Ce mardi 1 novembre, Maître Henri CAPDEVILLE, notaire de son état, aficionado d'exception par vocation, homme d'honneur, d'amitié et de fidélité par nature, coussin sévillan au bras, espadrilles d'arc en ciel aux pieds s'en est allé s'asseoir paisiblement au tendido d'éternité.
Il s'en est allé avec les palombes, quand la campagne du Cap de Gascogne se pare des ors et des rutilances d'un traje de luces. Peut-être porteront-elles ses mannes sur les rives du Guadalquivir?
Maître CAPDEVILLE, Mitou pour les intimes, faisait partie de ces personnages que l'on croise sans jamais penser imaginable qu'on pût un jour ne les plus rencontrer.
Ils s'incrustent à notre insu -et à la leur- dans le décor familier et rassurant de nos vies, ponctuant les temporadas, piliers d'une permanence trompeuse du quotidien.
Aucune arène ne sera plus jamais tout à fait la même sans l'apparition fugace de Maître Henri, fidèle au poste, surgissant du vomitoire, la moustache réjouie, moqueuse ou courroucée, selon que les toros ou les toreros fussent ou non à la hauteur de ce que son éthique exigeante pouvait en attendre.
Le cher Henri n'avait pas l'afición hautaine et dédaigneuse de ceux qui croient savoir parce qu'ils jouissent de quelques vains honneurs ou de quelques prébendes glanés par la souplesse de l'échine. Tous pouvaient lui parler, et il parlait à tous, sans manières, avec conviction, dans ce jeu du verbe et de l'idée qui sied à l'aficionado de passion et de conviction qu'il était.
En vrai gascon de race, il méprisait élégamment l'obséquiosité, la bassesse et la courtisanerie. Il ne s'encombrait pas de ces palcos ou de ces callejons auxquels il aurait pu prétendre autant sinon plus que beaucoup d'autres. Il ne leur a jamais voulu sacrifier l'éthique sourcilleuse qui l'a toujours accompagné aux arènes, comme elle le dirigeait dans la vie.
C'est, je crois, ce qu'on appelle l'honneur, un mot certes bien désuet, qui perd l'un de ses plus fidèles serviteurs.
Mais il serait ridicule et insultant de réduire Henri CAPDEVILLE au rôle, somme toute bien restrictif, d'un aficionado de qualité, quand bien même l'aficion française le reconnut en le désignant à la présidence de la Fédération des Sociétés Taurine.
Il s'en est allé avec les palombes, quand la campagne du Cap de Gascogne se pare des ors et des rutilances d'un traje de luces. Peut-être porteront-elles ses mannes sur les rives du Guadalquivir?
Maître CAPDEVILLE, Mitou pour les intimes, faisait partie de ces personnages que l'on croise sans jamais penser imaginable qu'on pût un jour ne les plus rencontrer.
Ils s'incrustent à notre insu -et à la leur- dans le décor familier et rassurant de nos vies, ponctuant les temporadas, piliers d'une permanence trompeuse du quotidien.
Aucune arène ne sera plus jamais tout à fait la même sans l'apparition fugace de Maître Henri, fidèle au poste, surgissant du vomitoire, la moustache réjouie, moqueuse ou courroucée, selon que les toros ou les toreros fussent ou non à la hauteur de ce que son éthique exigeante pouvait en attendre.
Le cher Henri n'avait pas l'afición hautaine et dédaigneuse de ceux qui croient savoir parce qu'ils jouissent de quelques vains honneurs ou de quelques prébendes glanés par la souplesse de l'échine. Tous pouvaient lui parler, et il parlait à tous, sans manières, avec conviction, dans ce jeu du verbe et de l'idée qui sied à l'aficionado de passion et de conviction qu'il était.
En vrai gascon de race, il méprisait élégamment l'obséquiosité, la bassesse et la courtisanerie. Il ne s'encombrait pas de ces palcos ou de ces callejons auxquels il aurait pu prétendre autant sinon plus que beaucoup d'autres. Il ne leur a jamais voulu sacrifier l'éthique sourcilleuse qui l'a toujours accompagné aux arènes, comme elle le dirigeait dans la vie.
C'est, je crois, ce qu'on appelle l'honneur, un mot certes bien désuet, qui perd l'un de ses plus fidèles serviteurs.
Mais il serait ridicule et insultant de réduire Henri CAPDEVILLE au rôle, somme toute bien restrictif, d'un aficionado de qualité, quand bien même l'aficion française le reconnut en le désignant à la présidence de la Fédération des Sociétés Taurine.
Faut-il également rappeler qu'il fut aussi homme d'engagement en siégeant comme Conseiller Régional?
Ceux qui l'ont bien connu évoqueront surtout la générosité et le sens de l'hospitalité qui le portaient à ouvrir grand les portes de la demeure familiale, à cultiver l'accueil simple et de bon aloi qui signent la véritable élégance. Celle de l'âme et celle du coeur.
Quel jeune damoiseau de ma génération n'a pas fumé son premier havane ou goûté son premier fino dans la confidentialité du cabinet de la Maison Lamarque, admis par grâce exceptionnelle dans le cercle d'élite des hédonistes disparus, du dernier quarteron d'humanistes authentiques?
Cette vieille demeure emplie de joie et d'amitié recèle un secret, celui du paradoxe d'un brave homme de notaire qui parvenait à conjuguer avec talent les exigences contraires du conservatisme et de la liberté, des convictions et de l'ouverture d'esprit, de la ferme résolution et de la bienveillance.
On reconnaît l'arbre à ses fruits.
Qui a vu sa dépouille couronnée de fleurs par ses amis dans les arènes de Morlanne lors d'une vuelta de reconnaissance, qui a vu le sourire serein de Marie Odile son épouse, qui connait la droiture et la bonté de ses enfants, l'espoir de ses petits enfants, ne pourra douter de cet arbre là.
Henri, chapeau bas!
Vous méritiez le beau nom d'homme.
Ceux qui l'ont bien connu évoqueront surtout la générosité et le sens de l'hospitalité qui le portaient à ouvrir grand les portes de la demeure familiale, à cultiver l'accueil simple et de bon aloi qui signent la véritable élégance. Celle de l'âme et celle du coeur.
Quel jeune damoiseau de ma génération n'a pas fumé son premier havane ou goûté son premier fino dans la confidentialité du cabinet de la Maison Lamarque, admis par grâce exceptionnelle dans le cercle d'élite des hédonistes disparus, du dernier quarteron d'humanistes authentiques?
Cette vieille demeure emplie de joie et d'amitié recèle un secret, celui du paradoxe d'un brave homme de notaire qui parvenait à conjuguer avec talent les exigences contraires du conservatisme et de la liberté, des convictions et de l'ouverture d'esprit, de la ferme résolution et de la bienveillance.
On reconnaît l'arbre à ses fruits.
Qui a vu sa dépouille couronnée de fleurs par ses amis dans les arènes de Morlanne lors d'une vuelta de reconnaissance, qui a vu le sourire serein de Marie Odile son épouse, qui connait la droiture et la bonté de ses enfants, l'espoir de ses petits enfants, ne pourra douter de cet arbre là.
Henri, chapeau bas!
Vous méritiez le beau nom d'homme.
Xavier KLEIN
2 commentaires:
un bien joli texte, Président!
Et très juste. Merci pour ce moment de tendresse dans un monde de brute.
Effectivement, Monsieur Klein, c'est un très beau texte, un superbe et émouvant hommage à notre ami Mitou.
Aujourd'hui, de la part de ses amis, une plaque sera déposée sur sa tombe à Brassempouy.
Et en évoquant ce village avec sa dame fameuse, comment ne pas se rappeler la halte traditionnelle que nous faisions en compagnie d'Henri, à Séville, devant la capilla de la Pura y Limpia au Postigo del Aceite ? Je fis, en septembre dernier, une prière à la virgencita,pour la santé de notre ami. En avril prochain, il faudra lui annoncer qu'il ne reviendra plus jamais.
"Bendita sea tu pureza".
JLB
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