Humeurs taurines et éclectiques

lundi 7 septembre 2009

«Ce sera la faute à pas de chance»

"La chance est la forme laïque du miracle"
Paul Guth
En réponse à un commentaire récent de l’ami Chulo... il faudra bien tout de même recentrer le discours sur ce qui fait débat, "la tauromachie moderne" et ses trucages et ses superficialités et "le toro artiste moderne" qui pourraient bien mener la corrida à sa destruction pure et simple, lorsque les effets euphorisants et "taquilleros" de ces vagues de "triomphes" de pacotille et d'"indultos" en carton mâché seront retombés comme des soufflets nauséabonds.» http://bregaorthez.blogspot.com/2008/11/chronique-dune-mouche-3.html), il paraît utile de relever l’un de ces lieux communs, qui, sous des dehors de vérités «évidentes» et révélées, distillent l’essence du débat.
Dans POTINS BAYONNAIS (Terres Taurines édito du 7/09/09) on peut lire: «
Pour résumer l'impression générale, s'il n'y eut pas de protestations hier au terme de la course - juste une petite bronca très méritée pour le dernier toro - c'est que chacun avait compris que l'affiche était on ne peut plus prometteuse. Et quand une telle affiche ne "fonctionne" pas, cela s'appelle un accident.
Un peu comme le cartel dacquois de samedi prochain -Ponce, Juli, Castella face à des Victoriano del Rio -, plein de promesses aussi. Si cela ne marche pas, ce sera la faute à pas de chance, car tous les ingrédients sont réunis.
»
Il faut se souvenir de la réalité de ce que fût la «corrida de l’indulto». Je cite les paroles même du compte-rendu effectué par TT ce jour là à propos d’un lot de «demi-toros» et de «piètres adversaires»: «On en était à se demander si la sciure répandue sur le ruedo n'était pas le lit dans lequel la tête d'un veedor allait rouler...» (
http://www.terrestaurines.com/forum/actus/01-09-08/08-09-081.php). Desgarbado s’est avéré ce jour là, le seul «collaborateur» utilisable, après une série de toros sosos et décastés. Ce qui n’est pas sans expliquer son triomphe inespéré: après le pain de guerre on déguste le pain blanc comme de la brioche.
De même on a totalement oublié, ce que furent «les» vrais moments réellement tauromachiques de l’après-midi, soit les 2 faenas –notamment la seconde- du maestro Morante.
Si la réédition d’un tel lot (5 toros lamentables) est un «ingrédient» conditionnant un succès prévisible et, faut-il le croire, programmé, cela n’a rien à voir avec la chance, cela à voir avec une volonté délibérée de présenter ce type de spectacle.
En fait de chance, on aura plutôt celle de voir un lot faible (picotazos), fade et «carretonesque».
J’y serai, en fidèle abonné dacquois, et j’espère le contraire, tant pour les organisateurs que pour le public.
Je ne m’attends toutefois pas à un second miracle. Les obus tombent rarement dans le même trou! A moins que Don Victoriano n’ait eu le bon goût d’introduire dans cet «ingrédient», la puntilla de bétail vraiment encasté qu’il conserve en fond de finca.
Si cela ne marche pas, ce ne sera nullement un «accident», mais les résultats d’une politique taurine globale et d’une programmation qui, par delà Dax, veut nous imposer un modèle taurin, comme le suggère El Chulo.
Foin des hypocrisies! Quand donc les «clients» se dessilleront-ils et prendront-ils conscience que ce «toreo moderne» n’annonce que les prémices de Las Vegas, le vestibule de Don Bull?
Enfin, quelque soit le résultat samedi soir, hormis option très improbable où sortirait un lot de noirs démons sauvages, auquel cas le problème se poserait au niveau des sympathiques concurrents (que l'on excuserait aux motifs que les toros "ne servaient pas"), il ne s'agira pour certains que de la faute à "pas de chance" si les choses tournent mal.
De remise en cause, il n'en sera jamais question.
Qui veut prendre les paris?

Xavier KLEIN
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