Humeurs taurines et éclectiques

mardi 24 mai 2011

Un procès d'intention reste toujours un procès.

«C’est ouvrir une digue qu’entamer un procès; avant qu’il ne s’engage, désiste-toi»
«Ancien Testament, Proverbes XVII, 14»
Je suis toujours étonné de la lecture que d’aucuns peuvent faire de ce que l’on écrit. D'autant plus étonné que les réactions, positives ou négatives, se multiplient.
 
Un étonnement tout à fait relatif en ce qu’avec un peu de vécu, on apprend que NOUS tendons tous à voir ce que NOUS voulons voir, entendre ce que NOUS voulons entendre et lire ce que NOUS voulons lire. Le NOUS en capitale supposant que je m’incluse dans le lot.
Exemple avec mon précédent texte qui s’intitule explicitement «PILORI STORY», dont l’exergue est pourtant on ne peut plus limpide: «Je ne reproche nullement aux amerloques d’être ce qu’ils sont, je leur reproche de nous vouloir comme eux.», dont le développement veut démontrer que:
1°) A travers les âges chaque peuple en situation d’hégémonie veut imposer ses valeurs.
2°) Les USA actuellement dominants font comme les copains et veulent imposer les leurs.
3°) Cette tendance s’illustre en ce moment par une campagne des médias anglo-saxons (et surtout américains) de dénigrement des valeurs et mœurs françaises.
4°) Cette campagne est relayée par des français.
5°) Les américains sont moins fondés que tous autres à donner des leçons de vertu.
6°) L’emprise anglo-saxonne ne s’exerce pas uniquement sur des questions de morale sexuelle, mais sur la morale tout court, notamment sur LEUR définition des rapports hommes/animaux, qui nous concernent au premier chef, celui de la tauromachie. Sans doute certains ont-ils oubliés que PETA, One Voice et consorts sont des produits d’importation US.
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En outre, me gardant bien de me prononcer sur une innocence ou une culpabilité de DSK, pour laquelle je n’ai (pas plus que les autres) aucun élément d’appréciation, je note seulement: «La question n'étant pas de savoir s'il est coupable ou non, mais de se refuser à traiter ainsi un humain de manière dégradante, quoiqu'il ait commis». C’est à dire de me prononcer sur la FORME et non sur le FOND.
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N’étant ni juge, ni juré, Dieu merci, je n’aurai pas à trancher sur une affaire qui me semble tout à fait délicate, parce qu’au bout du compte, ce sera une parole contre l’autre.
En outre, le système américain ne s’appuie pas sur la recherche de la vérité, concept d’ailleurs très problématique, mais sur la capacité à entraîner l’adhésion ou à provoquer le doute, ce qui s’avère substantiellement différent de la culture française.
Quant à s’illusionner sur les vertus d’un système qui, paraissant égalitaire, favorise outrageusement celui qui a les moyens de payer, c’est une autre chanson que je laisse à Eric Colmon, qui aime bien parfois nous jouer les pudeurs outragées, ce qui est assez amusant d’ailleurs.
Grand fou va!
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Je n’ai donc, sincèrement, aucune idée sur la culpabilité ou l’innocence des deux parties et de toutes manières, sur cette question comme sur d’autres (et notamment la tauromachie), j’essaie de faire abstraction de l’EMOTION pour préserver l’exercice de la RAISON.
Je me fous et me contrefous que le dit DSK soit de gauche, de droite ou d’extrême centre, la saloperie n’ayant pas de camp, ni de frontière et restant toujours intolérable.
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Je ne trouve aucune excuse à un viol, surtout sur une personne en situation d’infériorité (physique, sexuelle, sociale, etc.) et surtout par une personne ayant autorité.
Régulièrement ma pratique professionnelle me confronte avec des enfants ayant subi des agressions de ce type, et je suis particulièrement bien placé pour constater la souffrance et surtout les dégâts que telles abominations génèrent.

Si je donnais libre court à ma colère (et à ma sauvagerie), j'adopterais aisément la méthode Abélard pour régler leur compte aux immondes salopards qui, par leurs agissements, font que des mômes ou des adultes, se voient irrémédiablement souillés. J’en connais qui n’ont plus jamais prononcé un mot de leur vie…

Pour autant, je le redis: rien ne justifie d’appliquer la loi du Talion et de compenser une infamie par une autre.

Tout homme, quel qu’il soit, quoi qu’il ait commis, conserve pour moi un droit imprescriptible à la dignité, même et surtout s’il n’a aucune conscience du sens de ce mot.

C’est cela l'âme de ce texte.
C'est cela toute la différence entre la civilisation et la barbarie, entre la justice et la vengeance, entre une société qui se protège légitimement et une société qui prétend châtier.

La justice américaine ne me paraît aucunement exemplaire. C'est simplement un système différent, adapté à la culture du pays, avec ses avantages et ses inconvénients.
Un système qu'il ne me viendrait pas à l'idée de critiquer, si on ne s'employait à nous le présenter comme un modèle exemplaire et si la campagne des tabloïds américains n'était pas si virulente (comme elle le fut avec l'affaire irakienne).

On reconnaît une société à la manière dont elle traite ses détenus.

De ce point de vue, ni la France, ni les USA n’ont de leçons à donner à quiconque… ni à recevoir d’ailleurs. La tendance actuelle à systématiquement proposer des modèles à suivre (économiques ou autres) est parfaitement stupide et découplée de la complexité des situations.
Chacun serait mieux avisé de balayer devant sa porte.
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Pour conclure, je ne vois aucun inconvénient majeur à subir la critique. Encore faut-il qu’elle soit fondée sur le fond et la réalité de mes propos.

J’attends encore qu’on m’indique où et quand j’aurais traîné Eric Woerth dans la boue, où est quand j'aurais fait de DSK mon champion, où et quand je lui aurais trouvé des circonstances atténuantes.

Cela s’appelle un procès d’intention, non?
S’il n’y avait que celui-là!
Xavier KLEIN

NOTA: Quant à craindre que le «Tous pourris!» profite au FN, rappelons aux ignorants et aux distraits qu'en matière de cul, le révérend père Jean-Marie n’était nullement un perdreau de l’année, et jouissait (avec l’âge les raideurs se déplacent) de la même réputation que Dominique, nique, nique.
Son ex-épouse avait été tout à fait explicite sur le sujet, notamment lors de son interview très dénudée de Playboy où elle figurait, ô hasard troublant! en soubrette lubrique. Le Pen is, comme on dit aux States!
Pierrette Le Pen fait le ménage au FN (Playboy juillet 1987)
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7 commentaires:

Chinchon a dit…

Colmon est de pire en pire! Lui répondre est lui donner de l'importance! Son édito en réponse au votre reflète bien la mentalité et l'intelligence du personnage. Au contraire il faut le laisser s'enfoncer dans ses articles pourris et catastrophique. depuis quelques temps il balance a tout va et devient de moins en moins crédible. Je me demande encore pourquoi certains organisateurs arrivent a l'accréditer... Ce personnage ne mérite que le mépris des aficionados (surtout les jeunes qu'il considère comme faux aficionadod et bouche trou de gradin). Regardez (je parle aux personnes qui ne comprendraient pas mes propos) donc l'historique de ses chroniques depuis l'année dernière surtout celle depuis le début de l'année...

Ludovic Pautier a dit…

Dans le colmont , contrairement au cochon, rien n'est bon.

ludo

Anonyme a dit…

D'accord avec toi Xavier. On pourrait rajouter : NOUS écrivons ce que NOUS voulons écrire...
Si objective qu'elle soit, ton analyse, aurait été différente s'il s'était agi d'un VIP de droite. Pas dans l'équilibre et la pertinence du propos (qui sont toujours présent chez toi), mais sous l'angle d'attaque du problème posé. Personne n'échappe à ses convictions profondes, il ne faut pas s'en étonner. On ne peut pas demander à des dindes de dresser la table de Noël en chantant...

Xavier KLEIN a dit…

Tout à fait d'accord Anonyme.
Je voulais d'ailleurs développer cet aspect là lors d'un prochain article.

el chulo a dit…

sacré ludo!
tu roupillais?

velonero a dit…

Soyons cyniques et remercions les ricains d'avoir délivré la gauche française du répugnant DSK.

Anonyme a dit…

et remercions monsieur Klein d'avoir fait fermer le clapet de Colmont.