Humeurs taurines et éclectiques

mardi 12 juin 2012

Maratontería

Luc-Olivier Merson, "Le soldat de Marathon"
Comme on disait au temps des «me-veilleuses», ils sont «incoyables» ces «zantis»!
Une telle créativité dans la couillonnade a quelque chose d’admirable, ou, pour reprendre l’expression savoureuse d’un des habitués de la Brega: «Si l’intelligence humaine a des limites, la connerie n’en a aucune!».
En avril, à Nîchmes, on vit gambader le couillon. On eût pu organiser quelque défi rubystique, un derby des «zantis», propre à mettre en scène quelques admirables tampons, mais le «zanti» préfère courir, pas seulement après ses chimères.
Ce qu’il y a de marrant, c’est que le fondateur de l’épreuve, un certain Phidippidès (pour d’autres, ce serait Euclès ou Thersippos) est mort d’épuisement à l’issue de sa course pour prévenir Athènes de la victoire de Miltiade contre les Perses. On n’ose espérer que nos «zantis» nous gratifient du même présent en diminuant de la sorte le nombre de crétins en activité.
Ce qui l’est encore plus, à considérer les mines épanouies des sympathiques compétiteurs, 100 mètres avant l’arrivée, c’est que ce type de course constitue une véritable torture que s’infligent volontairement ces héros du masochisme militant.
Le marathon, c’est la glorification de la souffrance d’un corps poussé au paroxysme, dans un acte gratuit et inutile. Pourquoi pas, chacun trouve son plaisir où il veut et ou il peut, tant qu’il n’emmerde pas les copains?
C’est aussi la recherche du shoot aux endorphines, ces neurotransmetteurs anesthésiants ou du plaisir, cinq fois plus libérés dans les situations extrêmes. Ces mêmes endorphines que l’on trouve en quantités considérables lors des prélèvements opérés sur les carcasses des toros de combat.
Le «zanti» militant trouverait donc sa jouissance dans le masochisme actif, qui plus est de même nature que celle du toro brave: intéressant!

Le plus hilarant dans l’affaire se trouve souvent dans les commentaires que la claque réquisitionnée se croit obligée d’infliger toujours avec une profonde originalité des arguments comme de la sémantique.
Le con ne doute de rien, on le sait, mais de là à brandir sa turpitude comme un étendard, on tutoie l’indécence comique. Surtout quand le con se fait lyrique!
Ainsi, cet exemplaire représentatif de l’espèce qui n’a pas encore compris que l’amphithéâtre nîchmois n’avait pas été précisément édifié «au temps de la Gaule Romaine» pour «resplendir de lumière et de culture». A moins que le bonhomme n'ait trouvé quelque attrait civilisateur à l'anéantissement de la culture celtique gauloise, à l'esclavage, à l'impérialisme militaire ou aux jeux du cirque.
Il faudrait peut-être demander à la FLAC d’expliquer à ses sectateurs les plus extatiques, qu’un gladiateur n’était pas un gentil adepte des bisounours pour leur éviter d’envisager leurs prochaines vacances en Syrie ou en Afghanistan en pensant qu'ils vont au Clubmerd.
Nous vivons une époque moderne…
Xavier KLEIN
***

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Poignet s'appelle-t-il, l'auteur de ce pamphlet gauliste... Poignet. Poignet ? Poignet ! Mais oui c'est bien sûr ! C'est la Veuve qui fait de l'agit-prop.
JLB

Marc Delon a dit…

et pis les glaglateurs c'était pas grave, ils ne découpaient que de la rondelle d'humain, c'est loin d'être aussi barbare que de le faire à un zanimo

Anonyme a dit…

On attend toujours le petit jean-paul au stand de la brega...je répète , le petit jean-paul est attendu au stand de la brega.

le tiret sur la gaule

pedrito a dit…

Veuve Poignet ou Samain: va savoir...
Ce qui est sûr, c'est qu'il n'a pas la lumière dans chaque pièce!

Le pôvre: l'est vraiment secoué, et pas seulement de la poignée

el Chulo a dit…

gauliste ou gaulois, JLB, ce n'est pas toujours la même chose, surtout si, de plus c'est un gaulois romain.

Bernard a dit…

Oui mais, Xavier, la grande différence avec un toro de combat, c'est qu'un zanti bourré d'endorphines suite à un semi-marathon ça peut pas se toréer... puisque ça n'a pas de cornes (du moins réelles), bien qu'avec le divin Casas, sait-on jamais!

Bonne nuit,
Abrazo fraternel - Bernard

PS: pour le marathonien "historique", je crois que son nom était Philippidès (il faudrait vérifier, mais là c'est un peu tard pour moi...)

Hubert nett a dit…

Bof, on a vu plus marrant comme article, franchement, c'est décevant.