Humeurs taurines et éclectiques

lundi 17 octobre 2011

«Le dire c’est bien. Le fer c’est mieux!»

«Le populisme renvoie à une valorisation de l'«homme de la rue» et du «sens commun», du peuple» considéré comme une entité homogène, dans une opposition radicale au système politique établi. […] L' «appel au «peuple» implique une participation politique directe en réaction critique à la démocratie représentative. […] Le «culte» du peuple s'accompagne de la critique des «élites en place», soupçonnées d'avoir trahi les idéaux et d'avoir perdu leur légitimité dans la communauté politique.»
Oscar Mazzoleni

Décidément le type est indécrottable!
Dans son dernier éditorial un certain A.V., de V.B. (département des L. en F.) trompe l’ennui d’une solitude morose, en aspergeant les foyers en cours, d’une grosse lichette d’huile d’olive vierge extra, «première pression à froid» rapportée du campo.
Il devrait parfois mettre un frein à ses ardeurs, le pyromaniaque!

On aurait pu penser qu’avec l’affaire de Rodilhan, le plaideur compulsif aurait trouvé quelque grain à moudre et -enfin!- justifier de son statut d’observateur-en-chef-maître-es-droit pour ester en justice au lieu d’enjoindre aux autres de le faire.
Comme disait Bourvil: «Le dire c’est bien. Le fer c’est mieux!»

Passons sur les ragots en cours, collectionnés dans les caniveaux de Saragosse, pour nous concentrer sur les tics et les tocs, qui sont infiniment plus parlants quant au substrat politico-philosophique de la bête.

André Georges Joseph (http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Viard) se livre donc sans pudeur et sans retenue au même grand exercice de langue de bois populiste qu’il se croit obligé de dénoncer chez les politiques: causer beaucoup et ne rien faire
POPULISME! Ce populisme rampant, qui est à la politique ce que la vérole était au bas clergé breton («était», car avec la pédophilie, les risques ont diminué!).
Ainsi, tout benoîtement, André Georges accrédite l’idée largement répandue dans les bars du commerce que l’art du politique consiste principalement à changer cent fois d’avis en usant de toutes les ressources langagières pour justifier la chose. Un grand classique de l'abc populiste jamais démodé...
On connaît l’appétence de Georges Joseph pour l’autoritarisme et son inclination pour ce qui se rapproche de près ou de loin du bon vieux temps du Caudillo.
L'est-il pas beau le Francisco avec sa polaire et ses mines sucrées de Dario Moreno?
Oui, oui mon bon monsieur, en c’temps là, y’avait des couillus! Des vrais de vrais! On mégotait pas! On te vous embastillait les emmerdeurs! On te vous garrottait un abertzale pour l’apéro! On te vous remédiait à la chienlit vite fait, bien fait! On te vous dépêchait pronto les maures pour rectifier les malfaisants!
Le pt'it père Bahamonde y causait pas trop (valait mieux!), mais clair et compréhensible par le premier phalangiste analphabète venu. Quand il décidait de construire un mémorial, c’était pas de la roupette de sansonnet, c’était du solide, du durable, allez’y voir du coté de Los Caidos! Et on cassait ce qui fallait d’œufs pour la tortilla!
Barguignait pas le vieux. Une seule palabra suffisait: zau poteau, c’était zau poteau! Pas comme ces putains de démocrates de merde, ces zintellos dégénérés qui pensent qu’à empapaouter les diptères et mêmes les dyptères!

Et ses copains Benito et Adolf, des sérieux ceux là, qui travaillaient à l’huile de ricin et au zyklon B!
Tenez, quand Adolf meinkampfait: pas de vaines paroles, il réalisait LUI!!!: Je le dis, je l’écris, je le fais!

Comme Francisco, son héros, André Joseph est un homme simple avec des idées simples. Simplistes avanceront les comploteurs judéo-maçonniques! Les conneries du genre: «l’accès à la parole évite le passage à l’acte», c’est pas son genre, les subtilités et les nuances pas son truc!
Tenez, à lire son dernier opus, on comprend cette nostalgie du bon vieux temps où les commandos paramilitaires du G.A.L. (Grupos Antiterroristas de Liberación) vous cassait du baskoï récalcitrant.
Entre obtus basquo-ultra-gauchistes et bourrins franquistes ont se comprenait dans le grand match des liberticides. Carrero Blanco explosé entre la sortie de la messe et l'entrée au bordel: un amiral à zéro! Deux etaras garrotés: égalité, la balle au centre!
***
Tout cela pourrait indifférer et ne justifier que d’un haussement d’épaules, d’une moue narquoise, d’un air entendu.
Ce n’est pas le cas pour trois raisons:
La première tient à cette conviction profonde que les grandes mutations politiques de ce monde tiennent bien souvent à de petites choses. Ainsi, l’emprise grandissante de l’extrême-droite en France, le recours croissant au populisme, à la démagogie, à l’anti-parlementarisme ne naissent pas d’évènements exceptionnels ou de grands discours fondateurs. Ils sont la résultante d’une «intoxication homéopathique et progressive», d’une banalisation au quotidien de mots, de pensées, de thèmes malodorants et pervers qui semblent ensuite s’imposer comme des évidences.
Le devoir de tout démocrate, de tout citoyen responsable et conscient, c’est donc avant tout la VIGILANCE. Etre attentif aux petites dérives, les dénoncer systématiquement, ne pas laisser dire ou écrire sans réagir constitue le meilleur moyen de ne pas s’exposer aux grandes.
Et en la matière, chez A.V. de V.B., on donne dans l’encyclopédie du dérapage incontrôlé.

La deuxième raison est que celui qui tient ces propos, n’en est pas à son coup d’essai, à une maladresse exceptionnelle, mais que ces considérations instillées presque anodinement s’inscrivent dans un discours cohérent, dont les éléments du puzzle, placés bout à bout, composent un tableau particulièrement préoccupant.

La troisième raison –la plus importante- c’est que celui qui les écrit professe pignon sur rue et que nolens volens, il porte auprès de l’opinion et de nos protagonistes, l’image du monde taurin français.
Si ce qu’il avance n’est pas contredit avec vigueur –qui ne dit mot consent- on aura beau jeu de nous assimiler, avec raison, au discours simpliste, réducteur, réactionnaire et poujadiste qui fait son ordinaire.
La tauromachie a suffisamment de mal à surnager dans la tempête de la crise et de la mondialisation sans s’affliger en outre d’un tel boulet!
Un boulet, tout le monde en est conscient, et les confidences des détenteurs du passeport diplomatique de l’O.N.C.T. ne s’encombrent plus pour le reconnaître, en rajoutant l’air gêné: «On sait, mais qui mettre?».
En attendant, les «honnêtes gens», les intellectuels (ou prétendus tels) de l’Observatoire  qui cautionnent sans moufter, jour après jour, doivent commencer à se sentir sâcrément gênés aux entournures.
Comme quoi, il n’y aurait pas que les politiques à manier les revirements et à ingérer massivement les couleuvres sans piper mot.

En fin d'analyse, paradoxalement, je finis par me demander si je n'éprouve pas plus de considération pour A.V. de V.B., qui est ce qu’il est, que pour les sectateurs du silence complice, les éternels attentistes muets.
Je préfère les acteurs aux voyeurs…
Xavier KLEIN

En complément, une saine lecture que je viens d'achever, le chapitre sur le «fascisme éternel» (l'Ur-fascisme: http://japonde.canalblog.com/archives/2011/04/30/21018066.html) de «Cinq questions de morale» de Umberto ECO. Nous y reviendrons...
***
Pour la route:

13 commentaires:

el Chulo a dit…

ah putain, j'ai fini par comprendre ce qu'andre george joseph venait foutre là dedans.
t'es pas gentil avec le penseur enfumé du boucau.
sur le fond, je suis, tu le sais ' d'accord à 100 pour cent avec toi.
je pense même avoir écrit qu'il me faisait honte.

Marc Delon a dit…

Moi, d'accord à 60%... c déjà pas mal...

cette phrase par exemple :

"Le devoir de tout démocrate, de tout citoyen responsable et conscient, c’est donc avant tout la VIGILANCE. Etre attentif aux petites dérives, les dénoncer systématiquement, ne pas laisser dire ou écrire sans réagir constitue le meilleur moyen de ne pas s’exposer aux grandes."

ben elle est très bien... sauf qu'elle devrait pouvoir servir dans plusieurs sens... mais on constate que toute vigilance n'est pas bonne à dire, même si elle concerne des dérives déjà énoooormissimes...

Anonyme a dit…

c'est cui qui dit qui est...
justement ,"ne pas laisser dire ou écrire sans réagir..." que le clergé bas-breton ( ndlr: certains bretons qui vivent dans la partie la plus haute de leur pays sont appelés "bas" parce qu'ils parlent l'infâme baragouin de leurs ancêtres tandis que ceux qui vivent dans la partie basse sont apelés "hauts" parce qu'ils parlent la langue idéale que le monde entier leur envie , celle de Molière oeuf Corse...)que le clergé bas -breton donc était plus vérolé que Dominique Strauss-Khan
;-)))
Jack Kerneau , fondateur, Président, secrétaire général , trésorier et unique membre du conseil représentatif des indignés de la poutre que d'aucuns ont l'oeil !

Xavier KLEIN a dit…

Vous êtes pas compliqués en Bretagne avec ça: les hauts qui sont en bas et vice-versa!
Un pays charmant. "J'y suis été" deux fois, histoire de vérifier les lieux-communs: chapeaux ronds, froideur des autochtones, humidité du fond de l'air, etc.
J'en suis revenu enchanté, comme Merlin. Des gens charmants et chaleureux et des super fêtes comme les "Filets bleus de Concarneau".
Bon! Question toros, il y a à redire, mais nobody's perfect!

Anonyme a dit…

A vous lire, le peuple sentirait la révolte à plein nez. Ben oui. D'abord les pays arabes, puis les indignés, puis les oppressions, puis les matraquages sans règle etc... Tout ça "s'accumoncelle" en grands tas.

Autre chose.
"quand Adolf meinkampfait: pas de veines paroles, " ... Loin de moi la volonté de critiquer les fôtes car je trouve ça mesquin, mais ne doit-on pas reconnaître ici un discours de sang dans la bouche même d'un qui se plait à sacrifier des bêtes ?
Pour finir, je me pose la question de savoir si Audiard ne serait pas votre nègre post mortem (l'écrivant mort)... C'est plaisant à lire et ajoute un trait que je ne vous connaissais pas. Donc, merci pour ce moment de sourire.
APC

Xavier KLEIN a dit…

Le problème ne serait pas que le peuple excédé se tourne vers la révolte, mais que plus probablement et malheureusement, il tombe en résignation.

Maja Lola a dit…

C'est bien de faire la peau aux clichés.
Oui, les bretons sont chaleureux, généreux et hospitaliers.
Si on rajoute bons vivants et aimant la fête ... leur réputation de têtes dures c'est "peanuts".
Les Fest-noz (que j'avoue avoir partagées sans modération) sont l'illustration du partage plaisir de la musique, danse et table roborative ... de vrais gaulois, quoi !

el Chulo a dit…

maja, tu as tout à fait raison!

Jean-Paul Richier a dit…

Je suis ravi que mes compatriotes bretons vous aient bien accueillis les uns et les autres. Même si la Trinité-sur-Mer a pu donner naissance à quelque sinistre personnage, Kofi Yamgnane a fait carrière politique en Armorique, illustration de l'ouverture d'esprit celtique.

Ah, Monsieur Klein, juste une question sur "Merlin".
Ce nom vous évoque-t-il :
a) le marteau à long manche, ancêtre du pistolet d'abattage appelé "Matador" ?
b) le patronyme du président de la FSTF ?
c) le pays de Brocéliande où Christophe Thomas et son taurillon, qui vous défrisent tant, illustrent s'il en est besoin la sottise des thèses wolffiennes ?

Si vous avez répondu "a" ou "b", désolé, vous êtes recalé.

Au fait, je vous voulais vous dire que je vous ai fait en passant un peu de pub sur mes ignobles pages radical-bestialistes, parce que vous le valez bien.

Pour finir, si je puis me permettre un aparté extra-taurin, puisque dans vos commentaires vous dites craindre que le peuple excédé se tourne vers la résignation plutôt que la révolte, qu'avec-vous contre le Que se vayan todos méluchien ? Vous ne préférez quand même pas laisser les Fillon, les Baroin et les Parisot chanter en choeur le « Moody's Blues » ?

Bernard a dit…

Ah, M. JPR, M. psy-quelque-chose (chologue? chanalyste?), vous donc qui faites profession de sonder les reins et les coeurs, comme vous nous avez devinez, nous autres aficionados (comprendre: brutes sanguinaires et avinées, pour le moins)! Combien vous avez si perspicacement lu en nous, et dès lors su déjà bien avant nous qu'au fond nous n'aspirons qu'à nous engager dans la Marine!...

C'est drôle, JPR, ça me rappelle soudain d'autres initiales - celles d'un prénom en l'occurrence, celles de JPR Williams, illustre et fantasque arrière de la grande équipe des "Diables rouges" gallois des années 70! (c'est de rugby qu'il s'agit...). Et peut-être ne vous en souvenez-vous plus ou pas, mais ce JPR-là avait entre autres qualités celle d'aller se frotter aux avants adverses jusqu'au coeur même des mêlées ouvertes, aux fins d'en extraire le ballon si convoité - mais au risque assumé et payé cash d'y ramasser quelques coups de crampons bien sentis!... Eh bien, voyez-vous M. JPR, la grande différence avec vous, c'est que chez notre "brave" Xavier vous ne risquez aucun coup de crampon, et vous le savez! Alors, n'en abusez pas...

"Allez les petits!" (in memoriam Roger Couderc)

Bernard

Jean-Paul Richier a dit…

Bernard : « Combien vous avez si perspicacement lu en nous, et dès lors su déjà bien avant nous qu'au fond nous n'aspirons qu'à nous engager dans la Marine!...

Si vous avez des hallucinations au point de me faire écrire ce que je n'ai jamais écrit, faut pas hésiter à consulter un psy (même -chiatre), cher Monsieur.

Vous connaissez Roger Couderc ? Mais c'est bien, ça, mon grand, je pensais que vous ne connaissiez que Raymond Couderc.

Bernard a dit…

Cher M. JPR,

Effectivement j'avais oublié -chiatre (je m'en suis rendu compte après coup), mais je n'emploierai pas (encore) -chopathe...

Quant à mes supposées hallucinations, outre qu'il vous serait utile de vous occuper au préalable des vôtres éventuelles (cf la paille et la poutre), je n'ai nullement halluciné, je me suis juste amusé de votre "présupposé" parfaitement gratuit à l'endroit de Xavier (qu'il puisse avoir quelque chose contre le "que se vayan todos" méluchien), en vous prêtant délibérément (et sans le moindre effort de vérification préalable) un autre "présupposé"!...

Enfin, je n'ai pas eu l'honneur de connaître personnellement le regretté Roger Couderc, mais je lui dois (comme beaucoup d'autres Français lui doivent probablement aussi) de m'avoir inoculé - à moi le gamin du pays des "footeux" - le virus du rugby (en date du Tournoi 1966, et sévissant toujours depuis lors). Mais je dois à la vérité de dire que je vous devrai d'avoir connu l'existence de Raymond Couderc (dont le nom m'étais parfaitement inconnu avant votre message ici à moi adressé!)

PS: aujourd'hui, Roger aurait été très fier de ses "petits"!

Anonyme a dit…

Et toi, Richier dans les bottes ( je sais elle est excellente, n'en rajoute pas, c'est assez désopilant tel que c'est ), connais-tu Arturo Mas et Norberto Solis, ces deux petits amis à toi ? si tu ignores qui ils sont, je te rafraîchirai la mémoire, boludo !

Jean Sébastien Baratapas