Sait-on que grâce aux satellites, aux drones et autres babioles électroniques, Big Brother connaît tout de nous?
Sait-on que depuis l’espace, grâce aux vertus de l’infrarouge, la moindre variation de température à la surface du globe, le moindre taliban qui fait son jogging ou fouette sa mouquère au fin fond de son territoire tribal, le plus petit barbecue organisée par Bachar el-Assad à Alep, sont immédiatement repéré par les «grandes oreilles» -qui en l’occurrence sont aussi les «grands yeux»- des «grands méchants loups» de Moscou, de Pékin ou de Washington.
Alerte maximum il y a quelques jours, lorsque l’on décela avec perplexité une intense activité calorique par 43° 47’ 14’’ de latitude Nord et 1° 24’ 11’’ de longitude Ouest, ce qui correspond très précisément aux coordonnée géodésiques d’une bourgade landaise du joli nom de Vieux-Boucau-les-Bains (http://www.tierrastaurinas.com/terrestaurines/actus/01-10-12/11-10-122.php).
Tels les rois mages bouleversifiés à l’apparition de l’étoile, on s’enquit de l’origine et de la nature du phénomène, des fois qu’un nouveau Messie fut né d’un cocu et d’une vierge...
Non, il ne s’agissait pas des feux celtiques de Beltane, ni de ceux de la Saint Jean, pas plus que de l’une de ces facéties ignées que goûtent dans ces parages certains «zantis».
Plus simplement -mais peut-on parler de simplicité en la matière- c’était la modeste contribution au réchauffement planétaire du génie local qui aime parfois à sortir de sa lampe pour associer les médiocres humains que nous sommes, si tellement peu schopenhauerisés, à ses méditations transcendantales.
Les plaisirs solitaires exigent parait-il, une grande débauche d’énergie, tous les boutonneux vous le confirmeront.
C’est apparemment le cas à Vieubouc, où l’Everest de la pensée taurine, l’inspirateur des figurasses, le suprême réformateur de la fiesta brava, tel le patriarche Moïse avec les Tables de la Loi, a généreusement condescendu à dévaler de son Olympe pour porter aux humbles mortels que nous sommes, les viatiques indispensables à la survie taurine.
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Comme toujours, le prophète souffle alternativement le froid et le chaud, oeuvrant dans l’ambiguïté salvatrice et le discours polymorphe qui lui permettent de toujours prétendre à avoir tout déclaré, dans la mesure où ayant avancé tout et son contraire, il finit à terme par avoir toujours raison.
Les arrières-pensées du gourou étant claires comme de l'eau de boudin ou «comme la combinaison de Cléopâtre, cousue de fil blanc», on relèvera avec ironie qu’il manie la litote avec infiniment plus de virtuosité qu’il ne mania jadis les trastos.
Ainsi, à propos de la pique, avance t-il résolument : «si le problème de l'instrument est digne d'intérêt, le vrai facteur d'innovation qu'il convient d'apporter au tercio de piques concerne surtout la manière dont il convient de l'utiliser» pour mieux revenir quelques lignes après sur la pique «française» qui tout de même, faut pas déconner, c’est aut’ chose, hein.
Surtout quand c'est un copain qui la fabrique...
Surtout quand c'est un copain qui la fabrique...
La litote c’est bien, mais la prosopopée, c’est mieux. Les deux premières solutions qu’il propose font, sans la nommer, la publicité d’une arlésienne, dont le nom commence par «Bo» et se termine par «ol». On se demande vraiment de qui il peut s’agir!
La troisième n’est pas mal non plus. Evidemment lorsqu’on ne fréquente que les ruedos de réputation cosmique, ou la Monumental de Rion des Landes, où l’on ne court que des non-piquées (excellentes au demeurant), on ne peut appréhender que dans certains lieux mal famés, si l’on «espace les lignes de 6 mètres» on risque de se retrouver avec un cercle minuscule au centre de l’arène, une cible pour jeux de fléchettes, ce qui ferait un peu couillon au final.
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Quant à l’ultime proposition, c’est le pompon, il ne s’agit de rien de moins que de l’enterrement de première classe du tercio de piques en en inversant totalement les données.
Je m’explique:
La faena de cape et de muleta reposent fondamentalement sur la pénétration par le torero de l’«espace vital» du toro, de son terrain. C’est parce qu’il arrive à jurisdicción, c’est à dire qu’il empiète dans la zone où le toro se sent menacé, que ce dernier charge pour l’en chasser. Tout cela suppose que l’action soit décidée et menée par le torero qui se positionne par rapport au toro et non l’inverse. C’est pourquoi en début de faena, le torero s’efforce de dominer son adversaire en partant des tablas (qui est son terrain naturel) pour gagner vers le centre (qui est le terrain naturel du toro). C’est cette intrusion, déclinée selon des modalités différentes à la muleta, qui fonde élémentairement l’acte taurin.
Tout cela, ce n'est pas moi qui le formalise, c'est le maître Popelin, et avec lui la totalité des autorités incontestables en matière taurine, qu'elles fussent commentateurs ou toreros (je parle des «gens sérieux» pas des gougnafiers contemporains en mal de «com»).
Tout cela, ce n'est pas moi qui le formalise, c'est le maître Popelin, et avec lui la totalité des autorités incontestables en matière taurine, qu'elles fussent commentateurs ou toreros (je parle des «gens sérieux» pas des gougnafiers contemporains en mal de «com»).
Par contre, on teste et on mesure la bravoure, c’est à dire l’agressivité offensive du toro, en lui proposant de pénétrer sur le terrain du binôme cheval/piquero.
Là, ce n’est plus l’homme qui doit entrer dans son territoire, mais le toro qui doit manifester l'instinct offensif, faire l’effort de rentrer dans celui de son adversaire qui, comme par hasard, se situe dans son terrain le plus défavorable: aux tablas et face au toril, querencia «naturelle» du cornu. Ce n’est pas le cheval qui marche au toro, c’est le toro que l’on entraîne au cheval (à distance croissante).
C’est une transition tactique et psychologique, le seul moment, où le toro a l’initiative de l’action, même si l’opération n’exclut nullement le travail de la cavalerie, les cites, les croisements, une faena équestre qu’on ne voit malheureusement que trop rarement. Une initiative dont usent parfois les toros encastés qui se ruent parfois sur la cavalerie, sans qu’on puisse les contrôler. Est-il besoin de rappeler une évidence aussi criante?
C’est une transition tactique et psychologique, le seul moment, où le toro a l’initiative de l’action, même si l’opération n’exclut nullement le travail de la cavalerie, les cites, les croisements, une faena équestre qu’on ne voit malheureusement que trop rarement. Une initiative dont usent parfois les toros encastés qui se ruent parfois sur la cavalerie, sans qu’on puisse les contrôler. Est-il besoin de rappeler une évidence aussi criante?
Evidemment, ce processus est un idéal qu’il convient d’éventuellement emménager, notamment en cas de mansedumbre. Un toro doit être piqué, y compris par le recours à la carioca où le dépassement des tercios si nécessaires.
Ce que propose le cárdeno océanique c’est exactement l’INVERSE, c'est à dire de préconiser que le cavalier se positionne par rapport au toro et provoque sa charge, interdisant toute évaluation de la bravoure «naturellement et spontanément exprimée».
Ce n’est ni plus, ni moins que l’adaptation scandaleuse des règles à la débilité du «toro moderne» et à la décadence du «toreo moderne».
C’est la capitulation et l’acte fondateur d’une anti-tauromachie dépourvue de tout sens, le combat authentique cèdant dés lors la place à ce qu’il nomme de façon éloquente, la «mise en scène».
C’est la capitulation et l’acte fondateur d’une anti-tauromachie dépourvue de tout sens, le combat authentique cèdant dés lors la place à ce qu’il nomme de façon éloquente, la «mise en scène».
Le simple fait d'avoir pensé cela, de l'envisager, de le théoriser suffit à disqualifier l'auteur. Car ce qui est en jeu n'est pas seulement le respect conservateur et stupide d'une orthodoxie, mais la mutation d'un combat en spectacle.
Contrairement au Gourou, je n'ai jamais imaginé représenter une autorité en matière taurine, je me contente d'exprimer des opinions. Mais que celui qui a la prétention d'être un maître incontesté en la matière se livre à des élucubrations aussi clairement absurdes et contraires aux fondamentaux les plus élémentaires le discrédite complètement.
Contrairement au Gourou, je n'ai jamais imaginé représenter une autorité en matière taurine, je me contente d'exprimer des opinions. Mais que celui qui a la prétention d'être un maître incontesté en la matière se livre à des élucubrations aussi clairement absurdes et contraires aux fondamentaux les plus élémentaires le discrédite complètement.
En fait, dans le fond, grimé sous un discours trompeur et racoleur, il n’a jamais renoncé, à son fond de commerce: cette tauromachie «moderne» que ne pouvant imposer frontalement, il s’efforce d’introduire par la bande et par ses propositions dilatoires.
C’est à cela que vise tout le dispositif.
C’est à cela que vise tout le dispositif.
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Le grand homme s’éviterait moult délires si, en lieu et place de ses divagations théoriques, il se donnait la peine d’opérer un transport de majesté et venait sur le terrain se rendre compte du travail continu et effectif de ceux qui ont vraiment à cœur la sincère réhabilitation du premier tercio. Un tercio réhabilité pour lui même et non pour faciliter la mise en œuvre de la tauromachie «moderne» à laquelle notre génie grisonnant n’a jamais vraiment renoncé qui subordonne tout au troisième tiers.
Il constaterait derechef, se soustrayant au ridicule de discours coupés de la réalité, que si ces questions «font débat sur les blogs espagnols», elles font acte dans certaines arènes françaises, qu’il ne fréquente pas et dont il ne parle jamais.
Il est vrai qu'il est plus aisé et confortable de pontifier auprès d'espagnols qui ne vous connaissent pas que de convaincre des français qui ne vous connaissent que trop.
A méditer, lorsque qu'on envisage d'en disserter. On s'aperçoit ainsi que ceux qui glosent sur l'importance accordée à la poussée du toro, ou sur l'effet de l'instrument devraient quelque peu réviser leur jugement. De fait, à l'origine, la rencontre était brève, intense et malheureusement définitive pour le canasson.
En la matière, la modernité a parfois du bon: on ne supporterait pas aujourd'hui, moi le premier, les premiers tercios d'antan...
Il est vrai qu'il est plus aisé et confortable de pontifier auprès d'espagnols qui ne vous connaissent pas que de convaincre des français qui ne vous connaissent que trop.
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Pour terminer sur une note plus constructive, tant qu'à donner dans le bizarre, ajoutons au dossier quelques contributions vidéos-burlesques, propres à inspirer les prochaines élucubrations du Grand Observateur: la pique revue et corrigée par artistes et farceurs, avant que d'en admirer dans de superbes documents d'époques les fondements antiques.A méditer, lorsque qu'on envisage d'en disserter. On s'aperçoit ainsi que ceux qui glosent sur l'importance accordée à la poussée du toro, ou sur l'effet de l'instrument devraient quelque peu réviser leur jugement. De fait, à l'origine, la rencontre était brève, intense et malheureusement définitive pour le canasson.
En la matière, la modernité a parfois du bon: on ne supporterait pas aujourd'hui, moi le premier, les premiers tercios d'antan...
Xavier KLEIN
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1 commentaire:
! o lala lala !
..j'avais racheté,hier, un kahn-à pets pour Espana-France..cassé ! de nouveau à la 94ème minute...goooal !
..super cassé !
Ce matin,mon lapin,..nouvelle livraison Express by "Ikea-napé sans frontières"...mais,grande marée bouc'alèse d'equinoche..lecture tranquilou de ton histoire de Piques4..et..à la 8ème ligne..à caballo sur le rosse kahn-apé..!6 piques 6 ! y 2 règatones épiques de verdad 2 !...y..pat-a-tras,..de nuevo..poil au dos.
Banzai !
le trés vieil ernesto
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