Humeurs taurines et éclectiques

lundi 20 décembre 2010

FAIN DE RIRE

«Mieux est de ris que de larmes écrire – Pour ce que rire est de propre de l’homme.»
Rabelais «Gargantua»

Savez-vous la plus mauvaise nouvelle de la semaine passée?
La crise?
La neige?
Les affaires en cours?
Vous n'y êtes pas.
La plus mauvaise nouvelle, c'est le décès, après une vie et une carrière néanmoins bien remplie de William Blake Crump, alias Blake EDWARDS.
Avec lui disparaît l'un des génies du septième art burlesque. L'un de ces maîtres qui nous permettaient de mieux supporter l'absurdité du monde, et le désespoir qu'on peut concevoir à être né.
L'humour, le sourire, le rire, sont affaire de culture. On ne rit pas des mêmes choses et pour les même raisons à Paris, Hambourg ou Oulan Bator.
Le cher Blakie a su faire marrer toute la planète, avec un langage universel. Le peu d'écho porté à sa disparition en dit long sur l'état de morosité ambiant.
Quel meilleur hommage à rendre à un maître rigoleur que de se gaudrioler une dernière fois à sa mémoire.
J'ai donc choisi, ce qui représente à mes yeux l'un des chefs d'oeuvre en matière d'humour absurde et décalé: «The Party» réalisé en 1968.

Faut-il souligner l'hypocrisie ambiante qui consacre les génies, après les avoir enterrés. D'un autre maître on a dit: «- Adieu Monsieur Hulot. On le pleure mort, il aurait fallu l'aider vivant!».
Convoquons donc à l'hommage Jacques TATI, pour moi le plus grand de tous, mort dans le dénuement, s'étant ruiné et battu jusqu'au bout (comme l'immense Abel GANCE ou le génial Akira KUROSAWA) pour pouvoir tourner ses derniers films (Playtime, Trafic).

Rowan ATKINSON, Mister BEAN, a beau grimacer, il aura quelque peine à tirer meilleur parti d'un solex que Mon Oncle!

Dans le même genre, humour fin et peinture des moeurs, il nous en reste un, qui vient de sortir enfin d'années d'indifférence et de combat pour récupérer les droits de ses films.
Pierre ETAIX, le dernier des grands clown, disciple de Mack Sennett, Charlie Chaplin et Buster Keaton, adepte du «slapstick» (procédé burlesque violent), dans la grande tradition de la comeddia dell'arte.
Un coffret DVD vient de sortir, dont il faut espérer qu'il permettra à cet immense artiste d'une éternelle jeunesse, malgré ses 82 printemps, de pouvoir enfin être reconnu.
A voir surtout «Pays de Cocagne» réalisé (bricolé?) en 1969, éreinté par la critique bien pensante, qui constitue un monument de clairvoyance et d'intelligente cruauté édifié sur le ridicule de notre société. La France pompidolienne et ses sbires (nous avons les nôtres...) ne lui ont jamais pardonné.
Et tant que nous y sommes, le summum, l'Olympe du rire jaune, du décapant toute catégorie et du politiquement incorrect, dont on se demande comment il put sortir en 1956, en pleine réalisation du mythe de la France combattante:
Xavier KLEIN

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah! et le Manolete de cette année,c'était pas un film d'humour?
Le hautbois mélancolique

Xavier KLEIN a dit…

Chais pas, jl'ai pas vu...