Humeurs taurines et éclectiques

dimanche 14 novembre 2010

UNE ECOLE TAURINE: POURQUOI FAIRE 2?

Il est des gens heureux de ne pas entretenir d'états d'âme.
Grand bien leur fasse! Ce n'est pas mon cas.
Je ne suis pas de ces moralistes qui veulent imposer aux autres mes valeurs et mes normes. Toutefois, je n'accepte pas en contrepartie qu'on m'impose celles des autres. La tolérance est un ascenseur qui ne peut fonctionner que dans les deux sens...
Il est une de ces «normes implicites» qui court, de ci, de là, presque innocemment, qui consisterait à penser que le chauvinisme et l'esprit de clocher sont des valeurs universelles.
Au désespoir de contredire, il existe encore quelques olibrius nullement affecté de ces maux.
Croyant en l'Homme (avec un grand H), peu leur chaut la nationalité d'un être humain pour juger de sa qualité.
La valeur, le talent, le mérite, ne sont pas affaires de passeport, même si l'on ne peut nier l'apport artistique propre à chaque culture et chaque peuple.
Qu'un torero soit français, espagnol, portugais ou guatémaltèque leur importe infiniment moins que sa manière de toréer et ce qu'il a à leur dire dans ce langage universel qu'est la tauromachie. Serait-il Rom que cela ne les affecterait pas plus...
J'appartiens à cette honorable et réduite confrérie, c'est dire que la thématique des «toreros français» et la nécessité d'entretenir l'espèce ne me mobilise et ne me touche en rien.
Pas plus que ne me touche le fait que tel athlète ou que l'équipe de France de tel ou tel sport soit Championne du Monde. Désolé, mais JE M'EN FOUS et je n'y peux rien! Si quelqu'un peut m'indiquer comment cela se soigne, et si surtout cela doit être soigné?
Cela dit, si cela mobilise et enchante les autres, c'est leur problème.
Pour autant, est-il choquant que certains se démarquent du conformisme franchouillard ambiant, quand tant d’autres largement majoritaires s’y prélassent?
Les braves gens n'aiment pas que l'on...
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En conséquence, que nous possédions notre ou nos usine(s) franchouillarde(s) de production de toreros en série m'importe tout aussi peu.
Il n'en va pas de même d'autres protagonistes de l'activité taurine. Une ganaderia ou une cuadra de caballos françaises génèrent de l'activité qui retombe sur l'économie locale et cela m'intéresse, surtout lorsqu'elles s'exportent.
De grâce, qu’on cesse donc d’imposer comme une exigence une politique des quotas, ou de «discrimination positive» qui, à mon sens, ne concourt EN MATIERE ARTISTIQUE qu’à la «médiocrisation» contemporaine. La tauromachie doit rester le lieu de l’excellence, quelque soit l’origine de ses acteurs.
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J'en viens à l'essentiel de ma critique du système d'écoles taurines.
Tel qu'il est conçu en Espagne, et tend à se répandre en France, il s'avère complètement interdépendant du mundillo. C'est un truisme de constater qu'une école taurine ne peut fonctionner qu'en pleine association avec les organisateurs de spectacles qui fourniront les «débouchés» et les opportunités concrètes de toréer à ses aspirants.
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Pour employer une terminologie «viardienne», on voit donc se constituer une politique taurine d'alignement réciproque entre l'offre et la demande.
On a ainsi entendu l'an dernier, lors de la réunion de l'Association des Organisateurs de Corridas et Novilladas du Sud-Ouest, le responsable de l'école locale demander aux empresas présentes de bien vouloir le consulter pour le choix des lots de novillos, afin qu'ils soient en pleine adéquation avec le niveau de ses pupilles.
On voyait déjà les figuras imposer leurs ganaderias, et dans ces ganaderias, leurs toros, on y parvient au niveau novilleril sans que cela ne paraisse choquer personne!
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Petit à petit, d'une extrémité à l'autre de la «chaîne de production», on en arrive ainsi, à la perversion la plus complète des valeurs. De bas en haut du système, ce sont les professionnels qui fixent non seulement les conditions, mais aussi les normes de ce qui doit être montré, de ce qui doit plaire, de ce qui doit prévaloir.
Le problème, c’est que d’évidence ces choix des professionnels ne brillent pas par la sanction du succès: les arènes se vident.
Plus grave, cette politique aboutit à un rétrécissement de la diversité taurine. Le formatage forcené qui en résulte produit non seulement de l’uniformité, mais aussi de l’inadaptation.
On en arrive à la situation tout à fait extraordinaire que certains organisateurs peinent à trouver des novilleros et notamment des novilleros français pour se confronter aux toros qu’ils ont choisis.
Ce fut le cas cette année à Parentis (ou l’organisation s’en est plainte) ou à Orthez. Les novilleros du sud-ouest (ou du moins ceux qui président à leurs destinées) ont refusé les propositions qui leur ont été faites aux motifs que les toros ne leur convenaient pas.
Une politique stupide à long terme. Tout le monde sait que sur 100 toreros qui passent l’alternative, seuls un ou deux pourront accéder au sommet de l’escalafon et prétendre «choisir» leurs toros. Pour la dizaine de ceux qui survivrons avec quelques contrats par an, le choix ne sera pas permis et ils auront toutes les chances de n’affronter que le type de toros de respect qu’ils auront refusés de combattre en novilladas.
Or on le sait, l’apprentissage se fait en novilladas, ou l’on est sensé acquérir les bases de la lidia. Après, dans la plupart des cas, il est trop tard!
Une politique encore plus stupide si l’on prend en compte qu’un organisateur ne se verra guère porté à intégrer au cartel d’une corrida, celui qui aura refusé de venir en novillada. On obère donc l’avenir de ces jeunes de deux manières: on les refusera parce qu’ils auront refusé… Certains devraient y réfléchir à deux fois (s’ils en sont capables!) avant que de bousiller l’avenir de leurs pupilles.
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On pourrait croire que j’exagère! Qu’on en juge! Les déclarations se multiplient pour valider la détérioration de la situation.
Il faut être tombé bien bas pour qu’un morpionnot de novillero puisse se permettre de déclamer à Madrid, à l’occasion de la novillada de Moreno de Silva, que «de tels toros ne devraient pas exister». Par delà sa bêtise, il aura au moins eu le mérite d’exprimer tout haut ce que la majorité du mundillo pense tout bas sans le dire.
Dans tous les cas, on est parvenu au paradoxe d’une demande réelle qui ne soit plus satisfaite par l’offre, de par le fait d’une attitude et d’une politique délibérées des professionnels et de leurs filières de formation, les écoles taurines.
Dés lors, peut-on, doit-on, encourager la mise en place d’un système qui favorise le monopole et surtout nous inféode aux diktats de la profession?
Pourquoi devrions-nous soutenir des écoles qui ne sauraient satisfaire nos besoins et nos demandes?
Xavier KLEIN
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Suite dans UNE ECOLE TAURINE: POURQUOI FAIRE 3?
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1 commentaire:

el chulo a dit…

eso, es perfecto, amigo Xavier, c'est exactement comme l'école qui doit se formater sur les besoins oh combien éphémères de l'industrie! Ridicule!
Fabriquons des serfs!