Humeurs taurines et éclectiques

vendredi 30 septembre 2011

La guerre des dates

Beaucoup de lecteurs de la Brega, et par delà un certain nombre d'aficionados m'interrogent sur les changements de dates des fêtes 2012 (et années suivantes), leurs causes, leurs incidences.
Je suis actuellement en situation d'en dire plus, d'une part parce que les divers protagonistes se positionnent de manière définitive, d'autre part parce que le débat étant lancé à Orthez, j'ai toute liberté d'en parler.

Sans aucune concertation préalable (seule une réunion d'information a été réalisée par Madame le Maire de Mont de Marsan), les municipalités de Bayonne et de Mont-de-Marsan ont décidé UNILATERALEMENT de changer les dates de leurs fêtes.
Victime de son succès, confrontée à des difficultés croissantes avec des publics «difficiles», Bayonne a avancé d'une semaine des ferias qui se déroulaient auparavant en août. Pour l’instant, aucune activité taurine (sinon une corrida équestre) n’est prévue durant les ferias. Il faut dire qu’à Bayonne, depuis longtemps, feria et tauromachie ne «collent guère», pour des raisons d’us et coutumes locaux.
Par contre, «la Madeleine» montoise qui commençait traditionnellement la veille du samedi le plus proche du 14 juillet à condition que le 14 juillet ne soit pas un samedi, et se terminaient le jeudi soir suivant.(http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAtes_de_la_Madeleine) recule d'une semaine.
Féminisme déplacé? Impulsion démocrate-chrétienne d’une élue MODEM pour la sainte-pécheresse (et non Pécresse!)? Madame le Maire a voulu que ces festivités coïncidassent et inclussent désormais le jour de Sainte Madeleine (le 22 juin). Cela provoque un recul d’une semaine des dates normales.

Si ces modifications portent des répercussions lourdes sur la tenue et les conditions générales des autres fêtes existantes (Saint Vincent de Tyrosse, Orthez, Garlin), du point de vue strictement taurin, elles peuvent s’avérer funestes pour tout le monde, et notamment pour les petites plazas.
C’est une chose pour Orthez d’être en concurrence le même jour avec nos amis de Tyrosse, c’en est une autre de l’être également avec Bayonne ou le Moun.

J’ai souvent écrit ici, que si la problématique des grandes plazas se posait surtout en termes de DEPENSES (qui pourraient être réduites avec une politique taurine plus pondérée et moins axée sur les figuras), celle des petites plazas, qui montent des festejos ad minima (c’est à dire avec un niveau de dépenses quasiment incompressible) se posait en terme de RECETTES.
100 places de corrida, cela représente 4500 euros (à Orthez). 200 ou 300 places en moins constituent dans ces conditions un déficit supplémentaire inacceptable pour le contribuable et intenable pour les budgets municipaux locaux.

On peut d'ailleurs sérieusement se demander si tout cela ne procède pas d'une stratégie murement réfléchie: celle d'une conquête des parts de marché représentées par le public des petites plazas.
Bayonne comme MdM connaissent les difficultés financières que l'on sait, qui ne font mystère pour personne. L'élimination des «petits» bénéficierait ainsi aux «grands».

Toutefois, les répercussions ne sont pas uniquement financières.
Toutes les communes n’ont pas la chance de bénéficier de la gouvernance de despotes, fussent-ils éclairés. Ainsi, si à Bayonne ou MdM les tsars procèdent par oukases, il demeure, encore, quelques lieux où le mot démocratie porte, envers et contre tout, un sens.
Ainsi à Orthez, une consultation est menée auprès de la population et des acteurs économiques et associatifs pour connaître leur sentiment sur l’opportunité des diverses options possibles pour réagir à cette situation (maintien ou changement des dates).
Le problème de la démocratie, tous les tsars vous le diront, c’est que lorsque l’on donne la parole aux gens, ces cons ont tendance à la prendre. Et pas toujours dans le sens qu’on attend. Personnellement, cela ne me dérange nullement, bien au contraire.
Mais il peut y avoir des effets pervers, entre autres, même si ce n’est pas le sujet central, de remettre en cause la tauromachie tout court. Indirectement, les caciques montois et bayonnais peuvent donc s’avérer responsables d’un débat et de réactions anti-taurines: merci Jeannot! merci Gene!

«Pousse toi de là que j’m’y mette», les mastodontes bayonnais et montois, ne considérant que leurs intérêts bien compris, des intérêts mesquins à court terme, qui font l’économie d’une vision globale, prennent le risque de la disparition des minots tyrossais et ortheziens, dans une compétition déloyale entre pots de fer et pots de terre.

C’est pour le moins curieux de la part de deux villes taurines -du moins paraît-il- dont le député-maire de l’une, Jean GRENET, dirige le groupe parlementaire taurin de l’Assemblée Nationale et le directeur des arènes, Olivier BARRATCHART, est président de l’Association des Organisateurs de Corridas et Novilladas du Sud-Ouest, et la maire de l’autre, Geneviève DARRIEUSSECQ est présidente de l’Union des Villes Taurines de France!
«Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais!».
Merci pour la concertation!
Merci pour l’intérêt général!
Merci pour cette défense de la tauromachie régionale!

Je souriais plutôt lors des grands discours de ces éminentes personnalités taurines, de ces avocats passionnés de «la cause», de ces soutiens inconditionnels du Patrimoine Trucmuche, je souriais à leur rodomontades, à leurs déclarations éperdues d’aficion, une main sur le cœur et l’autre sur le porte-monnaie.
Désormais, en contemplant cette charlottade,  je me tordrai de rire, et vous aussi sans doute, pour ce qu’il vaut mieux en rire pour ne pas avoir à en pleurer…

En général, je tiens à régler mes problèmes moi-même, à l'ancienne, sans le secours de personne.
Pourtant, devant ce diktat des grandes plazas, il sera intéressant de voir la réaction, la mobilisation et la solidarité de l'afición.
Le problème n'étant pas de savoir si l'on est d'accord avec la ligne taurine ou la personnalité de tel ou tel, le problème de fond étant de savoir si l'on cautionne ces coups de force, objectivement préjudiciables à la tauromachie du sud-ouest.
N'oublions pas que Barcelone a chu parce qu'il n'y avait plus de tissu taurin secondaire en Catalogne. A ce compte, il y a péril à détruire celui du sud-ouest pour des petits profits à court terme.
Il sera également intéressant d'observer le positionnement des uns et des autres.
Moi, en tous cas, je serai le 22 juillet 2012 à Tyrosse, ne serait-ce que pour soutenir les copains.
Depuis le temps que je n'y suis pas allé! A quelque chose malheur est bon...
Xavier KLEIN

ATTENTION RAJOUT: Vous pouvez-vous prononcer, en précisant votre adresse pour éviter les tricheries (votes multiples) en utilisant le bulletin ci-dessous ou par fessebouc (http://www.facebook.com/pages/Orthez-concerts-et-%C3%A9v%C3%A9nements/168494719874996?sk=wall#!/pages/Orthez-concerts-et-%C3%A9v%C3%A9nements/168494719874996)



jeudi 29 septembre 2011

UN RECUL MORAL.

 Denis GUERMONPREZ, dit «Dionxu», aficionado de qualité, me fait parvenir un article de Francis WOLFF, paru dans le quotidien El País du 26/09/2011 (merci pour la traduction Denis). A méditer...

La fête des taureaux est une des créations les plus originales de la culture hispanique, et est à la fois porteuse des valeurs humaines plus universelles: courage, grandeur, honte, loyauté, rituel de la mort, domination de l'animalité dans l'homme et en dehors de lui, création de beauté à partir de son contraire, le chaos et la peur. Il serait possible que cette invention culturelle originale succombât à un conformisme qui a à peine, une apparence d'universalité, l'universalité sans goût de McDonald ou de Coca-Cola? Si un jour ou l’autre, les courses de taureaux disparaissaient, ce serait assurément une grande perte pour l'humanité et pour l'animalité.

Nous serions devant une perte culturelle et esthétique, bien sûr, mais aussi devant une transgression éthique. Pour certains, l'interdiction de la tauromachie leur semble être un «progrès» de la civilisation. Simple apparence. L'animalisme n'est pas une extension des valeurs humanistes, mais sa négation: parce que, en essayant d’amener les animaux jusqu'au niveau auquel nous devons traiter les hommes, nécessairement nous rabaisserions les hommes au niveau auquel nous traitons les animaux.

Je ne nie pas que nous ayons des devoirs envers les animaux. Il serait immoral de trahir les relations d'affection que nous maintenons souvent avec nos animaux de compagnie. Aux animaux domestiques, qui ne sont domestiques que par leur viande, leur laine ou leur force au travail, il est en effet immoral de les traiter comme s’ils n’étaient que  «des objets» comme cela existe de manière scandaleuses sous toutes les formes d'élevages industriels mécanisés; mais nous décrétons qu'il est moral les tuer. Et avec les millions d'espèces d'animaux sauvages qui peuplent les océans, les montagnes et les bois, nous avons des devoirs écologiques, comme le respect des écosystèmes ou de la biodiversité.

Le taureau de lidia n'entre dans aucune de ces catégories. il n'est pas un animal sauvage, puisqu'il est domestiqué par l'homme, ni un animal domestique, puisque n'importe quelle tauromachie suppose la préservation de son instinct naturel d'hostilité envers l'homme appelée «bravoure». Pour cet animal, une vie conformément à sa nature insoumise et sauvage doit être une vie libre et naturelle, et une mort conforme à sa nature d'animal brave doit être une mort au combat, contre cet homme-là qui attente à sa liberté : il affiche à ce moment sa suprématie dans son propre terrain. Vivre libre et mourir en luttant il est le destin de principe du taureau de lidia.

N'importe quelle interdiction serait un recul moral. Le sens et la valeur de la course de taureaux reposent sur deux piliers: la lutte du taureau qui ne doit pas mourir sans avoir pu exprimer réellement ses facultés offensives ou défensives; et l'engagement du torero, qui n’a pas le droit d’affronter son adversaire sans se jouer la vie. Risquer sa propre vie est un devoir du torero. C’est le prix qu'un maestro doit payer pour avoir le droit de tuer l'animal respecté, au lieu de le sacrifier d'une façon occulte et mécanique.

Cependant, nous devons l'avouer: aucun argument ne pourra jamais convaincre ceux qui se représentent la corrida comme la torture d'un animal innocent. Ils ne comprennent pas la véritable nature de la lutte de l’animal brave, et, en voulant éviter la mort de quelques uns de ces taureaux, ils condamnent en réalité toute l’espèce, occultant par la même la courte et abjecte vie des veaux domestiques élevés en batterie ainsi que les taureaux domestiques en pleine liberté... Ils seront convaincus de tout cela. Ces arguments seront toujours insuffisants devant la réaction immédiate et passionnelle avec lesquelles ils s'indignent et crient : «Non, Non, pas cela».

Il est vrai que face à ces réactions, les aficionados opposent très souvent leur propre passion. Nous pourrions nous cantonner à cette nette opposition de passions si celles-ci pouvaient en rester là. Mais le problème est que l'une exige l'interdiction de l'autre. Et là, le rôle du politique devrait être de garder raison en proclamant: «S’il advenait que les courses de taureaux dussent disparaître un jour, ce serait parce que la passion aurait disparu. Se serait endormie. Jusqu'à maintenant, il serait prudent de laisser chacun à sa passion et de faire en sorte que le principe de liberté règne de manière primordiale».

Salomon est juif!


Au crétin anonyme qui m'a collé un «juden raus» dans la boite aux lettres

Connaissiez-vous Salomon?
Saviez-vous que Salomon était juif?

De cette brillante élite intellectuelle du judaïsme ashkénaze qui, de Sigmund Freud à Albert Einstein, a tant contribué au progrès des sciences et de la pensée humaine.
Salomon REINACH et ses deux frères (Joseph et Théodore), tellement savants, érudits et brillants que les chansonniers de la Belle Epoque les brocardaient à partir de leurs 3 initiales (J,S,T) en les surnommant «les frères Je-Sais-Tout».

Elève de l’Ecole Normale Supérieur et de l’Ecole d’Athènes, Salomon publie une bonne dizaine d'années avant le «Totem et tabou» de Sigmund FREUD (1913), «Totems et tabous», un texte pénétrant d’anthropologie mythique, dont le viennois s’inspirera sans vergogne.
En fait, esprit universel et … polyglotte, Salomon introduit en France les avancées de l’Ecole de Cambridge et notamment de William Robertson Smith sur l’étude des origines des religions.

En quoi Salomon, les totems, les tabous, les cultes, mythes, mites et religions peuvent-ils intéresser les torophiles de base, ô public chéri mon amour?
Tout simplement en vous dévoilant que notre cruauté, notre barbarie proverbiales procèdent des ressorts les plus antiques, d’une troublante universalité des plus archaïques.

Dans un passé maintenant lointain, j’avais travaillé sur les études de Reinach et notamment l’une d’elles qui portait sur les Bouphonies (Βουφόνια), ces fêtes dipoliennes qui se tenaient dans l’Athènes antique au mois de scirophorion (juin).
On faisait tourner des taureaux (ou des bœufs selon les sources) autour d’un autel où étaient disposés des gâteaux sacrés. On se ruait sur le premier qui s’avisait d’en boulotter, on l’abattait, le dépeçait et on le dévorait lors d’un banquet.
On reconstituait le bœuf en bourrant sa dépouille de paille pour l’exposer publiquement.

Mais le plus étrange n’est pas là!
Le prêtre, «bouphonos» (βουφόνος) qui l’avait sacrifié était poursuivi, contraint à s’exiler (provisoirement) hors des limites de la ville.
Après un procès tenu au Prytanée, on accusait successivement les vierges qui portaient l’eau pour affûter la hache, puis l’affûteur, puis celui qui l’avait porté, puis celui qui l’avait touché, etc., pour terminer par l’exécuteur.
Pour finir, le tribunal concluait à la culpabilité de … la hache qui en grande pompe était précipitée dans la mer.
Ce rite a donné lieu à de multiples interprétations, notamment à la thèse de l’exorcisme d’une culpabilité collective. A ce titre, on peut le rapprocher du rite judaïque du bouc émissaire, chargé des péchés de la communauté et envoyé périr dans le désert.

Si comme moi, vous vous attachez à comprendre l’histoire et la signification des œuvres des Hommes, la lecture de Salomon, très pédagogique et claire ne pourra que vous ravir. En dépit d’un siècle d’existence, beaucoup de ses analyses et de ses interprétations demeurent toujours vraies.

On notera avec quelque délice que le mot bouphonos (βουφόνος: sacrificateur, frappeur de bœufs) est indirectement à l’origine du terme «bouffon».
Si un sauvageon ou un indigène de la république vous apostrophe: «Hé, bouffon!», ne vous en offusquez pas, IL A MILLE FOIS RAISON! Comme Monsieur Jourdain, il fait de l'anthropologie sans le savoir.
Nous appartenons à la caste sacerdotale des «sacrificateurs de toros».
Si en outre, il outrecuide en vous traitant de fils de pute, IL A EGALEMENT RAISON, l'insulte en tant que rituel primitif et magique pour détruire la force vitale de l'adversaire, remonte aux origines de l'humanité.
Si en plus, il se déculotte et vous présente son arrière-train, pâmez-vous, c'est vraiment un érudit, puisqu'il réédite l'une des plus antiques pratiques, vous incitant à la sodomie pour préserver le patrimoine génétique du cheptel féminin de son clan. Au risque de la consanguinité et de l'inceste, le con!
En fait la susceptibilité est trop souvent affaire d'ignorance...

Salomon REINACH, contemporain d'Alfred Dreyfus, a bien été forcé de se rendre compte qu'il était juif.
On s'est ardemment chargé de lui faire savoir.
Ses mérites, son immense savoir, ses superbes intuitions scientifiques, la lumière de la connaissance qu'il a contribué à porter dans son siècle à ses frères humains, tout cela ne l'a pas empêché d'être marqué au fer de la souillure antisémite.
Oui, Salomon est juif...
Et alors!
Xavier KLEIN

A lire:
«Cultes, mythes et religions», 1905 réédité dans la collection Bouquins
«Orpheus», 1909

Et puis zut! J'peux pas résister plus longtemps:


mardi 27 septembre 2011

Clameurs

Surfant sur la toile comme ils disent (m'ont jamais vu sur une planche aquatique les types!), je tombe sur un blog taurin que je ne connaissais pas.
C'est intelligent, bien informé et surtout bien écrit, ce qui devient rare. Je n'ai parcouru que quelques pages, mais il me semble que l'exploration de ce territoire inconnu vaut la peine.
Et puis Papa Gato, l'auteur, prétend adorer «philosopher sous la tonnelle». Un homme qui philosophe sous les tonnelles avec les accessoires oenologiques à portée ne saurait être foncièrement mauvais!

Le seul point négatif c'est ce pu...in de pseudonyme.
Je hais, j'abhorre, j'exècre, je déteste, j’honnis les pseudonymes, comme je hais, j'abhorre, j'exècre, je déteste, j’honnis les loups dans les bals masqués.
Dans la «tradition» théologique cabalistique (comme dans d'autres traditions) l’appellation détermine l’existence.
Dieu nomme, «appelle» et ce qu’il appelle «devient», accède à l’existence.
La parole et le «nomen» déterminent donc ce que l’on est.
Un pseudonyme me paraît dans ce contexte comme une manière de reniement de soi-même.
Bien différent du nom secret que tout être recèle et qui, toujours selon la «tradition» doit être caché.
Chez les indiens des Amériques, comme chez les chamans de Sibérie ou les anciens celtes, révéler son nom secret, c’est donner à l’autre pouvoir sur soi, la parole étant acte sacré.
Le nom secret est la clef de l'âme.
C’est peut-être cette survivance d’un mode de pensée archaïque, de type magique, qui guide ce goût des pseudos.

Enfin, «Gato» (le chat?), il y a pire… et il y a surtout meilleur dans ce qu’il dit!
Xavier KLEIN
***

Paulette a rejoint les verts pâturages


L’actrice Paulette DUBOST qui s’était manifestée contre la tauromachie est décédée mercredi 21 septembre 2011 à l'âge canonique de 100 ans.

Sympathie et condoléances à sa famille et à ses proches.

Sa dépouille a été incinérée.
Une sage précaution par les temps qui courent, surtout dans ce milieu.
On sait beaucoup de «zantis» fort peu respectueux et habiles à profaner et à insulter les morts. Comme ce fût le cas avec la tombe de Julio Robles et plus récemment à Nîmes avec la statue de Nimeño II.
Les témoignages de respect rendus aux défunts, le plus vieux témoignage civilisateur de l’humanité régulièrement battu en brèche par les nouveaux barbares et les modernes extrémistes, qui souillent les cimetières juifs, musulmans, mais aussi les tombes et les monuments des toreros!

La haine et la bêtise n’ont aucune limite et l’on voit de quel coté elles se manifestent.

Un dernier regret pour Paulette. La formidable nouba annoncée à grands cris pour son centenaire par ceux qui l’instrumentalisaient n’a pas eu lieu (http://bregaorthez.blogspot.com/search/label/Paulette%20DUBOST). Comme les dernières manifs qui ne font guère florès.

Décidément on comprend la vindicte des «zantis» devant leurs déconvenues successives et leur jalousie des rituels taurins qui, eux, se déroulent régulièrement, dans leur magnificence, réunissant les milliers de personnes à côté desquels, le vibrionnement médiatique d’une poignée d’excités fait bien pâle figure.
Enfin, cela donne aux insignifiants l’illusion d’exister et de donner un sens à leur vie par trop falote!
Xavier KLEIN

En hommage, l'inoubliable chef d'oeuvre d'André Hunebelle, maître du nanard. Encore merci Paulette de cette publicité drolatique faite à la fiesta brava!



vendredi 23 septembre 2011

«la France une fosse à purin où toute la merde des autres cultures est venue polluer la nôtre!»

Entre racisme et parallèle peine de mort/corrida.
 
«[...] En 1981, Mitterrand choisissait de défendre l’éthique en abolissant la peine capitale, en 2011, l’autre Mitterrand choisit d’anoblir la torture animale… 30 ans de régression qui ont fait de la France une fosse à purin où toute la merde des autres cultures est venue polluer la nôtre!
Monsieur le Président, intervenez enfin, montrez que vous n’êtes pas totalement dénué de courage, relevez ce pays qui se noie dans la honte ! Si l’homme d’Etat a abandonné son poste alors je m’adresse à l’homme et vous demande, au nom des générations futures, de redonner à la France un peu de sa dignité perdue…
Ne décevez plus les Français qui vous ont apporté leur soutien!»
Brigitte Bardot
Présidente


Au moins on sait où se situent les «gentils-zantis»: chez ces français qui ont apporté leur soutien à Sarkozy et qui sont apparemment déçus.
On ne peut pas être et avoir été...
Elégant n'est-ce pas?

mardi 20 septembre 2011

Vae Vic (tis)

Photo honteusement barbotée à Marc DELON qui voudra voir là un hommage!
Dernièrement, l'évènement taurin important n'était pas vraiment à Dax où Toros y Salsa déployait ses fastes. Il n'était pas non plus en Arles, ni à Nîmes, ni dans quelque ville d'Espagne.
Dernièrement, l'actualité taurine vraiment importante était à Vic-Fezensac où se joue une partie dont les attendus donneront une indication sociologique primordiale quant à une «certaine idée» de la fête.

Pour ceux qui en ignoreraient encore, la municipalité procédait à une consultation sur le maintien ou la suspension pendant deux ans de Pentecôtavic. Etant entendu que la mesure ne concerne que la partie dyonisiaque de l'évènement, la partie taurine n'étant nullement en cause.(voir les liens ci-dessous).
En dehors du fait que je suis partagé sur la question –certains arguments de part et d’autre me paraissant valides- il n’est pas question ici de se substituer ou de porter jugement sur la libre décision des vicois qui sont les premiers et, insistera t-on, les seuls concernés.

Cette initiative pose un certain nombre de questions qui me paraissent des plus fondamentales en ce qu’elles touchent au sens et au rapport même de la tauromachie d’une part et de la Fête (avec un grand F) de l’autre.
Un rapport complexe et déterminant.
Un rapport également évolutif, dont la mutation devrait interpeller.

Découpler l'une et l'autre n'est nullement anodin.
On sait combien les deux phénomènes interagissent, tant au niveau économique, que -bien plus fondamentalement- symbolique.
Du point de vue économique, les festejos bénéficient de l'environnement créé par un événement plus global. Les corridas ou novilladas «isolées» d'un contexte ont quasiment toutes fait long feu, particulièrement dans les petites localités.
Qui n'a pas ressenti, lorsqu'elles existaient encore, le sentiment d'incomplétude d'une tarde triomphale d'où l'on sortait des arènes pour retomber brutalement dans la banalité du quotidien?
Pour «signifier», la corrida gagne à demeurer le paroxysme et l'accomplissement d'une démarche festive, «l'eucharistie de la messe dyonisiaque» en quelque sorte.
C'est d'ailleurs la problématique posée à Bayonne ou fêtes et corridas peinent à s’accorder. On remarquera toutefois que les corridas de clôture de la temporada dacquoise par exemple, ont réellement décollé lorsqu'on leur a adjoint l'écrin et le faire-valoir de la salsa et de la convivialité des casetas.

Pour autant les évènements concernés bénéficient incontestablement de l'existence des festejos qui leur donnent sens et en constituent le couronnement, et la saveur sans égale.
La plupart des ferias françaises du sud-ouest -pour évoquer ce que je connais- se réduiraient à de tristes beuveries sans l'apothéose quotidienne du rituel taurin. Même et y compris si la plupart des acteurs ne se rendent pas aux arènes. Noël, Pâques, le 1er ou le 8 mai sont des fêtes, même si l'on ne fréquente pas à la messe, les défilés ou les monuments aux morts.
On peut donc appréhender le découplage entre fêtes et corridas, non seulement du point de vue du succès de chacune, mais particulièrement sous l’angle symbolique.

La situation de Vic-Fezensac n'est guère symptomatique dans la mesure ou la cité gersoise représente un cas à part, tout à fait spécifique et hors normes.
Voilà un petit village de 3500 âmes qui se voit promu chaque année au rang de phénomène de société par l'afflux brutal de dizaines de milliers de festayres?
Cet engouement croissant pour des grands évènements festifs répond sans doute à de multiples ressorts. Le besoin grandissant d’exutoire d’une société en crise qui se moralise et se police (à tous les sens du terme) à outrance se conjugue avec l’isolement des individus d’une société émiettée où la communication –y compris virtuelle (internet, etc.)- s’est substituée à la relation humaine.

Pourquoi la multitude -de jeunes surtout- choisit-elle de se rencontrer à Vic, et pour y faire quoi?

Pour «s’éclater» qu’ils disent, ceux qu’on qualifie (ou déqualifie) de cette appellation de «festayre» qui me déplait souverainement.
L’inconvénient, c’est que le dit «éclatage» est devenu une fin en soi, et non le moyen ou la conséquence de la pratique festive.
L’«embuscade», le coup de pied de barrique ou le godet accidentel de trop ont laissé place à l’ingurgitation massive, délibérée, sans subtilité et sans âme au «cul des bagnoles», l’objectif étant de se propulser au préalable et dans les délais les plus brefs dans l’état d’éthylisme avancé que les générations précédentes mettaient plusieurs heures, voire la nuit à artistiquement élaborer.
C'est une triste et vulgaire ingestion de type anglo-saxon ou nordique (la «saturday's party») qui prend désormais le pas sur ce qui était, n'en déplaise aux pisse-vinaigres, un acte culturel et artistique bacchique ou rabelaisien de haute volée (c'est Antoine Blondin qui me l'a assuré...).
Avant l'ivresse était une conséquence, maintenant, c’est une raison en soi et une cause.
On ne boit plus parce qu’on festoie, on parvient à festoyer parce qu’on a bu…

La règle du jeu ayant changé, on comprend très bien que culturellement les indigènes ne suivent pas d’un bon œil cette mutation qui modifie l’esprit primitif de la fête et en quelque sorte le «contrat initial».
D’autant que d’un événement local, géré par des locaux, on est passé à un événement régional voire quasi-national dont nombre d’acteurs ne sont plus originaires du cru.
La multiplication des débits de boisson temporaires dont la gestion est assuré par des «estrangers», qui viennent engranger les bénéfices en n’assumant que bien peu les dépenses, motivés par des considérations principalement pécuniaires  est à cet égard scandaleuse.

Il faut être irresponsable voire irrespectueux pour exiger du budget d’une petite commune qu’il assume une telle charge, soit 160.000 euros (11 % des impôts locaux des Vicois) au profit d’une minorité réduite et souvent exogène.
Privatisation des profits et socialisation des pertes, on connaît la chanson, une chanson que moult vicois ont des raisons légitimes de ne pas entonner.

Pour qui et pour quoi organise t-on des fêtes? Voilà le fond de la question!
Pour soi, auquel cas on est dans la culture ou pour les autres, auquel cas on est dans l'économie?
Il n’y a pas de bonne réponse, il n’y a que des choix, respectables quels qu’ils soient.
Verrons-nous la culture ou l’épicerie triompher à Vic?

Réponse ce soir, en direct (http://www.sudouest.fr/2011/09/16/suivez-le-conseil-municipal-de-vic-fezensac-en-direct-501223-725.php), ce qui là aussi me gêne. Est-il souhaitable que les élus délibèrent sous l’œil et éventuellement la pression morale des citoyens?
Encore une fois, je suis sans aucun doute un vieux con dépassé: à la démagogie d’une fausse démocratie directe, je préfèrerais l’exercice de délibérations sereines et distanciées.
Xavier KLEIN

Et aussi pour juger de la qualité de l'info ou plutôt de la désinfo:
***

vendredi 16 septembre 2011

Le syndrome dacquois


Pour clore momentanément des débats qui deviennent stériles et malsains et revenir aux données essentielles du problème, une contribution explicative.

1°) La tauromachie connaît depuis 3 ou 4 ans une évolution générale rapide dont on n’a pas pris la mesure et dont on n’a pas envisagé concrètement les répercussions locales.
L’émergence du «G10» qui impose ses normes en terme de bétail, d’émoluments, etc., l’affadissement du bétail qui en résulte, le rétrécissement du nombre de spectacle (surtout en Espagne), les répercussions de la crise économique, la mutation des publics qui deviennent spectateurs plus qu’aficionados et qui «s’élitisent socialement» du fait du renchérissement des places, la multiplicité et la conjugaison des facteurs bouleverse profondément la donne actuelle et appelle des adaptations.
2°) La crise qui se déroule actuellement à Dax, loin d’être un débat de clocher, intéresse l’ensemble de l’afición, car elle stigmatise une situation globale. Dans le registre torerista, il faudrait avoir l'honnêteté de reconnaître qu'ON NE FAIT PAS MIEUX NI DIFFEREMMENT AILLEURS… On voudra bien se souvenir des critiques acerbes formulées -à juste raison- à l'issue de la Madeleine, dans la Préfecture des Landes.
3°) Crise existentielle et subjective plus que crise structurelle: la plaza de Dax remplit et génère des bénéfices.
Le «modèle dacquois» en tant qu’organisation autonome de gestion directe n’est pas en cause. Il a fait ses preuves et doit absolument persister en dépit des convoitises.
Par contre, le «modèle dacquois» en tant que ligne artistique d’une «tauromachie-champagne», atteint ses limites. Des limites qui ne lui sont pas propres mais qui résultent directement de l'évolution précitée et du diktat exorbitant imposé par les figuras du G10 qui posent des exigences croisées sur leurs émoluments, les élevages, les toros retenus et leur présentation, les compagnons de cartel. Le beurre, l’argent du beurre et …
4°) Le problème n’est pas les 50 kg de poids supplémentaire et les 5 cm de cornes mieux affûtées qui donnent le change et servent d’alibi. Le problème de fond se trouve dans le déficit en caste, en piquant, en force des «ganaderias du G10». Le problème est celui du «toro moderne», seul consenti par les «toreros modernes» pour un «toreo moderne». A CELA, DAX ET SES RESPONSABLES NE PEUVENT RIEN.
5°) La France qui traditionnellement est souvent en pointe sur les mutations taurines, et Dax qui fut souvent en pointe en France sur des concepts taurins (tout à fait contestables et contestés par ailleurs!) ne représentent que la pierre de touche et –dirons-nous- le catalyseur du malaise actuel.
6°) L’ampleur du mouvement d’insatisfaction manifesté «à la dacquoise» lors de Toros y Salsa résulte de la jonction de deux types de critiques:
D’une part, la critique récurrente d’une afición de verdad qui manifeste une traditionnelle exigence éthique. C’est la critique de l’AFICIONADO.
D’autre part, la critique émergente d’un public de SPECTATEURS qui prend conscience de la caricature à l’œuvre d’un toro trop commode et trop collaborateur qui génère d’autant moins d’émotion que ses mensurations deviennent misérables.
7°) Le problème, c’est que les revendications de ces deux types de public divergent sur le FOND. Les uns viennent voir un combat quand les autres viennent voir des passes. Il convient donc de ne pas se tromper quant à la réponse pour éviter de s’asseoir à côté de la chaise.
8°) La satisfaction des attentes des SPECTATEURS ne comblera nullement celles des AFICIONADOS. Et, en règle générale, vice-versa. On l’a vu avec la corrida de Dolores Aguirre, passablement incomprise, malgré qu’elle fût à porter au crédit de l’empresa. Bizarrement, personne ne l'évoque ces jours-ci, alors qu'elle témoignait d'un réel infléchissement.
9°) Il sera quasiment impossible de satisfaire SIMULTANEMENT les deux types de public, à part l’exception miraculeuse dont toute empresa rêve. L’harmonie doit donc émerger, non de compromis boiteux (élevages abusivement qualifiés de «toristas»), mais d’un juste dosage dans la programmation, afin que chacun des publics y trouve son compte. Elle dépend également d’un intense travail de formation et d’information mené par la presse, l’empresa et les peñas. Pour ce faire, il faut renoncer à la «réclame», à la pub, pour communiquer intelligemment sur un champ plus pédagogique et informatif et ne pas leurrer le public sur ce qu’il va voir.
10°) Il faudra également choisir, sur certaines corridas, entre remplir les arènes à tout prix (mais pourquoi faire et où se situe alors la défense de la culture et de la tradition?) et organiser des festejos de qualité, dont certains, pouvant être déficitaires (je pense à la corrida-concours) en équilibreront d’autres plus … clinquants. Tout cela procède de choix politiques et éthiques.

Il est assez ironique de constater que la majorité des protestations et les critiques les plus virulentes proviennent du pôle «SPECTATEURS» et des auteurs-compositeurs-interprètes qui en font la promotion. Des spectateurs qui ont tout subi et tout admis sans rien dire (jusqu’à Desgarbado), sans que cette atonie ne gêne grand monde, jusqu’à ce qu’on leur casse leur jouet.
Si les SPECTATEURS constituent le fond de l’arène, les AFICIONADOS en sont l’honneur et en entretiennent la réputation.
C’est dans les termes de ces multiples et complexes ambiguïtés, de ces contradictions difficilement compatibles, que l’organisation dacquoise devra composer une partition de haute tenue.
Elle en a les moyens financiers et de prestige.

On se trouve à Dax au milieu du gué (normal avec les ondes fugitives de l’Adour…), non au bord du précipice.
Il n’est que de regarder ailleurs pour constater le pire.

On considèrera avec humour, qu’en matière de prise de conscience et de réaction, Dax est aussi leader…
Laissons donc les dacquois travailler sereinement.
Xavier KLEIN

jeudi 15 septembre 2011

L’afghanisation taurine.

Pendant que le nouveau chef des talibans fondamentalistes, le mollah Oviard, s’est réfugié dans les territoires tribaux pour distiller ses fatwas en ralliant les mécontents de toutes extractions, les seigneurs de guerre confèrent (http://www.sudouest.fr/2011/09/15/dax-a-mal-a-sa-corrida-499848-727.php#commentaire_marqueur_position).

Barratchart Shah, dont la clairvoyance est proverbiale (il avait jadis déclaré qu’Orthez avait une politique taurine absurde qui ne répondait en rien aux goûts du public) n’a nullement empêché que cette année Bayonnabad connaisse des déficits abyssaux. Devant une telle déconvenue, on en connaît qui auraient fermé leur clape-merde, mais il faut croire que le ridicule ne tue pas, ou que le cher Olivier bénéficie comme les shahs de plusieurs vies.

«Momo» Behro Khan, «journaliste» (sic!), «éleveur taurin» (re-sic!), caravanier bien connu dans les tractations interlopes, virtuose du cirage de babouches, squatteur de callejon à Dax où il bénéficie d’un diwan à demeure, soutien actif de la Peña Enrique Ponce défend les intérêts du mundillo, des fois qu’il y aurait quelques avantages ou quelques dinars à glaner.

On ne sait ce que vient ramer dans cette félouque, Beuglot Bey, sinon proposer l’impensable à Dax: la privatisation des arènes. Etranger aux coutumes locales, Beuglot Bey vient porter ce parfum exotique de néo-libéralisme dérégulateur qui manquait tant dans le souk ambiant.

Quant à mollah Oviard, pressé par la traque des aficionados de verdad, il tendait à déserter les terres taurines françaises et à se réfugier avec sa pétrolette dans des lieux où sa funeste renommée était encore inconnue et où il pouvait encore faire passer ses vessies pour des lampes magiques. Or donc, le grand fakir, apprenti sorcier rescapé des flammes, s’empresse de voler, en tapis persan, au secours des victimes du djihad du «toro moderne», qu’il a si puissamment contribué à déclencher. Histoire de se rallier quelques sectateurs à l’occasion…


On attend avec impatience la Loya Jirga (Grand Conseil) qui doit se réunir en octobre. Dans le genre panier de scorpions, on pourra difficilement faire mieux, d’autant que les intérêts et les contextes divergent, entre sunnites bayonnais, chiites dacquois, salafistes vicois, etc.
On célèbrera bien entendu, la main sur le caftan, avec force enthousiasme théologique les piliers de la foi:
Figuras tu engageras.
Par leurs caprices tu passeras.
Gogos tu satisferas.
Trophées et indultos tu dispenseras.
Arènes tu combleras.
Tiroir-caisse tu rempliras.
De l’afición tu te contrefoutras.
Galimatias tu débiteras.
Et puis après la grande prière du vendredi, chacun s’en retournera dans son fief faire ce qui lui plait et convient au mieux à ses intérêts bien compris.
On connaît ce genre de truc avec les réunions de la Ligue Arabe où l’on parle d’autant plus fort qu’on est bien décidé à ne rien faire.

Tout cela me fait penser à une partie de rugby durant ma jeunesse.
Un match amical qu’ils disaient: les pires pour les initiés!
Les choses avaient débuté façon coupe-gorge. Fourchettes, cuillères, essuyages de crampons, tout l’ordinaire du ménage rugbystique y passait.
A l’issue d’un énième relevage de mêlée, l’arbitre lassé des taquineries convoque les deux capitaines, les mettant en demeure de tenir leurs troupes.
Le nôtre, nous réunit, sis à l’arbitre pour en être bien entendu, et nous passa une semonce terrible -nous appelant à la grandeur et au fair-play- que nous reçûmes, penauds et contrits. Puis repartant vers nos sitios, laissant un arbitre ravi et rasséréné, de rajouter hors de portée, avec un geste de chicorne pleinement significatif: «Et maintenant, «a matia»! (au boulot)».
La rouerie gasconne et la distance entre le discours affiché et la réalité opérante est une tradition qu’il conviendrait de ne pas ignorer.
On se rappellera, pour les plus vieux, les joutes épiques des Intervilles zitronnesques où l’on faisait assaut entre Dax et Bayonne des entourloupes les plus clochemerlesques.
On n’en finira jamais de savonner en douce le mat de cocagne du voisin. Cela fait partie du charme de notre doux pays de Gascogne.

Ce qui ne laisse pas d’étonner, c’est qu’on contrevienne aussi imprudemment au vieil adage: «Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.» en demandant leur avis à quatre jean-foutres qui ne savent même plus à quoi ressemble un billet de corrida et combien il peut valoir.
Sans compter que certains points de vue sont tout sauf désintéressés. Consulter Barratchart Shah sur les affaires dacquoises, c’est comme si l’on avait demandé à Ben Laden de conseiller Bush ou la CIA

Laissons les pachtouns dacquois (dont je suis) régler leurs différends dans un débat local. Toute autre intervention est une intrusion, dont il ne peut résulter qu’un enlisement, comme nos braves pioupious en Afghanistan.
Xavier KLEIN




mardi 13 septembre 2011

Les toros profitent-ils de la manducation de la feuille de choux?

Photo "Signes du toro", revue et corrigée
Sans doute me fais-je une trop grande idée de la profession.
Sans doute entretiens-je des illusions particulièrement mal fondées sur la compétence, l’honnêteté et les intentions d’un métier souvent décrié mais toujours considéré.
J’attends du journaliste que par delà les faits –mais encore faut-il les choisir et les sérier- sa démarche, lorsqu’elle se veut critique, tende à donner du sens à l’actualité.

Evidemment, tout un chacun peut se tromper, tout un chacun, surtout en matière de tauromachie fait parler son cœur, ses appétences, ses critères. Cela n’est pas gênant tant qu’on le sait et que la démarche ne se voile ni d’hypocrisie, ni de mauvaise foi, ni d'improbité.
C’est en règle générale le cas de ce vieux forban de Zocato, dont l’aficionado quelque peu averti connaît les appétences, ou les partis pris.
On le lui pardonne d’autant plus volontiers que le bonhomme a du talent et de la verve, et qu’il n’a jamais cherché à cacher ses «péchés mignons». Dans son cas les choses sont claires, torerista il est, torerista il demeure. Julista il est, Julista il reste.
Pourquoi pas, tant qu’on le sait et qu'il ne s'en cache pas?

Dans un article de Sud-Ouest (http://www.sudouest.fr/2011/09/12/-496695-4583.php), Tonton Zocato se risque sur le terrain glissant de l’analyse d’un public dont il ne connaît vraiment que les exemplaires atypiques et généralement frelatés qui traînent dans le hall du Splendid. Un public réel dont il ne reçoit que des échos lointains et déformés depuis le callejon.

Les vilains, les affreux, les gueulards, les grognards de la Vieille Garde, ceux qui suent comme à la galère sur les tendidos sol, il les voit en face, de l’autre coté du ruedo, protégé de cette réalité là par le filtre ô combien déformant de ses congénères de l’oligarchie callejonesque.

Zocato ne peut pourtant pas ignorer la réalité. Notamment que nonobstant la présentation des toros, et hormis quelques citadelles espagnoles (Bilbao, Pampelune), l’immense majorité des corridas pour figuras sombre peu à peu dans une soseria qui explique en grande partie la désaffection croissante du public.
Zocato ne peut également ignorer, au risque de se déconsidérer, qu’un étron même bien présenté demeure toujours un étron, que l’inconsistance ne gagne guère à peser plus de 500 kg avec des cornes astifinas, qu'un beau trapio n'a jamais été gage de puissance ou de force. Ou bien que ce qui fait le toro, comme ce qui fait l’homme, ce n’est pas tant le physique que le caractère, ce qu'on vérifie à chaque comice agricole.
Zocato, grand voyageur devant l’éternel, devrait essayer de se taper la traversée des Andes en Rolls équipée d’un moteur de 2CV. Je préfèrerais personnellement le contraire, même si les fauteuils ne sont pas rabattables, le chauffage approximatif et qu’il faut manœuvrer l’essuie-glaces manuellement. Au moins on est sûr qu’elle atteigne la ligne de crête. Pour la descente, pas de problème: roue libre! La motorisation, n'est-ce pas le plus important, avec le carburant qui fait fonctionner l'ensemble?
Zocato nous joue la sorcière qui s’assoie sur le nez de Pinocchio en lui demandant de lui confirmer qu’elle est bien toujours la plus belle.

Heureux Zocato qui véhicule des questions dont à l’évidence il n’aimerait nullement qu’on formule des réponses qu’il connaît: «Salades russes commandées par qui? Choisies comment? Avec ou sous influence?».
Mais tu le sais bien cher Zocato! Pourquoi ne le dis-tu pas? Voilà qui informerait utilement le public et le porterait à changer l’objet de son juste courroux, à désigner les costards aurifiés plutôt que ceux qui subissent leurs caprices de diva.
Te vidaliserais-tu (là, peut-être que j'exagère dans l'outrage!), ô Nemrod des callejons, chrisostome des figuras? Le Pommerybas de gamme te monterait-il à la tête?

«El Cid ne comprenait rien. Il ne toréait pas si mal.»
«Que reprocher à Morante de la Puebla? Absolument rien, bien au contraire.»
«Quand à El Juli, maître-nageur-sauveteur, lui aussi s’interrogeait. Mais que se passe t-il? […] Il n’était pas coupable, encore moins responsable d’un tel calice bu jusqu’à la lie.»
Devant une telle conviction, je me prends à douter. C'est qu'il a l'air d'y croire l'animal!
Vincent Bourg «Zocato» commencerait-il à sincèrement se persuader des fadaises dont il se fait régulièrement le propagandiste? Passerait-on du commis-voyageur multicarte au sectateur aveugle et sourd? Déraisonnerait-on sans l'humour pour excuse?
Certes Zocato et Zheimer (Al), commencent comme Zorro, mais notre chère vieille chose, l’âge et les infirmités venant, perdrait-il la vue et l’entendement au point de ne plus voir que par les yeux et entendre par les oreilles de ces figuras pour qui un toro se réduit à un instrument, à un moyen et non à une fin?

Le plus grave n’est pas l’égarement, c’est l’audience d’un journaliste écouté et respecté qui fourvoie le public et le détourne des vrais causes, des vraies responsabilités, et par là même contribue activement au délitement ambiant.
Quand Zocato, à moins qu’il le méconnaisse, désignera ses chères figuras, son cher Juli, comme uniques et pleins responsables des animalcules auxquels ils daignent se confronter –si l’on peut dire- on sera sur la voie de la rédemption.
A défaut, Zocato fait œuvre de fossoyeur.
L’a pourtant pas une gueule de pompe funèbre le garçon!
Xavier KLEIN

NOTA: La remise de prix étant très tendance (et plutôt bienvenue), il conviendrait de remettre à l’honneur un prix au meilleur journaliste taurin.
Le prix Albert Madrid? Ou bien si l’on veut nuancer, le prix Albert Séville pour le journaliste torerista, le prix Albert Céret ou Albert Vic pour le torista, le prix Albert Nîmes pour le people, le prix Albert Mimizan pour Vidal, le prix Albert Olamelas pour Orthez (je m'égare), etc.

RAJOUT ULTERIEUR: Edifiant!