : entre avoir plus de sens et être illégitime il y a quand même un océan où peuvent se noyer nombre de détails anodins parmi lesquels toréer de salon.
Agiter une étoffe n'est pas produire une mise à mort.
Et personne n'a remis en cause le judo en tant que sport au prétexte qu'il était une philosophie de vie dans son pays d'origine.
je n'ai d'ailleurs ici rien à faire du sens ou de la légitimité. Il y a sur les frontons des mairies de mon pays le mot "liberté" et je l'exerce où bon me semble sur ce territoire, pourvu que je ne porte préjudice à personne. S'il suffit d'être décalé, minoritaire ou paradoxal pour être banni alors ... on peut commencer par arrêter nos blogs qui ne participent pas à l'euphoroe béate que se doivent d'avoir les spectateurs de toute feria. Evidemment que je suis le premier à me moquer du parisianisme et de ses petits travers snobimuches _ ils ne connaissent souvent du toro que ce qui se passe à Nîmes et ce n'est pas assez, oh non... - mais cela m'est sympathique qu'ils s'y intéressent. Evidemment qu'une école de danse flamenco à Roubaix ne transmettra pas l'âme de Triana mais pour autant, les contester dans leur liberté de l'exercer sur place alors là sûrement pas. Mais c'est pas grave, on n'est pas obligé d'asséner des arguments pour se convaincre l'un, l'autre, chacun dit son point de vue, sa sensibilité.

Xavier KLEIN a dit…

Moi, je ne conteste aucunement le droit imprescriptible des aficionados parisiens!

Anonyme a dit…

afficionado(un vrai de Nîmes) je trouve ridicule ces scéances de toréo de salon pour bobos parisiens.
et la danseuse au crane chauve est simplement grotesque capote en main ...