Humeurs taurines et éclectiques

jeudi 29 juillet 2010

L'ORDRE CULTUREL DOIT REGNER A BARCELONE: vers un référendum pour l'interdiction de la paella valencienne et du gazpacho andalou


La perle noire et baroque de l'aficion inspirée, notre cher Ludo, nous transmettait dans des commentaires, le lien vers un article du 29/07/2010 de l'ABC.
http://www.abc.es/20100729/espana/ahora-caza-munecas-flamencas-20100729.html
Pour ceux qui ne comprennent pas l'espagnol, il s'agît de relater les efforts de l'actuelle municipalité pour guerroyer contre les boutiques de souvenirs à connotation espagnole (danseuses flamencas, toros en plastiques, etc.) pour les remplacer au pis par un «artesanía propia catalana» (un artisanat proprement catalan).
Ce n'est pas que je sois un fanatique du colifichet mais quand même! Ou vont se nicher les agents actifs de la perversion morale du fier peuple catalan!
Après l'épuration ethnique inventée par les oustachis croates fascistes en 1941, voilà l'épuration culturelle.
Doit-on s'attendre sous la pression de leurs alliés bestialistes à une épuration gastronomique (suppression de tous produits d'origine animale + gastronomie espagnole), voire textile (ni laine, ni cuir, ni soie).
On ne sait, la connerie humaine étant sans limite...
Chacun jugera!

Xavier KLEIN

CATALOGNE, l'inceste culturel


Toutes les sociétés vivent comme tous les êtres humains en naviguant sans cesse entre deux pôles:
MOI / L'AUTRE
INDIVIDU / COLLECTIF
REPLI SUR SOI / OUVERTURE SUR L'AUTRE
IMMOBILITE / MOUVEMENT
INTERIEUR / EXTERIEUR
CONSERVATISME / PROGRESSISME
IDENTITE / UNIVERSALISME
REGION / NATION
FEODALITE / IDEE IMPERIALE
Chacun, par son histoire, par son vécu, par sa culture, par ses choix conscients, se situe plutôt vers l'un ou l'autre de ces pôles.
Il n'y a pas de bon choix, il n'y a pas de mauvais choix, il y a un équilibre à trouver entre les deux.

On ne peut rester tourné vers soi, comme on ne peut vivre totalement tourné vers les autres.
On ne peut sans arrêt progresser, sans prendre le temps des pauses, de la réflexion et de la méditation.
On ne peut non plus demeurer à se regarder le nombril sans jamais se soucier du reste de l'humanité.

Par contre, l'idéal philosophique et politique me semble parfaitement résumé par le terme de FRATERNITE, tel qu'il fût récemment explicité par Régis Debray.
Le choix catalan me paraît détestable en ce qu'il n'est pas un choix positif, mais une entreprise REACTIONNAIRE stupide fondée sur de bas calculs politiciens à court terme.
Et les «zantis» ont tort de plastronner. La tauromachie fût là un prétexte démagogique, un symbole de l'hispanité qu'il convenait de sacrifier au veau d'or catalan, et non une adhésion à leurs thèses.
Le même réflexe de défense identitaire jouerait ailleurs -et notamment en France- en sens inverse.
L'idée de NATION s'est développée en France sur un fond philosophique UNIVERSALISTE et sur la trilogie positive LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE, à laquelle je rajouterais HUMANITE.
Tel n'est pas le cas en Catalogne (mais aussi en Euskadi), où elle s'assoie sur le refus de "l'Autre espagnol".
Ce qui me soucie et me mobilise, n'est pas tant que la corrida ait été -théoriquement- bannie de Catalogne, c'est surtout le repli frileux, le refus de l'Autre, de ses valeurs, de son altérité que le vote porte en germe.
Il y a là une XENOPHOBIE, au sens littéral du terme qui ponctue monstrueusement un repli identitaire que je combats férocement dans notre pays.
Que les «zantis» ne se gargarisent pas d'un succès qui n'est que celui de l'intolérance et des calculs politiques sordides. Ils se sont associés à ce discours profondément malsain qui prône qu'on préfère sa soeur catalane à sa cousine andalouse, sa cousine andalouse à sa voisine portugaise, sa voisine portugaise à …. ainsi de suite. Rien d'étonnant à cela, on sait les affinités électives entre les deux courants.
J'aime les bals traditionnels avec Nadau, cela ne m'empêche nullement d'apprécier aussi le flamenco, la musique celtique ou le raï. Si les catalans ne s'en tiennent qu'à la sardane, c'est leur problème. Qu'on les laisse mariner entre eux dans leur bouillon de «déculture».
L'«inceste culturel» qu'ils viennent de commettre portera les mêmes fruits vénéneux que l'«inceste politique» des extrême-droites: dissensions, violence, radicalisation, intolérance.
Je n'ai plus envie d'aller à Barcelone, l'air y est devenu par trop vicié. Je ne serai sans doute pas le seul. Le problème est de savoir pour les catalans, si les crougnoles qui ont organisé quelques autobus pour aller y militer, compenseront les défections de ceux qui y allaient pour l'aimer.

Xavier KLEIN

mercredi 28 juillet 2010

LES CROUGNOLES


Je ne sais de quelle manière latine et scientifique se nomme la bestiole, mais c'est ainsi qu'un vieux métayer gascon de l'orée du Bois de Boulogne à Dax nommait un insecte minuscule qui non content de parasiter les chênes, avait l'art suprême de vous agacer les mollets par d'infimes et multiples piqures.
Et le vieux de rajouter malicieux: «- Mais tu sais petit (entendre peutittttt), les pires ce sont les crougnoles à deux pattes: tous les «minje merde» qui se satisfont d'empoisonner la vie de leur prochain.»
C'est un des glorieux héritages de notre passé rural. Le paysan français ne se réjouit pas tant de sa bonne récolte que de la mauvaise du voisin.
Le jour où l'on interdit de fumer dans les lieux publics on vit exulter les crougnoles. Ils jouissaient sévère les ratagas, de la frustation de leurs ennemis jurés. Et ce n'était pas tant de pouvoir respirer un air sain qui les dopait ainsi, que de voir la déconfiture des nicotineurs: vas y souffre! J'aime! Ne fume plus, c'est du belge!
En ce moment ils se remobilisent: on peut plus pétuner dans les bars, mais les gonzes vont se réfugier sur les trottoirs. Encore des combats à mener!!! On les aura!!!
Et quand on les a eu, THE BIG FOOT, le tout grand panard, l'éjaculation vinaigrière, le triomphe des crougnoles...
En ce moment l'espèce prolifère. Que voulez-vous, l'ambition ultime des nains est de pouvoir un jour supplanter les grands. Elle pullule sec en Catalogne, haut lieu branché de la crougnolerie.
Sanctuarisé le territoire, on y prépare les pèlerinages, on frappe les médailles, on fourbit les icônes: la Vierge noire de la Madrague, Saint Hély, Sainte Popolette du Boost.
Moi, personnellement je m'en bats l'oeil à m'en rendre borgne. On n'aura guère vu évoquer le binz dans la Brega. D'autres s'en occupent à Bayonne ou à Vieux Boucau, des spécialistes paraît-y !
C'est leur merdier aux cata-lands, vaut mieux pas s'occuper des affaires de famille, ni vouloir séparer des chiens qui se chicornent.
Et puis, aller ferrailler pour défendre les gros sous du mundillo, c'est comme aller en Irak pour défendre ceux des grands pétroliers US.
Faut laisser grenouiller les mercenaires, les experts en coups tordus, en listes fictives, les OSS 64, les barbouzes mundillesques, les Bob Denard au petit pied, qui se font coincer un jour par la patrouille, comme aux Comores.
Quant aux nuisibles qui mènent croisade, au crougnocosme, leurs épanchements programmés au grand soir abolitionniste s'apparenteront au fade plaisir solitaire des fanatiques frustrés, à la morne joie du père blanc qui fourgue des soutifs aux vahinés, à la triste allégresse du capucin qui a brulé son content d'idoles aztèques, ou du confesseur qu'a surpris et puni une branlette de séminariste.
Ainsi va le monde, il y a toujours une crougnole pour se réjouir d'avoir emmerdé son voisin. Chacun trouve son plaisir où il peut, et comme il peut...
Xavier KLEIN

mardi 27 juillet 2010

RETOUR SUR ORTHEZ 2010: 3

Les principales critiques que j'ai pu entendre (et solliciter) portaient sur 2 points:
1- Le choix de la cuadra de caballos
De même que nous avons voulu donner des opportunités à des toreros et à des ganaderos, nous ne pouvions ignorer la cuadra du Señor Pimpi et de son épouse Nathalie, cuadra qui je le rappelle est sise à Poyartin, soit ½ heure d'Orthez.
On nous bassine sans cesse sur le soutien indispensable à manifester aux toreros et novilleros français, notamment lorsqu'ils sont du cru, on est moins dissert sur une jeune entreprise locale.
Les critiques, très nombreuses, portent surtout sur la taille exagérée des montures. Il semble que s'installe une «norme» ou une jurisprudence Bonijol.
Quand on se penche sur la chose, il me semble qu'il y ait là, chez le public torista, comme une manière de revanche sur l'introduction du peto. La légèreté et la maniabilité incontestables de la cavalerie Bonijol, le spectacle produit à la pique font des émules, surtout quand il se traduit par de bons vieux batacazos bien spectaculaires.
Méfiant par rapport aux modes et aux brusques changements d'humeur, je ne me suis pas encore fait une philosophie définitive à ce sujet. Je ressens comme un malaise dont je ne parviens pas à trouver la source.
Il y a tout d'abord l'insistance voire le battage qu'entretiennent certains de nos grands penseurs-boxeurs à ce sujet.
Il y a aussi le fait que le cheval me semble devenir objet. Un batacazo n'est pas sans conséquences, ni pour la monture, ni pour le cavalier. Il tendent à se multiplier avec la cavalerie Bonijol. A cette aulne là, les piqueros ne tarderont à prendre la tête du classement des blessures graves. Certes, il n'y aura pas de sang, mais rouler sous un cheval de 500 kgs peut être infiniment plus destructeur qu'une cogida, et le piquero se voit sans recours et sans défense. Je ne viens aux arènes ni pour voir y casser des hommes, ni pour y voir casser des chevaux.
Il me semble, et je le dis tout de go, qu'on se dirige vers le même genre de supercherie que le débat, on l'espère enterré, sur la pique andalouse.
Il s'agit d'identifier l'origine du mal. Provient-il de «l'instrument» (l'animal), de son dressage ou du savoir faire ET DU DESIR de celui qui le monte?
La cavalerie Bonijol n'empêchera jamais les picadors du dimanche, ni même leur désir de saigner un toro et de saloper une pique, encore moins les cariocas, vrillages ou autres facéties.
Par expérience (quand d'autres boxaient, je cavalais), un selle français de 700 kgs peut se montrer excessivement mobile. J'en connais beaucoup (et je les ai expérimentés) qui concourent merveilleusement en dressage, plus en tout cas que d'arabes de 500 kgs au format bien plus réduit (tel Baloubet du Rouet, médaille d'or olympique en 2004, 1,70m au garrot).
Le problème vient donc à mon sens du dressage, du savoir faire et de l'intention du cavalier bien plus que des caractéristiques purement physiques de la bête. Pour illustrer la chose on pousse aisément sa voiture de 2 tonnes, on ne le peut plus avec le frein!
Il y aura donc lieu d'examiner posément la chose à tête reposée.
2- La réaction des présidences.
On s'offusque infiniment plus des quelques oreilles refusées que du monton d'appendices copieusement distribué. Et le débat se réduit à cela, alors qu'en l'occurrence le rôle d'une présidence est infiniment plus varié.
On comprendra que je ne puisse sans inélégance et déloyauté porter jugement (négatif ou positif) sur les décisions d'hommes que j'ai personnellement désignés. Ils avaient et conservent toute mon estime quant à leur probité et à leur compétence technique. En la matière tout est affaire de normes et de sensibilité. Ceux qui lisent ce blog connaissent ma philosophie, ayant souvent écrit à ce sujet (http://bregaorthez.blogspot.com/2010/05/quest-ce-que-le-bon-toreo-fin.html , http://bregaorthez.blogspot.com/search/label/HISTOIRES%20DE%20PALCOS
).
Je puis toutefois témoigner du sérieux tout à fait exceptionnel et minutieux qui a accompagné l'exercice: contrôle des règles sanitaires, des piques, rencontre du chef de musique, des toreros et cuadrillas, etc.
J'attends vos observations ou vos réactions: à vos claviers.
Xavier KLEIN

RETOUR SUR ORTHEZ 2010: 2- LA NOVILLADA

LA NOVILLADA
Notre objectif était de présenter une ganaderia originale, dans un encaste en «raréfaction».
Après un travail en commun avec les ganaderos, nous avons retenu un lot volontairement desigual, présentant les divers morphotypes de la maison. Nous avons aussi pris en compte les desideratas des éleveurs quant à éprouver «in vivo» la validité de certains de leurs choix, notamment de sementals.
C'était une novillada exigeante pour le public connaisseur que nous voulons rencontrer à Orthez. Nous n'avons d'ailleurs trompé personne dans notre communication à ce sujet.
C'est évidemment une option difficile, risquée, nullement démagogique et qui demandait à être expliquée par les commentateurs «officiels». Ce ne fût pas le cas, déplorons le, pour certains ténors, qui ont préféré, soit l'ironie et la critique facile (voire la putasserie de bas étage en exposant des galeries de photos de critiques rigolards ou des gros plans de cornes astillées alors qu'ils ne pouvaient ignorer l'intransigeance des éleveurs et de l'empresa sur la limpieza:
http://www.terrestaurines.com/galerie/#page=albums/photo=1989/album=84), soit le ressenti émotionnel primaire sans passer par la case "raison raisonnante", ce qui me paraîtrait, avant tout, relever de leur fonction.
Si l'an passé, les novillos n'ont pas répondus à nos attentes et nous ont déçu là où nous les attendions, c'est à dire la mobilité et l'émotion, il n'en fût pas de même cette année. On peut tout dire, sauf que ce fût ennuyeux.
Il me paraît toutefois clair que nous n'avons pas encore trouvé l'équilibre souhaitable. Pourquoi?
On pourrait résumer la problématique par la formulation de notre compañero Fix: l'expérimentation OUI, la recherche fondamentale NON. Et, pour l'heure, j'ai tendance à m'accorder à cette analyse.
Cette novillada a néanmoins le mérite de poser clairement un certain nombre de questions sur lesquelles on est légitimement en droit d'attendre des réponses:
* Peut-on logiquement (décemment presque) publier des opus sur papier glacé où l'on disserte à loisir sur un élevage et un encaste et se contenter par la suite de deux mots de présentation et de cinq lignes de compte-rendu sommaire et caricatural («hors type et de présentation démagogique»). Il faudra d'ailleurs qu'on nous explique ce qu'est une présentation «non démagogique» -sans doute gachos ou afeités jusqu'au oreilles-
* Peut-on se lamenter vertueusement sur la disparition de certains encastes, se mobiliser -verbalement il va de soi, c'est plus facile- sur le sort fait à Sanchez Fabres, et critiquer par la suite ceux qui se battent pour les faire vivre?
* Pourrait-on aussi m'enseigner comment des élevages peuvent se développer, progresser, évoluer, si on ne leur donne jamais l'opportunité, à un moment donné, de faire le point en présentant leurs produits?
Soutenir les éleveurs, c'est d'abord leur acheter les toros et les présenter. C'est leur acheter aux bons moments (cela tout le monde sait le faire), mais aussi quand ils connaissent des difficultés.
Comment ne pas poser LA vraie question, celle d'un système qui ne sait plus et surtout ne veut plus «produire» de lidiadores. Pire! qui organise et programme leur disparition. Le problème, c'est qu'on ne trouve plus de novilleros qui aient reçu la transmission du bagage technique propre à contenir, maîtriser, dominer ces toros. Et en cela le mundillo, et ses interprètes, portent une énorme responsabilité.
Quelle différence peut-il exister entre les propos de ce morpion de Paco CHAVES qui ont scandalisé l'aficion après la novillada de Moreno de Silva du printemps à Madrid et ceux de Vincent Bourg «Zocato» (
http://www.sudouest.fr/2010/07/26/la-peur-au-ventre-146934-727.php)? Allons Vincent, foin du sentimentalisme!
Le message me paraît être le même avec des mots différents: «De tels toros ne devraient pas exister.»
Que Vincent aime ou n'aime pas, c'est son affaire -et sa sensibilité est respectable-. Mais est-il là pour exprimer des opinions -parfaitement légitimes au demeurant- ou bien pour rendre compte des faits et leur donner un sens. Je ne sache pas que Sud-Ouest soit un journal d'opinion, comme l'Huma ou le Canard Enchaîné, ou bien cela se saurait. En outre, peut-être pourrait-il se dispenser d'allusions venimeuses et plus ou moins obscures sur les «choisisseurs». Monsieur Vincent, grand Nemrod devant l'éternel nous aurait-il défouraillé à l'aveugle, à la hanche, sur l'impulsion?
J'ai tendance à penser qu'effectivement, il nous faudra corriger le tir. Non par essence: la corrida c'est AUSSI l'émotion du danger, du risque, de la peur. Mais par principe de réalité: IL N'Y A PLUS DE NOVILLEROS CAPABLES DE GERER DE TELS NOVILLOS.
Dans ces conditions, allier la difficulté technique du bétail, insoluble par les novilleros actuels et une présentation, comment dit-on déjà … «démagogique», cumule un monton de problèmes qui deviennent insolubles.
La question se pose donc -et c'est la seule question qui vaille- de savoir si l'on doit se résoudre à capituler devant cette réalité, auquel cas une certaine tauromachie sera irrémédiablement condamnée, ou si l'on doit, envers et contre tout se battre contre vents et marée. Le débat reste ouvert.
Ce qui fait mal dans ces cas là, ce qui fait douter (mais le doute est salutaire aussi bien pour les choisisseurs que pour les journalistes), ce ne sont pas tant les critiques des malveillants (TT), ou celles d'autres sensibilités (Zocato), ce sont celles des «ceux» qui, partageant la même philosophie, jouent les fines bouches.
Foin de toute cette hypocrisie. Nous assumons, j'assume pleinement l'option retenue, c'est celle d'aficionados, pas celle d'épiciers, de banquiers ou d'assureurs (métiers parfaitement honorables par ailleurs) qui cherchent avant tout la sacré sainte (et hypothétique) garantie.
Il n'en demeure pas moins que j'entends les critiques et que je les intègre lorsqu'elles sont bienveillantes et argumentées.
Sans remise en question fondamentale, il nous faudra sans doute évoluer vers un peu moins d'aventure. Je l'ai souvent dit ici: une corrida ou une novillada, ce sont TROIS TERCIOS. Il me paraît aussi stupide de se priver du troisième que de sacrifier le premier.
Xavier KLEIN

RETOUR SUR ORTHEZ 2010: 1- LA CORRIDA

Comme l'an passé, je m'engagerai dans la périlleuse entreprise d'une évaluation PERSONNELLE (qui n'engage que moi), de la journée taurine d'Orthez, ainsi que des réactions qu'elle a pu susciter.
C'est vraiment un privilège que de travailler avec une équipe très plurielle dans ses goûts comme dans ses compétences, où l'on puisse aborder tranquillement tous les problèmes et les traiter avec sincérité et sans non-dits.
Ce l'est aussi que d'être entouré et soutenu par ses collègues élus.
Dés hier, la Commission s'est réunie pour un retour à chaud où nous avons considéré ce qui paraissait positif et ce qu'il convenait d'améliorer.
Je passerai ici tous les problèmes d'organisation pour centrer mon propos sur le fond proprement taurin et les enseignements que j'en retire pour ma part.
Il va de soi que je ne peux tout dire, question de loyauté à l'égard des partenaires tels que les toreros.
.
LA CORRIDA
D'un avis unanime, du moins pour ceux qui s'étaient donnés la peine d'être présents, et d'en rendre compte, le lot de Doña Dolores AGUIRRE a donné pleine satisfaction, voire au delà.
Il a plus que complètement répondu à nos attentes quant à ce que nous attendons des toros: piquant, caste, force (et originalité, dans la mesure où ils n'étaient pas présentés dans le sud-ouest depuis 8 ans).
Le mérite en revient surtout à cette élevage prestigieux. D'aucuns n'ont pas manqué de le souligner.
Encore fallait-il le programmer, ce qui était à la portée de toutes les empresas de France mais qui n'a été fait qu'à Orthez.
Encore fallait-il également choisir, dans cet élevage, le style.
Fernando Pizarro González, l'excellent mayoral de la maison a d'emblée posé la question: «¿Con trapio o con movilidad?». Nous avons choisi la mobilité... En trois visites, nous avons ensuite retenu parmi la douzaine d'exemplaires proposés, après de longues discussions, à l'écoute du mayoral et du veedor, les toros les plus conformes aux caractéristiques de notre plaza et de ce que nous voulions voir.
Encore fallait-il enfin tout mobiliser pour le mettre en valeur, et cela c'est le fruit du travail et des choix de la Commission.
En d'autres lieux, confronté à d'autres toreros plus... «installés», on n'eût peut-être pas connu la qualité du premier tercio.
Orthez n'a pas les moyens d'une politique des figuras. Elle n'en a pas non plus la volonté.
Etant donné l'évolution des moeurs et pratiques taurines, qu'est-ce qui pourrait pousser une figura à venir «se déboutonner» au Pesqué?
Nous choisissons donc les toreros en fonction de leurs propensions à la lidia, de leur motivations et surtout de leur adhésion au projet que nous voulons mener à bien: une lidia complète sur les trois tercios, et la mise en valeur des toros. Nous choisissons aussi des toreros qu'on ne voit pas, qu'on ne voit plus et qui mériteraient une opportunité.
Cette option nous permet de «peser» sur les toreros, ce qui serait inconcevable avec des figuras.
Vu sous cet angle, les 3 toreros retenus et leurs cuadrillas ont parfaitement rempli la mission qui leur était confiée, notamment en ce qui concerne le premier tercio (18 piques quasiment toutes honorablement effectuées), et nous leur en savons gré.
Par choix, par conviction, nous nous situons aux antipodes de ce que programme nombre de plazas, surtout les «plazas de feria»: un festejo sans concessions, qui veut réhabiliter une certaine éthique.
Il n'y a là ni compétition ni critique à l'endroit des autres plazas. Il y a là une proposition de diversité. Et c'est comme cela que doivent être compris et explicités nos choix.
Le bilan me paraît quand même positif, surtout pour qui ne sort qu'une corrida par an et ce depuis deux ans.
Pour autant, les dieux favorisant ceux qu'ils veulent perdre, goûtons sereinement à la coupe. Nous nous remettrons au travail dans un mois avec le réconfort d'une réussite, mais sans nulle griserie: le succès ou l'échec ne sont que les deux faces d'une même illusion.
Xavier KLEIN

dimanche 18 juillet 2010

ORTHEZ la plaza E.T.

Eric NORMAND, lecteur assidu de ces colonnes, est également l'honorable correspondant de Pyrénées Presse (la République, l'Eclair).
Il est par dessus tout mon ami, en dépit du fait qu'on me reproche régulièrement d'entretenir comme élu, des relations aussi … compromettantes avec la presse, ce dont je n'ai cure.
Il fait son boulot, je fais le mien, pour le reste, c'est notre problème si nous aimons à vider des copas ensemble.
Toujours à la pointe du progrès, et jamais à court de ressources, il lance un blog provisoire durant les fêtes d'Orthez:
http://fetesdorthez2010.blogs.larepubliquedespyrenees.fr/
Nul doute que vous pourrez y suivre, dés aujourd'hui, de nombreux petits à cotés de l'activité taurine et de la gésine de la journée taurine, avant la mise bas du 25 juillet.
*
Profitons de l'occasion pour préciser encore aux «ceusses» qui m'ont plusieurs fois interpellé par mail, que le présent blog procède d'une démarche individuelle où s'expriment des opinions ou impressions personnelles et n'est nullement un organe de presse.
Lorsqu'on me sollicite, j'y manifeste donc un soutien personnel (et gratuit...) aux idées et projets de gens ou d'organisations pour qui j'entretiens de l'amitié ou de la sympathie, ou bien, dont l'éthique, notamment taurine, me convient parfaitement (ce fut le cas pour Hagetmau).
Donc rien à voir avec les «organes» officiels ou commerciaux, dont on ne sait pas très bien ce qui motive et ce qui sous-tend la publicité qu'ils font (ou qu'ils ne font pas) de telle ou telle information.
Sur ce dernier sujet, il est fort intéressant, révélateur, voire amusant, de constater que certains sites taurins de grande audience, s'ils prétendent à l'omniscience taurine connaissent de graves lacunes du point de vue géographique.
Un problème d'atlas taché ou déchiré? De GPS déficient?
La destruction des archives lors de la dernière tempête sur la côte landaise peut-être?
Sans doute situé dans le repli élimé de la carte le bled, à moins qu'une tache inopportune...
Ou bien on aura frappé d'infamie, on aura jeté l'anathème, comme sur Sodome et Gomorrhe (et pas Sodorre et Gomonne...), on aura salé les terres comme Scipion à Carthage, on aura maudit jusqu'à la treizième génération: «Que ton nom ne sois plus!».
A moins qu'Orthez ne soit une plaza qui n'existe pas.
Une plaza de la troisième dimension en quelque sorte, et pourquoi pas une plaza extra-terrestre: «Pour lui, cela a commencé par une nuit sombre, le long d'une route de campagne, tandis qu'il cherchait un raccourci que jamais il ne trouva. Cela a commencé par une auberge abandonnée et par un homme que le manque de sommeil avait rendu trop las pour continuer sa route.»
*
Heureusement que certains silences crient plus fort que les vaines paroles ou les louanges de complaisance.
Ils font surtout sourire quant à la puérilité et au manque de professionnalisme et de distanciation de leurs auteurs.
Etre ignoré par la bêtise et la mesquinerie est un délice sans pareil pour qui sait l'apprécier.

Avec Eric NORMAND, rien à craindre de ce coté là: c'est un gastronome.
Xavier KLEIN

vendredi 9 juillet 2010

HAGETMAU 2010

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j'affectionne particulièrement certaines plazas.
Cela tient à une ambiance, une esthétique, ou bien plus simplement aux souvenirs qu'on a pu y accumuler au fil des ans.
En dehors de Dax, l'arène qui a vu naitre et se développer mon aficion, la «plaza de mi tierra», ma sympathie va surtout aux petites plazas des Landes, plus qu'aux grandes, parce que la passion du toro s'y vit avec simplicité, sans fanfreluches.
Et surtout parce que les choses ne s'y organisent pas dans la facilité: elles doivent se battre contre vents et marées pour qu'y persiste le vieux rituel.
A HAGETMAU, de tous temps à jamais, on s'est acharné, avec aficion et buen gusto, à produire des novilladas de qualité avec des élevages de référence qu'on a toujours plaisir à voir ou à revoir.
Il serait interminable d'énumérer le gotha de l'élevage brave qui s'est égrené ici depuis des lustres, dans la capitale de la chaise (très meurtrie par la crise et les délocalisations spéculatives).
Une novillada de toros de respect, et une autre un peu plus «maniable», mais toujours avec ce souci de la caste et du combat qui seul peut susciter l'émotion.
L'an dernier, il y eût ce novillo de Partido de Resina, peut-être prémice d'un renouveau de la ganaderia.
Cette année, sont programmés des novillos «prestigieux»* de Fuente Ymbro et des «légendaires»* de Miura, dont on peut attendre, au vu de la régularité de leurs prestations, des après-midi intéressantes.
Je renouvellerai donc, en voisin, mon pèlerinage annuel à la cité chalossaise.
Peut-être nous y rencontrerons-nous?

Xavier KLEIN
*Désolé! Impossible de sortir l'affiche!!!
Rajout ultérieur: affiche trouvée sur le blog de la Commission, http://commissiontaurinehagetmau.blogspot.com/

mardi 6 juillet 2010

ORTHEZ 25 JUILLET


C'est parti!
Vous pouvez réserver vos places en ligne à l'adresse suivante ou bien sur place (05.59.69.95.17): http://resa.maplace.net/reservation.php?societe=Orthez%20feria&spectacle=&date=&userid=399118989
Pour le repas, nous ne sommes pas encore complètement au point, coté organisation (il faut réserver), mais ça viendra.
Le repas de l'aficion (21 euros sans le vin: chacun porte sa bouteille, mais nous avons également convié l'un des meilleurs producteurs de l'appelation Madiran, pour ceux qui veulent emporter quelques bouteilles au retour) où nous espérons vous rencontrer nombreux doit être IMPERATIVEMENT RESERVE auprès d'Agnès GARRIGUES (06.45.92.19.41 voir ci-dessus).

vendredi 2 juillet 2010

RIEUMGRAD: SOMMET DE l’Н.О.K.Б.(O.N.C.T.)

Le Kamarade Андрэи ВИАРД chaudement félicité par les membres du Politburo
Dimanche 27 juin se réunissait à Rieumgrad, d’abord le Politburo puis le Praesidium du Soviet Suprême de l’Н.О.K.Б. (Национальная Обсерватория культур быков: O.N.C.T.).

La cabine téléphonique de la place de l’Hôtel de Ville étant, malgré tout, trop exiguë, on se rabattit sur du conventionnel, la salle des Colibris Taquins.

On connaît l’investissement et le sens du sacrifice des kamarades du Politburo qui se dévouent inlassablement et bénévolement au service du Parti et de la Révolution.
On connaît le zèle, le désintéressement et l’ardeur révolutionnaire des kamarades O. Baratcharovitch (KGB), V. Bourgov «Zocatine» (chasses présidentielles et agitprop), G. Françovski (NKVD), M. Garzeleiev (Komissar au plan quinquennal), ou R. Merlinoff (Syndicats et travailleurs).
Sans compter les représentants de l’Union des écrivains et intellectuels révolutionnaires F. Wolffovitch et F. Zumbielski, et ceux de l'ensemble de la nomenklatura réunis pour la circonstance (que ces kamarades m'excusent de ne pas tous les citer d'autant plus que leur présence n'est nullement attestée).
Que du beau monde!
Un kommuniké a été aussitôt publié par Земли Быков (T.T.), organe officiel du Parti.
La déclaration solennelle du Secrétaire Général-président-konducator, le kamarade Андрэи ВИАРД (Andreï Viardev), réélu victorieusement avec 112% des voix, a été adoptée (à l’unanimité plus 10 voix) puis longuement applaudie par un plénum débordant d’enthousiasme (voir photo en exergue).
Le mot d’ordre demeure inchangé: «On prend les mêmes et on recommence».
La réunion s’est terminée en entonnant en cœur le «Se canto», suivi du «Coupo Santo», et de «Trois orfèvres à la Saint Eloi» (après les toasts). On ne sait pas si on a conclu par la danse des canards.
Le kamarade Андрэи ВИАРД a ensuite rejoint sa datcha de Vieux Boucau pour y jouir d'un repos bien mérité.
Les vipères lubriques et les infâmes valets du torisme international n’ont pas manqué de répandre leurs nauséabondes calomnies, en insinuant que de légers désaccords eussent pu exister, sur des détails secondaires.
En avant donc vers des aubes radieuses et des après-midi triomphales où les indultos et les déluges de trophées marqueront la victoire finale, définitive et irréversible du «toreo moderne»!
X. Kleinov

Articles des vipères lubriques:

jeudi 1 juillet 2010

MAINTENANT ON SAIT OU PASSENT EGALEMENT NOS IMPOTS

Il me semble avoir ouï causer pis que pendre dans les argumentaires «zantis», du «lobby taurin».
Un lobby qui existe certainement, à n’en pas douter. Faut assumer.

Ce qui me dérange passablement, ce sont ces explications simplistes du monde avec les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Les «purs» zantis et les «abominaffreux» taurins.
On s’aperçoit rapidement que le lobbyisme concerne tout le monde, de même que les subventionnements publics. Ce qui ne me choque nullement en soi.

Ce qui me hérisse, c’est le déni et pire l’hypocrisie.
Il est clair que la mouvance animaliste bénéficie AUSSI de l’argent du contribuable, ce qui n’a rien de scandaleux, tant qu’on ne s’en cache pas.
Des opérations de relations publiques sont organisées, tel ce buffet végétarien du mercredi 19 mai à l’Assemblée Nationale (
http://www.anticorrida.com/actualites/buffet-vegetarien-a-l-assemblee).

Dans les salons de l'Assemblée Nationale, Luce LAPIN, porte parole du CRAC avec André MERY, président de l’AVF, Association végétarienne française

Plus grave me semble cette imposture majeure qui consiste à avancer masqué, et à ne pas TOUT DIRE.
Ainsi, l’abolition de la corrida n’est que la première étape d’un projet bien plus vaste et non dit, qui s’en prend à toute instrumentalisation de l’animal.

Le CRAC, le CAC, le PETA et consorts ne s’attaquent pas seulement à la tauromachie, ils veulent l’abolition de l’élevage, de la chasse, de la pêche, voire qu’on n’utilise plus aucun produit d’origine animale (cuir, laine, soie, etc.).

à visiter ABSOLUMENT: http://abolir-la-viande.org/soutiens/

http://www.petafrance.com/

Avoir l’honnêteté d’assumer tout cela serait bien évidemment infiniment moins «porteur» et populaire, que de s’en prendre au symbole de la corrida. Ces braves animalistes se verraient alors en situation d’expliquer dans le Sud taurin, zone éminemment agricole, qu’il faut mettre un terme à la base même de l’économie locale.
Finis l’industrie du foie gras, la blonde d’Aquitaine, l’agneau de pré-salé, le poulet jaune, la laine des Pyrénées, le cuir de Mazamet, le duvet d’oie ou de canard, etc., etc.
Finis tous les produits dérivés, toutes les retombées économiques, en fait finies la culture et l’économie de toute une région.
Cela ILS NE LE DISENT PAS dans les happenings où l’on se vautre nu et ensanglanté devant les arènes et AVANCENT EN CATIMINI sans assumer la globalité de leur discours, de leur logique et de leurs objectifs.

La corrida est donc l’avant-poste avancé, la sentinelle qui protège et symbolise la ligne de front.
Et c’est cela qu’il convient d’expliquer aux gogos qui pourraient se voir séduits par des discours racoleurs, sans voir plus loin que la sensiblerie de Prisunic, l’émotion immédiate et bon marché, le sentimentalisme de bas étage.
Si la corrida venait à être abolie, on s’en prendrait derechef au gavage des canards, puis à l’élevage et ainsi de suite.
C’est à cela qu’il faut sensibiliser nos contemporains en leur montrant, preuve à l’appui, que la corrida n’est pour les «zantis» qu’un amuse-gueule avant le plat de résistance.
Dans ce sens, OUI, la corrida est bien le symbole de l’identité et de la culture d’une région.

Xavier KLEIN