Humeurs taurines et éclectiques

vendredi 12 novembre 2010

INFATUATION

Depuis quelques temps, on n’avait plus à déplorer de la part de notre André (inter)national, ces délires paranoïdes qui faisaient tout le charme de sa personnalité ambiguë.
Reprenant à loisir et sans vergogne des positions, des thèmes et des idées qu’il s’était auparavant employé à combattre avec acharnement, le grand inquisiteur médiatique semblait s’être mué en humble anachorète (il aurait pu être cénobite...), l’apologue du libéralisme absolu virait au héraut de la contestation militante. Le nouveau Clovis brûlait ce qu’il avait adoré et adorait ce qu’il avait brûlé.
La chose étant devenue courante en Sarkosie, on ne s’en étonnera plus trop: n’a t-on pas vu notre présidentuscule se référer à Jaurès ou glorifier le jeune communiste Guy Moquet.
Pourtant, chassez le naturel, il revient au galop.
La cure de continence égocentrique devenait sans doute insoutenable, et la baisse d’activité hormonale saisonnière aidant, le petit gris de Vieux Boucau a de nouveau chu dans ses travers coutumiers.
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Dans un récent éditorial, nous nous voyons rassuré de constater que le «modeste» s’«incombe donc la lourde responsabilité de mettre les choses aux point» devant la «Faculté de Comunicación de la Universidad de Sevilla et la Cátedra Ignacio Sánchez Mejías de Comunicación y Tauromaquia» sur le «modèle français de production taurine qui jouit en Espagne d'une réputation non usurpée».
Le «modèle français de production taurine»! Diantre! Pour peu, on se croirait à l’E.N.A… Et comme à l’E.N.A., notre moderne Diafoirus sait manier à merveille les grands mots ronflants qui ne veulent rien dire.
Car par delà le fait que parler de «production taurine» ne signifie pas grand chose (de quoi parle t-on?), il n’existe pas UN modèle, mais une multiplicité de modèles, si l’on interprète le propos comme le mode d’organisation des spectacles taurins.
Que peut-il y avoir de commun entre la solution (ou le problème!) nîmois qui reprend les pires dérives des grandes «casas» espagnoles, les multiples versions de délégation de service public, la gestion par associations (Céret ou Parentis), les gestions plus ou moins directes (Dax, Bayonne, Orthez, etc…)?
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Au mieux obscur, au pire inexact, on ne sait de quoi exactement Sua Eminenza entretiendra les sages universitaires sévillans, si ce n’est «d'énoncer toutes les vérités, même celles qui ne font pas plaisir à entendre».
Heureux homme qui connaît la vérité, toutes les vérités!
L’adage populaire veut toutefois que «toute vérité ne soit pas bonne à dire». Parfois pour celui qui écoute mais souvent pour celui qui énonce.
On ne s’étonnera guère que moult vérités aient été suffisamment indigestes pour que le «stentor de l’Atlantique» se passe de les énoncer, ce qui, outre la malhonnêteté intellectuelle du personnage dont plus personne ne doute et ne s’offusquera, confine au ridicule le plus achevé et prête à sourire de tant de naïve et pure mesquinerie.
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Ainsi aura t-on «zappé» sur Taures Terrines, le décès de Maître CAPDEVILLE, mais aussi les remises des divers prix aux Dolores AGUIRRE d’Orthez, ce que la ganadera ne manquera sans doute pas d’apprécier.
Il en est par contre qui ont d’ores et déjà apprécié et commencé d’apprendre en quelle estime on les tient et comment on peut les gourmander par devant et les desservir par derrière, les louer sur papier glacé et les dégommer sur site.
Ayant conversé avec un participant d’envergure au conclave sévillan, je lui ai fait savoir la chance et la félicité insignes qu’il avait de jouir des grâces de notre prophète subventionné. En lui rappelant néanmoins que selon l’Ecriture : «nul n’est prophète en son pays» et encore moins celui-là qu’un autre.
Lui précisant qu’il «allait voir ce qu’il allait voir», je lui ai traduit les finesses de la prose viardesque, en me démarquant quelque peu de cette infatuation typiquement française de donneurs de leçons, qui nous fait tant apprécier de l’étranger.
L’homme, tout de finesse et de courtoisie a souri et m’a fait comprendre qu’il connaissait l’engin, mais qu’en matière de gros œuvre et de travaux publics, le savoir-faire français restait inimitable et que parfois pour les chantiers de déblaiement, on gagnait à utiliser du matériel étranger… en toute connaissance de cause.
Viard, Bouygues et Caterpilar, même combat!
Que ferions nous sans Dédé-les-gros-bras?
Xavier KLEIN

3 commentaires:

el chulo a dit…

on a le choix: soit on rit, car celà atteint des sommets de duplicité, soit on se met en colère.
moi vois tu, xavier, il m'a bien fait rire, l'incontinent du boucau, le falangiste sarkozien, tendance esperanza, l'opportuniste forcené, le décérébré compulsif, le mythomane jouisseur, le petit voyou intellectuel, le franco de la tauromachie, l'égocentrique forcené, notre dede à nous.
un abrazo amigo et enhorabuena pour ce bel article, à mon goût trop con sensuel. sorry, ça m'a échappé! ou plutôt encore imprégné de certaine charité. mais on ne te refera pas!

solysombra a dit…

grandiose xavier, grandiose !!
eh eh eh !

Anonyme a dit…

Infatuation ? Diantre ! Infat, tuer....Heureusement que nul ne propose de tuer tous les fats, ce serait cruel et injuste, car nous aurions beaucoup moins d'occasions de rigoler.
Et j'avoue avoir pris mon habituel plaisir à me délecter des humeurs éclectiques de l'ami Xavier, dont les termes choisis nous mettent forcément de bonne humeur. Viard cénobite: quelle saveur! Quels délices ! Tout-à-fait le genre du petit caporal de l'empire taurin français à l'assaut du mundillo de l'Hispanie
Ah! Qu'en termes seyants, ces choses-là sont dites!

Merci, Xavier, pour ces minutes de détente qui m'ont presque valu un steack - saignant, bien sûr- . Mais combien aussi je partage le commentaire de Chulo....

Abrazos a los dos

Pedrito