Humeurs taurines et éclectiques

mardi 31 juillet 2012

PARENTISSIMO


Après les fastes de la «décade d'or» du toro sérieux, de  Céret, Orthez, Saint Vincent de Tyrosse et du week-end de Mont de Marsan, gageons que la fête continuera à La Mecque de la novillada encastée: Parentis en Born.
A Parentis point de chichis, de tralalas, d'uniformes rouge et blanc de rigueur, d'appels intéressés à l'union sacrée contre les «zantis», de défilés clinquants de figuras et de peoples.
Parentis en Born est à l'image de la Grande Lande, fière et conviviale, absolue et sans concession, orgastique et quasiment mystique.
Un pays rude où la vie était dure aux métayers et aux résiniers de la plèbe, ce qui ne les empêchait pas de tâter des délices gascons, ortolans, foie gras et chapons aux fêtes cardinales
Parentis, comme ses «tauliers», comme le grand Serge, gascons jusqu'au bout des «pezuñas», grands, beaux, insolents et intraitables, rugueux à l'extérieur mais sensibles, suaves et tendres à l'intime.
Les Landes avant les pins par le sublime Félix ARNAUDIN
Parentis est un incontournable absolu pour qui privilégie le naturel, l'authenticité, l'exigence et surtout la saveur inimitable de l'amitié.
Parentis, le rendez-vous d'une élite, qui n'est ni celle de la naissance, de la fortune ou de l'instruction, mais celle des gourmets de la vie.
Nous y serons...
Xavier KLEIN
Pour se faire un palais avant le festin: 
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Orthez 2012, les vidéos

Notre ami Yves PETRIAT, vidéaste et aficionado de qualité,  qui avec sa petite entreprise réalise les vidéos pour la Commission Taurine, me fait parvenir les liens  des premiers montages. Au fur et à mesure de leur parution, je les intègrerai sur le blog.
 La novillada de PALHA

Les 3 premiers toros de VEGA TEIXEIRA

samedi 28 juillet 2012

Les dessous d'une manif «zanti»: le vrai visage de l'intolérance et du fanatisme


«Connais ton ennemi [et connais-toi toi-même]»
«L'art de la guerre» Sun Tzu

Je pense être personnellement assez lucide sur mes qualités, sur mes défauts, sur ce qui «agite mes profondeurs et qui inspire mes altitudes». Ce type de posture suppose la permanence de la «question» et surtout une pratique assidue du doute.
Force m'est de constater que c'est une attitude passablement atypique si j'en crois la multiplication des détenteurs chroniques de vérité qui nous assènent leurs certitudes morales avec autant d'aplomb que de vacuité intellectuelle et culturelle.
 Tout un chacun en démocratie détient le droit de professer des idées et de les défendre. Toutefois, la limite de cet exercice, c'est que si une idée peut s'opposer -y compris brutalement- à une autre, on ne doit pas pour autant aboutir à la prohibition et à l'annihilation de la pensée contestée. On donne alors dans le totalitarisme et l'on dérive dans le fanatisme.
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La principale différence entre ceux qui aiment la tauromachie et ceux qui veulent l'interdire se situe très précisément à ce niveau. Les premiers ne sont nullement dans la négation des seconds quand la réciproque n'existe pas. L'immense majorité des aficionados que je connais admet sans aucune difficulté que l'on n'aimât pas la corrida et qu'on pût en être bouleversé. Par contre aucun «zanti» ne peut concevoir qu'on pût l'aimer.
Et puisqu'ils ne peuvent imaginer un autre mode de fonctionnement, de sensibilité, d'intelligence que le leur, en bonne tradition fanatique: «aficionado delenda est» (l'aficionado doit être détruit).
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J'ai reçu de manière anonyme, un lien qui illustrait et dénonçait les propos d'une bourgeoise qui grenouille particulièrement dans l'anti-tauromachie militante. Grâce à l'ami internet, en quelques clics, on accède assez facilement à une multitude d'informations diverses et variées qui permettent de se faire rapidement une petite idée.
Qui dit quoi et pourquoi? C'est le premier réflexe de l'historien et du journaliste digne de ce nom.

A la limite, je veux bien que l'on vienne me donner des leçons de morale, mais encore faudrait-il que le dit donateur fut qualifié pour en donner. Je veux bien également demeurer sur le plan d'un débat éthique, à condition qu'également, en face, on ne s'adonne pas à des recours minables, telles les pressions exercées sur un lunetier bien connu ou les attaques systématiques ad personam des «zantis». Auquel cas, c'est un jeu qui peut s'exercer à plusieurs.
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La dernière passionaria «zanti» autoproclamée sévit à Narrosse (40), la patrie des beaux gosses. Denise GUIRAMAND (DES PELLICERIE) a visiblement décidé de meubler l'ennui d'une retraite oisive de cadre administratif militaire (Etat-Major de l'OTAN, Archives militaires, etc.) par un engagement bestialiste sans faille.
Mémère, née MACIA, est un pur produit de la décolonisation marocaine, ce qui l'autorise à venir foutre le bordel dans les Landes et à -comme nous le verrons- les polluer par des idées pour le moins nauséabondes.
 Se prétendant en toute simplicité «artiste d'esprit et peintre» (http://fr.viadeo.com/profile/00214tzyg6uguk3h), cette sous-fifre des fourgons de l'armée a entamé sa carrière de «brise-burnes» comme «Secrétaire générale fondatrice de la Ligue contre la Violence Routière des Pyrénées Atlantiques». Une manière d'exister enfin! (http://copainsdavant.com/p/denise-guiramand-clan-maciain-nee-macia-2882751)
Comme toutes les représentantes de l'espèce, la bergère peut cultiver des accents de bluette, participant au concours de photos du site cucul-la-praline http://www.bebetes.fr/profil/deniseguiramand/ introduit par un exergue des plus éloquents du grand penseur Jean-Marie GOURIO: «J'ai souvent un mon bon contact avec les enfants qu'avec les animaux, d'ailleurs avec mes enfants, on ne s'entend pas bien, ils me mordent.». 
Les fachos ont toujours conçu une certaine fascination (fascisation?) pour l'engagement militant des gens de gauche qu'ils s'évertuent à singer dans la forme sinon dans le fond.
Localement on ne peut compter sur la participation de ces abrutis de landais, on use et l'on abuse donc des ressources internautiques qui, peut-être, permettront aux participants rameutés de toutes parts, de ne pas avoir l'air trop con en manifestant dans une cabine téléphonique. On recrute à tout va du Levant au Ponant, et de Dunkerque à Tamanrasset.
Il faut lire avec attention le journal de bord de l'opération, les commentaires; les marches, contremarches, rebuffades, les ceusses qui voudraient bien mais n'peuvent point, les désargentés, les peureux, les convaincus, les cons vaincus, les qui supportent pas le camping, les qui aiment pas machin qui viendra, les qui aimeraient voir BB qui viendra pas, etc.
Un vrai barnum du bouillon d'inculture «zanti»...
Et vas-y qu'on organise le covoiturage, car contrairement à l'aficionado qui fera 1000 kms pour voir Morante ou un lot de Veiga Teixeira, le «zanti» standard, radin ou pompé jusqu'à la moelle par ses gourous n'a plus un picaillon pour faire quelques lieues: http://www.facebook.com/events/241251529325188/permalink/250103875106620/?comment_id=250182661765408&offset=0&total_comments=4#!/events/241251529325188/
Allez y zieuter, tout ça vaut son pesant de gratin dauphinois!
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On se contenterait d'en rire, si derrière, il n'y avait le reste.
 Chez la Mère Denise, comme chez nombre de ses congénères, l'humanité s'arrête … à l'animal. Pour l'Homme, avec un grand H, il en va autrement, surtout lorsque la couleur de sa peau tend à s'assombrir et sa culture tend à s'éloigner de celle si chère au FN du saucisson-pinard.
On consultera avec profit ses interventions sur le site «extrême»:http://ripostelaique.com/?s=guiramand  
Le pompon c'est que même d'autres «zantis» s'offusquent: http://cléah.org/campagne-landaise-anti-corrida
Et surtout http://reseau-ethique.org/attention-facho/ où l'on peut constater que notre bonne Denise Guiramand des Pellicerie, n'est pas simplement une gentille animaliste un tantinet azimutée, mais que derrière les bons sentiments se dissimule le «côté obscur», celui de la détestation de l'humain tellement symptomatique de nombre de bestialistes.
Pour preuve aussi, les accointances avec la «filière belge», les fous furieux qui gravitent dans l'orbite de l'infâme député belge d'extrême droite Laurent LOUIS, un très vilain monsieur celui-là, xénophobe, homophobe longtemps porté aux nues par Jean Pierre GARRIGUES et l'ensemble des «zantis» franchouillards. En quelques sorte, les divisions Wallonie et Charlemagne en opération concertée contre les untermenschen dégénérés du sud, barbares et avinés.
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Au final, qui sont ces «zantis» qui viennent jusque dans nos bras....
Une conglomérat de paumés et de névrosés de tous poils qui tentent désespérément de trouver un sens à leur morne vie, des activistes au petit pied qui se préoccupent d'exister … un peu, les mêmes continuateurs médiocres, à l'entendement et à la vision limités, qui depuis des siècles se consacrent obstinément à détruire ce qu'il ne peuvent comprendre.
Des «Denise», qui ne pardonnent pas aux «bougnouls» de l'avoir viré du Maroc, à l'armée de l'avoir «archivée», à l'humanité de l'avoir méconnue, à Guiramand des Pellicerie de ne pas assez la ... pelliceriser et à elle même de végéter sans rêves dans sa villa «Sam suffit» entre Médor et Pomponette.

Et c'est à «ça» que les medias, affamés de sensationnel plus que de vérité font la grâce warhollienne d'une once de célébrité fugace!
Plutôt que de se faire instrumentaliser, feraient mieux d'aller investiguer dans leurs placards, c'est autrement instructif...
Le phénomène, l'exceptionnel de nos temps n'est pas qu'il y ait des anti-taurins, c'est qu'il subsiste la «subversion-corrida».
Xavier KLEIN

Autres oeuvres en dépot:

jeudi 26 juillet 2012

«Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d'entraînement, on peut arriver à en faire des militaires.» Pierre Desprogess


L'original étant toujours meilleur que la copie, il ne paraît pas inutile de restituer l'écrit d'un brillant journaliste boucalien (corrigé de quelques fôtes d'ortografe, mais nobody's perfect), plagiaire de génie,  qui depuis un an se plaît à diffuser des idées que nous professons depuis 5. 
La rédemption du pécheur -pêcheur à la traîne, il va de soi- étant semble t-il en bonne voie après des années de navigation erratique et de traite négrière, nous lui accorderons provisoirement une indulgence plénière.
Du moins jusqu'au prochain dérapage incontrôlé qui ne devrait  pas tarder, vu la dispersion de ses écarts types, et sa funeste propension à la couillonnade impromptue. Ego te absolvo a peccatis tuis in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti.

PS: En plus de solides révisions en orthographe, nous lui conseillons aussi de travailler sa géographie, notamment béarnaise. Mais n'en demandons pas trop, l'animal semble fatigable et se repose beaucoup entre deux éclairs de lucidité. 
LA FERIA RÉFÉRENCE 
La feria de Mont de Marsan qui vient de s'achever alimentera sans doute longtemps les tertulias, tant elle est symbolique de l'époque que nous vivons : d'un côté les corridas pour figuras se soldent par une immense déception, de l'autre les corridas dures par cinq sorties en triomphe. À la place des premiers, il y a de quoi se poser des questions.
Mais comme je doute fort qu'ils s'en posent, tant ils sont murés dans leurs certitudes et leur confort, c'est aux organisateurs qu'il faut demander de réfléchir à leur place sur l'opportunité qu'il y a à infliger pareille punition aux aficionados, que ces corridas de présentation insuffisante et caste défaillante que les stars achètent et choisissent à leur place.
Après cette Madeleine, le discours selon lequel le fameux G10 est indispensable pour remplir les arènes et réussir des ferias ne tient plus : à Mont de Marsan, le G10 fut un boulet qui a gâché la fête les deux jours où ses représentants sont apparus, exception faite de Ponce qui a eu l'élégance d'accepter de combattre la corrida de Margé. Mais les jours de Parladé et Jandilla, quelle justification pourra-t-on encore trouver ? S'ils avaient mieux tué ils auraient coupé plus d'oreilles... Certes. Et l'arbre aurait une fois de plus caché la forêt.
En l'occurrence, rien ne peut masquer la profondeur de l'ornière dans laquelle Juli, Manzanares (pas là mais ses toros, oui), Morante et Talavante ont plongé la Fiesta, pas seulement à Mont de Marsan, mais partout où ils passent, avec leur cortège d'exigences, de veedores abusifs, de restrictions, d'impositions... mais aussi d'indifférence quant aux champs de ruines qu'ils laissent derrière eux.
Le temps est venu, si l'on veut continuer à les produire, à leur imposer à leur tour les toros que veut voir l'afición. Rassurez-vous, il ne s'agit pas de les annoncer face à ceux d'Escolar, de Cuadri ou de Miura. mais plus simplement, dans le panel de leurs ganaderias chéries, d'exiger d'eux des toros aussi bien présentés que ceux que l'on achète dans les élevage difficiles, afin qu'au moins, s'ils n'embistent pas, ils puissent jouer sur le registre du courage pour transmettre quelque émotion.
Et si cela ne leur paraît pas compatible avec leur rang, qu'ils restent chez eux avant que ce ne soit le public qui déserte les arènes. Car même pour les spectateurs les moins avertis, la différence de spectacle entre les deux tauromachies est devenue tellement évidente qu'il deviendra bientôt difficile de convaincre la grande foule qu'il s'agit bien du même. Et avant que celui au rabais que souhaitent imposer les figuras ne précipite la Fiesta dans une décadence irréversible, il est de la responsabilité des empresas de redresser la barre en mettant en valeur ce qui doit l'être, fut-ce au prix de quelques spectateurs de moins. Car à la longue, miser sur le toro authentique et ceux qui l'affrontent est le plus sûr des placements.
André VIARD
Xavier KLEIN

mercredi 25 juillet 2012

ORTHEZ 2012, le bilan

Comme chaque année, difficile exercice PERSONNEL et SUBJECTIF d'auto-évaluation de la journée taurine, ainsi que quelques explications qui ne seront sans doute pas inutiles.
Même remarque préalable que l'an dernier, reprise telle quelle: je passerai rapidement sur la prestation des hommes du jour. D'abord parce que souvent mobilisé par ailleurs, je n'ai pu consacrer une attention régulière et soutenue aux lidias. Ensuite parce que, comme je l'ai souvent exprimé, le callejon n'est pas le meilleur lieu pour apprécier un festejo (déficit de vision globale en 3 dimensions), surtout lorsque votre «référentiel» n'est pas habitué à cet angle. Enfin parce qu'il serait de ma part inélégant de porter jugement sur des hommes que j'ai engagé et avec qui je ne peux m'empêcher d'entretenir des affects. On voudra bien le comprendre.

Satisfaction de voir la plaza tellement remplie en dépit de la concurrence. 
Satisfaction du soutien par leur présence de tant d'amis et d'aficionados.
Satisfaction de la disponibilité, de l'intelligence et de l'attention du public, surtout à la corrida qui n'a pas été un spectacle des plus faciles à apprécier et à comprendre pour des néophytes.

Dans les corrales au débarquement, nous avons été fort dépités de constater que les novillos notamment, avaient perdu une masse considérable (30 à 40 kgs selon le mayoral). Je dois avouer que j'appréhendais de les voir sortir dans le ruedo.
Toutefois, il faut savoir que Dom Fernando PALHA n'a jamais cherché à produire des compétiteurs de comice agricole. Il cherche avant tout des athlètes, et en jetant un oeil narquois sur ma bedaine, il n'avait pas manqué de me faire remarquer à plusieurs reprises qu'un athlète, c'est avant tout … du muscle. Et du muscle, les novillos n'en ont nullement manqué si l'on se réfère aux 14 piques encaissées par les 5 novillos, sans que le troisième tercio en fût affecté pour la plupart.
Ces novillos, desiguales, étaient toutefois harmonieusement et joliment présentés.
La grande surprise est venue de leur comportement infiniment plus civilisé et suave que ce que l'on pouvait en attendre. Un lot de novillos de buena casta, mobiles, solides et intéressants. Pour mettre en valeur leurs qualités, et particulièrement leur noblesse, il eût fallu des novilleros expérimentés, de style plus artiste.
Malheureusement, ceux qui prétendent à cette catégorie se refusent à affronter cet élevage. A défaut, nous avons retenu des belluaires qui ont manifesté beaucoup d'envie et de motivation et se sont vraiment engagés -les cogidas d'Ivan ABASOLO en témoignent- ce dont il faut leur savoir gré. Quand je lis ça et là, les commentaires sur les novilleros de la tierra, et la complaisance coupable qui a pu accompagner la carrière de certains, récemment doctorisés, je constate qu'en la matière, il y a plusieurs poids et plusieurs mesures et beaucoup de mauvaise foi.
De même, il faut être reconnaissants à ces jeunes toreros d'avoir eu à coeur de bien faire les choses, notamment lors du premier tercio. Personnellement, je ne regrette nullement ces choix qui introduisent de la nouveauté dans une «novilleria» où l'on s'emmerde souvent ferme, avec des gamins bien propres sur eux qui récitent leur pensum.
De mon point de vue, la novillada fut vraiment une réussite, et la plupart des aficionados rencontrés semblaient partager ce sentiment.
***
Même surprise pour les toros de Dom Antonio VEIGA TEIXEIRA que j'attendais plus âpres. Passons sur une présentation que personne ne conteste, mais qui, disons le tout de même puisque peu l'évoquent, devient tout de même assez peu répandue, surtout lorsque ces beaux messieurs du G10 officient...
Ces toros n'ont pas complètement répondu à mon attente dans la mesure où nous recherchons un toro complet de trois tercios. Or, la moitié de nos cornus se virent passablement «calmés» quand il s'agit d'œuvrer à la flanelle. Ceux qui s'employèrent, hormis le compliqué premier, le firent avec ardeur et loyauté.
Peut-être également faut-il également considérer que d'une part certains toreros ne comprirent pas que ce type de toros, dans ces circonstances requièrent une lidia appropriée, avec son sitio, ses distances, son rythme. Peut-être faut-il expliquer qu'on ne saurait y voir les faenas contemporaines de 50 passes, mais qu'il convient d'exploiter intensément les 3 ou 4 séries que ces toros conservent: toute une philosophie à l'encontre des temps et des modes...
Il faut dire que l'épreuve du fer fut particulièrement éprouvante, avec des toros qui se sont livrés, avec bravoure et générosité et ont été très sévèrement châtiés, perdant beaucoup d'hémoglobine dont chacun sait que son rôle primordial est de nourrir muscles et organes et surtout de transporter bel et bon oxygène.
Après intenses échanges avec Dom Antonio, je formule néanmoins l'hypothèse que l'affadissement de leur ardeur n'avait pas tant pour origine l'affaiblissement qu'un petit DEFICIT de FOND. Le fer a affecté le mental de ces toros qui se sont vu, selon le mot d'Antonio déprimés, et ce ne sont pas des piques de moins (ou des piques mieux dosées), qui, à mon sens, auraient changé grand chose. Pour preuve un 5ème toro beaucoup moins piqué et tout aussi éteint. Je vais jusqu'à me demander si avec une seule pique, le résultat n'eût pas été le même.
Evidemment, l'éthique, l'exigence, le sérieux, le travail du ganadero ne sont nullement en cause. Peut-être cette conséquence provient-elle tout simplement du fait que ces toros sont très généralement lidiés à la portugaise, sans piques et sans faenas, avec donc des contraintes différentes.
Pour le moins pûmes-nous admirer des tercios de pique d'émotion et de grande qualité, dont 3 particulièrement relevés.
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Corrigeons maintenant quelques malentendus.
Si nous nous employons activement à revaloriser le premier tercio, c'est tout simplement parce qu'il est en danger et devient purement et simplement évacué de nos ruedos. Amuse toi lecteur à lire ou relire la plupart des reseñas où la chose n'est souvent plus du tout évoquée, et dans le meilleur des cas quantitativement.
Apparemment, lorsque dans une immense majorité de festejos, le premier et le deuxième tercios passent à la trappe, cela n'émeut plus grand monde. On desgarbade même des toros chichement picotés. Par contre, lorsqu'il s'agit du troisième tercio, gare à la rafale! L'esthète se rebiffe!
Encore une fois, il y a là, au mieux un aveuglement, au pis un parti pris parfaitement subjectif. On ne se formalisera pas plus que ça de la lidia d'un toro tardo à la muleta, alors qu'on se scandalisera du travail de lidia équestre sur une troisième pique à distance: foutaises!
En matière de piques, pour contenter son monde, il faut dans la corrida «moderne» des toros «modernes», expédier la formalité, aller vite et efficace.
Peut-on s'ouvrir l'esprit, sortir de ses enfermements mentaux et jouir de l'émotion du travail d'un picador, tout aussi technique, valeureux et méritoire que le reste?
Peut-on admettre qu'en certains lieux, on s'intéresse aussi à cela, sans que l'inculture taurine, le ricanement ou la critique sommaire ne se substituent à une évaluation éclairée des faits?
Peut-on se départir d'un fanatisme torerista et esthétique pour considérer sous un autre angle, avec un autre regard?
Comme l'a très justement formulé Miguel DARRIEUMERLOU lors de la tertulia: dans une immense majorité de plazas on ne voit plus qu'un troisième tercio, il est indispensable qu'il y en demeure quelques rares qui s'attachent encore ardemment au premier et en soulignent la beauté et l'émotion. Une beauté et une émotion qui n'ont pas échappé à une grande partie du public! A Orthez, il me paraît bon que l'on vienne pour cela, ce qui n'implique pas que l'on y voie que cela. Il y a donc un difficile équilibre à trouver, d'autant plus complexe qu'il relève des toros.
 ***
L'objectif d'Orthez n'est aucunement de multiplier les piques, ni de dériver vers un concours, ce qui est un risque. La consigne dite et répétée aux piqueros comme aux maestros, c'est «des piques légères et bien faites, autant que de besoin».
Pour rassurer les maestros qui pourraient appréhender que l'on abrégeât prématurément l'exercice, leur laissant un toro insuffisamment piqué, les présidents les assurent qu'ils seront piqués à la convenance du torero, dont l'intérêt bien compris serait de ménager des forces pour la faena.
Nous devrons donc poursuivre les rencontres et le travail de concertation engagé avec les piqueros et plus généralement les cuadrillas pendant l'hiver (les membres de la Commission ont rencontré et discuté à plusieurs reprises à Salamanque avec des «subalternes» -je hais ce mot!!!-).
De même, nous poursuivrons notre politique d'imposer, quand nous le pouvons, des picadors et des banderilleros. Ce fut le cas pour un torero et les deux novilleros. La brega s'en est fort heureusement ressentie.
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Le problème des dates demeure préoccupant. Nous oeuvrerons pour en changer et reculer sur le week-end suivant.
Pour conclure, deux constatations:
3 journées intéressantes de toros en 3 ans représentent un résultat prometteur et encourageant pour Orthez.
Il y a eu cette année deux «semanas de oro» en France, avec le triomphe cérétan, le succès tyrossais, le bonheur orthézien, et 2 excellentes corridas de vrais toros dans la feria d'une bourgade plus au nord. Tout cela confirme bien que tout commence et finit par le toro, pas par la figura.

Gageons que la fête brave se poursuivra dans un autre week-end de félicité avec Parentis ainsi que les Moreno de Silva d'Hagetmau.
Xavier KLEIN

mercredi 18 juillet 2012

Les petits sont bien arrivés...

NOVILLOS de Dom Fernando PALHA

TOROS de Dom Antonio VEGA TEIXEIRA

mardi 17 juillet 2012

Quand les «zantis» avaient de l'esprit...

Gravure illustrant l'article du "Monde Illustré" de 1868
Ironique, fin, bien écrit dans un français correct, la critique anti-taurine de 1868, c'était quand même autre chose! On est loin de la vulgarité, de l'injure, de la haine brute et sommaire de nos contempteurs contemporains et de leurs slogans simplistes.
L'humour, quelle meilleure arme?
Mais est-ce vraiment complètement «una broma»? Il y a bien eu corrida à Bilbao, le dimanche 8 juin 1868.
En ces temps «héroïques» on voyait de tout dans les arènes, depuis les «Don Tancredo» qui s'exposaient immobiles sur des piedestaux, maquillés en statue de Cid psychédélique (lire J. VIDAL à ce sujet), jusqu'à des confrontations hallucinantes entre un toro, un lion ou un éléphant, voire une meute de molosses.
En 1977, dans un village des Urdes, lors d'une fête de village, j'ai bien vu piquer un morucho depuis une remorque de tracteur!

Les vélocipèdes et les courses de taureaux
Bilbao, 8 juin 1868

Monsieur le Directeur,
Au moment où l'on s'occupe sérieusement en France des vélocipèdes, je crois vous être agréable en vous signalant un emploi très original de cette ingénieuse machine, dans la ville de Bilbao, aux courses de taureaux qui ont eu lieu le 7 juin. Désormais, si cet usage se généralise, on ne pourra plus considérer les combats de taureaux comme un spectacle de sang et d'horreur, indigne d'un peuple civilisé.
Le vélocipède a remplacé le cheval dans les courses de taureaux et nous avons vu, avec admiration, un jeune homme intrépide, vélocipédiste de première force, combattre un taureau en costume de picador, et, la lance au poing, se présenter en face de l'animal furieux aussi tranquille que s'il eût monté le meilleur cheval de Cordoue.
Comme il ne pouvait s'arrêter, sous peine de perdre l'équilibre, c'était un spectacle curieux de le voir tourner deux ou trois fois sur lui même, afin de pouvoir se trouver en face du taureau furieux qui parvint à le renverser, mais qui, blessé au cou par la pique du picador, fut contraint par la douleur à prendre la fuite.
Le public applaudissait frénétiquement au sang-froid du jeune homme et à la merveilleuse adresse avec laquelle il manoeuvrait son vélocipède, et l'on se demandait s'il ne serait pas possible de remplacer les chevaux par de semblables machines qui éviteraient le spectacle horrible de la mort de ces malheureuses bêtes, trop souvent offert aux spectateurs des courses.
La photographie que je vous adresse est d'un photographe de notre ville, Monsieur Pica-Groom.
Recevez, etc.
Batisto de Leguina

NOTA: Pica-Groom a vraiment existé, il s'agît d'Eduardo López de Ceballos y del Hoyo (pseudonyme acronymique Campogiro). Photographe de Santander, établi également à Valladolid et dans les Asturies. Il fut l'auteur de beaucoup des plus anciennes photographies de Santander et de sa province, qu'il publia dans un célèbre album. Il se faisait appeler «photographe officiel du Vice-roi d'Egypte».
Par contre, aucune trace de Batisto de Leguina...

Cliché de Pica-Groom





lundi 16 juillet 2012

Robleñissime!!!

Samedi à Orthez, il y aura ce Monsieur qui vient de couper 4 oreilles à 6 toros (des vrais ceux-là!) d'Escolar Gil.
A la vision de ces images, je me dis que la véritable valeur, le vrai mérite, l'authentique courage assumés devant des adversaires de catégorie sont bien peu reconnus.
Car toréer comme cela devant un toro de respect n'a que peu à voir avec les aimables gaudrioles des figuras du G10 face à leurs collaborateurs cornus habituels.
4 oreilles (cérétanes) à l'issue des hostilités. Autant dire 7 queues ailleurs...

Fernando ROBLEÑO est cette année en état de grâce. Pourvou qué ça doure!

samedi 14 juillet 2012




J-7 ou git mon set, au choix...

Dans 604800 secondes, le premier novillo de Dom Fernando PALHA giclera du toril de la placita du Pesqué.
Plus qu'un novillo, c'est l'un des cinq coups de coeur aux robes variées qu'il nous importait de proposer au public d'Orthez. Des coups de coeur romantiques, en référence à un ganadero et à une éthique en décalage brutal, presque obscène, avec l'air du temps.
Ce que nous avons envisagé, ce dont nous avons rêvé, ce qui se produira peut-être, c'est une novillada d'un autre âge, à des années-lumière de ce que l'on peut voir dans la plupart des ruedos.
La fracture abyssale entre le marketing taurin contemporain et la philosophie du vieux Maître Palha, celle d'un toro fier, sauvage et insoumis qui s'oppose et qui lutte ne pourra que s'en trouver encore approfondie. Car n'en doutons pas, il s'agît bien d'une césure majeure, celle qui sépare le spectateur de l'aficionado, le voyeur du «contempleur», le divertissement du rituel.

Nul ne sait comment sortiront les diables palhesques de leur boite, moins encore que pour la généralité des toros. On les attend fougueux, trinitoglycerinesques, indisciplinés et farouches, novillos de premier tercio, ne concédant que de rares muletazos dérobés à coups de cojones dans une lutte âpre.
On le sait d'autant moins que ce ganadero là se refuse à la programmation de bestioles normalisées, prévisibles et surtout collaboratrices. Ce vieux sage sait bien que le désir ne peut exister et s'enfler qu'à la condition de ne jamais avoir la certitude de se réaliser. A l'inverse d'une société de la satiété du fantasme, de la jouissance garantie sur facture, avec service après vente du consommateur insatisfait, il oppose l'imprévisibilité et le doute.
Ses novillos sont plus que des bovins irascibles et guerriers, ils sont un énorme glaviot craché à la face d'un monde de la manufacture et de l'assurance tout risque.
Et c'est ce discours là, cette déclamation tragique, immémoriale et imprécatrice que nous voudrions entendre à Orthez.

Quelques milliers de secondes plus tard, à l'heure des vêpres orthéziennes, on sortira les dagues et ce seront les pensionnaires de Dom Antonio Da Vega Teixeira qui reprendront le flambeau. Eux non plus, ne constituent pas précisément l'ordinaire des gentils membres du G10, loin s'en faut! Ne serait-ce déjà que par des mensurations tout à fait remarquables: un «lot pour Madrid» a t-on entendu dans les coulisses.
Si avec les copains (et copines) de la Commission on les a retenus ces oiseaux là, c'est parce qu'on supputait, et même qu'on subodorait qu'ils pussent s'enquiller dans les 3 puyasos sans flageoler des fumerons, et conserver le fighting spirit pour quelques amusettes à la flanelle. En général, c'est assez joueur ces zanimaux, du moins avons nous pu le constater en tienta avec leurs dulcinées. Pas dans le genre partie de cricket à Oxeforde mais plutôt finale de rugby France-Rosbifland par gros temps froid et pluvieux à Touiquenname, à 10 mn de la fin avec match nul.
Évidemment, là non plus on ne remboursera pas les billets si la «furia portuguese» n'est pas au rendez-vous, bien que nous ayons tout fait pour qu'elle y soit. L'homme propose et Dieu (sorry pour les païens) et les toros disposent...

J'entends ci et là que d'aucun(e)s se rueraient mater l'arrière train d'un jules gesticulant harmonieusement devant une énième collection de produits de consommation courante. Comme disait l'autre avec ses rillettes Bordeau-Chesnel: «Nous n'avons pas les mêmes valeurs».
Perso, je préfère collationner avec le foie-gras frais de Marie-Jo (d'Audon en Chalosse), l'agneau de pré salé et le frometon pur brebis de mon ami Francis (de Lescun en Béarn), le tout arrosé d'un Madiran, pur tannat de Berthoumieu et d'un Sauternes 1985 de «La Tour Blanche» que de boulotter le panier repas de chez Fauchon.
Que voulez-vous, je suis snob!

Samedi prochain, on comptera donc sur les tendidos d'Orthez les gourmets, les arriérés, les nostalgiques, les jouisseurs, les blasés, les atypiques, les undergrounds, les délicats, les indélicats, les paumés, les économiquement faibles, les allergiques, les curieux, les curistes, les curés, les mécréants, les allergiques au Modem, les résistants, les résidents, les résignés, les résiniers, les raies signées, et peut-être … quelques aficionados.
Hasta luego.
Xavier KLEIN

jeudi 5 juillet 2012

Fin d’année


Les années ne sont pas les mêmes pour tous.
Il y a certes les années civiles, qui commencent un premier janvier , mais il y a aussi l’année sidérale, l’année tropique, l’année liturgique, l’année sainte, l’année théâtrale, pour les cinéphiles l’année dernière à Marienbad, etc.
En Espagne, il y a même ce que les historiens appellent l’«Année Cruciale», 1492 (prise de Grenade, découverte des Amériques, expulsion des juifs Sépharades).
Pourquoi commencer le premier jour de janvier et terminer le 31 décembre? Je l’ai su, il y a … des années, mais je ne m’en rappelle plus.
Certains calendriers débutent au solstice d’hiver, ce qui me paraîtrait plus logique et naturel: l’année débutant avec la croissance des jours, après la plus longue nuit.

Chacun voyant midi à sa porte, il y a deux ou trois calendriers qui m’importent plus que d’autres. Par exemple l’année rubystique, l'année gastronomoenologique (saisons des cèpes, châtaignes, vin nouveau, huîtres, pibales, etc.) ou la temporada qui débute avec les premières corridas et novilladas pour se terminer aux premiers frimas, pour ma part le 11 novembre saint-séverin.
Je ne compte pas l’autre hémisphère et l’autre continent qui prennent le relais dés la fin des hostilités taurines dans la vieille Europe. En tauromachie comme en numismatique, il faut savoir circonvenir son activité, au risque de se disperser. Et puis, la tauromachie transatlantique est engagée depuis longtemps dans une dérive wegenerienne et par trop torerista qui illustre la décadence à l’oeuvre. On y négocie tout, y compris l’essentiel. On s’y accommode fort bien de toutes les compromissions, de toutes les capitulations, pour évoluer peinardement vers une corrida soft, «incruenta», sans banderilles, sans piques, sans mise à mort, qui ne survivrait que pour des raisons touristiques et rémunératrices. Je laisse donc ces charmes tropicaux aux aventuriers du bizarre, aux gogos en mal d’exotisme dénaturé et à certains aficionados, qui joignent l’utile taurin à l’ignoble de la prostitution juvénile locale (j’ai des noms…).

Et puis, il y a celle qui dicte ma vie professionnelle: l’année scolaire. Et pour moi, juillet, c'est la fin de l'année, sans trêve des confiseurs.
On raconte que la longueur des «grandes vacances» permettait à l’origine de libérer des bras pour les travaux des champs, dans une France très rurale jusqu’à la dernière hécatombe mondiale (49% en 1950). Ces grandes vacances empiétaient d’ailleurs largement sur le mois de septembre et les vendanges. Ainsi l’arrêté en date du 11 février 1939 dispose que les grandes vacances courent du 15 juillet au 30 septembre.
Pour ma part, je reste convaincu que si ces longues vacances persistent, c'est parce qu'il faut ce temps là pour qu'élèves et enseignants, las les uns des autres, aient de nouveau envie de se rencontrer. J'adore mon métier, j'adore mes élèves, mais fin juin, j'peux plus les blairer.
La «sortie», comme la «rentrée», mais également toutes les veilles de vacances constituent des temps forts de suractivité. De septembre à mi-octobre, et de mi-mai à début juillet, c’est le coup de feu, bien que l’expression soit de plus en plus funeste, surtout depuis les sauteries du Lycée Columbine et de Virginia Tech (http://fr.wikipedia.org/wiki/Tuerie_en_milieu_scolaire).
On ne sait pas assez que dans notre doux pays, les conducteurs de bus et les enseignants sont beaucoup plus agressés que les flics ou les bidasses, qui sont étudiés pour (non, je plaisante…). Il y a aussi les retraités, mais dans une optique néolibérale, c’est plutôt positif pour le déficit des caisses de retraite. Comme dit mon fils: «Ceux-là, il faudrait les tuer à la naissance» (je replaisante…).
Par contre les politiciens, les chefs de grosses entreprises, les kinésithérapeutes, les entrepreurs en pompes funèbres, les typographes et les ecclésiastiques sont fortement épargnés. Il y aurait aussi les personnels de certaines entreprises de téléphonie, mais là, on procède autrement, par autodestruction programmée (je rereplaisante…).
Enfin, tout ça pour vous raconter que si j'ai toujours le goût de parler, je n’ai guère le temps d’écrire.
Bonjour chez vous.
Xavier KLEIN