Humeurs taurines et éclectiques

dimanche 5 décembre 2010

F.S.T.F.

Comme aficionado ET comme président de la Commission Taurine d'Orthez, je m'informe régulièrement, avec un intérêt extrême, des écrits et des activités des organisations regroupant des aficionados (Fédération de Sociétés Taurines de France, F.S.T.F., Union des Clubs Taurins Paul Ricard, U.C.T.P.R.).
Si beaucoup de têtes pensantes du mundillo, et d'organisateurs français affectent (en privé, cela va de soi) une indifférence voire du mépris pour ces «collectifs», ce n'est nullement mon cas.
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D'une part parce que, quoique puissent en penser les fâcheux, elles produisent (on le verra ci-dessous) des analyses, des points de vue, des propositions parfaitement pertinentes et que tout organisateur sérieux, aficionado, et soucieux de l'avenir de la tauromachie serait avisé de prendre en compte.
D'autre part, parce qu'elles représentent, contre vents et marées, les intérêts et les préoccupations des acteurs les moins écoutés et pourtant les plus déterminants, ceux qui permettent que la fiesta brava existe et vive, j'ai cité les aficionados, ces cochons de payants qui meublent comme certains délicats se plaisent à le rabâcher, les «étagères».
Enfin, parce qu'elles incarnent l'unique et indispensable contrepouvoir à un SYSTEME, organisé et qui sait parfaitement, lui, défendre ses intérêts.
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On voudra bien me pardonner, dans le gentil contexte de bisounours où nous vivons, où l'on donne sans cesse à accroire que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, de penser que les choses sont encore et toujours gouvernées par ce que des fossiles vivants de mon espèce nomment toujours le RAPPORT DE FORCE.
L'aficion en tant qu'entité globale, est par nature diverse, individualiste et divisée. Il en va de même des salariés ou des consommateurs.
Dans un état démocratique, l'harmonie, sans cesse à rechercher, procède d'un juste équilibre entre le producteur et le consommateur, entre le patronat et le salariat, entre l'intérêt individuel et le bien collectif.
Le règne de la vertu individuelle, surtout celle du mundillo, constituant une utopie, rien ne vaut pour ce faire, des organisations puissantes qui constituent des contrepouvoirs efficaces et puissent garantir un rapport de force équilibré.
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En matière de tauromachie, il me paraît évident que l'équilibre souhaitable n'existe plus (s'il a jamais existé). Ce sont les producteurs, les empresas, les syndicats de toreros, de subalternes, et la presse inféodée et rémunérée qui dictent trop souvent le droit, le fond et la lettre, allant -c'est un comble- jusqu'à définir arbitrairement ce qu'aime l'aficionado.
Je suis convaincu qu'il faut «replacer l'aficion et l'aficionado au centre». On remarquera au passage que je parle d'AFICIONADO (c'est à dire un public intéressé et «connaissant») et non de SPECTATEUR (celui qui intéresse le mundillo).
Les SPECTATEURS passent, les AFICIONADOS demeurent.
Les SPECTATEURS consomment, les AFICIONADOS dégustent, commentent, apprécient, valorisent.
Il me paraît que nous pataugeons dans le marasme actuel, justement parce que nos «têtes pensantes» ont fait le pari des spectateurs plutôt que celui des aficionados.
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A partir du travail conséquent réalisé par la F.S.T.F., il me semble indispensable de susciter une dynamique de revalorisation de la corrida, qui s'appuie sur une collaboration intime avec les représentants de l'aficion.
Tout n'est sans doute pas possible, les «contingences» financières, techniques existent, parfois insoupçonnées par les aficionados.
Tout s'avère toutefois question d'INTENTION, de projet, de direction vers lesquelles on veut se diriger, et surtout d'ETHIQUE et de DEONTOLOGIE.
Ce qui est possible en revanche c'est que les organisateurs sérieux et motivés par d'authentiques préoccupations aficionadas, se mobilisent pour s'appuyer sur l'aficion de verdad et non pour la combattre ou pour la critiquer.
Certains peuvent railler la vieille dame qu'est la «fédé», comme d'autres ont raillé la revue Toros, elle demeure toujours fidèle au poste, toujours ardente et digne, en dépit des outrages. Une Miss Marple de l'aficion, qui pose toujours les questions qui dérangent.
Consultez avec attention les liens ci-dessous et vous comprendrez que les solutions existent et qu'il suffit seulement de les mettre en oeuvre, avec sincérité et conviction.
Xavier KLEIN
F.S.T.F.: Compte-rendu de l'Assemblée Générale de l'U.V.T.F. http://www.torofstf.com/actions/101104cpte_rendu_uvtf.html
F.S.T.F.: Bilan de la temporada française http://www.torofstf.com/bilan2010.html
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4 commentaires:

Anonyme a dit…

Le fond est excellent .
Sans parler de la forme.
Encore un plaisir de vous parcou-rire sous capote.
ernesto le matin , en forme aussi.

el chulo a dit…

de bien bonnes résolutions ou plutôt idées.

je crains que ce soit aussi efficace qu'uriner dans un instrument à "corde frottée", un violon par exemple!

Bernard a dit…

Chulo - avec l'aimable autorisation de Xavier,

Et si c'est un violoncelle qui vient à passer, on urine dedans ou on se retient?... (les instruments à "corde pincée" étant proscrits par hypothèse, et par Ludo!)

Abrazo fuerte - Bernard

el chulo a dit…

je pense cher oenologue, qu'il est seyant de se retenir, au risque d'être taxé de mégalomanie prostatique. ety la mégalomanie par exermple dédéyienne est un bien vilain défaut.

pour le reste, ami, abrazo de los fuertes.