J'aime ces moments où, par delà les différences, par delà les goûts, par delà les clans ou les chapelles, on se retrouve pour partager.
Est-il uniquement question de passion commune? Rien n'est moins assuré. L'important est surtout dans la rencontre et ce qui l'accompagne: la convivialité, l'échange, le menu et pourtant fondamental plaisir d'être ensemble.
C'est à cette rencontre qu'invitaient les peñas «historiques» de Dax et, comme dab, ce fut une réussite.
Si l'on communia dans cette afición ordinaire, quotidienne, populaire, authentique qui paye et sue sur les tendidos surchauffés; l'«autre», l'«indignée», celle des figuras, des parures et des barreras sombres pointait aux abonnés absents.
Normal!
On rencontra ces aficionados de verdad, ceux que l'on croise partout, dans les novilladas de village comme dans les grand-messes, dans les capeas modestes comme dans les corridas de figuras solennelles, ceux qui se réunissent dans les peñas pour les vêpres braves télévisées.
On déjeuna dans un patio de caballos infiniment plus sympathique et infiniment moins garni que lorsqu'il est de bon ton de s'y montrer en uniforme festif bicolore.
Eric DARRIERE, Peña ALEGRIA |
S'y côtoyaient pour estoquer les haricots cocos, le petit peuple des toros, des têtes familières, un ex-président de la Commission Taurine, Monsieur le Maire, aficionado de siempre, les «grognards» de la Vieille Garde taurine. On fut surpris de n'y point voir la plupart de ceux qui ont charge des destinées taurines de Dax. D'autres obligations plus impérieuses sans doute.
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Pascal DAGES, C.T.J.A. |
Non plus que la faune grouillante des callejons! Pardi, il fallait payer son repas!
Matinée chaleureuse où les champions des peñas s'affrontaient des plus honorablement dans une joute courtoise. Vainqueur, le maestro Pascal DAGES dont l' afición vibrante n'est plus à démontrer.
Après-midi rafraichissante du bolsin, d'observation des jeunes pousses.
Thibault GARCIA, Centre Français de Tauromachie, Nîmes |
Diego Aznar Ruiz de Saragosse |
Jose de Ciudad Real |
Yanis d'Adour Aficion |
Elèves appliqués qui récitent les leçons consciencieusement apprises avec ce défaut quasi général de vouloir composer la figure avant de songer à lidier. Connaissent-ils seulement le sens du mot lidia, et ce qu'il recouvre?
Lot de capeistas desigual, certains en début de parcours, d'autres très affutés avec un oficio qui les a promus ambassadeurs de leur écurie.
On aimerait tant voir surgir un cancre, un Manuel Benitez, un de ces mômes impertinents et géniaux qui viennent bousculer l'ordre établi, un de ces rebelles réticents aux normes et aux conventions en vigueur, un de ceux qui comprennent instinctivement l'esprit sans se soumettre grégairement à la lettre.
Ces jeunes gens proprets et sérieux, témoignent malgré eux d'un déficit d'alma, signe des temps...
Et puis, il y eut le petit Cristiano TORRES, fils de l'espada Ricardo TORRES de Saragosse, dont nous reparlerons.
Et cette errance poétique par les corrales où l'on se perd pour mieux trouver l'âme de la tauromachie.
Et les parois des chiqueros où les toros dessinent d'étranges paysages avant de jaillir dans la lumière.
Xavier KLEIN
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