«Mes jeunes gens ne travailleront jamais, les hommes qui travaillent ne peuvent rêver; et la sagesse nous vient des rêves.»
Smohalla, indien nez-percé
Il est un livre pour lequel je nourris une tendresse particulière et que je ne saurais laisser longtemps sans m'y plonger.
C'est un recueil de paroles et de clichés extraordinaires d'Amérindiens, synthétisés par Teresa Carolyn McLuhan qui les a redécouverts, d'après l'oeuvre monumentale «Les Indiens d'Amérique du Nord» d'Edward Sheriff Curtis (1868-1952), anthropologue génial qui a collecté pendant plus de 30 ans des milliers de documents, de photos (avec des premiers appareils bricolés par ses soins), de témoignages.
On peut en avoir un aperçu en consultant une base de données sur le site:
http://memory.loc.gov/ammem/award98/ienhtml/curthome.html
http://memory.loc.gov/ammem/award98/ienhtml/curthome.html
ou
Edward Sheriff Curtis, Autoportrait |
Les vaincus, surtout spoliés et génocidés, attirent toujours les sympathies, lorsqu'ils ne tombent pas dans l'oubli, où que l'on n'occulte pas leur histoire!!! Enfin, quand même, les cousins d'Amérique Centrale, aztèques, mayas et autres zapothèques n'étaient pas précisémment de charmants et bucoliques pacifistes avec leurs dissections cardiaques in vivo.
Du moins les indiens n'emmerdaient-ils et n'avaient-ils rien demandé à personne. Seulement le droit de continuer à se chamailler entre eux, comme ils l'avaient toujours fait.
Le premier texte me semble toujours d'une actualité calcinante et surtout universelle. Depuis les tribus d'Amazone, aux tibétains, en passant bien sûr par les ceusses qui prétendent abolir ce qui ne serait pas ... civilisé à leur yeux.
Le grand Esprit nous a donné ce pays pour y vivre.
Vous aviez le vôtre. nous ne vous gênions nullement.
Le grand Esprit nous a donné une vaste terre pour y vivre, et des bisons, des daims, des antilopes et autres gibiers.
Mais vous êtes venus et vous m'avez volé ma terre.
Vous tuez mon gibier. Il devient alors dur pour nous de vivre.
Maintenant vous nous dites que pour vivre il nous faut travailler; or le grand Esprit ne nous a pas fait pour travailler, mais pour vivre de la chasse.
Vous autres, hommes blancs, vous pouvez travailler si vous voulez. Nous ne vous gênons nullement.
Mais à nouveau vous nous dites: pourquoi ne devenez vous pas civilisés?
Nous ne voulons pas de votre civilisation!
Nous voulons vivre comme le faisaient nos pères; et leurs pères avant eux.»
Tashunka Witko
(«Crazy Horse»: Cheval Fou, chef des Sioux Oglala (1841-1877).
***
Il y a aussi ce texte splendide de Leonard PELTIER, qui pour moi est un credo:
«On dit que le silence est la voix de la complicité.
Mais le silence est impossible.
Le silence hurle.
Le silence est un message, tout comme ne rien faire est un acte.
Laisse ton être sonner et résonner en chaque parole et chaque acte.
Oui, deviens qui tu es.
Il n'est pas concevable que tu esquives ton propre être ou ta responsabilité.
Ce que tu fais est qui tu es.
Tu es ta propre punition.
Tu deviens ton propre message.
Tu es le message.»
Leonard Peltier, «Ecrits de prison, le combat d'un indien»
Léonard PELTIER |
Léonard PELTIER est incarcéré depuis 1976 et condamné à deux peines à perpétuité. Il est membre de l'American Indian Movement. L'organisation Amnesty international le considère comme un prisonnier politique, qui «devrait être libéré immédiatement et sans condition.»
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2 commentaires:
Don Xav',
en ce moment "terres indiennes" sur Arte ravivent les feux et puis tu as peut-être "partition rouge" en poésie points seuil. si ce n'est pas le cas je te renvoie à ça :
http://pinchosdelciego.blogspot.fr/2009/05/chemin-de-vic-2-partition-rouge.html
bonne rentrounette.
abrazo,
ludo
J'apprécie...
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