Humeurs taurines et éclectiques

mercredi 25 août 2010

L'Italie n'est pas Berlusconi

Encore la faute à Chulo, qui se remettant mal de sa dernière coloscopie, use et abuse d'un «Me cago» révélateur et lancinant dans un de ses commentaires.
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A moins que la qualité douteuse des eaux malgaches l'entretienne dans un état de tourista permanent.
Par remémoration, l'expression «Me cago» m'a occupé l'esprit pendant quelques heures, venant me butiner l'esprit comme une mouche du coche. Elle a réveillé le souvenir d'une chanson récemment entendue de Tonino CAROTONEMe cago en el amor», http://www.musicme.com/Tonino-Carotone/albums/Mondo-Difficile-0724384969028.html?play=01
), dont j'ai dans la foulée réécouté le CD.
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J'ai quelque appétit pour la vigueur et l'entrain de nombre de chanteurs de la grande botte. Il y a surtout le grand Paolo CONTEVia con me», (http://www.deezer.com/listen-548365), un peu moins l'aimable Lucio DALLACaruso», http://www.deezer.com/listen-566259), mais beaucoup les petits nouveaux comme Fabrizio DE ANDREVia del Campo», http://www.deezer.com/listen-576525).
L'Italie éternelle des voix rauques, l'Italie des excès d'une vie consommée à pleines cordes vocales, l'Italie de la virevolte de la joie et des larmes, l'Italie de la distillation picaresque et toujours distanciée de notre humanité.
L'Italie de Pasolini, du divin Fellini, du génial Vittorio Gassman (Ah «Parfum de femme»!), des superbes Silvana ManganoThéorème») ou Sophia Loren («Une journée particulière»), de Marcello ou de Roberto Benigni.
L'Italie des Curzio Malaparte, Dino Buzatti, Primo Levi ou Umberto Eco.
Cette Italie de l'intelligence, de la finesse, de la culture et pour tout dire l'Italie de la VIE, n'a pas encore capitulé devant les facéties de la lamentable comedia dell'arte du Cavaliere et de ses accolytes. Le fond et la caste demeurent en dépit des ravages du populisme à deux sous, du racolage et du clinquant.
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La France résistera t-elle aussi bien au Berlusconi français?
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En attendant laissez-vous porter par les ritournelles qui fleurent bon le fond de l'âme italienne. Et pour que l'ami Chulo retrouve sa sérénité intestinale, un dernier chant italien noyé dans un disque de cantos de resistencia (http://www.deezer.com/listen-5316402).
Xavier KLEIN
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4 commentaires:

el chulo a dit…

je te remercie de te soucier de mon intégrité intestinale, par ailleurs tout à fait irréprochable.
je conviens que mes "me cago" manquent de dignité et de liant littéraire. mais c'est un peu comme le "putaing cong" toulousain.
toujours soucieux du pourquoi du comment, il me semble avoir eu une attirance toute particulière pour les jurons à rallonge à base de "me cago", reflets d'une irrévérence populaire so "spanish" et d'une inépuisable créativité.
comme tu le supposes, je suis très soucieux du respect des croyances, surtout religieuses, quoiqu'elles n'encombrent pas mes pensées, donc, j'en reste à un modeste et inoffensif "me cago" qui épargne dieu, les mères, les putes et selon les cas et les opportunités de l'actualité certains dignitaires de tous poils, religieux ou pas.

Xavier KLEIN a dit…

Et que penses-tu de la belle chanson de CAROTONE ô Chulo?

Bernard a dit…

Xavier et Chulo,

Pour vous, d'un autre italien qui écrit:

"Il tirait du fond du tas un vin rouge et épais, à contre jour, le verre montrait un spectre violet: c'était le "Per'e Palummo", le "Pied de Pigeon", nom donné à un vignoble des lacets, implanté sur les terrasses du Forio. C'était le vin d'un seul cépage, il imposait silence à la bouche, faisait regarder au loin"

(Erri De LUCA - Fragments - in "La pensée de midi" N°5-6 - Actes sud 2001, p. 44)

A la vôtre - Bernard

el chulo a dit…

me cago, bernard, tu es un vrai fou!
j'adore!