Magnifique texte de l'ami Chulo Il a une gueule de pirate, juché sur son navire amiral des hauteurs de Tana (nota: Tananarive – Madagascar).
Il a quelque chose de minéral et des mains de granit qui protègent «ses» enfants.
On pourrait l'imaginer aussi, «talon» de rugby, genre teigneux, avec son cou de toro et ses épaules de fort des halles, mais il aime le football.
Et dans les yeux, quelque chose de très clair, comme l'air d'ici; de résolu, avec ces éclairs de gaieté du rire qui déchirent parfois un ciel lourd de compassion tendre.
Il a bâti une véritable ville qui regroupe, je crois, plus de 10 000 âmes, et il a d'autres implantations à Madagascar.
Il a arraché les femmes et les enfants d'ici aux décharges publiques; il leur a donné un toit, une vraie maison en dur, un travail, et une dignité.
Il a sécurisé des familles souvent matriarcales, parfois fixé les hommes, si volatiles. Ils construisent de nouvelles maisons, ou travaillent aux carrières de pierre, à l'artisanat, les travaux du bâtiment ou à la récupération de métaux.
Cette ville a une administration, un terrain de foot, des entrepôts, mais aussi des écoles pour les enfants, un dispensaire, pour tous.
Il dit sa fierté de ces vrais rescapés qui vont à l'Université et de ces cadres de son «entreprise» qui prennent le relai de la gestion, issus de cette filière.
Il y a aussi, bien sûr une grande église qu'ils ont construite aussi, simple et dépouillée.
On m'a dit que l'office du dimanche, c’était quelque chose! Un peu comme une messe de gospel, telle qu'on l'imagine, peut être un peu plus bordélique, car les malgaches aiment naturellement la joie et le rire, encore plus lorsqu'ils ont un toit, un travail et n'ont plus faim.
On imagine qu'il faut organiser cela, à tous de points de vue, trouver des marchés pour les productions, vendre, gérer, assurer l'ordre, éduquer, réguler plus ou moins la natalité que la misère rend galopante. Il faut également réapprendre à vivre sans le redoutable rhum malgache, qui est au rhum ce que le kérosène est à l'Armagnac hors d'âge, bien qu'encore plus nocif pour les neurones. Bref socialiser les laissés pour compte et équilibrer un budget qui ne peut être que fragile.
«Sa» ville est ordonnée avec ses maisons proprettes, ses rues.
Tout n'y est pas facile tous les jours, redonner de l'espoir n'est pas si simple, encore moins pour ceux dont le seul objectif dans la vie était de savoir ce qu'ils allaient bien pouvoir manger, à n'importe quel prix, quand par chance ils mangeraient.
Ça vous occupe une vie et vous donne de mauvaises habitudes.
Ça laisse aussi des traces, une tendance au laisser aller peut être, lorsque le lendemain est sans autres surprises que les surprises normales de la vie.
J'image qu'avec sa gueule de forban, il veille au grain, c'est ce qui se dit là bas!
Son charisme est immense, il a su organiser des soutiens et des réseaux, qu’il réanime tous les ans en Europe.
Son risque majeur est celui du succès, de démontrer de façon trop voyante qu’il peut exister une solution, hors de la corruption, des subventions qui tombent dans des trous noirs.
En un mot, cet espoir pourrait déranger, constituer un état dans l’état, un modèle dérangeant, un exemple vénéneux, un savoir-faire accablant. Car ici, les subventions des états sont des chasses gardées.
Je suis athée comme un pot de yaourt, dirait Marmande, pourtant chaque année je vais dans cette ville, je le rencontre parfois, le pirate «talon», et j’espère cette année assister à l’office joyeux du Dimanche, auprès de ces enfants aux rires d’étoiles.
Il a quelque chose de minéral et des mains de granit qui protègent «ses» enfants.
On pourrait l'imaginer aussi, «talon» de rugby, genre teigneux, avec son cou de toro et ses épaules de fort des halles, mais il aime le football.
Et dans les yeux, quelque chose de très clair, comme l'air d'ici; de résolu, avec ces éclairs de gaieté du rire qui déchirent parfois un ciel lourd de compassion tendre.
Il a bâti une véritable ville qui regroupe, je crois, plus de 10 000 âmes, et il a d'autres implantations à Madagascar.
Il a arraché les femmes et les enfants d'ici aux décharges publiques; il leur a donné un toit, une vraie maison en dur, un travail, et une dignité.
Il a sécurisé des familles souvent matriarcales, parfois fixé les hommes, si volatiles. Ils construisent de nouvelles maisons, ou travaillent aux carrières de pierre, à l'artisanat, les travaux du bâtiment ou à la récupération de métaux.
Cette ville a une administration, un terrain de foot, des entrepôts, mais aussi des écoles pour les enfants, un dispensaire, pour tous.
Il dit sa fierté de ces vrais rescapés qui vont à l'Université et de ces cadres de son «entreprise» qui prennent le relai de la gestion, issus de cette filière.
Il y a aussi, bien sûr une grande église qu'ils ont construite aussi, simple et dépouillée.
On m'a dit que l'office du dimanche, c’était quelque chose! Un peu comme une messe de gospel, telle qu'on l'imagine, peut être un peu plus bordélique, car les malgaches aiment naturellement la joie et le rire, encore plus lorsqu'ils ont un toit, un travail et n'ont plus faim.
On imagine qu'il faut organiser cela, à tous de points de vue, trouver des marchés pour les productions, vendre, gérer, assurer l'ordre, éduquer, réguler plus ou moins la natalité que la misère rend galopante. Il faut également réapprendre à vivre sans le redoutable rhum malgache, qui est au rhum ce que le kérosène est à l'Armagnac hors d'âge, bien qu'encore plus nocif pour les neurones. Bref socialiser les laissés pour compte et équilibrer un budget qui ne peut être que fragile.
«Sa» ville est ordonnée avec ses maisons proprettes, ses rues.
Tout n'y est pas facile tous les jours, redonner de l'espoir n'est pas si simple, encore moins pour ceux dont le seul objectif dans la vie était de savoir ce qu'ils allaient bien pouvoir manger, à n'importe quel prix, quand par chance ils mangeraient.
Ça vous occupe une vie et vous donne de mauvaises habitudes.
Ça laisse aussi des traces, une tendance au laisser aller peut être, lorsque le lendemain est sans autres surprises que les surprises normales de la vie.
J'image qu'avec sa gueule de forban, il veille au grain, c'est ce qui se dit là bas!
Son charisme est immense, il a su organiser des soutiens et des réseaux, qu’il réanime tous les ans en Europe.
Son risque majeur est celui du succès, de démontrer de façon trop voyante qu’il peut exister une solution, hors de la corruption, des subventions qui tombent dans des trous noirs.
En un mot, cet espoir pourrait déranger, constituer un état dans l’état, un modèle dérangeant, un exemple vénéneux, un savoir-faire accablant. Car ici, les subventions des états sont des chasses gardées.
Je suis athée comme un pot de yaourt, dirait Marmande, pourtant chaque année je vais dans cette ville, je le rencontre parfois, le pirate «talon», et j’espère cette année assister à l’office joyeux du Dimanche, auprès de ces enfants aux rires d’étoiles.
El Chulo
3 commentaires:
Chulo ami,
Seul un "athée en pot de yaourt" tel que toi, et revendiqué, pouvait écrire semblables vérités!... J'y vois comme un écho de ces paroles de BERNANOS: "En 1793, la place des royalistes de mon espèce n'aurait pas été à Koblenz mais à l'armée du Rhin"...
Assistant ce juillet à "l'office joyeux du Dimanche" tu prieras pour nous!
Abrazo fuerte - Bernard
"Le curé de chez nous, petit saint besogneux,
Doute que sa fumée s'élève jusqu'à Dieu.
Qu'est-c'qu'il en sait, le bougre, et qui donc lui a dit
Qu'y a pas de chêne en paradis ?
Qu'y a pas de chêne en paradis ?"
by georges. the brassens.
pa'ti my chulo. pa'ti y el padre pedro. y los minots de Mada.
ludo
pour ceux que celà intéresserait, et je viens de la découvrir, la pensée du pirate, un peu lointaine des ronds de jambes de ringards qui voient une occasion de pointer leur museau.
http://www.perepedro.com/fr/documents/RAPPORT_2009.pdf
ceci dit, c'est une vie, quarante ans d'efforts, à l'ombre, en tous cas jamais dans les hotels luxueux avec des has been qui viennent redorer leur blason avec des paroles définitives, sous d'improbables sunlights.
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