Tous les moyens sont bons!
Certaines désinformations nauséabondes tendent à la récupération de la «gauche libertaire» en introduisant l'idée fausse et pernicieuse que la corrida serait un pur produit franquiste.
Le dernier cri en la matière est à l'idée que la République du Frente Popular s'apprêtait à prohiber la corrida avant que d’être vaincue par les putschistes.
S’il ne fallait qu’un seul argument-massue pour prouver le contraire, il suffirait de demander quel est le symbole le plus évident que l’on associe à la Guerre Civile.
Il en est un qui s’imposerait immédiatement: Guernica le chef d’œuvre de Pablo Picasso.
Tant le contenu du tableau que la personnalité de son auteur se rapportent sans ambiguïté aucune à la tauromachie.
Et si l’on demandait le nom d’une personnalité incarnant le calvaire républicain, sans doute sortirait majoritairement celui de Federico Garcia LORCA, lui aussi panégyriste de la «fiesta brava».
Bien entendu, on pourrait en citer par dizaines et la cause est entendue auprès de tous les historiens un tant soit peu sérieux et objectifs. Ce qui n’empêche nullement les négationnistes à tête chercheuse, contre toute évidence, et en les sortant du contexte, de faire feu de tout bois.
On trouvera toujours des photos où des toreros font le salut fasciste, comme l’on en trouverait d’athlètes, de footballeurs, d’artistes, voire d’employés municipaux.
Il en va de même pour l’une des uniques corridas célébrées en France sous l’Occupation, où les tendidos de Bayonne sont noyés sous les uniformes feldgrau. Une expérience non renouvelée, Adolf comme le Haut Commandement de la Wehrmacht, n’adhérant nullement à ce spectacle barbare et dégénéré, si peu aryen.
On ne songerait aucunement à reprocher au milieu du spectacle et de l’art français, du music-hall au cinéma, en passant par le théâtre et la chansonnette d’avoir abondamment prospéré durant cette période (qui fut d’ailleurs une période d’intense production artistique), pour distraire les troupes allemandes qui venaient en permission se refaire une santé et un moral dans le gai-Paris, entre deux massacres de partisans sur le Front de l’Est.
Mais on se le permet pour la tauromachie, comme on se permet tant de choses: les aficionados ne sont-ils pas des barbares que l’on peut traiter de la manière la plus dégradante, tout en conservant la bonne conscience des gens chébrans et comme il faut?
Jean ORTIZ, universitaire palois qui n’est pas précisément -c’est le moins qu’on puisse dire- un suppôt du franquisme, de l’extrême droite, voire de la droite, à écrit sur le blog «Lo taure roge» (cf ci-contre) un article édifiant à ce sujet.
ORTIZ, fils de républicain espagnol, n’étant pas particulièrement un plaisantin, on aura profit à en déguster chaque mot.
Xavier KLEIN
1 commentaire:
je connaissaez cet article de Jean Ortis. Une seule chose me chagrine est cette phrase: "Il est vrai qu'en juillet 1937, Madrid est menacée. Le danger fasciste se précise. Le gouvernement républicain va s'installer à Valence", qui est fausse historiquement, et me surprend sous sa plume. Le gouvernement légitime de l'Espagne, républicain, n'a pas déménagé en juillet 1937 à Valence mais au début de novembre 1936, juste avant d'ailleurs la première bataille de madrid, qui avait vu Madrid résister "miraculeusement" alors que tous la donnaient pour perdue pour la république.
ceci dit l'utilisation du franquisme est une manie chez les antis, voire d'ailleurs de hitler.Franco n'aimait pas du tout la corrida qui a eu autant de partisans à droite ou à gauche. Le torero el algabeno ami intime de queipo de llano, lui même très aficionado, est mort très tot dans les rangs des "franquistes". En général ce sont les subalternes qui se sont impliqués dans les milices toreras républicaines.
cette instrumlentalisation est stupide et sans le moindre fondement historique.
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