Humeurs taurines et éclectiques

mercredi 17 août 2011

Dépit dacquois

Je me suis fait souvent engueuler ces jours ci: la Brega faisant jachère depuis quelques temps. L'auvent de ma grange à refaire, béton et charpente, un truc assez dégueu qui porte le doux nom d'érysipèle et puis il y avait Dax...
L'hôpital public dispense une qualité de soin inégalée, mais allez expliquer à un jeune et talentueux interne syrien que l'érysipèle c'est bien, mais que tout de même il y a plus important dans la vie: Morante qui torée l'après-midi! Morante ne fait pas partie du vocabulaire médical, mais il possède des vertus curatives que je puis attester.
Je l'ai donc gentiment et poliment envoyé balader avec son internement hospitalier de trois jours sous perfusion antibiotique et après avoir rempli moult papiers et décharges, m'en suis parti vers les rives de l'Adour voir les dacquoises à l'oeil noir et l'andalou au cigare.
Bien m'en prit puisque j'y pu jouir des meilleurs muletazos de la feria par le maître de la Puebla. J'aurais pu aussi bien réintégrer sans dommage la compagnie charmante des infirmières ortheziennes durant les jours qui suivirent...
***
Durant la feria, Dax est un volcan qui glougloute. Vous savez ces grosse bulles de lave qui éclosent au sein de la fournaise rutilante! Rumeurs, indignations, diatribes de zinc et de barriques, déclarations péremptoires et définitives.
On s'y imagine au centre du monde cornu, à l'omphalos tauromachique absolu.

Et puis, on choit de son Olympe de province, on prend subitement conscience de la réalité planétaire, comme si le petit village tarbelle, par quelque miracle bien de «chez nous à Dax» eût pu se trouver préservé des malheurs des temps.
Heurs! Malheurs! Les dieux tutélaires de la cité, saint Pansart et sainte Cluque, avaient d'autres gatos à fouetter et les effets pernicieux de la mondialisation taurino-mundillesque sévirent en ces lieux, ni plus, ni moins qu'ailleurs.
On conclut, à l'heure de la pyrotechnie ultime, à la nécessité de dénicher le bouc émissaire, la victime expiatoire indispensable à sacrifier à l'ire plébéienne.
Je ne goûte nullement ces hallalis où l'on chasse un homme pour faire l'économie des constats de fond et de la remise en cause d'un système, et de l'esprit qui y préside.
Celui d'une corrida-spectacle malade de ses propres fondements.

Nous y reviendrons.

Il serait en tous cas nauséabond et dommageable que s'y mêlent des arrières pensées plus bassement politicardes que je sens malheureusement poindre ça et là.
Les prédécesseurs de Christian Laborde, Pierre Molas ou Jean Pierre Junca-Lamarque, quand ils ont été critiqués (et à l'époque je ne m'en suis guère privé!), le furent généralement sur des bases exclusivement taurines, il serait lamentable qu'il en advienne autrement. Ils ont eu également droit à leur période de rodage et à leurs ratés dans le labyrinthe complexe et glauque des arcanes du  mundillo, il conviendrait de s'en souvenir.
Je me bats pour que la corrida ne soit pas un enjeu politique: c'est l'un de mes griefs majeurs à l'endroit du boucalais enfumé. Refusons cette dérive là à Dax en réglant les conflits internes à la cité du péloïde par des explications franches et viriles s'il le faut, mais loyales et surtout exclusivement taurines.
***
Une jolie faena de Morante, une autre de Sergio Aguilar, les muletazos allurés de Curro Diaz, la découverte du talent du jeune Rafaël Cerro en novillada, une mansada prenante de Dolores Aguirre, et l'iconoclastie sacrilège et rafraichissante d'El Roque, on a vu mieux certes, mais on a vu pire également.
Peut-être convient-il enfin de se poser les bonnes questions, les questions de fond que j'évoque régulièrement dans la Brega (je ne suis nullement le seul...). Encore faut-il que certains qui prétendent les lire se donnent la peine d'aller au bout des articles: analyses et problématiques sont souvent complexes et s'accomodent mal du simplicisme réducteur qui fait loi de nos jours.
Mais pour le coup, les fous -ou convaincus tels- d'hiers s'avèreraient-ils les sages d'aujourd'hui?

Il n'a rien toujoujours rien compris ce journaliste qui sous-titre son article de sud-ouest par la déploration semble t-il fondamentale: «Cinq oreilles: tel est le bilan comptable des cinq corridas de la Feria.» (SO du 17/08/2011, http://www.sudouest.fr/2011/08/17/il-faut-chercher-des-nouvelles-tetes-476340-716.php): la merde, même oreillée restera toujours de la merde.
Cela c'est une vérité fondamentale! Et il faut reconnaître à Dax 2011 le mérite d'avoir profité de présidences globalement très sérieuses qui ont souvent renvoyé au toril des toros indignes ou infirmes et n'ont pas, comme ailleurs, voulu transmuter de la merde en caviar.
Xavier KLEIN




4 commentaires:

Marc Delon a dit…

Que l'hérésie pèle le cul des transmuteurs !

Anonyme a dit…

Cul pelé..à demi pardonné.
Et j'en sais quelque chose !

Ernesto (l'irrité de l'arriére train train ).

Anonyme a dit…

Don Xavier!!!!! President de la commission de Dax!!!!!
C'est AV qui va enrager!!!!

el Chulo a dit…

l'incendié du Boucau, la girouette incandescente, le fregoli de l'aficion qui veut importer les méthodes de ses pestilenciels amigotes propagandistes de la CEU et les membres du "nouveau" lobby madrilène, tout aussi douteux, sans parler de nos cotisations forcées à ses fiestas à l'Ambassade de France a encore frappé.
en plus il a des trous de mémoire semble t'il et peut avec la même mauvaise foi, et à quelques mois ou années d'intervalle dire tout et son contraire, tout en restant dans le domaine de la saloperie.
enfin je suppose que ses vertueux amis bayonnais par exemple, ont pu avoir Tomas à un prix défiant toute concurrence et imposer leur seule volonté vertueuse et implacable, puisque là Dax, au moins n'a pas pu leur faire concurrence.
la "sainte alliance" des 5 places importantes, les autres, allez vous faire aimer chez les grecs, ne présage rien de bon. me cago!