Avec retard, mais le plaisir ne réside t-il pas dans la tente (comme disait Trigano…), revenons sur la bonne cité de Parentis en Born et les assises taurines qui s’y tinrent les 9 et 10 août 2014 pour la Sen Bertomiu.
Une cuvée dans la grande tradition de la plaza au regard de ce que les amis de l’A.D.A. qui la concoctent et des aficionados-sentbertomiuistes qui la savourent attendent de ce lieu béni des toros.
L’organisation parfaite à tous points de vue a
pourtant pêché en nous promettant en vain le concours de quelques «zantis» qui devaient venir gambader et s’ébattre
aux alentours: beaucoup d’archanges de Sainte Matraque pour rien!
Ce qui est extraordinaire à Parentis, c’est que
même si –rarement- les novillos viennent à manquer de gaz, ce défaut de
combustible est largement compensé par l’énergie des organisateurs et surtout
des organisatrices puisque la parité est ici, depuis longtemps assumée et même consommée. Et on
peut garantir qu’il y a de la caste !!!
Si la novillada matinale et dominicale du
Marques de ALBASERADA a beaucoup
déçu question bétail (faible) et surtout novilleros qui eussent pu et dû se
retirer du lieu avec moult trophées étant donné l’amabilité des bestioles, il n’en
fut pas de même aux vêpres quasi siciliennes où les panzers surarmés de la casa
Hubert et Françoise YONNET (auquel
il fut rendu un vibrant hommage) entretinrent en permanence l’émotion issue du
danger. Les mômes qui s’y confrontèrent ne déçurent pas, s’accrochant à la
mesure de leurs moyens mais toujours avec vaillance à ce bétail que l’on sait
difficile à manier. En bref, un vrai lot de Yonnet dans l’esprit et la
présentation de la maison mère…
Terminons par le début et une novillada que je
tiens –côté novillos- comme la meilleure que j’ai vue durant la dernière
décade. L’ultime chant du cygne de la ganaderia prestigieuse des Hros GUARDIOLA FANTONI.
Présentation exemplaire, comme toujours en ces
lieux, mais surtout comportement qui incarne ce qui me paraît être l’idéal d’un
toro bravo. Caste piquante, bravoure inoxydable (3, 4 voire 5 piques par
individu), noblesse intelligente, petit zeste de genio et pincée de sentido,
tout cela agrémenté d’une légère dose de sauvagerie. Vous me rétorqueriez que
tout cela fait 4 tiers, mais je vous répondrai comme César que tout dépend de l’importance
des tiers.
Diego FERNANDEZ déroula un toreo technique, parfois
élégant mais manquant de piment.
Passons sur Curro de la CASA qui témoigna des
pires défauts de son homonyme de prénom sans en avoir aucune qualité et qui
devrait retourner rapidement à ce que son nom désigne. Le garçon laissa sonner
3 avis sans en paraitre outre mesure affecté comme on le constata avec son
second novillo traité avec autant de désengagement: de la confiture donnée au goret.
Quant à César VALENCIA, il
se montra déterminé, habile lidiador dans un style fleuri et allègre : un
véritable novillero à l’ancienne qui ne chicane pas sur les accrocs au traje de luces.
Déplorons l’attitude du palco qui ne sut pas
célébrer ce lot magnifique en n’accordant aucune vuelta à au moins 2 novillos
qui les méritaient.
Parentis vit, Parentis dure, Parentis reste
telle qu’en elle-même.
Parentis for ever !
Célébrons également la novillada concours qui se
donnera Dimanche 31 Août de l’an de grâce 2014, à 17h30 dans les arènes du
Plumaçon sous le patronnage de SAINT-PERDON.
Les Saint-Perdonnais toujours fidèles s’accrochent
avec ténacité à leur renaissance comme le peuple hébreu à la Terre Promise.
Quel courage et quelle énergie !
On ne dira jamais assez les efforts conséquents
et méritoires que les petites organisations –dont Saint-Perdon- apportent à la
qualité de leurs spectacles. Cela transparaît particulièrement lors des
premiers tercios où on réalise l’importance heureusement alloué à des piques
bien faites.
L’an dernier, la novillada-concours avait
été une grande réussite en donnant à voir, découvrir ou redécouvrir des
ganaderias souvent délaissées. Certains novillos avaient ainsi prouvé la
stupidité de méconnaître ces encastes noyés dans la domecquisation généralisée.
Cette année, bis repetita placent. C’est à un
feu d’artifice des ganaderias les plus intéressantes et en forme du moment que
nous sommes conviés: Valdellan, Pedraza de Yeltes. Mais également à des
confirmations: Palha, Castillejo de Huebra. Enfin à des (re)découvertes:
Astarac, Hnos Sanchez Herrero. Un vrai menu 4 étoiles où l'amateur éclairé peut déguster aussi
bien des plats traditionnels que les nouvelles créations du chef.
Quant aux novilleros, on aura hâte de vivre la
competencia qui ne manquera pas de se jouer entre un novillero puntero tel que
Jose GARRIDO et l'exquis régional de l’étape Louis HUSSON (avec Alejandro MARCOS en
arbitre) , surtout avec un bétail nettement plus complexe que celui qu’ils
toréent habituellement.
Pour conclure, et pour ceux que cela intéresse,
naissance d’un site politique de votre serviteur: http://www.orthezcitoyennete.com. Les assidus de La Brega ne
s’y retrouveront peut-être pas du point de vue de leurs convictions, mais ce
qui compte, c’est l’amitié, le débat et …la tolérance (quoique paraît-il, il y
ait des maisons pour cela !).
Xavier KLEIN