photo de Illiana Tamayo.
Enfin une bonne nouvelle!
Après leur inexistence à la San Isidro, on ne manque pas de relever l'absence ou «l'économie» ô combien criante des «figuras» dans les cartels des grandes ferias de Pamplona et Bilbao.
Caprices de divas? Exigences financières excessives? Prétentions outrancières d'imposer toros ou compagnons de cartels?
Qu'importe, le résultat est là.
Et loin d'annoncer un désastre, nous voyons peut-être les prémices d'une nouvelle ère avec cette défection (ou cette démission) collective .
Les toros remettent chacun à sa place. Peut-être une page se tourne t-elle en catimini, celle de la surévaluation organisée d'un quarteron d'enfants gâtés qui exigent beaucoup et paient parcimonieusement, souvent en monnaie de singe.
Il n’est pas indifférent de relever que seul El Juli, torero complet, dont nous savons tous qu’il sait tout du toro et du toreo, sera omniprésent.
Il y a sans doute plus élégant et plus artiste, mais cet homme là entretient à mon sens une aficion des plus pures et une intelligence de son office qui se traduisent par nombre de ses choix et de ses actes.
Il est en train de comprendre et d’anticiper les évolutions en cours en modifiant petit à petit ses choix vers une camada dont il sait qu’elle pourra lui permettre de faire la différence grâce à sa technique éprouvée.
La dérive –la décadence?- esthétisante en cours, délite le sens profond de la fiesta brava et sans doute El Juli le perçoit-il.
Après leur inexistence à la San Isidro, on ne manque pas de relever l'absence ou «l'économie» ô combien criante des «figuras» dans les cartels des grandes ferias de Pamplona et Bilbao.
Caprices de divas? Exigences financières excessives? Prétentions outrancières d'imposer toros ou compagnons de cartels?
Qu'importe, le résultat est là.
Et loin d'annoncer un désastre, nous voyons peut-être les prémices d'une nouvelle ère avec cette défection (ou cette démission) collective .
Les toros remettent chacun à sa place. Peut-être une page se tourne t-elle en catimini, celle de la surévaluation organisée d'un quarteron d'enfants gâtés qui exigent beaucoup et paient parcimonieusement, souvent en monnaie de singe.
Il n’est pas indifférent de relever que seul El Juli, torero complet, dont nous savons tous qu’il sait tout du toro et du toreo, sera omniprésent.
Il y a sans doute plus élégant et plus artiste, mais cet homme là entretient à mon sens une aficion des plus pures et une intelligence de son office qui se traduisent par nombre de ses choix et de ses actes.
Il est en train de comprendre et d’anticiper les évolutions en cours en modifiant petit à petit ses choix vers une camada dont il sait qu’elle pourra lui permettre de faire la différence grâce à sa technique éprouvée.
La dérive –la décadence?- esthétisante en cours, délite le sens profond de la fiesta brava et sans doute El Juli le perçoit-il.
D’autant qu’en dépit de ses talents il ne peut guère s’aligner sur ce terrain là avec des Morante, des Tomas ou des Talavante.
En parfait lidiador, il paraît vouloir porter la compétition sur un terrain qui lui sera favorable: celui de toros plus techniques et moins complaisants, avec lesquels ses rivaux pourront sans doute beaucoup moins plastronner.
El Juli est jeune, il peut vieillir comme un grand cru et se hausser encore, dépassant le simple usage parfait de la technique pour, sans passer par le truchement de l’art de pacotille, parvenir au dépouillement et à la simplicité absolue qui sont la marque de la vraie grandeur.
El Juli est enthousiaste. On sent régulièrement en lui cette joie profonde de toréer.
El Juli a su s’ouvrir par le biais de sa fondation, un acte qui démontre qu’il ne court pas qu’après l’argent, même si nous ne devons pas oublier qu'il est l'initiateur du mouvement d'inflation des cachets (il a été le premier à passer la barre symbolique des 100.000 euros).
On aimerait que ce mouvement de deux grandes plazas se voie accompagné et soutenu par d’autres. Notamment par des arènes françaises qui, par là, se refuseraient aux diktats imposés par les vedettes génératrices d’une inflation ségrégatrice des tarifs qui prive progressivement la corrida de son assise populaire.
Et par dessus tout qu’elles reviendraient à une expression plus équilibrée de la tauromachie, tendance dont je suis personnellement assuré qu’elle finira par s’imposer.
Malheureusement, on préfère de ce coté des Pyrénées subir les modes que de les lancer.
On préfère surtout privilégier l’aspect économique de la «feria», dont la corrida ne constitue plus que l’ornement dérisoire et factice, un investissement à haut rendement et retombées multiples, à l’aficion de verdad.
Il s’agît là certes d’une tentation à laquelle il est difficile de résister politiquement et économiquement, mais il s’agît aussi à moyen et long terme de ne pas risquer le baiser mortel du cobra.
Culture et profit cohabitent mal quand il faut défendre la corrida. En tout cas, la culture ne saurait être le dérisoire alibi du profit.
Je pressens depuis longtemps, et la grogne montante de Las Ventas tend à le confirmer, que la génération des aficionados-gogos-bobos des années 90 est en train, soit d’être relevée par une autre cohorte, soit de muter vers plus d’exigence.
Peut-on se satisfaire longtemps de l’ennui prodigieux qu’on éprouve depuis 2 ou 3 ans dans les grandes arènes, devant des bestioles incolores, inodores et sans saveur, devant ces triomphes programmés et mis en scène, devant ces indultos de convenance?
Nul n’est indispensable et la nature a horreur du vide.
La floppée de ceux qu’on nomme «figuras» pourrait rapidement se voir débordée et remplacée par de nouvelles têtes.
Qui avait prévu Paco Ojeda, César Rincon ou José Tomas?
Ils ont jailli d’on ne sait où, parce que le besoin s’en faisait sentir et que les opportunités se présentaient.
Les absents pourraient bien avoir tort.
Qui va à la chasse perd sa place…
En parfait lidiador, il paraît vouloir porter la compétition sur un terrain qui lui sera favorable: celui de toros plus techniques et moins complaisants, avec lesquels ses rivaux pourront sans doute beaucoup moins plastronner.
El Juli est jeune, il peut vieillir comme un grand cru et se hausser encore, dépassant le simple usage parfait de la technique pour, sans passer par le truchement de l’art de pacotille, parvenir au dépouillement et à la simplicité absolue qui sont la marque de la vraie grandeur.
El Juli est enthousiaste. On sent régulièrement en lui cette joie profonde de toréer.
El Juli a su s’ouvrir par le biais de sa fondation, un acte qui démontre qu’il ne court pas qu’après l’argent, même si nous ne devons pas oublier qu'il est l'initiateur du mouvement d'inflation des cachets (il a été le premier à passer la barre symbolique des 100.000 euros).
On aimerait que ce mouvement de deux grandes plazas se voie accompagné et soutenu par d’autres. Notamment par des arènes françaises qui, par là, se refuseraient aux diktats imposés par les vedettes génératrices d’une inflation ségrégatrice des tarifs qui prive progressivement la corrida de son assise populaire.
Et par dessus tout qu’elles reviendraient à une expression plus équilibrée de la tauromachie, tendance dont je suis personnellement assuré qu’elle finira par s’imposer.
Malheureusement, on préfère de ce coté des Pyrénées subir les modes que de les lancer.
On préfère surtout privilégier l’aspect économique de la «feria», dont la corrida ne constitue plus que l’ornement dérisoire et factice, un investissement à haut rendement et retombées multiples, à l’aficion de verdad.
Il s’agît là certes d’une tentation à laquelle il est difficile de résister politiquement et économiquement, mais il s’agît aussi à moyen et long terme de ne pas risquer le baiser mortel du cobra.
Culture et profit cohabitent mal quand il faut défendre la corrida. En tout cas, la culture ne saurait être le dérisoire alibi du profit.
Je pressens depuis longtemps, et la grogne montante de Las Ventas tend à le confirmer, que la génération des aficionados-gogos-bobos des années 90 est en train, soit d’être relevée par une autre cohorte, soit de muter vers plus d’exigence.
Peut-on se satisfaire longtemps de l’ennui prodigieux qu’on éprouve depuis 2 ou 3 ans dans les grandes arènes, devant des bestioles incolores, inodores et sans saveur, devant ces triomphes programmés et mis en scène, devant ces indultos de convenance?
Nul n’est indispensable et la nature a horreur du vide.
La floppée de ceux qu’on nomme «figuras» pourrait rapidement se voir débordée et remplacée par de nouvelles têtes.
Qui avait prévu Paco Ojeda, César Rincon ou José Tomas?
Ils ont jailli d’on ne sait où, parce que le besoin s’en faisait sentir et que les opportunités se présentaient.
Les absents pourraient bien avoir tort.
Qui va à la chasse perd sa place…
Xavier KLEIN
5 commentaires:
sauf que ojeda a été ojeda pendant deux ans, ensuite il a fait de l'ojeda, tout comme l'stimable rincon, que j'ai vu se lever pour l'indulto de desgarbado, reste tomas, peut être le dernier mystique,mais qui au fond de lui avait bien senti il y a quelques années qu'il devait se retirer.
morante attend toujours son toro blanc et noir, et juli sait tout faire de a à z.
pour le reste, l'espagne fait la démonstration quotidienne qu'elle se fout royalement de la corrida, connaissant toutes les putadas politiques et financières du milieu.
reste le cas particulier de la france, où, en certain endroits la corrida reste entre les mains d'aficionados.
marché juteux, à conquérir, voir mont de marsan, ouf, on a vendu les places avant qu'on ne sache, ce que tout le monde savait que tomas n'y serait pas.
bref, souhaitons de gros progrès dans le textile: culotte pare corne, coquille en fibre de carbone, por que les survivants arrivent entiers, sans jamais faire de place aux sans grade..
Je trouve Xavier Klein très optimiste. Ce n'est pourtant pas son genre... Les nouvelles têtes ? Lesquelles ? Celles, sans doute si brillantes, qui refusent de toréer les novillos programmés à Parentis ? Quand à El Juli j'ai du mal à imaginer qu'il va réellement changer sa stratégie, même s'il en est capable. Pessimiste, je suis.
Il y a des jours comme cela où l'on est bien luné, et où on a envie de croire aux choses.
En fait, je suis optimiste par nature et pessimiste par raison.
Par expérience, les choses peuvent évoluer très rapidement en matière taurine.
Nous passons une période de vaches maigres en matière de novilleros: une pléthore de jeunes gens comme il faut, très jolis et mignons, très fades et sans caractère, bons faiseurs de passes, de cambiadas et redondos à la pelle.
Et puis parmi eux, tout à coup, un Del Alamo, sensiblement différent.
Pourquoi tous les ans devraient-ils porter des promesses?
Le numéro 1 dans les coeurs (El Juli) a tellement d'afición qu'il fait même afeiter ses propres toros...(cf Captieux)
Les plus grands ont leurs faiblesses...
Enregistrer un commentaire